Je veux bien sauver ce pays de merde et vos petites vies qui vont avec, mais il va falloir que vous fassiez beaucoup d’efforts. Il n’est pas question que je travaille pour un pays de feignasses.
Déjà, il va falloir que d’une même voix, vous me suppliez :
« Par pitié Durandal, nous avons péché contre la loi des hommes et de Dieu, nous battons notre coulpe, nous nous recouvrons de cendres, nous rampons à vos pieds. Oh grand Durandal, nous sommes de si petits vermisseaux et vous êtes si grand, que cette comparaison même, est une insulte faite à la matérialité. C’est vrai, nous avons élu de petites putes pendant des années pour nous faire sucer. Et Dieu sait que nous nous sommes fait pomper la chique en croyant que le plaisir seul suffisait dans la vie. Pendant ce temps nous avons oublié l’essentiel : les grands hommes, le respect qui leur était dû, la vénération dont ils doivent faire l’objet. Nous avons déchu moralement. Nous avons confié notre avenir à une organisation basée sur un système de prostitution généralisée. Sucés un jour, suçant le lendemain, nous nous sommes paluchés sur le système électoral. Et il est advenu ce qu’il devait advenir dans un tel cas : la stérilité.
Et puis, nous avons fait comme si nous étions valeureux. Nous le reconnaissons désormais, nous avons travaillé dans des boulots de merde par facilité, juste pour toucher un peu de fric en fin de mois, et jouer les intégrés, sans même nous intéresser à ce que nous faisions. Nous avons tout accepté de petits chefs pervers et nous avons harcelé les récalcitrants. Nous nous sommes convaincus qu’il était possible de remplacer les hommes compétents par une multitude de bureaucrates. Mais vous le savez vous, Durandal : un million des nôtres ne vaut pas un seul de ceux là !
Ô hommes compétents revenez ! Pitié pour nous, pour nos familles, pour nos femmes. Nous vous cédons nos femmes si vous voulez. Elles ne valent plus grand-chose de toutes les manières. De mauvaises occasions bonnes à changer de main après 10 000 kilomètres parcourus. Elles s’emmerdent elles-aussi. Elles voudraient une autre vie. Offrez-la leur mon bon Durandal même si vous ne pouvez pas vous occuper de toutes celles là, et que nous ne valons pas plus qu’elles, et que leurs suppliques ne valent pas plus que les nôtres.
Nous ne sommes rien. Notre boulot ne sert à rien. Nous ne servons à rien. Nous sommes même moins que rien, des trous noirs, des négatifs, des aspirateurs à bonheur. Nous nous roulons dans la médiocrité de l’actualité comme des porcs, alors que vous faites tant d’efforts pour vous élever, et que vous y avez réussi ! Vous voyez à des millions de parsecs de distance, vous envisagez le monde dans sa globalité, et vous avez pratiqué des années d’ascétisme pour en arriver jusque là, tandis que nous… nos portables… notre orgueil… nos voitures… notre mépris… notre pornographie… notre ton sérieux… tout parle en notre défaveur, tout nous a mené à une stérilité aussi bien physique que psychique.
En résumé, nous sommes des merdes, et nous en avons enfin pris conscience. Dans ce cadre, nous comprenons que vous n’ayez pas voulu nous donner notre chance en vous présentant à une élection. Ce fut favoriser un système de prostitution que vous dénoncez par ailleurs, et qui nous mène au malheur. Cependant, nous vous supplions de devenir notre chef quand même. Ce peuple se met à vos genoux et vous demande de le corriger Durandal. Allez-y, fouettez nous. Nouez les cordes, et flagellez nos culs mous. Lacérez nos dos endurcis. Pénitence ! crie ce peuple qui reconnaît la grandeur suprême de l’un des siens, qui s’humilie pour mieux s’élever. Mais voilà que j’ai trop parlé. Vous connaissez l’ampleur de notre misère. Des milliers d’encyclopédies ne suffiraient pas à la décrire. Elle se résume pourtant assez facilement en un mot : médiocrité. Prenez-nous par les cheveux et tirez-nous de la fange dans laquelle nous avons plongé tête baissée, même s’il faut pour cela, salir le petit bout de vos saints doigts. »
Bon tout d’abord, je voudrais vous répondre que je ne suis pas encore saint. Mais j’y travaille. Et j’entends que ce peuple y travaille avec moi. Je veux bien bouger le petit orteil du doigt de pied, mais il y a un strict minimum à respecter. Une bonne supplique, c’est toujours ça de pris. C’est un bon début. Mais il va falloir enfoncer le clou. Il va falloir la crier cette supplique, dans les rues. Si vous n’êtes pas capables, chacun pris individuellement, de vous mettre au milieu d’une rue passante, et de la crier, vous n’êtes pas dignes d’être sauvés, ni vous, ni ce peuple. Et vous ne le serez pas. La contrition publique doit être remise au goût du jour. Vous devez prendre conscience de votre ultime nullité qui se traduira ici en honte. Car je le sais, vous êtes tellement faibles que vous aurez honte de déclamer une supplique si anodine et si en dessous de la réalité. Dieu sait qu’il vous faudrait être capables de bien plus pour prétendre à mon respect. Mais soit. Je saurai récompenser les bonnes intentions s’il y a lieu. Et si vous êtes capables de vous plier à cet exercice, je serai plein de mansuétude, sachant que des changements profonds chez vous, auront une chance de survenir après.
Vous avez raison sur un point. Je ne veux pas de vos femmes. Vous les avez assez bien décrites. Elles ne se prennent pas pour de la merde ces petites princesses, alors qu’elles ne sont même plus capables de pondre 3 œufs et de ramener de l’argent à la maison, tout en s’occupant de leur mari. Elles ont sombré dans le besoin d’attention. Et seul leur désir de vouloir vous contrôler, les empêche de céder entièrement à leur génitalité. C’est l’esprit féminin qui nous a amené à la démocratie et à la prostitution qui va avec. Bientôt, elles vous vendront la tyrannie.
Si vous voulez échapper à cette énième régression, vous avez besoin de moi. Et il faudra faire des efforts, pas qu’avec des mots, pour me convaincre de mettre les mains dans le cambouis. Oui, si vous me voulez, si vous voulez la perle nacrée de ce pays, il va falloir la mériter. Ne croyez pas que je vais tout faire à votre place.
Premièrement, il faudra d’abord mettre vos femmes au pas. Soumission ! doit être le maître mot. Et lorsqu’elles le seront, vous devrez les écouter, et les aimer, même si elles racontent n’importe quoi. Au milieu du flot de paroles d’une femme, il y a toujours quelque chose de bon à prendre. Et un homme, un vrai, doit savoir discerner ce qui l’est. Vous devrez aussi leur interdire de tuer leurs enfants. Ce n’est pas une loi qui peut établir le tabou de l’assassinat dans les esprits. Ce sera chacun d’entre vous, qui devra tenir fermement à ce précepte. Vous devrez également fournir d’énormes efforts pour vous approcher de leur compréhension des personnes et des sentiments. Sans cela, vous ne deviendriez que des nains manipulables, comme l’ont été nombre de vos ancêtres.
A titre personnel, je veux une maison à la capitale, et une petite datcha à l’étranger. C’est non négociable. Estimez vous heureux, je suis quelqu’un de sobre par rapport à ceux que vous avez élu. Et de beaucoup moins hypocrite…
Je veux aussi que l’Église me trouve une bonne catholique pour compagne, qui me plaise, qui porte des robes, et ça va sans dire, qui me soit soumise. D’ailleurs, quand je serai dictateur, l’Église devra appareiller tous les jeunes hommes et les jeunes femmes croyantes de ce pays, en prenant en compte leurs sentiments bien évidemment.
Je veux que mes choix soient discutés et contestés, mais je veux être obéi au doigt et à l’oeil. Désormais que je suis soumis à Dieu et que je connais ma médiocrité, que je m’en défie, je veux un pouvoir absolu. J’établirai une bonne constitution, mais les textes ne sont rien sans les hommes qui les font appliquer. Il faudra donc apprendre aux jeunes garçons à se battre, aussi bien physiquement que psychiquement. Il n’y aura aucun mur autour de la cité, pour que chaque individu soit responsable des rues du pays, pour que chacun apprenne à se défendre et devienne un citoyen d’exception responsable de sa propriété. Toute forme de confort sera pourchassée selon les moyens de chacun. Le confort sera une nécessité de l’âge, seulement. Pour le reste, je verrai au cas par cas sans obéir à personne d’autre que ma conscience.
Ne vous demandez pas ce que Durandal pourra faire pour vous, mais ce que vous pourrez faire pour amener un géant tel que moi à vous gouverner. Et vous serez peut-être exhaussés, en insistant. Vous avez énormément besoin de quelqu’un comme moi, et je n’ai pas du tout besoin de vous. Je vous le dis franchement : vous êtes un poids pour moi et pour le monde en général. Pour l’instant, je suis très heureux, et m’occuper de ce pays, ne m’apportera que des désagréments.
Contrairement à tous les hommes politiques en démocratie, je me moque de la gloriole représentative. Je trouve ridicule l’idée de perdre sa vie pour avoir une représentation sociale, de l’argent ou du pouvoir. Et surtout, de pleurnicher pour l’obtenir. Voilà pourquoi vous avez besoin de moi. Des caractères comme le mien sont devenus rares en ce monde, alors qu’ils devraient être la norme. Ne vous attendez donc pas à ce que je fasse le moindre pas vers vous. Je n’y ai aucun intérêt. Vous, par contre, c’est l’inverse. Comme vous êtes devenus des tanches, vous avez besoin qu’une bonne âme vous remette à flots. Et il vous faudra faire beaucoup d’efforts pour y arriver.
Si vous ne comprenez toujours pas pourquoi vous n’arrivez plus à mettre la main sur un seul grand homme en france, sachez bien que c’est de votre faute. D’ailleurs comment avez-vous osé participer à une telle mascarade ? A la rigueur, il eut été préférable de vivre dans un monde où les décideurs politiques fussent des criminels affichés, qui eussent pris le pouvoir par l’abus, comme au bon vieux temps des invasions barbares. Au moins, ç’eût été plus clair. Au lieu de cela, vous vous êtes donné l’apparence de la grandeur par l’élection tout en fabriquant la médiocrité à la pelle, en cherchant à élire celui qui vous flattait le plus. Seuls les médiocres pouvaient survivre dans un tel système. Et quand ils ne l’étaient, ils le sont devenus. La démocratie universelle est faite pour des primates qui acceptent de parader pour que des femmes les élisent. Elle attire les médiocres, qui ont un besoin de combler leurs manques affectifs envers des femelles. Quand je serai dictateur, s’il y a des élections, elles ne concerneront que les hommes. Et je ferai ce qu’il faut pour que seules les personnes reconnues supérieures par leurs pairs puissent accéder à des postes de décision. En somme, tout fonctionnera à l’inverse de maintenant, raison pour laquelle je réussirai.
Mon programme est simple
Tout le monde doit avoir sa place en société, mais pas la même. Plus encore, si j’accepte de devenir votre dictateur, il ne sera plus accepté que des tanches qui n’ont rien vécu, forment l’élite de ce pays. Car dans le cas improbable où vous réussiriez à me convaincre de devenir votre maître, seuls les hommes éprouvés auront des postes à responsabilité. Il faudra commencer les réformes dans la douleur. Une réforme qui serait bonne au premier abord et n’aurait que des effets positifs sans que le peuple n’ait à fournir d’efforts, sera irrémédiablement écartée. Un projet sur moins de 20 ans subira le même sort. Tout devra être exigeant. Le plus grand crime d’un projet sera d’avoir manqué d’ambition et de pragmatisme.
En dehors des fonctions régaliennes de l’état, armée économique, monnaie, transports, chaque fonctionnaire sera considéré comme un voleur. Et celui qui fait la promotion d’une augmentation du nombre de fonctionnaires, comme le chef des mafieux. L’état interviendra le moins possible directement sur l’économie. Par contre, il interdira ce qui tue les populations : le laid, le pollué, le conflit d’intérêt, la corruption. Son champ d’intervention sera limité, mais il sera impitoyable à l’intérieur. L’état est un pachyderme femelle. Il se meut lentement. Il consomme beaucoup de ressources. Il est incapable de croître et de se multiplier sauf au détriment de ses congénères. Par contre, il faut pas le faire chier. Les juges seront élus. Les policiers aussi. Ils prêteront serment sur le Nouveau Testament. Les assurances santé/auto/maison, n’interviendront qu’en cas de dommages graves, sur les corps et les biens. Pour le reste, à chacun de se débrouiller. Un revenu minimum garantira la nourriture à tout le monde, de quoi la cuisiner, et un terrain pour y installer une tente. Les hôpitaux, les écoles, les maisons de retraite auront des chartes catholiques, les Evêques y exerceront un droit de regard, car personne d’autres que les catholiques n’ont jamais réussi à prendre soin ou à instruire les gens aussi bien. Aucune personne ne sera à l’abri des abus qu’elle commettrait dans son métier, surtout par les bourgeois qui ont tendance à se protéger pour couvrir les plus médiocres d’entre eux, et ceci pour éviter d’être remis en question. Une nouvelle police sera créée pour les surveiller. Elle veillera à pourchasser les abus de position dominante, en matière économique ou professionnelle. La décision politique et économique devront être hermétiques l’une à l’autre. Les manquements seront sanctionnés par une confiscation des biens, et l’exil. Toute mesure de redistribution sera interdite par la constitution. Les familles seront un sanctuaire. Le patriarcat sera favorisé outrageusement. Les femmes s’occuperont également de marier leurs enfants, avec l’aval de leur mari. Les conflits familiaux seront réglés par l’Église etc etc…
Conclusion
En voulant la démocratie femelle, vous avez eu la dictature. En me faisant dictateur, vous ne pourrez que progresser. Mais à mon humble avis, vous êtes encore très loin de le mériter.
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