Faillite de l’expertise judiciaire, ou l’affaire Sécher.

Loïc Sécher vient d’être absout de tout crime devant la République française. Accusé de viol sur mineur de moins de 15 ans, il a fini par être libéré suite à la rétractation de l’accusatrice, après plusieurs années de prison :

 

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/06/24/le-proces-loic-secher-ou-le-troublant-mecanisme-de-l-erreur-judiciaire_1540478_3224.html

 

Comment expliquer que tout le monde se soit allié contre cet ouvrier agricole ?

Première raison, Loïc Sécher était un homme : tout de suite suspecté d’être violent ce que confirmeront toutes les expertises, même le plus « normal » d’entre nous, peut devenir un monstre aux yeux d’une société misandre.

 

Deuxième raison, Loïc Sécher avait une personnalité fragile : on pourrait penser que cela l’aurait protégé dans notre société qui se targue toujours de protéger le plus faible. Mais si la faiblesse devient suspicion dans notre monde, celui-ci n’hésite plus lorsqu’il faut écraser des individus qu’elle juge déviant. En plus du reste, M Sécher n’avait que les mots de son milieu pour se défendre, autant dire qu’il était aussi vulnérable qu’un petit oiseau.

 

Troisième raison : depuis des années, notre système d’expertise est complètement défaillant. Pourquoi ? J’ai bien du mal à le savoir. Le système de nomination des experts est adapté pour des fonctionnaires. Cependant, ici, il est demandé bien d’autres qualités aux êtres humains qui vont avoir à juger d’autres êtres humains. Et ces conditions ne semblent pas remplies. Les pères qui ont eu affaire au système social le savent bien : généralement ils n’ont jamais rien rencontré de pire que les « experts » ayant à juger de leurs compétences de pères. Peut-être le niveau d’expertise est devenu si bas en France, qu’il est devenu impossible de trouver quelqu’un de compétent humainement dans notre beau pays. Je ne sais pas.

 

Pour décrire tout le processus d’expertise, reprenons un à un chacune des étapes qui ont conduit à condamner cet innocent : tout part d’une circulaire administrative de l’éducation nationale tentant de sensibiliser les professeurs aux abus commis sur les enfants. Il faut prendre en compte la parole de l’enfant. L’affaire Outreau bat son plein. Toute la population est scandalisée que de tels actes aient pu se commettre en toute impunité.

 

Et puis il y a cette petite dont on se moque et qui désire se venger. Alors, elle prend pour cible quelqu’un qui lui ressemble un peu, qui a la bonne tête de la victime qu’on imagine facilement coupable. Elle le désigne à ses professeurs, trop contents d’avoir à dénoncer quelqu’un sans avoir à entrer dans des conflits familiaux. Les experts doivent juger : vont-ils s’opposer à la parole d’une enfant ? Sur quelle base ? On ne leur demande pas de réfléchir et encore moins d’être courageux, ils n’ont rien à y gagner, alors ils vont inventer des dangers pour les mettre à la place de faits objectifs : Loïc Sécher a une personnalité dangereuse. Les policiers vont-ils travailler autant que sur une autre affaire non résolue tandis que la petite a avoué ? Certes non. Perte de temps pour des fonctionnaires déjà bien occupés! En France le système judiciaire n’est absolument pas un système de justice mais de contrôle des débordements : on ne travaille que quand cela présente un intérêt pour le maintien de l’ordre publique, ni par conscience professionnelle, ni pour découvrir la vérité et sanctionner les injustices. Ainsi, les pères sont toujours désignés coupables par la justice lors de séparations conflictuelles, non pas parce qu’ils le sont, mais parce qu’ils apparaissent comme les plus dangereux en ce qui concerne de possibles débordements. Quant au juge, au vu de tous ces éléments, croyez-vous qu’il se serait positionné seul contre tous ? Non, il lui fallait accompagner tout un système dont il est le bout de l’entonnoir, comme toujours.

 

Maintenant si un seul de tous ces experts avait fait son travail, voilà les conclusions auxquelles il aurait pu aboutir.

 

_ Madame Ségolène Royal aurait pu faire confiance au corps professoral pour prendre en compte de manière raisonnable la parole des enfants, sans se sentir le besoin d’émettre une circulaire à ce sujet et rajouter à la pression ambiante dans nos sociétés occidentales.

_ Les professeurs de la petite auraient pu recevoir la circulaire de la secrétaire d’état avec circonspection, sachant bien que depuis des années, dans les programmes comme dans la gestion du personnel, l’Etat est incapable de gérer les situations humaines. Ces professeurs auraient alors reçu le témoignage de la petite avec plus de circonspection, avec des mots plus justes et auraient peut-être même réussis à lui faire dire la vérité en la rassurant de manière conséquente sur ce qui la travaillait réellement.

_ Les experts psychiatriques auraient pu, tout simplement étudier la psychologie de la victime et du bourreau et les mettre en relief. Est-ce qu’un homme qui a des pulsions homosexuelles mal assumées va chercher à assouvir son fantasme auprès d’une fille ??????? Est-ce que la parole d’une anorexique ne risque pas d’être, à cause de sa structure mentale, un tant soit peu, manipulatoire ? Bref, je ne suis pas expert en la matière et pourtant ces conclusions me sautent aux yeux : ni l’agresseur, ni la victime n’avaient le profil requis dans ce genre d’affaire.

_ Les gendarmes auraient pu enquêter (ils n’avaient aucune preuve matérielle si ce n’est la déclaration à retard d’une enfant).

_ Les juges auraient pu sanctionner la procédure bâclée des gendarmes, relever les incohérences des expertises auprès des jurés d’assises.

_ Quant aux jurés d’assises, tribunal du peuple guidé par l’émotion, y-en a-t-il eu un seul pour faire preuve de bon sens lors des délibérations ? L’histoire ne le dira jamais.

 

Par contre, l’histoire nous rappellera à jamais qu’un innocent a été condamné au nom d’une société devenue aveugle, de son incompétence et de son manque de courage. Pauvre France de la médiocrité et de l’émotion mal placée.

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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  • En comparaison de cet homme innocent condamné sans preuves à 16 ans de prison, regardons le verdict pour Bernadette Dimet qui a assassiné son mari : 5 ans avec sursis, donc zéro prison ! Assassinat d'une balle en pleine poitrine (perpétuité encourue), requalifié en violence ayant entraîné la mort. Le verdict est rendu 4 jours après la grâce de Jacqueline Sauvage, qui est donc LE PERMIS DE TUER LES HOMMES sans subir aucune sanction !

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Léonidas Durandal

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