Nous n’avons pas toujours eu besoin des conneries athées Piss Christ et autres Golgotha Picnic pour ridiculiser notre religion. Parfois des catholiques ont très bien su se caricaturer eux-mêmes de l’intérieur avec autant d’images d’un Jésus féminisé que de visions dévoyées de la Révélation.
Ce hold-up organisé sur le plus grand révolutionnaire de l’humanité est à mettre au compte de cet esprit féministe qui nous tient depuis for longtemps, en particulier en France. Certaines femmes n’ont jamais voulu de la Révélation christique. Elles auraient préféré qu’on continue à les sanctifier individuellement à travers le culte immanent des anciens à la maternité. Elles nous ont donc envoyé leurs fils à maman, elles ont investi nos Eglises, leur idée de la déesse mère a dynamité profondément notre théologie, et toute une imagerie relative à cette conception religieuse hétérodoxe a été créée pour soutenir ce combat. J’ai voulu revenir sur ces représentations de Jésus qu’on nous a données en pâture à nous, les garçons, pour que nous ne devenions surtout pas croyants. Le ball-trap est ouvert.
Jésus avec les épaules de ma tante. Après 30 années en charpenterie, il ne lui resterait qu’un air de blondasse décolorée et le regard franc d’une araignée capable de zyeuter dans deux directions à la fois ?
Peinture assez ancienne. Typique d’une époque où l’humilité passe par-dessus la réalité. On ne veut pas voir un Jésus marqué par les épreuves de la vie, dans sa chair d’homme. Son corps est immaculé, son visage est impassible, ses jambes et son torse sont ceux d’une fillette anorexique.
Dans la série des Jésus niais, je demande Jésus en prière. L’intensité s’est effacée derrière l’attitude béate de celui qui ne pense à rien, car il est trop con pour vivre, désirer, aimer, ou souffrir. On dirait que Jésus parle ici à sa maman et non au Père éternel. Celle-là va exaucer tous ses souhaits d’enfant immature.
Regardez-moi cette tête de noeuds. Un espèce d’illuminé avec une gueule de Yorkshire permanenté par mémère, la raie bien au milieu. Quand je vois ça, je doute que Dieu soit amour.
Une image honteusement trafiquée du Saint Suaire, autant retouchée qu’une fesse en gros-plan dans Marie-Claire. Jésus avec sa peau de bébé et ses cheveux raides, son nez qui s’est droitisé, et un air d’assureur en fin de carrière.
Je le dis bien haut et fort : Jésus n’a jamais fait de porno-gay. L’air mièvre d’une fausse vierge sûre de sa vertu, la bouche en coeur et pulpeuse de Samantha quand elle s’apprête à crier « Boys boys boys », des yeux de biche, la petite moustache finement rasée et la mèche rebelle d’une collégienne de 13 ans, c’est non. Jésus ne s’est pas, non plus, amusé à s’enrouler la barbe autour du doigt pour passer le temps et parce que son ninin lui manquait :
Black Jesus gay gras hyppie avec un strabisme divergent. Il ne lui manque plus qu’une maladie génétique rare pour finir de nous faire pitié.
Jésus n’a jamais été le 4ème membre caché des Bee Gees.
Pourquoi faire la promotion de l’inceste dans une peinture religieuse ? Rappelons d’abord que Jésus et sa mère Marie, n’avaient pas le même âge. Or ici la différence de génération a été gommée. Ensuite, quitte à présenter Jésus en couple, j’aurais préféré qu’on le voit en compagnie de Marie-Madeleine qu’avec sa mère. Cela prêterait moins à confusion. Enfin, Jésus et Marie sont illustrés de telle manière qu’ils sont à un niveau de divinité équivalent, peints en miroir, avec des couleurs exactement identiques comme si le Fils était né spirituellement de la mère (Mat 3 16, ou Jean 1 32), cruel sacrilège qui mêle filiation douteuse et visages emprunts d’immaturité. Sans parler de la compassion débile et maternelle des visages qui rend l’espace irrespirable. Ici, le fils ne va pas vers le Père, il est resté dans le sein de sa mère et tous les deux, ils forment un couple incestueux :
Je te tiens tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une sucette. Jésus transgenre, il fallait oser.
Putain de sourire à la Marc Dutroux. Heureusement que Jésus avait l’air moins pervers. Il nous a dit « Laissez venir à moi les petits enfants » et non « J’abuserai de tous les enfants en détresse ».
Là, pour économiser sur la main d’oeuvre, ils ont pris Marco, ouvreur au cinéma porno privé de Saint For de Moncult, ils lui ont mis un gilet blanc XXXL, le rideau de ma grand-mère par dessus l’épaule, un verre à pied Ikéa et un morceau de pain rassis dans les paluches et lui ont demandé de faire Jésus. Le type était payé, il a fait de son mieux en sachant que c’était la première fois qu’il entendait parler du fils de Dieu. Il n’a rien dit parce qu’il a toujours besoin de fric et qu’il croit pouvoir finir à Hollywood. La nature lui a donné une bonne grosse mâchoire carrée, mais le gazier était tellement féminisé qu’au lieu de faire fructifier son patrimoine génétique, il a préféré enchaîner les régimes végétariens. Il a été embauché à cause de son physique frêle.
Jésus se mord les doigts durant la prière. N’ayant aucune confiance en son Père, il doute de pouvoir être exaucé car il préfère se morfondre et chialer sur lui-même plutôt que de s’ouvrir à la grâce céleste. La prière, c’est pourtant pas fait pour rester enfermé dans son propre merdier, mais pour obtenir une grâce de Dieu, se sauver et sauver le monde. Pour cela, il faut un minimum de confiance en soi et surtout en Dieu.
Regardez-moi tête de bite qui surgit au milieu d’une rose pour vous tendre sa main gluante au patchouli. C’est bien connu, les garçons naissent dans des roses et les filles sont dans les choux, en ce début de 21ème siècle dégénéré bien évidemment.
Sainte pédale gardez-nous de ce genre de blondinette à la con. Vous l’imaginez sur une croix celle-là ?
« Ouh qu’ils sont méchants ces Romains, vilains Romains, pas beau les Romains. Seigneur, Ôtez moi le plaisir d’être fouetté. »
Ces représentations ont en fait toutes les mêmes caractéristiques : on a lissé le visage d’un Jésus féminisé pour lui enlever toute humanité, toute rugosité, toute expression de masculinité afin d’en faire un être faible. Or Jésus n’est pas que faible. Il est aussi fort. Les tenants du tout féminisation arguent souvent que Jésus aurait pu faire appel à une armée d’anges s’il avait désiré vaincre de manière guerrière. Jésus empêche ainsi Pierre de le défendre lors de son arrestation (Mat 26 36-56). Or cette mauvaise interprétation des textes pèche par omission en oubliant de souligner que Jésus possède en lui cette potentialité de guerrier, et que sans cela, son geste de paix n’a aucun sens. Jésus est fort, mais il n’use pas de sa force, et cela le rend encore plus fort et admirable. Car derrière la faiblesse de Jésus, se cache en fait, toujours plus de force. Idem quand de mauvais exégètes avancent que Jésus tend l’autre joue (Mat 5 38-42) en signe de refus de l’affrontement physique alors que c’est tout l’inverse. En effet quand Jésus « ne résiste pas au méchant », il devient apte à combattre le mal en lui et à lui répondre, de quelques manière que ce soit pour le convertir. Un film hollywoodien reprend d’ailleurs cette thématique, un film empli de valeurs chrétiennes et que bien des curés au miel devraient visionner. Je veux parler bien entendu de Fight Club. Dans la scène avec le propriétaire de la cave, Tyler Durden se laisse défoncer la tronche pour pouvoir continuer sa quête :
Notez la position christique :
Là, il ne lui fait aucun mal, il communie avec lui en lui crachant son sang à la gueule :
Et enfin, il s’accroche au type jusqu’à obtenir pacifiquement, l’autorisation d’utiliser le local du mafieux :
Un jour, il faudra vraiment que je me colle à l’analyse christologique de ce film. En attendant, il devrait parler à tout bon catholique qui se respecte.
Quant aux autres, je leur demande des efforts. Il n’est pas possible que nous restions collectivement sur cette image du Christ humilié, qui ne posséderait en lui, aucune forme d’omnipotence (1). Le Christ a effectivement été humilié par les hommes, cela ne veut pas dire qu’il a baissé la tête devant eux. D’ailleurs je ne comprends pas qu’en lisant l’Evangile sur Jésus qui tend l’autre joue, ils soient si peu à avoir perçu la force intrinsèque de ce geste tandis qu’ils sont nombreux à y avoir vu de la faiblesse. Le mec qui se prend une tarte dans la tronche et qui vous regarde calmement dans les yeux, c’est un mec prêt à tout, capable de vous arracher le visage froidement avec ses dents si cela peut vous ouvrir à la conversion. Ainsi, le niveau de bassesse le plus accompli pour un catholique sera toujours de se laisser brutaliser parce qu’il aura eu peur pour sa vie. La réaction de défense énervée sera déjà un peu plus acceptable. Mais elle ne surpassera jamais le type qui, plein d’amour, vous regardera pacifiquement dans les yeux pour vous administrer la correction que vous méritez, ou bien vous embrasser sur la bouche, si c’est de cela que vous avez besoin, et qui mettra donc sa vie en jeu, consciemment, pour vous permettre de progresser. Evidemment très peu de personnes en sont arrivés à cette force de conviction en eux. Les nombreux couards de notre société ont tendance à confondre le pire et le meilleur pour bien restés enfermés dans leur couardise et éviter ainsi le sacrifice de leur vie, celui dont tout bon catholique devrait être capable. Et s’ils ne faisaient du mal qu’à eux… Mais en salissant les textes par leur pensée et leurs images désincarnées et égocentriques, ils féminisent toujours plus nos Eglises qui n’ont vraiment pas besoin de ça en ce moment. Dommage….
Heureusement, on trouve des artistes qui ont peint Jésus de manière sexuée. Par exemple :
Peur, confiance, hauteur et masculinité mêlées :
Jésus, un homme fort et sage.
De tout temps, on a sacrifié le beau en ce monde encore plus que le laid. Jésus était beau :
Jésus qui aime sans attendre en retour :
Jésus qui dit fuck au Pharisiens, aux villageois qui veulent rester cupides (Marc 5 1-20), aux marchands du temple qui dénature la « maison de son Père » (Jean 2 13-25) et à de très nombreuses autres personnes que je ne voudrais pas citer explicitement par peur de bloquer dans leur conversion les cathos fiottes qui immanquablement me liront.
Car évidemment, il est impossible de se préparer à ça :
avec cette gueule là :
Exercice :
En reprenant l’image originale du Suaire de Turin et en s’en servant comme d’un calque, vous pouvez reconstituer le visage de Jésus de manière un peu plus réelle que tout ce qui a été fait jusqu’à présent. Vous lui redonnerez alors sa forte stature, son nez cassé, ses blessures, enfin tous les stigmates qui ont été les siens et qui pourront imprimer dans l’esprit de ceux qui regarderont votre oeuvre que Jésus n’était pas une fiotte (2).
Image du Suaire de Turin
Jésus rastafari avec ses probables dread locks. Respectfull.
Jésus en noble français viril du 8ème siècle.
Jésus King-Kong Geek
Si on ouvre les yeux de l’image du Suaire, on arrive déjà à une expression un peu plus humaine comme sur les retouches précédentes :
Cependant, c’est l’image d’un mort à qui l’on a ouvert les yeux, pas d’une personne qui vit et exprime encore des émotions. En l’investissant de sentiments, ça change tout de suite la donne.
Ici, Jésus en colère dans le temple :
Voilà, que les artistes se remuent le pinceau et étudient bien les textes, y-a du boulot.
1 « Jésus était-il faible ou fort ? », Bible et Culture, Nicolas F.
2 « Jésus n’était pas une fiotte » Aimeles du 25/01/2014.
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