Un déséquilibré. Connu des services sociaux. Le personnel scolaire a fait son travail. Il n’a pas réussi à entrer. Psychologiquement instable. Un de ses enfants avait été scolarisé dans l’école pendant un temps. Connu des services de police pour des « violences intra-familiale ». Etat dépressif.
Le lexique du mensonge et du déni.
Toujours ce même français médiatique odieux qui sert à conforter une foule des crétins féminisés dans leurs certitudes orgueilleuses. Circulez, y-a rien à dire. Grâce aux gardiens de la méganorme qui ont bien fait leur travail, les mots n’existent plus, ou plutôt, on leur donne un sens dysconvenu, comme pour le mariage qui pourrait tout d’un coup, devenir homosexuel, ce à quoi pas mal de gens finissent par adhérer. Des massacreurs de sens, des tueurs de langue, des mangeurs de cerveaux, totalitaires de la rééducation qui élargissent le sens des mots pour mieux nous contrôler. La méganorme doit tout englober, et celui qui l’écoute doit en comprendre le sens caché qui est celle d’une métanorme réductrice au possible. La diversité des mots, laisse place à des mots qui ont tous les sens, mais dont on doit reconnaître la signification, qu’on soit du côté de l’émetteur ou du récepteur. Ce procédé hypocrite a pour but de masquer une vérité qui serait trop difficile à entendre. Ici, l’homme en question, est indirectement dénigré pour que personne ne puisse s’interroger sur ses motivations. Par « connu des services de police », il faut comprendre « veuillez le reconnaître comme un marginal ». Par « violences intra-familiale », ou par « empêché par le personnel de l’établissement », il faut entendre « il voulait s’attaquer aux enfants ». Par « déséquilibré » ou « mal dans sa peau », il faut se convaincre qu’il n’avait pas de bonnes raisons de faire ce qu’il a fait, alors même qu’il n’a violenté personne, si ce n’est lui-même. Ici, le champ lexical tente de nous convaincre que le suicidé était menaçant et dysfonctionnel. Grâce à ce biais, les détenteurs du langage fabriquent un crime de toutes pièces, pour que tous, nous puissions détourner pudiquement le regard de l’innocence d’une victime qui nous obligerait collectivement à nous remettre en question. Notre société tente ainsi d’échapper à ses responsabilités réelles en se racontant des histoires, en ignorant des faits objectifs, en les passant sous silence. Le forcené est mort, sans avoir tué personne, alors qu’il en aurait eu l’occasion, mais il faut quand même l’assimiler à un probable assassin d’enfants qui a été empêché d’agir, et non qui aurait été provoqué, par tout un système social. Les hommes politiques se montrent rassurants, les journalistes hésitent à retranscrire une forme de panique. Finalement, malgré cet homme, nous sommes en sécurité et nous l’avons toujours été. Il en découle de faux débats qui se multiplient autour de la libre circulation dans les écoles, d’appels à la responsabilité et à la dignité, des attitudes de chacun lors du drame, ou comment nous pourrions soulager nos enfants de leurs angoisses sans toutefois vouloir leur donner une explication plausible. Il faudra donc prendre des mesures pour éviter que de tels faits ne surviennent, encore, surtout devant des enfants. Il faudra barricader les écoles, toujours plus, pour éviter que ce genre de comportement coupable, fou ou marginal ne puisse se reproduire. Barricader toujours plus, pour se poser toujours moins de questions. Ainsi, on s’interrogera toujours moins, en utilisant une langue toujours plus hypocrite, prévenants face aux conséquences de notre échec, mais ignorants des causes de celui-ci.
L’inversion réelle des responsabilités.
Il est mort et on le désigne pourtant comme bourreau ou malade. Il s’est fait violence mais d’autres en furent victime. Un petit interviewé l’affirme, face au micro évidemment tendu vers lui par tous ces journalistes qui cherchent à saisir la vérité dans la bouche d’un enfant : « j’ai cru que c’était un terroriste ». Et d’une certaine manière, comme tous les enfants, il dit la vérité. Son jeune esprit préparé, longtemps à l’avance, le ressent ainsi. Il y a cru. Comme tous les autres, il regarde les journaux télévisés, voit des films, écoute ses parents discuter de sujets sérieux, et il a commencé à intégrer la novlangue. Il était prêt à voir un terroriste débouler dans son école. Mais il a tout de suite compris qu’il s’était trompé. Les adultes lui ont expliqué. C’était pas un terroriste. C’était un fou malade. Qu’importe qu’en vérité, il s’agisse d’un papa en détresse comme il y en a eu tant d’autres auparavant. Les papas ne peuvent pas se transformer en fous malades. Et les fous malades, n’ont rien à voir avec les terroristes. Les papas, ils font ce que dit maman. Ce sont de bons pères. S’ils ressemblent à des terroristes, ils sont fous malades, mais ils ne sont certainement pas des personnes qui ont été broyées par tout un système et des personnes qui méritent une quelconque compassion de notre part.
Les pères exclus de toute compassion dans le vocabulaire et dans l’imaginaire.
Comme l’a si bien dit cet enfant, en peu de mots, quand un drame se produit, cette image compassionnelle des pères n’a toujours pas le droit de citer dans notre inconscient collectif. L’homme est coupable. Au début, il est involontairement assimilé à un terroriste, même s’il se suicide, même si l’enfant en question l’a déjà croisé dans son école, alors qu’objectivement, ce terroriste n’aura fait de mal à personne si ce n’est à sa propre personne. Pour bien mettre en relief le traitement médiatique qu’aura subi cet homme, il faudra constater comment, à l’opposé, les femmes sont décrites comme irresponsables pour des faits bien plus grave qui relèvent, eux, de la cours d’assise (bébés congelés, infanticides, euthanasies, dénis de grossesse (article “les saintes innocentes”)). Cette fois là, les adultes gardiens de la métanorme, auront vite fait de corriger le vocabulaire inapproprié du, des enfant(s). Dans leur bouche de grands, cet homme deviendra un dangereux malade, incohérent, un mâle coupable de violences conjugales, entravé par le personnel présent, « l’homme violent » par excellence, vocabulaire qui sera immanquablement repris par les enfants qui auront subi ce lavage de cerveau en provenance d’adultes référents complètement dépassés. Dire que ce père a été brûlé au plus profond de sa chair, surtout pas. Son ex-femme parlera d’un homme mal dans sa peau : “il était normal qu’il se suicide en ce lieu”. Tous chargeront bien la mule à leur façon grâce à une novlangue dont ils sont les maîtres. Il faut dire que la symbolique forte que ce père leur aura signifié par son acte les aura forcé au déploiement d’un arsenal en proportion et venant de toutes parts. Nos journalistes, nos hommes politiques et nos mères de famille auront dû mettre en oeuvre des trésors d’imagination pour détourner nos esprits du message lumineux que ce papa méprisé aura voulu nous délivrer. Par leur langage, ces gens auront réussi à le faire taire, et à le faire entrer de force, dans la case étroite de « l’homme mauvais » parce que sinon, il eût perturbé l’équation sociale. Dans cette mathématique, les pères ne sont qu’une simple variable d’ajustement, et ils doivent le rester même si nos maîtres ne se le formuleront pas ainsi. Inconsciemment, ces derniers agissent comme si la vérité eut été trop dure à faire entendre aux enfants, et même à certains adultes. En vérité, elle aurait été en totale contradiction avec le message qui les arrange bien et qu’ils cherchent à faire passer dans toute la société depuis des décennies en identifiant le mal au mâle.
Cet homme n’est pas un étranger pour nous.
Cet homme, c’est nous. Il est notre propre stigmatisation. Par une allégorie saisissante, nous n’avons même plus le droit à la compassion de nos enfants. Toute une société s’est attachée à nous l’enlever. Dans une situation désespérée, en cas d’incident, ils nous classent automatiquement dans la catégorie « terroriste ». On nous fait crédit de notre paternité tant que nous sommes soumis, tant que nous acceptons les lois féministes immondes sur la famille. Dans cette société, les esclaves présentés en être libres, ont seul droit à un peu de compassion. Ils sont des « pères qui aident leur femme », « des personnes sur qui compter », « des hommes qui s’occupent de leurs enfants », tant qu’ils obéissent aux invectives du monde féminisé. Quant aux révoltés, aux hommes libres… ils ne parlent pas le langage qu’on aimerait leur entendre. Ils ne pactisent pas, ou mal car ils ne comprennent pas les règles du jeu. Ils sont souvent trop naïfs pour cela. Qu’un père essaie de s’exprimer sur ces sujets, le voilà maladroitement à dire la vérité de manière un peu trop directe. Même quand il veut parler ce langage, c’est comme si ça ne voulait pas sortir, c’est pas naturel, ça choque car ça sort du cadre. Parfois il voudrait mais il a cru trop longtemps à toutes ces foutaises. Il s’est persuadé durant tant d’années que cet autre, était un affreux père violent, que c’était l’« égalité » qui était importante, il a tant imaginé que les juges étaient justes et que la société allait dans la bonne direction. Ca va de mieux en mieux pour les pères ! Jusqu’à ce qu’il dût monter sur une grue pour prouver l’inverse. Ce sont des cas isolés ? Mais qui se multiplient. Cependant ne vous inquiétez pas, on les étouffera aussi ceux-là. On a bien réussi à faire taire des dizaines de milliers de suicidés en Occident. Non, conservons nos illusions, nous sommes bien dans un système patriarcal malgré notre démocratie qui consacre le vote d’une majorité de femmes. Ce pouvoir est légitime, il n’écrase ô grand jamais, les plus faibles, les femmes sont trop douces pour laisser faire de telles choses. Preuve en est, les délinquants, les sans-papiers, les immigrés, ils ne sont jamais sanctionnés !
L’écart est véritablement trop grand entre l’image que ce père se faisait de la faiblesse ou du bon fonctionnement d’une société dont il était censé être le maître, et la réalité qu’il vit maintenant qu’il est séparé de ses enfants. Avant, au pire, il croyait que la justice était trop laxiste, peut-être même envers les pères. Après, il n’a plus de mots pour crier sa rage. Brutalement il est devenu un inadapté. Il monte sur sa grue, pour tous les pères, lui qui ne pourra jamais revoir ses enfants. Il se pend chez lui, au milieu du silence. Il tue toute sa famille et disparaît. Il entre dans une école et se suicide devant les anciens camarades de classe de son fils. Sa marre de sang est vite lavée. Les enfants vite pris en charge par une cellule psychologique. Les mères de famille en appellent rapidement à multiplier les mesures de sécurité. Les journalistes en profitent pour sculpter les cerveaux et les faire ressembler à ce qu’ils imaginent être parfait dans leurs théories de déséquilibrés, ils affûtent leurs langues, se réapproprient des mots dont ils tordent le sens. Tous jouent leur rôle mais jamais ils ne remettront en cause 40 années de désastres en matière de politiques familiales même dans cette école dite « catholique ». Souvent, ce genre de fait divers servira à renforcer notre image négative d’hommes préjugés d’autant plus violents qu’un seul d’entre nous aura refusé les règles partiales d’une société dégradante. Dès lors, nous serons considérés, toujours plus, comme une sous-espèce de l’humanité, par nos juges, nos compagnes, nos enfants, ce qui provoquera d’autant plus de réactions de désespoir chez ceux d’entre nous qui ne trouveront plus les moyens de se préserver une image positive au sein de la société. Et plus qu’avant, ceux qui auront été les vrais responsables de ce malheur, persisteront dans leurs certitudes, prêts à écraser tout homme qui ne saurait pas résister à une douleur proche de l’intolérable.
– Le malheur qui est arrivé est une terrible fatalité, une sorte d’incident à la marge qui était imprévisible, le bonheur arrivera bientôt.
– Je conteste ! Ces mots ont déjà été employés pour donner à certaines le droit d’avorter et pour nous permettre de divorcer comme nous l’entendions. Cela nous a-t-il rendu plus heureux ? Ces incidents se sont-ils maintenus à la marge ?
– Chut, vous êtes hors sujet. Vous êtes un de ces nouveaux réacs que France Inter aimerait bien interviewer pour se payer sur la bête, parce qu’au moment du débat sur les « unions homosexuelles » vous avez fait partie d’un mouvement qui a réussi à faire trembler la doxa, juste un peu, vous êtes un phénomène étrange, pas identifié, et donc qu’on ne peut diaboliser encore à sa juste mesure. Car n’en doutez pas, la tolérance à votre propos sera de courte durée. Elle durera autant qu’elle servira nos intérêts médiatiques et de classe. Vous êtes différent, certainement pas un ancien féministe pénitent, ou un ancien gauchiste, ou un ancien soumis, ou un désintégré qui ne l’a pas toujours été… Cela ne se peut.
Et pourtant… l’ancien féministe, l’ancien gauchiste, l’ancien soumis, l’ancien intégré vous le dis : je vous connais, je suis un des vôtres, je vous côtoie, je vous vois tous les jours. Et à vous pères bafoués, je vous le dis, si vous ne criez pas quand un des nôtres se suicidera, qui le fera ? Pas eux. Regardez-le ce père irrésolu, celui paumé par un système féminisé, ayant tout perdu, sa dignité, sa famille, sa liberté, son droit. Vous êtes celui que personne n’a voulu entendre, et qui en est arrivé à cette extrémité. Vous êtes le sang de ce monde qui a été sacrifié. Vous êtes des Christ en croix, même si vous ne le voulez pas. Le marteau de la justice s’est levé au-dessus de vos poignets, et il a frappé, frappé et encore frappé, jusqu’à ce que le clou traverse vos chairs et que vous abandonniez toute révolte, jusqu’à ce que la souffrance soit devenue inexistante car intolérable, ou que vos esprits dévient. Et si vous êtes encore là pour me lire, certainement vous reste-t-il encore une étincelle de vie qui ne demande peut-être qu’à brûler, certainement mes mots viennent-ils d’ouvrir votre cœur à d’anciennes blessures que vous auriez voulu oublier. Le visage d’un de vos enfants vient d’apparaître. Une larme coule sur votre joue. Et vous en avez honte, parce qu’un homme, on vous a dit que ça ne pleurait pas. Je vous dis, n’oubliez pas. Ne vous échappez pas. Ces blessures sont votre force. Ne vous soignez pas. Ne devenez pas insensibles. Faîtes de votre souffrance un combat. A genoux camarades. Demandez au Dieu d’amour et de justice de soutenir notre combat. Le sang ne doit plus couler pour rien, sinon ils croiront que vous ne souffrez pas. Ils justifieront leurs crimes par votre silence et votre faiblesse. Car pour ce monde, vous n’êtes rien du tout. Heureusement pour Dieu, vous êtes tout. Ce monde doit se plier à la loi divine et vous devez en être les paladins. Vous devez prendre conscience du blasphème qui a été proféré à l’encontre de votre humanité et ne jamais plus renoncer à la part sacré qui vous tient. Si vous renonciez, vous feriez comme tous les autres. Vous mourriez oubliés des hommes mais surtout oubliés de Dieu. Votre âme se perdrait comme celles de tant d’autres qui marchent avec nous, qui nous parlent, qui respirent et mangent, mais qui ne sont que des morts vivants, des esclaves du malin, quand ils ne finissent pas par se tirer une balle dans la mâchoire. Vous ne combattez pas pour vos enfants, dans tous les cas, vous les avez perdus, c’est une lutte contre le mal qui sera seule efficace et que vous devez endosser.
Cet homme qui s’est suicidé dans cette école n’a pas suscité la compassion une seule seconde parmi nos représentants. Le pauvre bougre n’aura même pas tenu le temps d’une conférence de presse présidentielle. Ils lui sont tous tombés dessus à bras raccourcis, pères, maires, enfants, dans une compassion onaniste, avant que le forcené n’ait pu être écouté. Il fut le détail d’une histoire sordide. D’ailleurs, ils ne lui ont pas donné de nom.
Avant d’accomplir son geste, il a jeté quelques coupures de presse en l’air. Que disaient-elles ? Il a aussi lâché quelques mots. Certainement les mots d’un fou. Il était peut-être déséquilibré finalement.
Références :
Un homme mal dans sa peau pour sa femme, RTL.
Le suivi des enfants, la sécurité, l’homme violent, par le Nouvel Observateur.
François Hollande doit préserver nos enfants de la “folie du monde”, l’Express.
Appel à la mesure, Libération.
Le témoignage de l’enfant qui l’a vu se tuer, TF1.
Les enfants ont cru à une prise d’otage, Le Figaro.
L’ex-femme du suicidé n’est pas du tout étonné qu’il ait choisi ce lieu, bfmtv
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