Le mouvement de la manif pour tous (MPT) contre la loi Taubira sur les unions de duos homosexuels, a été porté par une bourgeoisie catholique dite de droite. Quand bien même de nombreux Français ne se reconnaissaient pas dans cette sociologie, ils ont suivi cette bourgeoisie, parce qu’ils étaient convaincus que ce combat était juste. Au vu du manque d’engagement militant de cette même bourgeoisie contre les restrictions de libertés publiques liées à la mini pandémie covidienne, il faut reconnaître qu’ils ont bien eu tort.
La MPT n’a pas été jusqu’au bout de son combat, pas volontairement, mais surtout parce qu’elle se leurrait elle-même sur la nature de son engagement. Officiellement, il s’agissait de préserver la famille, de ne pas mentir aux enfants, sur la nécessité d’une éducation pleine d’altérité, naturelle, et véridique. Or la pratique de terrain a révélé d’autres motivations plus fortes que celles-là.
La première réaction qui aurait dû me faire tiquer, ce fut lorsque de nombreux « convaincus » baissèrent les bras juste après le passage de la loi. Pour ceux-là, la légalité faisait force de vérité. Il n’y avait plus à discuter. Or il n’y a rien de plus contraire à la foi d’un catholique qu’un tel renoncement. Le catholique doit continuer à défendre la vérité, quelles que soient les lois. Pour n’importe quel humain normalement constitué d’ailleurs, les lois de la république ne sont celles que d’un système politique particulier à un moment particulier. Ces lois changeantes doivent être orientées par des principes spirituels supérieurs. Ne pas le reconnaître, c’était situer Dieu en-dessous d’une simple constitution soumise aux aléas des rapports de force.
A leur décharge, la plupart des militants actifs de la MPT ne se sont pas laissés convaincre par la rhétorique républicaine d’une loi écrite dans le marbre. Cependant, force est de constater qu’ils ont été abandonnés assez rapidement à leur combat par la masse.
Puis est venu le mouvement des gilets jaunes. Difficile de relier ce combat et celui de la lutte contre les unions de duos. Certains l’ont fait, mais je pouvais comprendre à l’époque que cette remise en question d’une fiscalité étatique abusive n’était pas le principal souci de notre bourgeoisie de droite. Je les ai vus essayer de s’agréger à ce mouvement, puis rapidement le fuir parce que les personnes présentes n’avaient pas les mêmes codes qu’eux. Qu’importe. Il s’agissait peut-être d’un malentendu.
Désormais la crise sanitaire grossie de toute pièce par l’état, ne peut plus laisser place au doute. Le bourgeois catholique de la manif pour tous ne s’est jamais battu pour la vérité, pour l’avenir de la France ou de ses enfants, mais d’abord, de manière préférentielle, pour des questions de caste. A l’occasion de la panique virale du covid, il a préféré sacrifier toutes ses croyances sur l’autel de l’ordre, un autel qu’apparemment, il chérit plus que la vérité.
Oh nous sommes de nombreux catholiques dans cette contestation contre le pass vaccinal et pour la préservation des libertés publiques. Je dirais même que les principaux contestataires sont catholiques (Fouchet, Di Visio, Henrion-Caude, etc.). Mais pourquoi la MPT, ou plutôt la bourgeoisie catholique de droite, ne s’est pas manifestée en tant que force unie ?
En fait, de nombreux catholiques ont préféré leurs habitus de classe plutôt que la vérité, leurs peurs plutôt que leur foi. Ce nouveau sujet n’était pourtant pas si éloigné des problématiques de la manif pour tous. Le lien aurait pu être fait facilement et permettre de renouveler ainsi la lutte. Ce virus, très probablement créé dans un laboratoire, était même la preuve évidente que la manipulation du vivant comportait des risques considérables. Quid des PMA ou des manipulations génétiques liées à des grossesse sur commande ? Il aurait été très facile de relier ces sujets et de porter des accusations majeures contre le discours progressiste. Pourtant les représentants de la MPT se sont tus, car nombre de bourgeois proches du mouvement validaient la logorrhée ridicule du gouvernement sur les pangolins. Mais surtout, ils avaient peur, et désiraient légitimer l’ordre pour l’ordre plus que tout.
Certains représentants de la MPT ont compris le vide gouvernemental, par trop visible (sur les masques, les tests, les vaccins, les variants, l’origine du virus, sur tout en fait). Mais ils ont choisi de ne pas alimenter la contestation sur le pass vaccinal par peur d’avoir à affronter l’opposition des leurs au quotidien, ces derniers dynamitant ainsi dans l’oeuf toute tentative de mobilisation. Comme dans toutes les familles déchirées, ces mécréants, puisqu’il faut les appeler par leur nom, obtinrent gain de cause auprès de nos dirigeants, alors que la dite cause, elle, demandait à ce que nous nous mobilisions sur ce sujet.
Je ne peux pas reprocher à des bourgeois d’être mal assis dans leur foi, ou de manquer de réflexion politique. Les temps sont ce qu’ils sont. Pourtant ceux de nos dirigeants qui ont compris l’ampleur de la tartuferie, portent une lourde responsabilité dans la mise en place d’un état de paranoïa permanent en France. Leur posture ne peut s’expliquer que par un réflexe de préservation d’unité de classe, mais aussi une mollesse certaine à condamner les responsables politiques en tant que responsables. La réaction face à la crise covidienne, montre que la MPT n’a pas défendu la vérité qui lui était si chère, ni même la manipulation du vivant (que dire de la fabrication de vaccin à partir d’enfants avortés ?), mais tout d’abord ses intérêts de classe. Elle s’est révélée une nouvelle fois décevante en donnant raison à tous ses opposants qui lui reprochaent de n’avoir été qu’un mouvement moraliste bourgeois, et non une organisation soucieuse du bien public et de vérité. En pliant aux admonestations de personnes vivant dans le mensonge, elle a marqué son manque de solidité, et une solidarité quasi-tribale envers des personnes de peu de foi.
La vérité nous rendra libre. Une bonne partie de notre camp semble complètement asservie, en ayant renoncé à la vérité sous prétexte de défendre une unité de façade. Satan est passé. Nous sommes divisés. Et derrière Jésus qui est venu porter le glaive au sein des familles, nous ne sommes pas assez nombreux.
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