Apparemment non. En s’interrogeant sur le parcours d’une fille mère au Smic qui se plaignait à Emmanuel Macron, Julie Graziani a soulevé un lièvre : une femme peut-elle être considérée comme responsable de ses choix de vie en France ? Devant l’ampleur des critiques qu’elle a essuyées suite à son questionnement, nous pouvons y répondre aisément : non, non et encore non.
???? Julie Graziani (L’incorrect/LCI) ????
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) 5 novembre 2019
À propos d’une femme au SMIC seule avec 2 enfants #24hPujadas
« Qu’a t’elle fait pour se retrouver au SMIC, a-t-elle bien travaillée à l’école ou suivie des études ? »
« Et si on est au SMIC, faut peut être pas divorcer dans ces cas là » pic.twitter.com/2FLI5L4U51
Il faut songer que les seules personnes qui ne sont pas officiellement responsables dans notre société, ce sont les déments, les enfants, les handicapés mentaux, les repris de justice. Officiellement. Car en vérité, l’état socialiste cherche à infantiliser tous les adultes du pays en les achetant, pour légitimer son existence et ses cadres. Et ce procédé fonctionne si bien, que vous voyez une pauvre femme qui a de quoi vivre même si c’est dans la pauvreté, aller quémander au président de la république quelques subsides. Que dire si elle n’avait pas de quoi se débrouiller ? Que toute la société y passerait pour assumer ses choix à sa place d’individu. C’est dur, oui. Mais la vie est dure, et aller demander à l’état de nous soulager de la dureté de l’existence, c’est donner les clés de la prison à l’assassin. Car l’état infantilise et abuse alors des individus infantilisés. Tel est son fond de commerce.
Certes, la société française ne s’est pas encore effondrée, malgré toute la misère socialiste qu’elle a engendrée. Nous n’en sommes pas encore là, pas tout à fait, mais nous y courrons. Car nombre d’hommes souscrivent à la duplicité de l’idéologie officielle alors qu’ils devraient être les premiers à la dénoncer, surtout en tant que pères.
Petit rappel. Le père, est celui qui apprend la responsabilité à ses enfants : si tu choisis tel métier, si tu te maries avec telle personne, si tu agis mal, tu en subiras telles conséquences. Mais il n’y plus de pères en France, ou si peu. C’est bien connu, un père, ça ne sert à rien dans notre monde qui crève de richesses. Dès lors nous avons tout un tas d’enfants qui imaginent que les pauvres peuvent se permettre de rater leur mariage et que l’état viendra rattraper leurs erreurs. D’ailleurs, tous ceux-là, de grands esprits charitables et humanistes, sont favorables à la possibilité de divorcer qu’ils ont cautionnée par le passé, quand l’état décida d’offrir cette « liberté » à tous. Nous commençons à en subir les conséquences, cette fille-mère en témoignant, et ce n’est qu’un avant goût de ce qui nous attend.
Le décalage est grand. Dans mon îlot, car je me suis créé un îlot afin de pouvoir penser sereinement, le plus éloigné possible de la rage des médiocres, je n’avais pas vu l’ampleur du désastre, encore une fois. Et puis en dessous de la vidéo de Mme Graziani, j’ai lu les commentaires de tous ces garçons, je ne dis pas hommes, je dis bien garçons, qui ont entendu une femme interroger la responsabilité d’une autre femme, puis qui ont insulté cette femme, sans même écouter ce qu’elle avait à dire. De véritables animaux ceux-là, tout juste doté du langage. Car pour eux, il était impensable qu’une femelle ait pu prendre ses décisions en toute conscience et diriger sa vie. Voilà les mêmes qui, il y a plusieurs siècles, s’interrogèrent sur l’existence d’une âme pour les indigènes et qui répondirent : non. A l’époque, ils ont perdu. Mais de nos jours, en gauchimie, ils sont une majorité. Vous les reconnaîtrez aisément à ce qu’ils disent défendre les femmes.
Après les insultes, j’ai entendu les faux sages, qui se sont empressés de dire que la vie apprendrait l’humilité à Mme Graziani. Certes, la vie abat nombre de nos prétentions, mais pour mieux nous apprendre à nous concentrer sur l’essentiel : justement le mariage et la famille que Julie Graziani était en train de défendre.
Puis les résignés ont cédé la place à ces hommes vicieux qui en appelaient à la miséricorde chrétienne de la part de notre intervenante. Ceux-là en savent si peu sur le sujet, qu’ils en oublient que sa base, c’est la liberté de conscience et donc de choix. La miséricorde ce n’est pas agir à la place d’un autre, c’est donc tout sauf le socialisme, et c’est même parfois dire à cet autre qu’il a tort. Or pour ce faire, il faut du courage, courage dont la quatrième catégorie a bien manqué en prétextant d’une attaque de riche contre les pauvres.
Le plus surprenant, et ce qui m’a décidé à écrire cet article, a été de voir des personnes dites de droite, se coucher en masquant leur lâcheté derrière ce discours de fausse tolérance envers les miséreux. Pour être « incorrect » au milieu d’un monde socialiste, tout au moins, faudrait-il un minimum de burnes. Nos droitards en ont bien manqué pour l’occasion.
Derechef, ce pauvre qu’ils disent défendre et qui a le dos large, leur sert surtout à couvrir leur indigence intellectuelle d’un voile de bons sentiments. Dans leur tête, celui-ci, tout comme une femme, n’a pas le droit de tricher, de tirer la couverture à lui, de s’en foutre de la société, d’agir contre elle, en somme, il appartient au dogme élargi de l’immaculée conception laïque, cette déesse mère qui nous fait revenir doucement, mais sûrement, à l’état de tribu.
Or, pouvoir critiquer une femme/une pauvre, et ses choix, c’est l’inclure dans l’humanité, et les faire sortir, et de l’enfance, et de la divinisation. Voilà qui échappe au petit garçon. L’état socialiste lui a dit qu’il y avait le saint nègre, la sainte femme, le saint pauvre, la sainte mère, et il prêche ce dogme sans même en avoir conscience. De tous ceux-là, il ne faut dire que du bien. Après, il s’autorise à penser. Mais la réflexion vraie ne peut se payer d’une telle essentialisation. Elle demande aussi de la force pour survivre au milieu de l’océan de pleurniche actuelle.
Ces jours derniers, la force a été, encore une fois dans notre monde émasculé, du côté d’une femme, qui miraculeusement, n’a même pas cédé aux siens. Il faut accepter d’entrevoir les femmes en humanité pour le comprendre. Et cela n’est réservé qu’à des hommes profondément antiféministes, c’est à dire des hommes et non de petits garçons peureux et grandiloquents qui attendent de l’état qu’il les guérisse de leurs cauchemars tout en se projetant comme des hérauts de la probité intellectuelle.
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