Affaire Julie Graziani : les femmes sont-elles considérées comme des adultes en France ?

Apparemment non. En s’interrogeant sur le parcours d’une fille mère au Smic qui se plaignait à Emmanuel Macron, Julie Graziani a soulevé un lièvre  : une femme peut-elle être considérée comme responsable de ses choix de vie en France ? Devant l’ampleur des critiques qu’elle a essuyées suite à son questionnement, nous pouvons y répondre aisément : non, non et encore non.

Il faut songer que les seules personnes qui ne sont pas officiellement responsables dans notre société, ce sont les déments, les enfants, les handicapés mentaux, les repris de justice. Officiellement. Car en vérité, l’état socialiste cherche à infantiliser tous les adultes du pays en les achetant, pour légitimer son existence et ses cadres. Et ce procédé fonctionne si bien, que vous voyez une pauvre femme qui a de quoi vivre même si c’est dans la pauvreté, aller quémander au président de la république quelques subsides. Que dire si elle n’avait pas de quoi se débrouiller ? Que toute la société y passerait pour assumer ses choix à sa place d’individu. C’est dur, oui. Mais la vie est dure, et aller demander à l’état de nous soulager de la dureté de l’existence, c’est donner les clés de la prison à l’assassin. Car l’état infantilise et abuse alors des individus infantilisés. Tel est son fond de commerce.

Certes, la société française ne s’est pas encore effondrée, malgré toute la misère socialiste qu’elle a engendrée. Nous n’en sommes pas encore là, pas tout à fait, mais nous y courrons. Car nombre d’hommes souscrivent à la duplicité de l’idéologie officielle alors qu’ils devraient être les premiers à la dénoncer, surtout en tant que pères.

Petit rappel. Le père, est celui qui apprend la responsabilité à ses enfants : si tu choisis tel métier, si tu te maries avec telle personne, si tu agis mal, tu en subiras telles conséquences. Mais il n’y plus de pères en France, ou si peu. C’est bien connu, un père, ça ne sert à rien dans notre monde qui crève de richesses. Dès lors nous avons tout un tas d’enfants qui imaginent que les pauvres peuvent se permettre de rater leur mariage et que l’état viendra rattraper leurs erreurs. D’ailleurs, tous ceux-là, de grands esprits charitables et humanistes, sont favorables à la possibilité de divorcer qu’ils ont cautionnée par le passé, quand l’état décida d’offrir cette « liberté » à tous. Nous commençons à en subir les conséquences, cette fille-mère en témoignant, et ce n’est qu’un avant goût de ce qui nous attend.

Le décalage est grand. Dans mon îlot, car je me suis créé un îlot afin de pouvoir penser sereinement, le plus éloigné possible de la rage des médiocres, je n’avais pas vu l’ampleur du désastre, encore une fois. Et puis en dessous de la vidéo de Mme Graziani, j’ai lu les commentaires de tous ces garçons, je ne dis pas hommes, je dis bien garçons, qui ont entendu une femme interroger la responsabilité d’une autre femme, puis qui ont insulté cette femme, sans même écouter ce qu’elle avait à dire. De véritables animaux ceux-là, tout juste doté du langage. Car pour eux, il était impensable qu’une femelle ait pu prendre ses décisions en toute conscience et diriger sa vie. Voilà les mêmes qui, il y a plusieurs siècles, s’interrogèrent sur l’existence d’une âme pour les indigènes et qui répondirent : non. A l’époque, ils ont perdu. Mais de nos jours, en gauchimie, ils sont une majorité. Vous les reconnaîtrez aisément à ce qu’ils disent défendre les femmes.

Après les insultes, j’ai entendu les faux sages, qui se sont empressés de dire que la vie apprendrait l’humilité à Mme Graziani. Certes, la vie abat nombre de nos prétentions, mais pour mieux nous apprendre à nous concentrer sur l’essentiel : justement le mariage et la famille que Julie Graziani était en train de défendre.

Puis les résignés ont cédé la place à ces hommes vicieux qui en appelaient à la miséricorde chrétienne de la part de notre intervenante. Ceux-là en savent si peu sur le sujet, qu’ils en oublient que sa base, c’est la liberté de conscience et donc de choix. La miséricorde ce n’est pas agir à la place d’un autre, c’est donc tout sauf le socialisme, et c’est même parfois dire à cet autre qu’il a tort. Or pour ce faire, il faut du courage, courage dont la quatrième catégorie a bien manqué en prétextant d’une attaque de riche contre les pauvres.

Le plus surprenant, et ce qui m’a décidé à écrire cet article, a été de voir des personnes dites de droite, se coucher en masquant leur lâcheté derrière ce discours de fausse tolérance envers les miséreux. Pour être « incorrect » au milieu d’un monde socialiste, tout au moins, faudrait-il un minimum de burnes. Nos droitards en ont bien manqué pour l’occasion.

Derechef, ce pauvre qu’ils disent défendre et qui a le dos large, leur sert surtout à couvrir leur indigence intellectuelle d’un voile de bons sentiments. Dans leur tête, celui-ci, tout comme une femme, n’a pas le droit de tricher, de tirer la couverture à lui, de s’en foutre de la société, d’agir contre elle, en somme, il appartient au dogme élargi de l’immaculée conception laïque, cette déesse mère qui nous fait revenir doucement, mais sûrement, à l’état de tribu.

Or, pouvoir critiquer une femme/une pauvre, et ses choix, c’est l’inclure dans l’humanité, et les faire sortir, et de l’enfance, et de la divinisation. Voilà qui échappe au petit garçon. L’état socialiste lui a dit qu’il y avait le saint nègre, la sainte femme, le saint pauvre, la sainte mère, et il prêche ce dogme sans même en avoir conscience. De tous ceux-là, il ne faut dire que du bien. Après, il s’autorise à penser. Mais la réflexion vraie ne peut se payer d’une telle essentialisation. Elle demande aussi de la force pour survivre au milieu de l’océan de pleurniche actuelle.

Ces jours derniers, la force a été, encore une fois dans notre monde émasculé, du côté d’une femme, qui miraculeusement, n’a même pas cédé aux siens. Il faut accepter d’entrevoir les femmes en humanité pour le comprendre. Et cela n’est réservé qu’à des hommes profondément antiféministes, c’est à dire des hommes et non de petits garçons peureux et grandiloquents qui attendent de l’état qu’il les guérisse de leurs cauchemars tout en se projetant comme des hérauts de la probité intellectuelle.

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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  • Je suis bien d’accord avec vous. On vit à une époque où il est de très valorisant de pleurnicher sur son existence en s’en remettant à papa-Etat tout en se déresponsabilisant par rapport à ses choix de vie et aux efforts pour se sortir de sa condition.
     

    On le voit très bien avec les gilets jaunes, chacun pleurniche sur son cas personnel en quémandant à l’état comme le fait cette dame face à son papa Macron. 
     

    Oui la vie est dure pour les mères célibataires, les retraités, les smicards, les salaires médians de la classe moyenne, les chômeurs etc, mais il est évident que ne faire que prier le dieu etatique socialiste qui abreuve déjà la populace à coup de dizaines de milliards, ça n’est pas prendre la responsabilité de son existence en faisant tout pour s’en sortir par soit même. 
     

    En cela, j’ai trouvé ce mouvement jaunâtre très incohérent, avec ses pleurnicheuses de tout bord. Pour eux, le « ne rien lâcher » ne se fait uniquement que sur le rond point le samedi devant le barbecue. 
     

    Les petits garçons et petites filles chialeurs,  prenez vos burnes, bombez le torse et prenez-vous en main, faites de bons choix de vie et assumez-les, n’allez pas chialer auprès d’un président qui de toutes façons ne fera rien pour vous. 

     

    • Justement, occuper les ronds point, c'est exercer une forme de responsabilité, mais cela dépend pour quoi. Le mouvement des gilets jaunes, je le rappelle ici pour la énième fois, a commencé par une demande de baisse de taxes, donc une demande de moins d'état, donc une demande à être laissé libre de circuler sans être emmerdé. Après, s'est grévé sur le mouvement, l'inévitable gauchiste, et ce n'est pas faute de l'avoir su le tenir à l'écart durant des semaines. Mais ce mouvement des gilets jaunes était foncièrement antisyndicaliste dans ses débuts, et très anti étatique. D'ailleurs l'élimination des radars automatiques ne s'est pas fait par hasard.

      Au lieu d'accuser les autres, j'ai plutôt une question à poser : où étaient les anti-socialistes de la bourgeoisie, les cadres qui auraient pu servir le mouvement, durant la première manifestation, créer des sites internets, mettre leur réseau au service de la cause ? Ils étaient en train de se dire que cela ne servirait à rien de faire quelque chose contre l'état ! Ils avaient peur de la populace ! Quel courage, quelle clairevoyance ! Il a fallu maintenir à distance les gauchistes, jusqu'à ce que le mouvement cède, mais il ne faut pas en incriminer le mouvement, mais tous ceux qui disent défendre la liberté et qui ne se sont nullement impliqués dans le mouvement, laissant les gauchistes occuper la place, progressivement.

      Il y a un discours de responsabilité à tenir aux filles-mères, encore faudrait-il que les hommes soient là pour ouvrir leur gueule quand il faut avoir du courage pour le faire. Je vais vous dire, il y avait pas mal de filles-mères dans les débuts du mouvement, mais leur parole a été contenue pour la simple et bonne raison que beaucoup de pères célibataires étaient aussi présents, et parfois aussi des familles recomposées etc... donc des situations complexes que vous résumez à un bloc uniforme où tout aurait été prévu à l'avance. C'est refaire l'histoire à l'envers.

      Pour le prochain mouvement anti étatique, tenez vous prêt à vous battre pour vos idées, à venir discuter avec des personnes qui ont des vécus différents, et ne vous trouvez pas d'excuses après coup. Accueillir des paroles différents de la mienne, m'a bien fait progresser, et elles-mêmes ces filles-mères, ont eu du grand à moudre en voyant que je n'étais pas entièrement perméable à leur discours. Ce qui s'est passé, était entièrement différent d'une manifestation gauchiste. C'est un rendez-vous manqué, faute de combattants à droite, et d'idéologues pour le conceptualiser dans nos médias, mais si puissant qu'il s'est diffusé dans le monde entier. Il faut vraiment être à côté de la société pour ne pas l'avoir senti, pour ne pas sentir encore aujourd'hui ce qui se joue, en arrière plan, de manière presque souterraine. Reconnectez vous à la France, comme tous ceux qui se disent souverainistes ou nationalistes et qui ont fait défaut au mouvement, restant sur leur canapé pour toute marque de courage.

  • Bonjour M. Durandal,

    Je sais que vous vous exprimer dans le contexte français, mais je ne comprend pas votre texte. Soutenez-vous Julie Graziani ou bien la dame au SMIC ? Soutenez-vous le fait que Julie Graziani nous force à envisager cette femme au SMIC du point de vue de la responsabilité individuelle et de la conscience afin de mettre chacun face à son humanité… et ses manques ou bien reprochez-vous au grand public d'excuser cette femme au SMIC de vouloir la béquille de l'État pour s'en sortir au lieu d'assumer son existence en toute responsabilité en plus de critiquer cette femme au SMIC (toujours de votre part) pour cette demande d'aide ?

    J'essaie de faire la part des choses, mais je n'y arrive pas. Pouvez-vous m'aider ? Mes questions sont-elles correctement formulées ? Aurais-je dû formuler d'autres questions, plus pertinentes ?

    Cordialement,

    Cyrus

    • Bonjour M Cyrus,

      Comme tout le monde, vous vous êtes focalisé sur cette question du SMIC, de l'argent touché, des questions monétaires. C'est comme si personne ne voulait envisager le statut marital comme le centre du problème, comme si cela était anecdotique. Cette question du SMIC, je ne veux même pas l'aborder. Elle sort du cadre de mon discours. Tout juste j'ai abordé la question du statut marital, et encore, je ne crois pas l'avoir bien fait. Non, la question essentielle c'est : est-ce qu'une femme est responsable de sa vie ou non ? Est-ce que nous sommes responsables de nos choix de vie dans l'ensemble ? Je veux bien croire que la fatalité puisse tomber sur certains d'entre nous, mais dans la plupart des cas, nous sommes victimes de nos choix. Retgardez la situation statistique pour ce genre de femme : dans 80% des cas, ce sont elles qui décident de la séparation, donc qui décident de s'appauvrir, quand elles ont obtenu ce qu'elles voulaient : une pension alimentaire et des enfants. Vous rajoutez à cela les aides de l'état, eh bien, il y a carrément incitation au divorce. Nous faisons comme s'il n'y avait plus de solidarités familiales ou comme s'il ne devait plus y en avoir. Dans l'absolu, une femme peut devenir veuve, sans soutien familial, sans revenus, sans aide de son entourage, peut-être au Sahel sur des théâtres de guerre. Mais cette infime minorité qui n'existe que dans nos cauchemars, doit-elle justifier tout un système de tribalisation, de matriarcat dans des sociétés dites évoluées ? Je ne le crois pas. Ici, cette femme avec son SMIC est certainement pauvre, mais elle a de quoi vivre en se serrant la ceinture. Et si elle avait milité pour un contrat de mariage solide, avec les féministes, je la trouverais un peu plus crédible. Non là, elle va encore demander à l'état d'augmenter ses aides, aides qu'elle se garde bien de décrire et qui pendant des années de prospérité, l'ont fait vivre, elle et ses soeurs de manière très correcte, sur le dos des travailleurs hommes. Maintenant que la tribalisation commence à faire ressentir ses effets, les voilà qui veulent se sauver les fesses. Mais ce sont elles qui nous ont conduit à la situation actuelle, c'est à dire une situation de divorces généralisés et de paupérisation de l'ouvrier. La croissance ne vient pas de l'état, elle vient des hommes. Et à trop tirer sur la corde, nos vampires féministes/étatiques sont en train de la casser, et ils nous entraînent vers le chaos. Quand une femme, mère de famille, dénonce ce chaos, le minimum serait de l'écouter au lieu de lui tirer dessus à vue, en arguant de la défense des pauvres femmes filles mères ?

      • Bonjour M. Durandal,

        Oui, une femme est responsable de ses choix si elle est libre et rationnelle. Ce que les femmes françaises sont. Mme Graziani avait bien raison de souligner la part de responsabilité de cette femme dans son malheur. C'est trop facile de tendre la main tel un quémandeur des rues vers l'État en disant : '' de l'aide, s'il-vous-plaît ''. Cela dit, je crois que fondamentalement, la femme est beaucoup plus immature et émotive que l'homme et doit être dominé, encadré et guidé par l'homme. Nous sommes tous responsables de nos choix… jusqu'à un certain point. Nous ne contrôlons pas tout.

        Cordialement,

        Cyrus

        • M Cyrus,

          En même temps nous ne contrôlons pas tout, et en même temps nous sommes responsables de nos choix.

          M.D

  • "Les inaudibles évidences de Zineb et Julie" H16 du 08/11/2019.

    A la décharge de la meute, quand une femme dit une vérité, c'est souvent de manière maladroite. Mais quand elle dit un mensonge, en général, l'interlocuteur n'y voit que du feu. Voilà pourquoi ce sont des femmes qui sont placées à la DRH et à la communication dans les entreprises, en particulier politiques. 

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Léonidas Durandal

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