Anthony et Wilfried pensaient s’unir avant-hier à l’image d’une femme et d’un homme. Ils voulaient mettre les petits plats dans les grands. Ils ont été mal servis (1).
Toute les conditions étaient pourtant réunies pour que les invités n’y voient que du feu. Château de princesse dans un ancien couvent de bonnes sœurs, et produits du terroir fraîchement ramassés par Sandrine Nexon responsable de « la table des Gourmets ».
Le maire ayant fait son boulot sans rechigner malgré des valeurs fermement ancrées à droite, la fête partait sur de bons rails. Très vite, le train train de leur union a pourtant déraillé. Le drame a officiellement commencé à l’entrée, du repas.
Aguichés par le site internet du traiteur qui proposait « un grand nombre de saveurs », Anthony et Wilfried pensaient se retrouver en terrain connu. Ils n’allaient pas manger de la merde. A 44 euros par participants, la soupe à l’oignon serait chaude. Pour ne pas faire cliché, ils n’avaient pas commandé des andouillettes mais une bonne salade campagnarde bien de chez nous. Or la dite salade avait tout l’air d’une forfaiture traditionnelle arrangée pour la circonstance : rillettes de sardines en barquette, tranche de saucisson et salami sous-plastique, surimi pour les enfants. Il n’est pas précisé dans l’article original si c’est le saucisson qui n’est pas passé, ou bien le bâton de surimi, ou encore le fait que dans la campagne charentaise, la sardine ne soit pas si répandue que ça.
Toujours est-il que nos deux tourtereaux ont eu le sentiment de l’avoir dans l’os jusqu’à l’arête, et que cette fois-ci ils « n’en resteront pas là ». Idem pour les gross légumes en conserve qui leur sont restés en travers de la gorge. Alors qu’ils auraient dû être « de saison », de l’aveu même du traiteur, ils sortaient tout droit de boîtes industrielles. Quant au veau qui aurait été remplacé par du porc, les associations de lutte contre l’homophobie songeraient à porter plainte. En effet selon la loi française, l’insulte à caractère homophobe pourrait être caractérisée.
Tout cela avait le goût, l’apparence et l’odeur d’un mariage réussi, mais Anthony et Wilfried se sont sentis floués. Selon eux, ils seraient tombés sur une femme vénale. On lui aurait donné le bon Dieu sans confession, et elle ne le méritait pas. Son unique but aurait été de leur mettre le grappin sur le porte-monnaie. Les associations lesbiennes commençant à abandonner les gays sur le thème de la GPA (gestation pour autrui), il ne faudrait pas que le renversement des rôles devienne une habitude. Les hommes trahis ne retrouveront l’amour du beau sexe, que si ces dernières font des efforts. Homosexuel, ne veut pas forcément dire sodomite, et surtout pas passif.
Laisser un commentaire