(Autopsie) Daech nous a révélé notre médiocrité

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Beaucoup se demandent quel pourrait être le sens de ces assassinats. Le Français moyen s’imagine naturellement que tuer apportera une mauvaise image à l’organisation terroriste et que celle-ci ne pourra profiter d’un tel crime. Cependant en s’attaquant au symbole de notre médiocrité, Daech a joué beaucoup plus finement que nous ne l’imaginons. Cette organisation terroriste nous a mis face à notre bêtise. Et nous sommes tombés dans le panneau, à un point qu’il m’aurait été difficile d’imaginer avant. Nous avons repris à notre compte ce que notre société de la liberté d’expression avait de plus médiocre, Charlie Hebdo, et nous en avons sanctifié l’image. Comprenez-moi bien, il s’agit ici de symboles. Le nombre dérisoire de morts ne compte pas. Il s’agit d’une guerre de l’imaginaire qui se mène, une de ces guerres de croyance qui précède toutes les autres guerres, d’où son importance.

La France n’est pas en crise, elle implose.

Les meurtres des terroristes qui ont sévi régulièrement sur notre territoire leur appartiennent. Mais la réaction individuelle et collective qui ont été les nôtres ne peuvent leur être imputé. Or celles-là nous montrent l’ampleur d’un désastre social sans précédent. La France est bien en faillite complète aussi bien sur le plan moral, que sur le plan sentimental et rationnel.

Sur le plan moral, la France s’est endeuillée pour des scribouillards de bas étage incapables d’avancer un argument pour défendre leur cause, mais toujours prompts à détruire la croyance des autres. Charlie Hebdo faisait partie de ce genre de publication persuadée que la conscience professionnelle se limite à la destruction de ses ennemis. Un bel exemple pacificateur pour notre société ! Mais pire encore, sous couvert de défendre la liberté d’expression, Charlie Hebdo défendait surtout le droit de pouvoir s’en prendre à des individus comme de boucs émissaires. Imaginez bien que si le Pape Benoit XVI avait attaqué Charlie Hebdo devant un tribunal, il aurait gagné. On ne traîne pas sur la place publique des individus innocents en les accusant de pédophilie sans qu’ils ne puissent exiger réparation, à juste titre. Le Vatican ne voulait pas s’abaisser à poursuivre un journal ordurier, il se croyait au-dessus de la mêlée et croyait même de la sorte faire preuve de compassion. On voit plutôt à quel point l’Eglise a manqué de charité en laissant ces athées se laisser aller à leurs pulsions, manque de charité qui a participé à exacerber les tensions confessionnelles en laissant un chèque en blanc à des individus dérangés psychologiquement.

 

La lâcheté de ce journal.

Car Charlie Hebdo tirait sur tout ce qui était mort, tel était son courage. Mohammed était mort, il ne pouvait répondre aux attaques. Charlie Hebdo en profitait. Christiane Taubira ne pouvait se faire attaquer par la gauche. Charlie hebdo la caricaturait alors en singe. Diedonné M’Balla M’Balla se débattait pour pouvoir faire valoir son droit à la liberté d’expression. Charlie Hebdo le sodomisait en images. L’Eglise de France faisait le ménage des pédophiles en son sein. Charlie Hebdo caricaturait tous ses dirigeants en pédophiles.

Cette lâcheté, il faut la mettre en corrélation avec celle d’un peuple qui a décidé de faire la promotion de tels médiocres sans l’ombre d’un retrait. Même l’Église de France a demandé que le glas soit sonné pour répondre à la peine des populations. Mais fallait-il vraiment encourager un tel sentimentalisme ?

 

Faillite affective.

Voir mes concitoyens se rassembler en masse ou crier tous d’une même voix « Je suis Charlie » parce qu’ils auraient été blessés par la mort de quelques abrutis qui doivent désormais être proches des portes de l’enfer, me fait dire que cette grande masse ne doit pas tellement avoir une bonne image d’elle-même. Les failles narcissiques concourent aussi aux faillites morales. Il faut en faire le clair constat : mes chers compatriotes qui ont pleuré leur Charlie sans les avoir connus personnellement se vivent comme de misérables incompétents qui dessinent à la va-vite sur la feuille de leur existence des caricatures nauséabondes, pressés de mettre sur le papier des pulsions qu’ils retiennent mal dans leur vie sociale, offusqués qu’un homme puisse mourir de manière violente alors qu’il n’y a rien de plus honorable pour celui-là quand il tombe au nom de sa cause. La caricature qu’ils se sont donnés d’eux-mêmes a été pour le moins saisissante. Au moment où ces mêmes Français sont prêts à voter l’autorisation des sédations terminales en fin de vie pour des vieux décrépis qu’ils ne sont plus capables d’aimer, ça laisse carrément songeur.

La névrose sociale est complète quand ceux qui disent défendre la liberté d’expression, s’en prennent à ceux qui veulent ne serait-ce qu’échapper à l’envoûtement collectif :

forum

 

Ils ont été nombreux à ne souffrir aucune contestation des minutes de silence et autres journées de deuil… C’est le même stade de maladie mentale que lorsque des associations anti-racistes s’en prennent à Dieudonné M’Balla M’Balla. La France est bien malade. Mais pas de ses boucs-émissaires.

 

En poursuivant sur un des aspects triviaux de cette faillite sentimentale, il y a toute cette guimauve d’une génération qui se rappelle le Cabu de son enfance qui passait à Dorothée, une génération qui semble-t-il a eu du mal à grandir :

 

dorothee-Cabu

Tous ensemble, ils voudraient bien que leurs valeurs leur servent de chemin, et y croire plus que jamais puisque certains des leurs ont été tués :

Mais ce faisant ils oublient à quel point ils défendent du vent qui ne veut rien dire, que la liberté d’expression n’est belle que de ce qu’elle sert, et que Charlie Hebdo était plutôt du côté des terroristes que nos citoyens au coeur de patchouli disent aujourd’hui combattre :

violencea

 

violenceb

 

A noter que ce dessin du dernier numéro de Charlie Hebdo pourrait être considéré comme une « apologie du terrorisme » et donner lieu à des poursuites judiciaires puisque la loi française s’enorgueillit d’un dispositif renforcé en la matière depuis quelques semaines, justement pour lutter contre « les dérives de la liberté d’expression ». Quand notre président se déplace au journal de Charlie Hebdo pour soutenir le journal dans cette épreuve, c’est à se demander si certains n’attendent pas avec impatience que la cocotte minute explose.

Enfin, en matière de populations immatures, il y a eu tous ceux qui se sont dit qu’ils allaient pouvoir se délester de leur haine, en particulier sur l’Islam. Ceux-là ont publié de nouveau les caricatures de Mohammed (Libération, Le Monde, Les Inrocks…). D’autres encore plus débiles s’en sont pris à des mosquées. Et enfin, pompon du pompon, un dernier groupe s’est même permis de rouer de coups un Mohamétan qui voulait participer aux cérémonies de commémoration de Charlie Hebdo (1). D’un autre côté, c’est le même raisonnement que pour notre Eglise dans sa relation avec Charlie Hebdo : quand on cautionne de tels abrutis, ce n’est pas étonnant quand ça vous retombe dessus.

 

Faillite intellectuelle.

Il ne suffit pas d’aligner des mots comme liberté, égalité, fraternité, conscience pour pouvoir les vivre. En l’occurrence, j’ai l’impression que mes concitoyens les agitent un peu sans en posséder un échantillon dans leur vie. Cette agitation ne semble avoir pour but que de les rassurer face au vide intersidéral de leurs existences dénuées de sens (comme vu un peu plus haut). Car en termes de liberté d’expression, combien de minutes de silence imposées à des gens qui n’en avaient rien à foutre ? Combien se sont servis de ces minutes de silence pour se mettre à la tête du politiquement correct ? Combien ne comprennent absolument rien au débat politique qui nous tient et font alterner dans leurs propos les Mohamétans entre le diable et le bon indigène sur qui ils peuvent se payer une bonne conscience ? Combien confondent égalité et indifférenciation en suivant Charlie Hebdo sans bien comprendre ? Quant à la fraternité, laissez-moi rire quand on voit que les Français sont les plus malheureux d’Europe au travail… Non, nous sommes dans une société pour qui le sens ne compte pas, qui voit des morts à la télévision et qui s’émeut de sa propre mort qui aura, elle, tous les aspects d’un sordide abandon organisé avec l’assentiment joyeux de tous. Ces derniers ont l’impression de vivre enfin leur vie à travers les dessinateurs de Charlie Hebdo. C’est bien peu. Ils ont l’impression que leur édifice de liberté égalité fraternité n’a jamais été aussi vivant et plein de sens depuis les assassinats, tandis qu’ils ne vivent pas ensemble et qu’ils mentent, qu’ils n’arrêtent pas de se mentir et qu’ils continueront dès que tout cela aura été oublié. Tiens sans parler de l’Église qui a fait sonner le glas pour ces chiens d’infidèles (de l’humour !), regardez comment ce catho cachalot se débat entre son sentimentalisme niait et ses convictions : « Etre ou ne pas être », Koztoujours du 08/01/2015. Coincé entre : il faut que je commémore, il faut que je sois intégré, il faut que je montre que je suis un gentil catho proche des gens et l’horreur que lui inspire le travail de Charlie Hebdo.

Bon d’accord, entre « être » ou « ne pas être », il choisit de laisser ses idéaux à la maison et il va commémorer. Nul n’est parfait ! Seulement cette bipolarité n’est pas un phénomène anecdotique. On le voit, son article a bien été relayé et commenté favorablement par un grand nombre de personnes qui ont cru se sacrifier à la Nation et à leurs concitoyens pour l’occasion. Entre nous, flatter des individus dans leurs vices ne devrait jamais être une prérogative catholique, même pour un bourgeois qui veut prêter allégeance sociale. Les Textes ne disent-ils pas, « Laissez les morts enterrer leurs morts » ?

Si on a pu faire commémorer à Charlie Hebdo des personnes qui trouvent de la plus grande vulgarité un bras d’honneur, imaginez maintenant pour ceux qui ne sont pas catholiques et qui n’ont même pas ce doute en eux : « Allons tous comme un même homme saluer nos frères morts au combat ». On se croirait revenus juste avant 14-18. Heureusement des catholiques un peu plus expérimentés ont bien conscience de la complexité du problème et même s’ils semblent encore en minorité, ils ne sont rien de moins que le sel de toujours de notre France :

« Non je ne suis pas Charlie », Gabrielle Cluzelle du 08/01/2015.

 

La 3ème voie.

Intellectuellement Charlie Hebdo a vécu par la haine et est mort par la haine. C’était logique qu’il en fût ainsi. En ce sens l’action de Daech s’inscrit comme un retour au principe de réalité pour nous. Il est inquiétant qu’en réponse, nous nous enfoncions toujours plus loin dans ce déni qui nous permet depuis des décennies d’accréditer nos erreurs en matière de choix sociaux immigra(sionistes), familiaux ou de haine des religions sans avoir à en subir les conséquences.

Personnellement, si j’avais eu quelque responsabilité journalistique ou politique que ce fût, je n’aurais jamais accepté de défendre un tel symbole (Charlie Hebdo) et surtout de le reprendre à mon compte. Je me serais même senti sali que Daech puisse imaginer pouvoir me pousser dans les bras de Charlie Hebdo. Pourtant, il semble que nous ayons été bien peu nombreux à rejeter et le crime de Daech et les provocations puériles de Charlie Hebdo. Daech nous a obligé à choisir notre camp et nous sommes rentrés dans son jeu. Nous avons donc relevé ce combat symbolique en nous mettant sous l’étendard de la médiocrité et en écartant de nous, tout ce que ce pays compte d’esprit cohérent, soucieux du prochain, constructeur, certes en minorité mais sans qui la collectivité s’effondre. Ce faisant, nous avons mis Daech en position forcément gagnante. Soit Daech réussit à convaincre ces esprits là à les rejoindre, et nous perdrons la guerre civile. Soit ces esprits acceptent tout de même de se mettre sous la bannière de la médiocrité et ils favoriseront un système qui ne manquera pas de s’effondrer. Bien entendu, à part dans les banlieues, Daech ne compte pas récupérer la mise tout de suite. L’organisation terroriste lorgne plutôt du côté de notre effondrement civilisationnel pour récupérer ses petits juste après. Elle le fera sans mal étant donné la réaction collective médiocre qui a été la nôtre. Malheureusement après des années de laisser-aller de notre société, de notre Eglise, de nos gouvernants, nous ne pouvions nous attendre à mieux. La loi naturelle revient à toute vitesse marquer le front imbu des êtres humains.

1 « Agression raciste en marge d’une minute de silence en Isère », Le Parisien du 08/01/2015.

67 réponses à “(Autopsie) Daech nous a révélé notre médiocrité”


  1. Avatar de Léonidas Durandal
    Léonidas Durandal

    « Les catholiques payent les provocations athées », NDF du 27/01/2015.

    Les salopards dans l’Islam et les athées dégénérés mains dans la main, pas de plus belle image du mal.


  2. Avatar de Léonidas Durandal
    Léonidas Durandal

    Au tribunal pour enfant à 16 ans pour avoir repris cette image sur son profil facebook :

    ER du 28/01/2015

    « Convoqué à 8 ans pour apologie d’acte de terrorisme », Mytf1news du 28/01/2015.


  3. Avatar de Léonidas Durandal
    Léonidas Durandal

    « Il faut affronter les élèves pour leur apporter la lumière », DailyNord du 23/01/2015

    Ces professeurs de gauche arrivent à continuer dans un métier où le but du jeu est de « ne pas réveiller la moitié de la classe pour pouvoir faire cours à l’autre moitié », et où « il faut réussir surtout à garder les élèves à l’intérieur de l’établissement ».
    Ces enseignants ont laissé la situation s’effondrer durant des décennies, supportant toujours plus l’insupportable. Et encore, celui-ci s’affronte au moins à la réalité, au contraire de la majorité de ses collègues qui fuient comme la peste ce genre de milieu tout en continuant à voter à gauche.

    Alors quand on lui demande ses solutions : mettre les collégiens turbulents en internat, les formater plus encore à l’école. Et après, le type critique la mainmise passée de l’Eglise catholique… Il devrait s’interroger sur ces lumières qu’il veut apporter avec tant de force au monde (les bombardements sur des innocents en Libye et en Syrie peut-être, la rééducation à la mode russe ou nazie telle que les Athées l’ont pratiquée et tentent d’ l’imposer aujourd’hui).

    Si les islamistes peuvent lui en démontrer en termes de réflexion cohérente, il devrait surtout s’inquiéter des convictions qu’il défend, et de savoir si celles-ci ne nous ont pas amenées au consumérisme, à la pauvreté, à l’individualisme-isolement, délitement social qu’il croit défendre en votant à gauche. Il oublie aussi de dire que lorsqu’on vote pour les unions de duos, on a une crédibilité proche du zéro en matière de traitement de la misère sociale en banlieue. L’Eglise qu’il condamne aurait mieux fait qu’il n’a jamais pu si Elle avait pu empêcher le passage de cette loi. Voici donc les pompiers pyromanes.


  4. Avatar de Léonidas Durandal
    Léonidas Durandal

    « Minute se silence perturbée, professeur d’extrême gauche suspendu », La nouvelle république du 24/01/2015.

    Bouffé par les Charlimoutons sans l’avoir vu venir. La vieille garde sincère ne comprend plus.


  5. Avatar de yoann
    yoann

    Je m’attendais, Léon, à lire un article reliant le traitement particulièrement émotionnel des événements par les médias, d’une niaiserie inimitable, d’une bêtise insondable, à la féminisation totale du petit Landerneau médiatique – les quelques hommes qui y sont restés n’étant pas couillus du tout.

    Les journaleuses ont été, pour le coup, très « genrées » dans leur manière d’être. De l’empathie, mais aucune analyse, une communion de bigotes éplorées du multiculturalisme qui n’ont pas les couilles de mettre à bas leur incohérence, une véritable société du Spectacle à la Guy Debord, où l’image devient le réel…

    Et cela s’est poursuivi dans la vie quotidienne. J’ai trouvé les femmes beaucoup plus inquisitrices et intolérantes vis-à-vis de ceux qui ne courraient pas avec la meute, qui n’étaient pas à la « mode » du pathos exalté. Il y avait comme une déception chez elles quand on faisait tinter un autre son de cloche. Tandis que, sur Internet, les hommes qui exigeaient qu’on soit Charlie étaient soient des crétins soient des Parisiens.


    1. Avatar de Léonidas Durandal
      Léonidas Durandal

      Entièrement d’accord avec vous. Les femmes autour de moi se sont véritablement réjouies que les assassins soient exécutés. Seulement M Yoann, j’ai prêché depuis longtemps. Or en pleine bombe émotionnelle, il n’est malheureusement plus temps de s’occuper des racines du mal. Il faut vite désherber. Je vais bientôt revenir à mon travail de fond. Mais il faut savoir que lorsque nous serons dans l’urgence, il sera trop tard. Il n’y aura plus que des mauvaises solutions, des articles qui essaieront de limiter les dégâts comme les trois que j’ai publiés à l’occasion de ces attentats. Il faudra alors essayer d’empêcher la guerre civile avec des gens immatures émotionnellement. Il ne sera plus temps de leur parler d’eux, d’essayer de les faire réfléchir pour qu’ils se remettent personnellement en question, il faudra essayer de leur faire prendre des décisions responsables qui ne débouchent pas immédiatement sur plus de violences. Vous allez me dire, « comment des gens immatures pourraient prendre des décisions responsables ? » Eh là, je dois vous dire que je suis coincé. Le peuple français n’a pas élu un François Hollande pour rien. Ce peuple athée est incapable de se remettre en question et il va vers sa propre violence. Dans l’urgence, François Hollande a été encore plus incompétent que d’habitude. Mais on ne pouvait rien attendre de plus de sa part. Par contre, ce peuple, lui, qui le critiquait froidement avant, s’est confondu avec lui dans l’urgence émotionnelle et s’est mis à le soutenir brutalement. Il faudra en conclure que les chats incompétents ne font pas des chiens efficaces. La déchéance morale n’est pas du fait que de nos élites…
      Maintenant nous, le camp des gens qui se remettons en question, nous devrions aussi nous regarder droit dans les yeux à cette occasion. Nous ne valons pas plus cher. J’ai publié trois articles en pleine tempête pour essayer de faire reprendre raison aux gens, en particulier aux catholiques. J’ai pris le risque d’une analyse lucide et courageuse (non seulement « je ne suis pas Charlie » mais aussi « je suis contre Charlie » et « je suis contre les fondamentalistes ») au moment où presque tout le monde se couchait et où le reste de la population nous conduisait droit dans le mur. Or plus de dix ans après le 11 septembre 2002 et les centaines de milliers de morts provoqués en Orient en réaction aux attentats des tours et pour un résultat nul, après les tortures que le système américain regrette à Guantanamo, après toutes les critiques françaises que j’ai entendues sur les Américains sur leur façon de sur-réagir, croyez vous que mes chers compatriotes aient mieux réfléchi que nos cousins d’Amérique à cette occasion ? Non. Pourtant la suite des événements est en train de me donner entièrement raison. Mais seul mon dernier article a été un peu plus relayé que les deux autres et encore… pour le reste, la France semble complètement paumée. Elle s’enferme. Même les analyses de la dissidence font pitié à voir. Elles rament à une lenteur. Et ça me fait vraiment chier que le plus proche de moi intellectuellement ait été un Michel Onfray pour l’occasion. Ceux qui ont participé au mal, seraient les seuls à pouvoir le dénoncer médiatiquement… ça me fout vraiment les boules ça. Quant au web dissident, il faut le dire, les uns ont eu peur que je sois sorti du cadre légal et ont été incapable de juger si j’étais dans les clous ou non, les autres ont été incapables de comprendre ce que j’écrivais et où je voulais en venir, d’autres encore ont cru à la provocation, d’autres m’ont trouvé ignoble envers la rédaction de Charlie Hebdo, et enfin la très grande majorité a été lâche en refusant de prendre partie contre leur entourage au moment où ils se seraient faits insultés. Bref, nous avons effectivement un gros problème… de moralité. J’ai fait mon boulot. Consciemment, les internautes n’ont pas utilisé mon travail qui était à la pointe de la réflexion sur le sujet. Je m’en lave donc les mains. Et si nos femmes auront été encore plus dans l’émotionnel que nous, il faudra vraiment dire que les hommes de notre pays auront été incapables de leur opposer une quelconque réaction à cette occasion, signe que nous sommes, nous-aussi, devenus des faibles et des lâches. En situation de crise cela ne pardonne pas. Les attentats de Charlie nous donnent seulement un avant goût de ce qui nous attend. Ce n’était qu’une répétition générale avant le grand spectacle. Après 200 ans de guerres de sang, de franc-maçonnerie, je crois que la France est de nouveau prête pour un grand feu d’artifice. Le spectacle va commencer.


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