Formatage des jeunes filles : le partenariat Vinted / Ironhack

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A ma droite, Vinted, la célèbre plate-forme de vente de vêtements d’occasion. Une clientèle très majoritairement féminine, très jeune aussi.

A ma gauche, Ironhack, une société qui propose des stages intensifs de 9 semaines de formation au code informatique, ce même code qui vous permet de me lire.

A priori rien n’aurait pu augurer que ces deux entreprises monteraient un partenariat ensemble. Pourtant, tel est bien ce qui vient de se produire.

Voilà un an, Ironhack lance son premier centre de formation en France, à Paris. Peu connue dans notre pays, concurrencée par de nombreux autres sociétés déjà installées et des formations gratuites offertes par notre système scolaire, l’entreprise doit réussir à se distinguer. Il faut aller chercher une clientèle néophyte, voire naïve, qui lui permettra de remplir ses cours.

De son côté,Vinted culpabilise certainement de contribuer à « renforcer les stéréotypes de genre » en permettant aux demoiselles, excusez-moi, aux « jeunes madames » de se revendre des vêtements entre elles pour chercher à séduire les garçons. Vilaines réactionnaires.

Du coup, entre les deux entreprises, la rencontre va pouvoir se faire sur la base d’intérêts convergents. Ironhack propose une enveloppe de 100 000 euros dévolue à 60 clientes de Vinted, ce qui va lui permettre d’assurer sa promotion. Quant à la société Vinted, elle va pouvoir se payer une bonne conscience, en envoyant ses frivoles clientes aller se former au code. On peut être belle et intelligente comme chacun le sait.

Ainsi, entre mars et avril 2018, des clientes tout juste âgées de 8 ans, ont été sollicitées sur leur téléphone portable afin de participer à ce concours d’attribution de bourses. Comme moyen de propagande, le message qui leur a été envoyé s’est employé à les persuader qu’elles allaient pouvoir bénéficier d’une offre exceptionnelle, technique de ces sociétés qui ont l’habitude de démarcher les vieux en leur faisant croire qu’ils ont gagné monts et merveilles. Sauf qu’ici, il s’agit de mineures. Ce procédé qui paraît déjà douteux avec des personnes censées être détenteurs de tous leurs moyens intellectuels, est à mon avis inadmissible quand il s’agit de jeunes individus.

Vous pourriez-vous dire qu’à part leur libre arbitre, ces enfants n’auront rien perdu, ni eux ni leurs parents. Mais là aussi vous vous tromperiez. En comptant bien, il apparaît que les bourses ne pourront pas couvrir tous les frais de scolarité de celles à qui elles auront été attribuées. Seules 3 bourses les couvriront complètement soit 5500 euros par personne. Du coup 100 000 euros – 16 500 euros, il restera 83 500 euros à se partager entre 57 filles soit 1464 euros pour chacune d’entre elles. En gros, leurs parents n’auront plus qu’à payer 4 000 de leur poche…

Mais l’arnaque et le bourrage de crâne ne s’arrêtent pas là. Pensant faire profiter leurs copines d’un bon plan, les abeilles s’envoient le message, la diffusion est assurée par celles-là même dont ces deux sociétés profitent. La pompe à buzz s’amorce ainsi :

Quelques unes tiquent quand même en comprenant que tout le monde a réussi à être « pré-sélectionné ».

Ca sent l’école des fans. 10/10 pour tout le monde. Chacun aura la chance de pouvoir se faire arnaquer. En même temps, avec le discours féministe qui s’est imposé dans notre société, nos jeunes filles ont intérêt à s’y habituer.

Le plus risible dans l’histoire, c’est justement l’histoire de ces deux sociétés. Ironhack a été créée par deux femmes, non je rigole, par deux hommes (Alvaro Lopez Cotelo et Manrique Gonzalo) tout de même attachés à l’égalité hommes-femmes, raison probable pour laquelle ils ont décidé que les frais de scolarité pour les femmes seraient inférieurs de 1000 euros à ceux des hommes. Domination patriarcale quand tu nous tiens ! Réussir malgré son sexe, c’est lourd à porter. Il faut dire que les gaziers viennent d’Espagne, un de ces pays machistes qui s’enfoncent à proportion qu’il a cru au féminisme. Et là bas, ils y ont beaucoup cru. Cela n’empêche pas nos deux ostrogoths de parcourir le monde pour semer la bonne parole. Leur pays peut s’effondrer, finalement, cela ne les concerne pas tant que ça.

Quant à Vinted, tout part d’une jolie forme de complémentarité entre les sexes. Milda Mikute avait terriblement envie de revendre ses vêtements le plus facilement possible. Pour ce faire, Justas Janauskas lui a créé un site web dédié. Malgré le handicap de la langue, vous l’aurez compris, Milda est une femme. Justas est un homme. L’un aura produit pour que l’autre puisse consommer les fruits de ses ventes. L’anthropologie des chasseurs cueilleurs toujours d’actualité sur internet. Un comble. 

De nos jours, ces deux sociétés sont remplies de femmes, principalement à la communication. Celles-là profitent d’une prise de risque endossée par des mâles blancs hétérosexuels. Le tout fonctionne comme une machine à nous faire culpabiliser alors qu’en vérité, nous serons toujours plus doués qu’une …….. pour coder. Mais chut, les différences biologiques n’existent pas. Les différences culturelles sont un détail réformable. Il suffit pour cela de rééduquer nos enfants, notamment par la publicité, ce à quoi Vinted et Ironhack contribuent à la mesure de leurs moyens, et ce, malgré leur propre expérience.

2 réponses à “Formatage des jeunes filles : le partenariat Vinted / Ironhack”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    (Vidéo) « Des applications pour Android traqueraient les données d’enfants », RT du 17/04/2018.


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