Comme Platon a montré que les systèmes politiques changeaient dans un mouvement cyclique au gré de leur corruption, je pense que les rapports humains entre hommes et femmes subissent des altérations qui organisent les systèmes de filiation, de compétence et de pouvoir entre l’intérieur du foyer et la société. Au fur et à mesure de ce parcours, nous répétons des schémas d’organisation, en les croyant souvent inédits tant notre mémoire n’a pas pu en garder que des traces partielles. En parallèle à ce cercle de changement d’habitus, une progression linéaire permet à ces mêmes rapports d’évoluer ou de régresser en complexité, l’humanité semblant toutefois connaître une progression générale.
Pour bien se les représenter, il faut imaginer ces rapports homme-femme et leur changements à la manière d’une spirale qui montrait ou descendrait autour d’un trait général plutôt ascendant, bien que connaissant des régressions temporaires. L’humanité semble gagner en intelligence tout en connaissant de grandes périodes de déclin. Selon les lieux et surtout les humains qui habitent ces contrées, les progrès d’hier en viennent à disparaître définitivement pour réapparaître ailleurs sous une autre forme, finissant par dépasser les échecs passés.
Ces évolutions, les féministes ont du mal à les sentir. Elles ne voient pas, par exemple, en quoi ce qu’elles nomment le patriarcat a été un formidable progrès pour l’humanité. Inaptes à intégrer ces mouvements ou résolues à les nier, et ceci afin de faire coller l’histoire humaine à leur pulsion morbide, elles jugent que le temps des déesses mères n’a pas correspondu à une omnipotence féminine, ou bien que l’avènement du « patriarcat » a signé une immense régression pour l’humanité pour cette même période de l’histoire. Jamais jusqu’ici, elles ne se sont résolues à choisir entre ces deux positions contradictoires, parce qu’en fait, au lieu de chercher une vérité historique, elles ont toujours aspiré répondre à des impératifs de défense du « droit des femmes », et peser ainsi sur leur époque. A cause de cela, les progrès et les régressions humaines n’ont pas trouvé place dans leurs explications. La théorie de l’évolution, en général, ne peut avoir de signification dans un système de plainte d’hier et d’aujourd’hui qui n’a pour but que d’augmenter un pouvoir en affichant toujours plus d’insatisfaction. Le jour où une féministe se montrerait satisfaite, elle devrait abandonner sa vision oppressive de l’histoire et ce faisant, elle se retrouverait inapte à exister intellectuellement. Ces autres personnes qui dénoncent les combats modernes des féministes qu’ils jugent pitoyables, comme sur la grammaire ou la défense d’immigrés violeurs, n’admettent tout simplement pas que sans ce genre d’engagements ridicules dans un monde où les femmes ont assis une forme de totalitarisme presque complet, le féminisme devrait se résigner à disparaître, et qu’il ne le peut pas de par sa nature contestataire.
Mais venons-en à ces mouvements historiques hommes femmes, et voyons comment le féminisme y trouve sa place comme une forme de déviance.
Porter l’humanité : entre toute puissance et fragilité
D’un côté, la femme enceinte a tout pouvoir sur son enfant, d’un autre côté elle se retrouve en danger à cause des enfants des autres femmes, qui peuvent vouloir l’éliminer pour s’approprier ses ressources. Le pouvoir d’une mère naviguera toujours entre une possession complète de son environnement et une exposition totale à la prédation. L’homme est chargé de réguler au mieux ses rapports contradictoires à l’environnement. Il lui offre des ressources durant ses périodes de fragilité. Il apaise les conflits sociaux entre tribus forcément matriarcales, ou bien doit assumer ces mêmes conflits quand la guerre devient inévitable à cause de l’avidité des enfants déviants de ces femmes. De sa force, naissent les solidarités entre femmes, pour contre-balancer son pouvoir social, solidarité sur laquelle a pu s’appuyer l’idéologie féministe pour se développer.
En même temps issu de la femme, l’homme atteint son épanouissement complet en devenant étranger à la femme. S’il reste enfant, il n’est qu’un instrument sans conscience propre, jouet des désirs d’une mère ou d’une épouse, ce qui revient au même, macho ou féministe, ce qui revient au même. Ainsi l’humanité progresse par le sort des hommes. Plus ceux-là deviendront frères en humanité, en dehors du pouvoir des femmes, mieux l’humanité s’en portera. Cependant ce mouvement est altéré par l’immaturité de certains adultes restés à des périodes d’avidité infantile, et qui auront toujours tendance à détruire le monde pour défendre « leurs » femmes ou les femmes, ce qui revient au même.
L’homme lui, ne progresse que par le plein examen de la conscience et de la vérité. Si l’humanité veut survivre, et si elle survit effectivement, c’est par le progrès de la conscience masculine. Si nous pensons sur de longues périodes, nous voyons bien que ce progrès a été total jusqu’ici. En Europe, malgré une légère régression de la taille de notre cerveau après l’assimilation de nos ancêtres venus d’Afrique, nous avons suivis biologiquement une pente ascendante. Il en a été de même sur tous les autres continents. Tous les cerveaux ont fini par augmenter en taille sans même de grands mélanges ethniques, mais plus encore, et ce qui se voit moins, notre capital culturel a crû dans les domaines artistiques, politiques, scientifiques, littéraires etc. Il n’y a qu’à imaginer par exemple les progrès de la représentation artistique avec l’intégration de la perspective, le langage des couleurs, de la symbolique pour voir le chemin accompli. Bien entendu, l’art brut n’en possède pas moins sa vérité et sa profondeur, cependant qu’il est inférieur à ce que nous pouvons produire de plus élevé dans notre civilisation, et ce malgré toutes les oeuvres dénuées de sens qui fourmillent actuellement chez nous comme elles le font obligatoirement et à toutes époques, comme reliquats d’un bouillon de culture.
Beaucoup de penseurs en ont conclu que l’homme était supérieur à la femme, et qu’il était seul à permettre l’élévation de l’humanité. Otto Weininger devant en être son plus talentueux représentant. Les féministes même, en voulant singer les hommes, ne vivent pas moins de cette croyance. Or cette idée est partiellement vraie. Car tant que les hommes naîtront de femmes, ils en seront tributaires, et pas seulement d’un point de vue physique. Ils recevront d’elles un cerveau, des émotions, une intelligence corporelle très liée à l’intelligence intellectuelle, et beaucoup d’autres qualités encore. Ainsi, les hommes ne naissent pas de rien. Ils viennent au monde, et cette venue n’est pas anecdotique. Plus une mère aura atteint un degré élevé dans l’échelle de l’humanité, plus l’humain qui en sera issu aura de chance de transmettre des caractéristiques élevées à la génération suivante. Certes, les pères transmettent aussi leurs gènes, mais ils les incarnent moins physiquement, et ce rapport au corps quoique puissent en penser un intellectualisme puritain, sera déterminant pour former des générations d’hommes forts. Ainsi, la belle femme, physiquement parlant, cache tout un fantasme caché des hommes sur sa potentialité de mère, et sur son intelligence tout court, au-delà du corporel. Voilà pourquoi la plastique féminine aura toujours une telle importance pour les hommes, tant que la reproduction passera par leur chair. Parallèlement, le statut social de l’homme qui permet de protéger la femme, sera source de fantasmes identiques chez leurs compagnes.
Sans cette importance du corps, il n’est pas possible de comprendre pourquoi des génies sont issus de familles pauvres, tandis que nombre d’enfants de familles aisées seront des idiots complets. Ou alors combien d’enfants de barbares ont surpassé dans l’histoire en intelligence des enfants de grandes civilisations. En théorie, l’instruction, l’exemple intellectuel, la culture devrait créer des fossés infranchissables entre “l’élite” et les prolétaires. En pratique l’inverse est parfois vrai : certains enfants de bourgeois régressent de génération en génération jusqu’à ce que l’écart soit tel que des enfants de prolétaires prennent naturellement leur place, quand la civilisation veut survivre. Voilà pourquoi aussi dans les sociétés monarchiques viables, la royauté veillait à élever au statut de noble les plus méritants de ses sujets, et pourquoi ce système politique a disparu au fur et à mesure que la noblesse héréditaire y prenait toujours plus de place. La féodalité avait au moins l’avantage de permettre l’émergence de forces nouvelles, même si ce fût par la guerre.
Dans notre civilisation, le prolétaire est étymologiquement la personne dont la richesse sont les enfants. Mais cette richesse n’est pas qu’une allégorie. La personne qui vit en prenant soin de ses enfants, physiquement, et j’insiste sur ce point, ne sera pas simplement riche. Elle donnera surtout la richesse en héritage. Vous me direz, aujourd’hui, il est difficile de voir cette richesse. Les pauvres semblent être devenus des cas sociaux dont rien ne pourra jamais sortir. Mais notre vision est obstruée par une situation paradoxale. Le pauvre de nos sociétés n’a plus pour richesse ses enfants. Il est assisté par l’État, et beaucoup de pauvres peuvent se passer de cette richesse, si bien que les vrais prolétaires sont aujourd’hui cachés. Vous les retrouverez dans certaines familles catholiques ou de tradition islamique, en dehors de toute question de richesse matérielle ou de classe sociale. Ou bien nés au milieu de nulle part, au gré d’heureuses circonstance génétiques ou environnementales. Nous vivons dans une société matériellement aisée qui complique les constats.
Pour résumer mon seul propos sur le sujet, hommes et femmes vivent dépendants les uns des autres. La richesse matérielle d’une société pourra distordre ce rapport, mais à long terme, il n’en restera pas moins vrai. Le progrès ne se conçoit que dans une dialectique où l’homme naît d’une femme, mais où également, la femme est tirée par le haut par la conscience masculine. Ainsi la différence de taille de cerveau entre hommes et femmes illustre très bien ce progrès de l’humanité. En même temps, le cerveau de l’homme est supérieur en taille à celui de la femme, en même temps il ne pourra jamais s’en écarter de trop car il en héritera de sa mère.
De quelle manière, hommes et femmes, vivent-ils cette évolution ?
Il me semble que deux rapports “sociologiques” définissent les relations qu’hommes et femmes entretiennent entre eux : un rapport de complémentarité et de contact.
Les rapports complémentaires sont très pacifiques. Ils attribuent pour chacun un lieu et un domaine de compétence, évitant ainsi les affrontements. Cependant, ils ont le désavantage de séparer entièrement culture masculine et féminine. Dès lors, la culture féminine enfermée sur elle-même, déchoit, et l’homme avec.
A l’inverse, les rapports de contacts sont potentiellement très conflictuels ou avilissants, mais ils permettent un enrichissement mutuel.
La société la plus évoluée qui a permis de gérer au mieux ces nécessités de complémentarité et de contact, est la société catholique. Elle a obligé l’homme à aimer la femme, et la femme à obéir à l’homme. Elle a introduit la liberté de conscience dans le choix de l’époux, mais l’indissolubilité de l’union, protégeant ainsi femmes-enfants-mari. Elle a condamné l’adultère, tout en comprenant la faiblesse humaine. Elle a généralisé la monogamie pour qu’hommes et femmes s’occupent préférentiellement de leurs enfants, limitant les jalousies inter-tribales des matriarcats polygames et l’absence du père dans ces mêmes familles. Elle a permis l’éducation des femmes dans les couvents, dans les écoles liées à ces couvents, tout en promouvant l’engagement dans le mariage. Elle a autorisé la liberté de conscience, très liée aux développements scientifiques, au travail de la femme, tout en faisant peser sur cette liberté des obligations morales.
Pour en revenir à la théorie, les rapports complémentaires et de contact sont privilégiés par les deux sexes au gré des circonstances.
Le besoin de sécurité féminin et d’aventure au masculin, fait mouvoir ces rapports sociaux
Un autre mix influence l’évolution des rapports hommes femmes en regard de leurs personnalités respectives. Le besoin de sécurité féminin et la prise de risque masculine. Pour une femme enceinte, la prise de risque paraît tout simplement délirante. Elle est étrangère à sa culture de mère. Tout vise chez elle à s’en écarter le plus possible durant son éducation si elle veut s’épanouir. Cependant ce besoin de sécurité qui pousse à la paix, provoque aussi un avachissement moral. Il doit être compensé par la prise de risque masculine qui entreprend, conquiert, repousse les limites (et qui les a donc intégrées). Dans les sociétés de progrès, la dominante masculine règne. Mais ce sont des sociétés instables où tout est en mouvement, où tout vit et meurt rapidement, tandis que l’humain, et en particulier la femme, aspire à une forme de prospérité confortable. Dans les sociétés sécurisées féminines, tout y est sclérosé, rien ne bouge, tout est voué à une vie pacifique mais médiocre. A force de mollesse, elle dégénère, et est inséminée par de plus vaillantes. La complémentarité des fonctions vient en remède à ce mal. Chacun travaille dans son coin, et les vaches sont bien gardées.
Les abus de chacun ne sont pas équivalents
Cependant, comme je l’ai précisé avant, cette complémentarité pose des problèmes, notamment de dissensions et d’abus. Dans un système complémentaire, la femme règne sur son foyer et l’homme sur la société, sans conteste. Or le pouvoir sans contre-pouvoir est source d’excès. Ainsi la complémentarité produit-elle dans les familles, de ces fils à maman ambitieux dont parlait déjà Platon et qui vont corrompre un système politique que notre philosophe jugeait plus efficace que celui qui allait lui suivre. Dans sa philosophie, Platon a commencé à identifier comment des causes personnelles pouvaient jouer au niveau politique, ce qui est une des pièces centrales pour comprendre mon travail.
Pensant à partir du collectif, les hommes ont les plus grandes peines à imaginer que le personnel puisse influencer le niveau de décision général, puisque ce dernier, dans leur idéal, ne devrait traiter que d’intérêts collectifs. La réalité est toute autre. Quand les hommes abusent de la complémentarité, des réactions personnelles conduisent à des changements politiques certains, même négatifs. Pensons simplement à ces enfants nés hors mariage (les “bâtards” des époques de complémentarité) et qui devenus grands, vont obtenir des postes importants dans la société de par le pouvoir personnel de leur père, mais qui vont avoir tendance à relayer les revendications de leur mère. Ainsi nos institutions en sont-elles arrivées à considérer que les enfants naturels avaient les mêmes droits que les enfants nés d’un mariage, avec pour conséquence la corruption de l’institution maritale, cette corruption même entraînant une dissolution de la complémentarité, des rapports personnels, et donc une promiscuité plus forte entre hommes et femmes. Cette mixité et son inefficience commence à poser d’énormes problèmes dans notre civilisation occidentale, et elle sera probablement réinterrogée dans les décennies à venir si nous voulons survivre.
Ainsi, les situations de complémentarité et de contact se mélangent jusqu’à aboutir à des situations complexes, jusqu’à ce que la société soit incapable de gérer cette complexité ou qu’un des ingrédients prenne le pas sur l’autre, et qu’elle doive s’effondrer.
Si aujourd’hui, les relations entre hommes et femmes sont devenues chaotiques à l’extrême, il faut en attribuer la cause à la pornocratie ambiante. Les femmes ont pris le pouvoir plus que ne le redoutait un Proudhon qui observait le phénomène à ses débuts dans la bourgeoisie. L’équilibre a été brisé. Le concubinat s’est généralisé et les derniers à vouloir se marier, loin d’être protégés par la loi, prennent le risque de se voir plumer par le plus malhonnête des deux qui aura tout loisir de rompre ses engagements à son propre bénéfice. La défiance envers le mariage ne rend pas moins les séparations très conflictuelles quand des enfants ont été conçus, ou quand les familles se recomposent autour de plusieurs fratries. Plus encore, la richesse produite par les hommes a eu pour conséquence la sécurisation à outrance des rapports sociaux à un tel point que les humains ne savent plus pourquoi ils devraient se reproduire. Ce n’est pas un phénomène inédit. Ce mouvement interne doit expliquer aussi l’effondrement de l’empire romain, dans une société qui vivait sur un mythe guerrier tandis qu’en pratique ses citoyens ne pratiquaient plus les assiduités martiales qu’à la marge tout en bénéficiant des largesses de ses colonies. De même, il ne faut pas croire que le phénomène des filles-mères ou du concubinat, ou de l’amour dit libre, n’a pas existé dans notre pays dans un passé plus ou moins lointain. Au contraire, toutes ces tendances vénales et à la désunion ont travaillé en profondeur notre société avant de s’imposer.
Dans une société décadente, les femmes et les mères prennent tous les pouvoirs et distillent leurs valeurs qui nous en font revenir à des considérations tribales sur la société. Or cette logique finit par corrompre la notion même de civilisation qui est attachée à plus de complémentarité, et où notamment, les hommes ont une place reconnue. La civilisation pourrit donc par les femmes, et la faiblesse des hommes à leur égard. Il n’y a qu’à penser aux nombreux exemples en ce sens, sur toutes les parties de la terre, de Byzance à Rome, de la fin de la monarchie française au Japon d’avant le shogunat. Les féministes dénoncent la perte de droit des femmes après ces périodes, sans comprendre que le pouvoir féminin avait corrompu la société, appelant des forces masculines à la rescousse. L’inverse est moins vraie. Si l’intérêt collectif fait parfois le malheur de quelques particuliers, il n’y a qu’à penser au phénomène des expropriations, en général, il fait le bonheur de tous. Par contre, il est vrai que l’intrusion de réflexions générales dans une famille, sans prendre en compte les personnes, peut avoir des effets pour le moins négatifs. Songeons à ces tyrans domestiques rares, mais qui ont le défaut d’exister, et qui martyrisent leur femme et leurs enfants au nom de principes corrompus, en vérité qui se soulagent en abusant de leur statut social. Ceux-là détruisent les personnes aussi sûrement que les femmes détruisent des nations.
Le casus belli entre les sexes survient parce que les femmes auront intérêt à garder le contact avec les hommes aussi bien au niveau familial que national, tandis que les hommes auront plutôt intérêt à préserver des positions complémentaires. Au contact des hommes, les femmes peuvent influencer, voire dominer leur compagnon, et s’inspirer de leur intelligence. Elles risquent la rigidité en étant attachées à des principes trop abstraits. Les hommes en côtoyant les femmes, peuvent certes devenir plus profonds en matière de sentiments humains, mais risquent toujours de s’avachir moralement. Dans ce cadre, la promiscuité favorisera presque toujours les femmes, car la force de caractère personnelle sera supérieure à la raison tant qu’elle lui collera aux basques, quand bien même cette volonté serait déviante.
La complémentarité de certains travaux/fonctions symboliques en remettant une distance entre les sexes, permet donc la vie par la survie psychique des hommes, tout en leur faisant bénéficier de gains pour les plus forts d’entre eux quand ils auront su s’inspirer de la force de caractère féminine. Inutile d’insister sur le fait que les règles masculines permettront aux femmes de réguler leur foyer et de le faire sortir du cloaque sentimental dans lequel il aura tendance à sombrer. Dans une société prospère, les femmes donnent une place à leur homme au sein de la famille, et les hommes écoutent les femmes à un niveau social. Ceci nécessite toutefois une confiance réciproque qui est brisée à chaque fois que les uns et les autres ne se sacrifieront pas à l’autre sexe dans le couple, et dans la nation. D’où le rôle particulièrement néfaste du féminisme. Car en demandant aux hommes de se sacrifier, le féminisme en oublie toujours les obligations féminines. Si les femmes peuvent travailler de manière salariée, il faut que leur statut de mère passe avant leur travail, mais que ce statut de mère entrave le moins possible le fonctionnement social sauf à briser la croissance de la dite société prospère.
Nous voyons ici combien la femme est en position de supériorité. Dans sa famille, elle est naturellement en position de force, parce quelle donne la vie. Elle peut jouer de ce pouvoir personnel pour influencer le social. Et plus encore, elle peut désormais intervenir directement dans la société pour édicter ses lois. Majoritaire en démocratie, elle ne connaît plus d’opposition. L’abus sera toujours plus difficile à mettre en oeuvre pour les hommes que pour les femmes. Un homme isolé pourra abuser, à l’occasion, de ses pouvoirs sociaux et familiaux. En général, ce sera lui qui sera le dindon de la farce. S’il fait cocu sa femme, il ne lui imposera jamais des enfants qui ne sont pas les siens, comme une femme en a le pouvoir par la même trahison. S’il fait voter des lois pour asseoir son pouvoir, des femmes pourront le contester à un niveau démocratique, ou en influençant certains de leurs proches. A l’inverse, les lois privilégiant les femmes seront difficilement contestables puisqu’elles seront censées protéger des êtres en position d’infériorité sociale. Si un homme exerce sa tyrannie sur ses enfants, jamais il n’obtiendra leur coeur comme une femme en a le pouvoir, jamais la manipulation ne sera assez forte pour qu’ils adhèrent complètement à son vice, tandis que nombre d’enfants ne se sortiront jamais de l’emprise de leur mère. Il me sera opposé que la tyrannie dite politique a très souvent été exercée par un homme, ce à quoi je répondrais qu’elle n’a jamais été que l’envers d’un désir exacerbé de sécurité au féminin. Même le violeur maladif dont il est dénoncé les méfaits au masculin, n’est qu’un enfant brimé par une mère ayant abusé de sa position. La prédominance des hommes sur les affaires du monde est la juste compensation naturelle d’un pouvoir féminin qui n’aurait sinon, aucune limite. Quand les hommes ne dominent plus les affaires sociales, la société devient ingouvernable et décadente. Elle se transforme en pornocratie. L’abus d’un homme à un niveau personnel, ne devra jamais justifier la refonte de tout un système équilibré, car l’abus des femmes aura toujours tendance à être lui, général. La liberté des hommes gêne la sécurité des femmes. Or sans cette liberté, pas de progrès. A l’inverse, la liberté des femmes n’est qu’extase des corps et sentimentalisme qui ruine autant l’homme que la femme. Significativement le sexe est une perte d’énergie pour l’homme, mais un gain pour la femme. Ce besoin entrave l’homme, et fait régner la femme.
Par définition, l’antiféminisme a été, est, et sera donc toujours ce mouvement qui s’opposera à la féminisation totalitaire d’une civilisation, et donc à sa propre disparition. Il sera un Bélisaire qui tentera de conseiller une Théodora folle, parfois avant l’effondrement.
Par quels mécanismes civilisationnels, le féminisme s’impose-t-il ?
Comme je l’ai déjà souligné, l’opulence et la richesse sont les plus gros risques qui menacent une civilisation. La réussite masculine et le versement de ces fruits aux femmes en est la plus dangereuse des conséquences. Mais vient aussi le féminisme qui surajoute aux difficultés. Dans une volonté de contact, les femmes ne veulent pas déchoir des hommes. En particulier dans une société qui réussit, elles les envient, veulent devenir comme, eux, et ont la folle ambition de s’extraire de leur condition. La complémentarité est rejetée, entièrement. La richesse apparente, permet d’entretenir toutes les illusions. Le contact veut se faire indifférenciation. L’habitude de plainte des temps de pénurie justifie des mesures toujours plus amorales. Les institutions masculines sont attaquées car jugées illégitimes au nom d’une fausse notion de l’équité, ou bien elles sont subverties par l’influence outrancière. En fait, les femmes jugent toujours des situations à un niveau personnel, et ceci interfère dans les prises de décisions collectives, tant et si bien qu’à la fin, l’intérêt collectif a disparu. Celui ci s’évanouissant, les intérêts, voire les sentiments particuliers prennent le dessus et suscitent les affrontements. Difficile de penser collectif quand la notion même s’est éclipsée pour laisser place à des considérations tribales.
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Quand la situation est devenue à ce point catastrophique que les femmes mêmes sont en danger, celles-ci deviennent antiféministes ou bien abdiquent devant plus fort ou tout simplement reculent, pour limiter les conséquences de l’effondrement à leur égard et sur les enfants. Le besoin de sécurité est d’autant plus pressant que les conditions se détériorent, et quand cette nécessité n’est plus un état de fait imposé de manière artificiel, les hommes peuvent de nouveau avoir une place complémentaire à celle des femmes, s’il le faut par la tyrannie. Mais cette fausse complémentarité cache une régression gouvernée par les femmes et qui va vers sa propre mort. Seuls les hommes ont le pouvoir de briser ce cercle vicieux en s’opposant envers et contre tout au mélange des genres, et entre autre en s’opposant à l’avènement des considérations personnelles dans le champ politique. Cependant, comment justifier l’injustifiable aux yeux d’une femme quand tout va bien ? La participation au pouvoir politique des femmes est donc à interroger, pas seulement quant au système de vote, mais dans l’esprit dans lequel les lois sont votées, surtout en période prospère.
Le féminisme, une provocation au désir qui a mal tourné
Pour se rendre désirables, il arrive aux femmes d’être légères, et de faire ainsi tourner la tête aux hommes. Or cette volonté de plaire quand elle se retrouve chez des êtres perturbés, conduit de nombreuses femmes à provoquer pour provoquer. L’essence de la femme attractive se commue en provocation permanente, histoire de se sentir vivre et exister, jusque parfois, à la haine des hommes. Cette fonction de contact pervertie creuse au contraire le fossé entre les sexes tout en affirmant vouloir les rapprocher. Dans une société sans homme donc sans père, la féministe cherche indéfiniment le contact et de manière inappropriée, empilant les échecs familiaux, détruisant toujours plus l’image du père quand celle-ci réussit à surnager, son intervention en politique étant du même ordre. Sur ce dernier point, la femme y a parfois été forcée par des hommes idéalistes et donc qui ne font pas le retour entre leurs idées et leur propre expérience. La féministe quant à elle, y a trouvé un exutoire à son hystérie. Si des femmes peuvent faire de la politique et y participer, rarement les décisions ne devraient leur échoir. Seules des exceptions, quelques lesbiennes ou hommasses réussiront en ce domaine, la situation se compliquant d’autant si l’on considère chacun de ces deux derniers groupes séparément, puisque les unes sont opposées aux autres, la lesbienne ayant un rapport trouble à la masculinité tandis que l’hommasse l’a transcendée.
Les hommes oublient
En situation de prospérité, les valeurs et la logique perdent de leur sens. La fonction d’assistance des femmes dévolue aux hommes cherche à se définir. L’homme féministe est aussi un homme qui remplit ses fonctions traditionnelles envers les femmes, tandis que l’antiféministe cherche à s’en écarter. Etrange paradoxe, l’homme féministe croit faire perdurer la civilisation alors qu’il la subvertit. L’homme antiféministe s’oppose à sa société pour mieux préserver la civilisation. La fonction de soutien aux femmes ne peut donc être l’alpha et l’oméga d’une civilisation. Des valeurs plus hautes doivent la conduire. Et il n’y a qu’une valeur plus haute que le soutien aux femmes, gardiennes de la reproduction : la croyance en Dieu. Dès lors, les temps d’athéisme signent aussi des époques de féminisation totalitaire, tout comme celles de culte à la déesse mère qui tentent de nous faire régresser de plusieurs dizaines de millénaires en arrière, sans parler de panthéisme ou d’animisme.
Il faut dire que les cycles de progrès sont des tectoniques presque aussi lentes que celles des plaques terrestres. Ce qui est gagné en une génération est peu de chose au regard de l’histoire humaine. Tout peut se perdre en quelques années, et la moyenne des progrès, entre les chutes et les ascensions s’élève sur des millénaires, comme si nous étions inévitablement liés à notre structure biologique. Et celle-ci n’évolue qu’à petit pas, parfois par empilement, ce qui nous oblige à prendre en compte les aspects philologiques d’un développement de civilisation à cause duquel nous sommes retardés dans notre progression. Chaque génération doit réinventer le monde pour paraphraser Benoit XVI. L’exemple typique de ce ralentissement est celui de notre cerveau primitif qui nous conduit encore aujourd’hui à des mouvements d’humeur bien inadaptés en société. Cependant, leur prise en compte a donné naissance à des œuvres d’art incroyables, relativisant le progrès humain en admettant notre état de faiblesse. Force et faiblesse sont indubitablement liées, tout comme hommes et femmes. Si le discours d’un Platon est compris depuis qu’il a écrit, il a mis des milliers d’années à s’imposer dans la tête de ses descendants, et encore aujourd’hui notre civilisation démocratique se croit à l’apogée de son développement alors que d’autres structures anciennes la remplaceront et se croiront elles-mêmes indépassables.
Le relativisme des constructivistes à l’épreuve
L’argument habituel, et à toutes époques, des sceptiques/nihilistes/matérialistes, c’est la relativité des rôles et des valeurs. Dans telles ou telles sociétés, les hommes auraient eu le rôle des femmes et vice versa, les hommes se seraient identifiés aux couleurs des femmes d’aujourd’hui et vice versa, les notions de paternité et de maternité auraient été différentes selon les sociétés, en particulier quand on observe certaines espèces de gallinacés.
Or il y a un niveau d’analyse plus élevé que le constructivisme qui prend la partie pour un tout. C’est l’analyse du tout, l’analyse systémique. Là encore, les systèmes sont connus depuis longtemps, le système solaire, celui de la circulation sanguine, des notes de musique par exemple. Mais ils mettent des décennies à s’imposer dans tous les domaines face à des raisonnements plus archaïques et qui sont liés à des observations particulières.
Ainsi la sociologie qui est une science jeune, est-elle encore remplie de personnes qui s’acharnent à tout relativiser au lieu de comprendre les systèmes humains de reproduction et leur relative harmonie. La matière histoire, subit elle, l’influence politique directe de notre volonté de féminisation totalitaire. Matière qui éclaire le monde passé au risque des intérêts présents, elle est plus que toutes, exposée.
Prenons un exemple utilisé par les féministes/constructivistes qui croient pouvoir faire de la science à partir du personnel. Pour celles là, la couleur bleue qui était dévolue à Sainte Marie, serait aujourd’hui attribuée aux hommes seuls, tandis que le rouge qui était signe masculin par excellence, serait majoritairement utilisé par les filles aujourd’hui (du rose de la petite fille au rouge de la séductrice). Ils n’imaginent pas que le sens des couleurs varient selon le ton, que la polysémie du sens des couleurs permet d’attribuer aux uns et autres ses différentes propriétés, que la variabilité des époques permet d’attribuer aux unes et autres des couleurs différentes, que le manque même de disponibilité de certains pigments a pu jouer, et que la signification des couleurs peut dialoguer à l’intérieur d’un système cohérent tandis que ce dialogue semble exprimer des contradictions entre sociétés. Ainsi, un bleu froid exprimera l’inverse d’un bleu chaud, l’excitation provoquée par le rouge identifiera tout aussi bien le jeune garçon dans de très nombreuses sociétés que la femme disponible dans une deuxième que la royauté dans une troisième, ou dans ces trois sociétés, parce qu’il sera synonyme également de sang royal, de sang chaud, de vigueur. Si aujourd’hui, le bleu est attribué aux garçons et le rose aux filles, ce sont toutes les deux des couleurs pastelles censées calmer les natures de chacun, tout en les différenciant, ce à quoi notre société aspire.
Ce n’est pas tant les couleurs qui sont sexuées, que les sexes qui font dialoguer les couleurs entre elles, la nature même de la couleur rencontrant la nature même de nos conditions, et se retrouvant parfois dans une forme de sexuation. Ainsi que penser de ces garçons habillés en fille jusqu’à l’âge de 7 ans dans notre société occidentale, ceci se pratiquant encore sous certains aspects dans les années 50. L’emprise des femmes sur les jeunes garçons n’a jamais été interrogée par les féministes. Elles préfèrent se concentrer sur des différences de salaire qui ne sont pourtant pas assez grandes en faveur d’hommes plus performants, tandis que le chômage masculin est plus significatif que celui des femmes dans notre bonne France sexiste et en pleine période de crise. Si les femmes s’occupent de leurs enfants en bas âge, les femmes ne peuvent pas avoir la même implication au travail, ni la même carrière que les hommes. Dans un système juste, elles devraient être beaucoup moins payées. Seulement si les femmes ne s’occupent pas de leurs enfants en bas âge, notre civilisation devient stérile. Cherchez la quadrature du cercle. Les féministes l’ont trouvée : indifférencier les rôles, écarter les hommes de secteurs de travail entiers, les inciter à materner jusqu’à la culpabilisation, les faire payer par l’imposition et les pensions alimentaires pour étancher leur soif absolue de pouvoir. Certains hommes en sont arrivés à revendiquer une vie loin des femmes, tant la domination s’exerce sans concession malgré tout le tapage médiatique concernant la domination patriarcale qui aurait dû réussir à les formater. Loin de là, ils préfèrent se laisser mourir, les plus téméraires essuyant les plâtres des essais féministes, la dernière catégorie survivante étant farouchement traditionnelle.
Le féminisme pue le mensonge civilisationnel, de partout, et dans toute société saine, il sera violemment rejeté. Il est l’expression d’une maladie sociale au féminin. Mais la faiblesse actuelle des hommes est telle qu’ils laissent ces questions aux femmes, ou préfèrent fuir devant le golem, attendant l’inévitable effondrement duquel nous ne survivrons peut-être pas. Il est tout de même extraordinaire de penser que la plupart des livres dits antiféministes de notre époque auront été publiés par des femmes que des hommes auront voulu mettre en avant sans oser le faire eux-mêmes ou du bout des lèvres. Il aura été extraordinaire de penser qu’une telle maladie que celle du féminisme n’aura connu aucun mouvement de réaction d’ampleur malgré tous les dégâts occasionnés par elle. Si j’écris aujourd’hui, j’espère que les survivants n’oublieront pas que le féminisme n’est pas une invention de leur époque, mais qui a précédé la nôtre, est intervenu à toutes pour corrompre les rapports hommes-femmes, et qu’il continuera à le faire s’il n’est pas impitoyablement traqué.
Le cycle des rapports hommes femmes, la progression linéaire
Le cycle : Des hommes naissent de femmes, les servent, puis servent l’idée universelle (vrais hommes), deviennent riches et forts, redistribuent les fruits de leur réussite aux femmes, les valeurs féminines prenant de l’importance au fur et à mesure que la sécurité gagne, la société devenant de plus en plus maniérée et inefficiente, jusqu’à être surclassée par des hommes nés de femmes (machos) d’ici ou d’ailleurs.
La progression linéaire : des garçons aimés par leur mère progressent en intelligence, ils favorisent une société prospère où la transmission entre pairs se développe et où des femmes aimées progressent en intelligence. Elles donnent naissance à des enfants plus intelligents. Ce mouvement est plus fort que celui-ci : des garçons intelligents sont mal aimés et détruisent la société, puis les femmes régressent en intelligence et donnent naissance à des enfants de plus en plus bêtes.
Ces mouvements n’excluent pas des parcours individuels nuancés où des familles se retrouvent en début de cycle tandis que la société est en fin de cycle, où des individus font progresser la moyenne tandis que la moyenne baisse. Les contre-exemples sont légions et n’expliquent en rien un mouvement général. C’est la statistique seule, science nouvelle, qui pourra nous faire comprendre en plein la vie et la mort d’une civilisation. Or celle-ci comme le reste, est aujourd’hui phagocytée par le pouvoir féministe en place. Nous ne pouvons donc même pas revenir sur nos erreurs, sauf à opposer un travail bénévole comme je le fais, qui dispose de millions de fois moins de moyens, tout en n’intéressant qu’une toute petite minorité dans un monde obnubilé par sa déchéance.
De nos jours, ce mouvement cyclique semble avoir tourné à la décadence et correspond fort exactement à la féminisation de la société dans la famille et les milieux professionnels. La fausse croissance créée par de la dette, la consommation/féminine a contribué à masquer le phénomène. Notre civilisation a pu dégénérer au moment même où elle se croyait au sommet de l’évolution en faisant la promotion des femmes. Il est à penser que lorsque le bateau aura coulé, les mêmes nous soutiendrons que la féminisation n’a pas été assez loin. En vérité, depuis plusieurs siècles, la féminisation/masculinisation connaît des soubresauts qui tend à imposer toujours plus le pouvoir des femmes. Après avoir étudié les cycles courts, et donné des exemples sur notre temps, je m’évertuerai à décrypter l’histoire de ce mouvement sur plusieurs siècles dans deux autres articles sur notre système politique et religieux.
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