Le dernier film d’animation de Disney est très plaisant à regarder tout en se trouvant à la pointe de l’idéologie progressiste. Ah Disney… tant d’enfants ont rêvé ces dessins animés. Tant d’enfants se sont fourvoyés.
Une petite lapine vit dans sa cambrousse entourée de parents aimants, mais qui ne voient pas plus loin que le bout de leur museau. Leur petite rêve de Zootopia, la grande ville où tout est possible, notamment de devenir le premier policier lapin.
Elle va réaliser son rêve malgré des obstacles certains.
Cependant les ennuis ne font que commencer. Elle est affectée à la circulation, son chef veut se débarrasser d’elle, et le renard voleur la tourne en bourrique.
Grâce à l’aide de l’adjointe au maire, solidarité féminine oblige, notre lapine est engagée dans sa première affaire sérieuse de disparition de prédateurs.
Elle la résout, et devient une star. Cependant, piégée médiatiquement, elle va comprendre qu’elle participe à une opération de stigmatisation des animaux appartenant à l’ancienne race des prédateurs.
De retour à la campagne, ses connaissances agricoles lui permettent de se rendre compte que l’affaire est plus complexe qu’il n’y paraissait : l’adjointe au maire oppressée par son chef a décidé de s’en débarrasser et de se maintenir au pouvoir en jouant de la peur des animaux à l’égard de la minorité prédatrice. Ainsi, elle a élaboré un virus qui contamine les bêtes de son choix. Mais elle est démasquée par notre super lapine, qui a choisi le renard salvateur pour co-équipier et plus si affinités.
Un film abouti
Inutile de m’étaler sur la performance technologique certaine du film, les expressions des animaux, la bande son : ce sont une très grande majorité d’hommes qui l’ont fabriqué ! Les personnages sont caricaturaux et ne le sont pas, surprenants, et attachants à la fois. Nous reconnaissons bien des individus de notre imaginaire : racailles, brutes épaisses, parents attentionnés… L’histoire prend racine dans notre vécu. Elle cherche à être positive sans nier les difficultés inhérentes à la vie (dureté dans le travail, discriminations, stigmatisation…).
Catho zombi
Eh oui, le temps où certains faisaient le mal (prédateurs) et d’autres le bien (proies) n’existe plus. Les races sont toujours là, mais elles vivent ensemble, dans un cadre pacifié, et peuvent espérer exercer n’importe quel métier. Tel est le thème de la chanson principale « You can do everything » qui n’est pas sans rappeler le slogan du président actuel américain pour se faire élire “Yes, we can”.
La gloire, la célébrité, les bonnes intentions suffisent. Tout le monde peut tout du moment qu’il en a le désir. Le jeune racketteur de l’enfance exprimait surtout son mal être : le retour qu’il fera sur lui-même le guérira et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais l’image du mal n’est pas absente du film. C’est une de ses nombreuses qualités. Elle est présentée sous l’es traits d’un mouton de sexe féminin. Ainsi les progressistes commencent à intégrer l’idée qu’une femme ne serait pas toujours parfaite, la multiplication des réactionnaires femelles à la tête des partis de droite ayant dû les faire réfléchir. D’ailleurs cette moutonne veut prendre le pouvoir politique en favorisant la peur d’une minorité de 10% de prédateurs chez la majorité de 90% de proie. Ce chiffre ne vous rappelle rien ? En vérité, dans toutes les nations occidentales d’aujourd’hui, une minorité au pouvoir cherche à faire croire à une majorité de déclassés qu’ils vont rester une majorité malgré l’immigration. Ainsi minorent-ils tous les chiffres de remplacement des populations en particulier aux USA où les protestants sont devenus moins nombreux que les catholiques. Qu’importe d’où les gens viennent tant qu’ils peuvent être exploités, et que donc, ils n’ont plus de repères culturels fixes.
La race du mouton blanc qui endosse le mal, n’a pas été choisie par hasard : l’autochtone docile doit le rester, et de lui seul peut survenir le danger. Il est la victime pascale, le bouc émissaire d’une société de cathos zombis consommateurs qui veut sa mort parce qu’en fait, elle se déteste et redevient païenne tout en utilisant les codes de l’Eglise. Notre moutonne à la laine claire en arrive au mal aussi parce qu’elle est frustrée d’être maltraitée par son patron qui la fait travailler au-delà de toute mesure et qui l’humilie. Est-ce à dire que la femme blanche qui n’accepterait pas sa condition servile serait forcément mauvaise ? Je laisse cela à l’appréciation des working girls qui me liront. Par contre, la lapine certainement d’origine latino, et qui accepte tout pour réaliser son rêve, a bonne presse. Elle est corvéable à souhait. Sa jeunesse qui participe à son manque de recul est exaltée.
Une seule inconnue reste encore : pourquoi les 90% de moutons ne prennent pas le pouvoir démocratique grâce aux élections face aux 10% de prédateurs. Certainement à cause de ce genre de film…
Américains, encore un effort
Rien de sérieux ne peut s’élever sur un mensonge. “Un homme insensé … a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et ont battu cette maison: elle est tombée, et sa ruine a été grande”. Cette ville utopique, Zootopia, basée sur le désir des gens, en fait, ne repose sur rien, si ce n’est leur orgueil.
Le mal y règne sous les apparences de la bonne volonté. La petite lapine/latine veut devenir Policière parce qu’elle veut changer le monde. Elle ne se préoccupe pas du principal : sa vie affective et amoureuse. Bien entendu, le reste lui sera donné en surplus de son insertion professionnelle et dans le film, cela ne manque pas d’être suggéré. Cependant, cette partie du scénario contredit la réalité. Notre monde de désir et d’avidité nous mène droit au célibat, et à l’autisme social en général, dans de grandes villes où les gens ne savent plus pourquoi ils travaillent. Mais Disney invite les petites filles à poursuivre et à perdre leur énergie dans des métiers qui leur seront difficiles d’accès, et où elles ne feront que rarement jeu égal avec les hommes. Tout cela pour vivre dans l’illusion que « tout est possible », soit l’hystérie la plus complète. Il s’agit ici d’une mauvaise allocation de moyens permise par une société qui se nourrit de la destruction de 90% de ses membres. C’est très brillant, cela a le goût du bonheur, cela donne l’image de la félicité, mais c’est un mensonge. Le progrès qui n’est pas maîtrisé, le « je peux tout », nous conduit vers toujours plus d’animalité. Les mêmes individus de nos sociétés qui veulent vivre le plus longtemps possible, sont aussi pour l’euthanasie, ceci expliquant cela.
Zootopia nous invite donc à rester le nez dans le guidon. Il s’adresse en particulier aux petites filles pour que celles-ci fournissent à la société les derniers restes d’énergie humaine qui sont encore en notre possession. Pour la suite, ne vous inquiétez pas, l’immigration palliera nos manques. Ainsi, notre société américaine qui vit le sacrifice christique de manière étrange, passe à la trappe en réalité un nombre grandissant d’individus.
Et les hommes ?
Le coeur de cible chez Disney est prioritairement féminin, tandis que ce sont encore des hommes qui élaborent ces films. La masculinité y est de plus en plus envisagée comme une anecdote ou même d’un point de vue négatif. Les adultes mâles poussés par la culpabilité sans rédemption de notre monde athée sont de plus en plus enclins à se dénigrer. Ils reprennent entièrement le discours féministe, et n’ont plus de recul sur leurs existences. Ainsi produisent-ils des films stéréotypés tandis qu’ils dénoncent ces mêmes stéréotypes : trouver un petit lapin mignon, est devenu inacceptable, par contre favoriser l’insertion professionnelle d’une lapine (sic) certainement de tradition catholique en matière de reproduction, ne dérange personne. Et je ne parle même pas du renard voleur promu par une femme, qui va passer de petites arnaques qui lui rapportent gros, au métier de policier mal payé, on ne sait pourquoi dans le film si ce n’est pour répondre aux fantasmes de nos 10% de progressistes riches intégrés et en plein délire. La reproduction sociale n’a jamais été aussi forte, et ce n’est pas un hasard.
Michel Onfray acte du décès de notre civilisation chrétienne. Ce genre de film où la machine est au service de la machine pourrait lui donner raison. Les gagnants du système espèrent que leur société avalera les derniers éléments sains féminins issus de la campagne, et ceux de l’immigration, ceci afin de se perpétuer. La question est : jusqu’à quel point la nouvelle bourgeoisie de notre monde aura la possibilité d’échapper aux justes conséquences de son naufrage ? Le spectacle en est pour le moins grandiose.
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