De la catastrophe du divorce de masse au mariage pour tous

  • Le divorce n’a pas réglé les problèmes des couples, il les a développés. Multiplication du nombre des divorces.

  • Le divorce reste majoritairement vécu de manière conflictuelle (de l’ordre de 60% conflictuel/40%amiable en début de procédure) :Malgré l’abandon par la justice de la notion de divorce pour faute, malgré toutes les difficultés d’un divorce conflictuel (coût financier d’un divorce de 1000 euros à l’amiable à plusieurs 10 000 aines de milliers d’euros quand les personnes possèdent des biens, de 3 mois de divorce désormais à l’amiable à plus de 14 mois en contentieux, discriminations envers les hommes), malgré la réforme de 2005 pour encourager au divorce par consentement mutuel, le taux de demande de divorces conflictuels est de :

Une proportion non négligeable de couples, épuisés par la procédure contentieuse, terminent par un consentement mutuel, ce qui fait que le taux de divorces par consentement mutuel est légèrement majoritaire par rapport aux taux de divorces contentieux à la fin des procédures.

  • Les divorces conflictuels sont de plus en plus longs malgré la loi de 2005 sensée permettre facilement de divorcer.

  • Les familles avec un seul parent qui possèdent la résidence principale sont une majorité dans les cas de séparation. Il n’y a donc aucune parité lors des séparations quant à la résidence des enfants.

  • Concernant les pensions alimentaires, les mères sont favorisées lors d’un divorce et les pères discriminés (car même si les pères obtiennent la résidence principale, un nombre non négligeable d’entre eux sont redevables d’une pension alimentaire).

  • Moins enclines faire durer leur union, c’est une majorité de femmes qui initient le divorce en contentieux :

  • Elles divorcent pour des motifs individualistes (9).
  • Dans des familles monoéduquantes, elles se retrouvent en situation de pauvreté deux fois plus souvent que les autres familles. (5)
  • Les pères finissent par ne plus voir leurs enfants et les voient de moins en moins (8).Après 25 ans en moyenne de séparation entre ses parents, 1/3 des enfants ne voient plus leur père si ses parents ont divorcé.
  • Les conséquences des divorces sur les enfants sont catastrophiques.
    Presque deux fois plus de redoublements pour les enfants de ces familles rien qu’en CP (4), ils sont deux fois moins nombreux à poursuivre leurs études après le bac (ce n’est plus de l’ordre d’une différence 1 à 3% mais de 100%)(4). Une mortalité plus élevée, plus de suicides (2 fois plus nombreux), de troubles psychiatriques (schizophrénie, dépression…), 3 fois plus de chances de mourir d’une overdose… (2)
    Pour Pierre Joxe, plus de la moitié des enfants qu’il a vus devant les tribunaux viennent de ces familles monoéduquantes (6), phénomène confirmé par Sébastien Roché du CNRS (7) et par diverses études aux USA (10).

  • A la génération suivante les familles sont de plus en plus fragiles : les enfants de divorcés reproduisent de manière plus conséquente les situations familiales conflictuelles (8). Si le père est issu de parents divorcés, il aura deux fois moins de chance de voir ses enfants, que si ses parents étaient restés mariés.
  • Cela n’empêche pas les gens de considérer, et de plus en plus, le mariage comme une union qui peut être dissoluble au bon vouloir des contractants.

Aujourd’hui, ils sont moins de 20% à considérer le mariage comme indissoluble et plus de 50% à le considérer comme un simple contrat qui peut être dissout avec l’accord des parties.

 

 

 Une volonté de masquer la réalité de la part de certains sociologues spécialistes de la matières, certains chercheurs du CNRS, relayés par les médias de masse :

L’étude laCAF de 2000 de LaurentMucchielli, chercheur très présent sur ces sujets, permet de dégager des conclusions obscures en assimilant familles monoéduquantes et familles dissociées. Or les familles recomposées faisant partie des familles « dissociées » connaissent moins d’échecs sur certains points que les familles monoéduquantes, ce qui permet de masquer en faisant la moyenne de ces deux groupes, les chiffres très spécifiques des seules familles monoéduquantes (p8 du document de la caf). De plus l’auteur se sert d’un deuxième moyen méthodologique pour arriver à ses fins : il dissocie des critères en essayant de les hiérarchiser. A la fin, le délinquant est plutôt un pauvre qu’issu d’une famille monoéduquante, conclusion évidente qui lui permet de minorer la situation spécifique de ces familles en les noyant dans un agrégat plus important. Il admet seulement que la surconsommation de drogues dans ces familles est un peu plus élevée mais il explique bien ces différences par la présence de « tensions temporaires » lors de la séparation des parents  sans que cela n’ait apparemment, de conséquences sur les enfants pour lui :

 

http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/PSF/061/RP61-LMucchielli.pdf

 

Ainsi en détaillant les critères, en allant dans le détail, il n’arrive plus à percevoir une situation générale, et nie même l’existence d’études qui iraient à l’encontre de ce qu’il avance :

 

« Cependant, aucune recherche n’établit un impact significatif du divorce sur la délinquance ordinaire (atteintes aux biens, atteintes aux personnes) » p44
 
Contrairement à ce qu’il avance, l’étude scientifique de 1996, faite par Edward Glaeser et Bruse Sacerdote, avant celle de la CAF et reprise par de nombreux chercheurs, prouve le contraire :
http://www.nber.org/papers/w5430.pdf

 

« 45% du fait qu’il y ait plus de délinquants en ville peut-être expliqué par le fait que les familles y sont plus instables » (p41)

 

12 ans plus tard, devant l’évidence, le même chercheur, LaurentMucchielli, pris en référence parAtlantico et de nombreux autres journaux, commence à reconnaître qu’il pourrait y avoir un lien entre délinquance et monoéducation. Il y a bien un lien, même s’il n’y a pas de lien et qu’il faut trouver des explications ailleurs… (dans les violences familiales comme si ce n’était pas lié avec les situations de monoéducation uhm…)

 

http://www.atlantico.fr/decryptage/lien-complexe-mais-incontestable-qui-existe-entre-delinquance-et-familles-monoparentales-laurent-mucchielli-569102.html

Laurent Mucchielli, un cas de parti pris idéologique féministe qui n’est pas isolé.

L’étude suédoise relatée dans doctissimo utilise les mêmes explications. Les troubles psychologiques seraient dus à un manque d’argent dans les familles monoéduquantes (2). Le pauvre serait fou plus facilement. De qui ces bourgeois veulent-ils se moquer…

Ailleurs, un autre « sociologue » du CNRS, Philippe Testard Vaillant, reconnaît à demi-mots, que les faits perpétrés par des enfants de familles mono-parentales sont plus graves, tout en dédouanant ces familles. Ils seraient condamnés plus sévèrement par les juges parce qu’ils n’auraient pas de pères. Pourquoi ? La justice sexiste contre les pères en cas de séparation, et désirant protéger la veuve et l’orphelin, deviendrait tout d’un coup pro-patriarcat quand il s’agirait de juger les enfants de ces mères quelques années après ! Encore des hypothèses d’un chercheur du CNRS très faibles :

http://www2.cnrs.fr/journal/4232.htm

Notre chercheur reconnaît aussi que le lieu d’habitation est très significatif (zone urbaine sensible). Comment ne peut-il pas prendre en compte que dans certains de ces quartiers dits difficiles, le taux de familles monoéduquantes dépasse 50% (rapport Bockel de 2010, p21) Dès lors si les familles monoéduquantes deviennent majoritaires dans ces quartiers, et si ces quartiers sont producteurs de délinquance, comment cette situation ne serait pas corrélée avec la monoéducation. Incompréhensible. Car si on peut imaginer aisément que la monoéducation induise une plus forte proportion de délinquance, il est difficilement envisageable que la délinquance induise la monoéducation.

 

Les études en France seraient-elles orientées par de médiocres idéologues ?

Le divorce de masse, l’accompagnement des familles monoéduquantes, des mesures progressistes qui nous ont conduit au mariage pour tous.

Les problèmes méthodologiques de ceux qui font la promotion de ce nouveau modèle de société, ne sont malheureusement pas restés à un niveau idéologique. Contestant l’expérience des psychologues, des psychiatres, des professionnels de l’enfance qui savent bien l’importance d’une famille structurée parce qu’ils traitent dans leurs cabinets celles qui ne le sont pas, ces idéologues qui ont falsifié la situation réelle des familles en difficulté en France, ont permis de perpétrer une association d’idée entre évolution et progressisme en matière familiale. Se voilant la face quant à l’importance de LA famille française telle qu’elle est traditionnellement structurée, ces progressistes se sont pris à imaginer de nouvelles expérimentations individualistes et relativistes. Ainsi en dernière instance, ont-ils décidé d’imposer à une société française partagée, envers et contre tout, le mariage pour les homosexuels. Cette mesure n’a été envisageable, uniquement parce que nous n’avions pas tiré collectivement les conséquences de 45 années de faillites progressistes en matière d’expérimentations familiales telles que décrites un peu plus haut.

L’aveuglement individualiste transposé en politiques sociales destructrices.

Plus il ne jurait que par la somme des droits qu’il pouvait acquérir, moins le citoyen de notre post-modernité se rendait apte à juger de l’état réel de notre société, non comme d’une somme de problèmes personnels, mais comme d’une orientation collective qui avait échoué. Ces citoyens ne firent jamais le lien effectif entre des difficultés qu’ils avaient collectivement choisies en toute liberté, et l’état de notre société.
Bien entendu, après des mois d’activisme, faiblement relayé institutionnellement, mais rempli de bon sens et à force d’explications, le mouvement opposé au mariage des homosexuels réussit à inverser l’opinion publique d’abord favorable à cette mesure progressiste et individualiste. Cependant la loi s’imposa quand même sur l’idée que nous nous étions bien faits à ce qui avait précédé, et donc que nous nous ferions à cette énième mesure progressiste. A ce jour, malgré le débat que nous avons essayé de lancer, nos décideurs politiques et une bonne partie du peuple des individualistes restent persuadés qu’il suffira d’attendre que les esprits aient « évolués » pour que la loi soit acceptée.

 

Une grave erreur de diagnostic, résultat d’un mensonge par complaisance.

Or, en réalité, personne n’a accepté ce qui a précédé pour de bonnes raisons. Le Pacs a été accepté parce que les hétérosexuels se le sont appropriés. Ils n’ont pas validé les unions homosexuels par ce biais, mais se sont donnés un droit supplémentaire à l’individualisme. Soit dit en passant, si on faisait une analyse objective du pacs, on s’apercevrait qu’il a détruit le mariage hétérosexuel plutôt que légitimé des unions homosexuelles qui dans ce milieu, sont et restent marginales et plus instables qu’ailleurs. Bref… Passons, car il y a encore plus grave que ces individus qui voudraient être respectés dans leur engagement alors qu’ils ne veulent pas s’engager.

 

Les gens n’ont pas accepté les changements sociétaux précédents, ils ont cru en profiter.

Le mouvement contre le mariage homosexuel n’est pas seulement une contestation du mariage homosexuel. Il est une accusation grave portée à l’égard de nos dirigeants progressistes, raison pour laquelle ceux-là ont du mal à nous suivre, qu’ils soient de gauche ou de droite. Ils ne comprennent pas que les temps aient changé. Ils attendent que les bonnes vieilles recettes qui n’ont jamais marché s’imposent d’elles-mêmes. Bien à l’abri des conséquences de leurs erreurs tant que la société s’enrichissait, ils ont soigné la maladie plutôt que le malade, en flattant nos individualismes. Or cette politique ne reposait que sur un seul postulat : que nous soyons de plus en plus riches. Le peuple a accepté tous les laxismes collectifs d’une élite qui aurait dû défendre l’intérêt général, tandis qu’il donnait voix à des minorités organisées, parce que dans une société qui gagnait toujours plus d’argent, chaque individu constituant ce peuple pouvait s’imaginer que la maîtrise de son propre bonheur serait toujours synonyme d’enrichissement personnel. Qu’importe si une mesure portait atteinte à la société, tant qu’elle était bénéfique à cet individu personnellement (divorce facile, avortement…) ou tant qu’elle ne lui causait aucun dommage direct (mariage homosexuel). La majorité de ce peuple accepta donc les mensonges tant qu’elle pensa pouvoir en profiter.

 

Une société riche matériellement mais qui n’a plus que ça.

Si l’augmentation de la richesse dans notre société, n’a pas empêché l’augmentation de la délinquance, preuve que cette dernière n’est pas, uniquement, une question d’aisance matérielle objective, si cette richesse n’a pas empêché l’augmentation, des suicides, des viols, des dépressions (Stats Insee, Inserm, agence du médicament dans l’article aimeles du 26/09/2012), si nos familles n’ont pas su contenir ces phénomènes alors que nous nous enrichissions, imaginez maintenant l’avenir qui nous attend, désormais qu’il est temps de payer, en plus du reste, des décennies d’erreurs en matière économique…

 

Revenir enfin sur nos échecs, sortir du relativisme.

Aujourd’hui, soit nous réussissons à imposer dans le débat public le bilan objectif de plus de 4 décennies d’échecs total en matière familiale, et en particulier concernant le mariage homosexuel, soit notre déchéance prendra une ampleur sans précédent avec des conséquences, pour le moins imprévisibles car démultipliées par une décroissance générale doublée d’une absence de structures familiales pour une majorité de ces personnes qui auront suivi et adhéré à cette «  modernité ». Il y a bien longtemps que le peuple est nu. Il est tant qu’il oblige le roi à le rhabiller.

 

*****

Sources :

1 Ministère de la justice, enquête de  :
http://www.justice.gouv.fr/art_pix/1_stat_divorce_20090722.pdf

2 Enquête doctissimo 2003 sur les enfants du divorce :
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2003/mag0228/ps_6474_divorce_enfants.htm

3 Insee Etudes jusqu’en 2005 sur les divorces :
http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir-sd2005&page=irweb/sd2005/dd/sd2005_div.htm

4 Rapport de l’observatoire de la pauvreté :
http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Travaux2001-2002-2-1-3-familles_monoparentales-Sechet.pdf
(p36 sur le nombre de redoublement)

5 Rapport du Sénat sur les familles monoéduquantes :
http://www.senat.fr/rap/r05-388/r05-388.html
http://www.senat.fr/rap/r05-388/r05-38823.html#toc173 (taux de pauvreté)

6 Propos de Pierre Joxe militant du droit des enfants, ancien ministre et député (aimeles 08/02/2012)

7 Résumé du livre de Sébastien Roché « La délinquance des jeunes » au Seuil (fnb).

8 Rapport de l’INED de mai 2013 sur la relation père enfant :
http://www.ined.fr/fichier/t_publication/1644/publi_pdf1_population_societes_2013_500_peres_enfants.pdf

9 Enquête du Figaro sur les motifs du divorce en novembre 2011 :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/07/01016-20111107ARTFIG00732-quand-les-femmes-decident-le-divorce.php

10 Etude 2parents.net sur les enfants de familles « sans père » mai 2004 (le site ayant disparu, j’ai fait une impression d’écran de l’archive que je garde à disposition des personnes intéressées)
http://2parents.penserpouragir.org/spip.php?article48#.VLph1OGFrSc

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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