Sans morale, les hommes sont faibles. Le discours sur la libération sexuelle a fait croire au populo que nous avions changé d’époque, qu’il n’y avait plus de perversion et que chacun était libre d’assouvir ses fantasmes sexuels comme il l’entendait. Tout cela est faux, en tant qu’hommes, nous le savons bien, nous aurons toujours des pulsions à canaliser et nous devrons toujours nous méfier de ce discours qui nous entraîne au laxisme. Ce discours est particulièrement très dangereux pour nous dans un monde aux valeurs féminines exclusives. On nous a fait croire que nous n’aurions plus à gérer de frustrations. Mais les frustrations sont toujours là et pire : nous nous mettons en position de faiblesse chaque fois que nous sortons d’un cadre moralisant qui ne veut pas dire son nom. N’en déplaise aux apôtres de la libération sexuelle, qu’on reconnaisse le rôle de la morale ou pas, sans morale, nous nous exposons à des attaques inéquitables de la part des femmes, comme l’a subi Strauss Kahn.
Mais il n’est pas le seul, il complète une longue liste de gens plus ou moins connus ou d’anonyme (Assange en est le dernier exemple…) peut-être innocents mais qui se sont mis en position de faute face à des femmes parfois mal intentionnées. Ils ont payé cher le prix de leur fantasme.
Mariés et fidèles, s’éloignant de toute situation ambiguë avec une femme, nous sommes à l’abri de toute attaque. Seulement nous voulons jouer, nous voulons rêver, imaginer une sexualité différente, libérée de ce carcan de maîtrise, on nous avait promis que plus rien ne serait tabou! Mais tout est resté tabou, peut-être même plus qu’avant. Sous une apparence libérée, jamais ce monde n’a été plus pudibond. Le décalage est terrible à vivre pour chacun d’entre nous. En nous empêchant d’user d’un droit à jouir qu’on nous avait promis, ce beau mensonge nous maintient en état de frustration permanente, tout en nous incitant à fantasmer. A cause de ce mécanisme, les hommes sont devenus prisonniers de la libération sexuelle de 1968. Cette période a entrouvert une porte fascinante qu’il nous est interdit de franchir.
Ce concept de “libération sexuelle” est en fait une des nombreuses et vastes fumisteries féministes qui ont servi à mener les hommes par le bout du nez : il n’y a jamais eu de libération sexuelle, et il n’y en aura jamais. Nous pouvons visionner des pornos de toutes sortes, mais il nous est impossible de vivre nos fantasmes sauf à se détruire ou à détruire les autres qui nous entourent, voire à aller en prison.
Nous sommes maintenus dans un imaginaire débordant auquel il nous est très difficile d’accéder concrètement et qui nous laisse obsédés dans une prison de frustrations, ou qui nous précipite de fantasmes inassouvis en fantasmes inassouvis. Dans ces conditions, certains d’entre nous commettent l’irréparable. Soumis à leur pulsion, ils franchissent la ligne jaune, une ligne de plus en plus restrictive. Car qu’y-a-t-il de plus excitant pour un homme de pouvoir, de se servir de la première soubrette venue, de la baiser comme ça, parce que son corps nous plaît. Arrêtons cette hypocrisie, il y a quelques années, en France, la soubrette (ou la journaliste) n’aurait peut-être pas dit non, excitée elle-aussi d’être un objet de désir de la part d’un homme de pouvoir et d’argent. Seulement nous ne sommes plus en France dans la bourgeoisie du 19ème siècle. La démocratie a progressé depuis, et le moralisme puritain également. Avant, assez habile pour se faire désirer, elle aurait eu un enfant et se serait faite plus ou moins entretenir. Sans concurrence officielle, son enfant aurait peut-être même hérité de la fortune de son vieux père (ou d’une partie). Encore aujourd’hui en France journalistes et hommes politiques fricotent sans retenue. Mais notre monde est en train de changer. Désormais il est plus rentable pour la soubrette d’un soir de porter plainte pour agression sexuelle et de se faire payer très cher pour un acte qui n’aura pas été consommé. La morale y a gagné ce que la bonne entente y a perdu. Ledit homme de pouvoir n’a pas signé de contrat avant de passer à l’acte, il sera donc reconnu coupable (signature administrative qui, vous me l’avouerez, tuerait un peu le fantasme). Car oui, dans ce cas de M Strauss Kahn, la victime elle-même atteste qu’il n’y a pas eu viol ! Alors, même si en sortant de la baignoire, Strauss Kahn a dérapé, même s’il a pu faire pression sur cette jeune fille de 32 ans, et si on exclut toute forme de manipulation politique, il faut ramener les faits à de justes proportions : celui d’une tentative d’adultère qui s’est mal terminée. La jeune fille a dit non et chacun devrait en rester quitte. (ndr au 05/12/2014 : à cette époque nous ne connaissions pas tous les détails sordides de l’affaire et les mensonges de Mme Diallo). Mais notre monde féministe et hypocrite n’en restera pas là. Aussi puissant soit-il, Strauss Kahn est aujourd’hui “coincé” entre deux concepts féministes capables de broyer n’importe qui : la sacralisation des femmes qui les rend intouchables et la libération sexuelle qui en fait des objets de convoitise. Il est à penser, que tout homme de pouvoir qu’il soit, il n’en réchappera pas.
Ceci doit être une leçon pour chacun d’entre nous : si, en tant qu’hommes nous ne désirons pas adhérer à une forme de morale par croyance religieuse, il faudra quand même le faire par pragmatisme, et ceci pour échapper à certaines femmes de moins en moins morales et de moins en moins vertueuses à mesure qu’elles se soumettent à l’idéologie féministe. Pris entre les fourches caudines d’un féminisme triomphant nous ne pourrons nous en sortir en nous abaissant moralement, mais bien en remettant la sexualité dans nos vies à une juste place, comme un simple moyen de faire plaisir à sa femme. Excepté cette impérieuse nécessité, gardons notre énergie pour des luttes moins stériles.
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