Marie la mère de Jésus est loin d’occuper toute la place par rapport à toutes les autres Marie des Evangiles. Le récit de la naissance de Jésus est seulement présent dans Luc et très peu dans Matthieu, la majorité des Evangiles remettant même en cause la maternité céleste de Marie (Mat 12-48, Marc 3-33, Mc 8-21, Jn 6-42, Mat 12 46-50, Luc 8 19-21), Jésus ne l’appelant pas « mère » au moment de mourir (Jn 19-27). Le récit de la naissance de Jésus est absent des deux autres Evangiles où la mère de Jésus n’est mentionnée qu’à de rares occasions (Jn 2-3 et Jn 19-27 déjà cité, Luc 2 21-40 sans intervention particulière de Marie, Lc 2 41-52 en forme de remise en question comme pour les Noces de Canaan J 2 1-5). Les Actes des apôtres, texte écrit par Saint Luc et dont l’Evangile est le plus descriptif concernant la naissance de Jésus, ne mentionne qu’une seule fois Marie mère de Jésus, et de manière anecdotique (Ac 1-14). L’assomption de Marie n’est basée sur aucun texte canonique .
En plus de renforcer une première fois la division avec nos frères protestants après le 16ème siècle, la place que nous avons dévolue à Marie mère de Jésus a fini par justifier idéologiquement les unions de duos au 21ème (1). Inutile de rappeler que la perméabilité de notre Eglise à l’homosexualité (2) et à la pédomaltraitance ne peut pas être étrangère à la position incestueuse que nous lui avons faite jouer. Car nombre de nos prêtres et de nos fidèles s’appuyant sur cette croyance démente pour éviter de grandir, restent aujourd’hui dans les jupes symboliques de leur mère au lieu d’endosser leur croix. Ils se soulagent ainsi de toute remise en question et veulent faire jouer à Marie un rôle qui n’est pas le sien. Parfois, ils fantasment l’union de l’Église-Marie et de Jésus, mettant tout simplement en actes une communion incestueuse. Dans ce cadre malsain, pas étonnant que notre Eglise occidentale soit devenue à ce point impuissante et remplie de prêtres pro-homosexualité. Le jeu de dupe entre une hiérarchie remplie de suivistes féminisés et une population en attente de repères mais défiante face à une faiblesse ressentie de toutes parts, nous mène à l’implosion. La nouvelle Eglise qui renaît déjà sous nos yeux, devra porter cet héritage comme un poids mort durant bien des décennies.
Quand les hommes auront repris leur responsabilités au sein de notre Sainte Institution, ils rendront un culte à Marie, mais sauront la mettre à sa juste place, par un regard saint et lucide. Ils ne l’identifieront certainement plus à une fille-mère ou à une lesbienne pro-PMA (3) comme notre Eglise nous invite trop souvent à le faire, sans s’en en douter (la propagande LGBT ne s’y est pas trompée) puis en s’étonnant de ce genre de « mauvaise interprétation ». Ils la verront en vérité et non fantasmée.
En attendant que les nobles guerriers du Christ gagnent, les catholiques sain(t)s devront supporter encore longtemps le comportement de ces fanatiques féminisés qui au 20ème siècle par exemple, ont écrit en masse au Vatican pour que « l’assomption de la Vierge » soit reconnu comme dogme, envers et contre tout. Pour ma part, je conseille aux pleureuses d’entrer directement dans une loge maçonnique et de rendre un culte à la veuve, si elles veulent être plus claires avec elles-mêmes. Quant à moi, la franc-maçonnerie n’est pas mon Eglise.
Marie, mère du Christ, est une belle image d’acceptation de la Sainte Foi. Elle doit faire bien des efforts pour comprendre ce qui lui arrive et accepter Jésus pour ce qu’Il est. Il est si difficile de reconnaître en nos proches le souffle divin. Sainte Marie l’a fait et nous devons lui rendre grâce pour cela tout en gardant son image en nos coeurs, mais une image vraie. A celle-ci, je voudrais rajouter la peinture de deux autres femmes, toutes aussi riches d’exemplarité, peut-être même plus en cette époque où nous avons besoin de suivre un chemin de conversion, plutôt que de rester dans une bulle de perfection.
Marie La Magdaléenne, résistante à toutes épreuves
L’Evangile apocryphe de Marie lui est attribué. Dans les synoptiques, elle est à la tête de la troupe de femmes qui suit Jésus partout où Il va (mat 27-56). Elle énerve Pierre qui la prend pour une radoteuse quand elle lui annonce que le tombeau est vide au matin de la résurrection ( Luc 24-11). Elle est au pied de la croix (Jean 19-25, Marc 15-40). Jésus, vivant, mort, contesté, elle est là. Car Marie La Magdaléenne ne se préoccupe pas des circonstances. Elle voue un culte à Jésus. Point à la ligne. Confiance totale à l’identique de Marie mère de Jésus lorsque cette dernière invite le Christ à transformer l’eau en vin, mais sans le côté impératif. Semble-t-il un ange jardinier a dérobé le corps de son Seigneur, elle lui demande de le rendre. Elle est tellement aveuglée par sa Foi qu’elle ne reconnaît pas le Christ ressuscité. Puis s’apercevant de son écueil, l’appelle du doux nom de Rabbouni (cher maître) (Jean 20-15) ). Elle n’a pas peur qu’Il la rabroue. Elle se sait aimée de Lui. Tant et si bien qu’elle Lui sauterait bien dessus pour se l’approprier. Mais Jésus la maintient à distance et lui demande de ne pas Le toucher.
Si elle garde la lumière de la Foi, elle n’a pas encore compris que celle-ci devait être pondérée par un amour respectueux et distancié. Elle a les défauts de son sexe, qui saurait le lui reprocher ? Jésus n’est ni son enfant, ni son amant. Elle cherche la bonne distance. Elle voulait le posséder entier, il lui reste encore à l’accepter, tel qu’Il est vraiment.
Il faut dire qu’elle Lui doit tant. Jésus l’a libérée de 7 démons (Marc 16-9), elle, pécheresse d’entre les pécheresses, qui pratiquait sans vergogne les 7 péchés capitaux. Elle souffrait, Il l’a soulagée. Dès lors, sa gratitude ne connaît plus de limites. Elle se veut totalitaire. Jésus doit contenir en elle ce qui risque de sombrer dans le fanatisme.
Parfois présentée comme mère, parfois pas, Marie La Magdaléenne est une femme d’expérience, accomplie dans toute sa féminité. Apôtre des mères de famille dont le mari n’est pas croyant, sa force de conviction abat les montagnes. Pour ce faire, elle suit Jésus, en principal. Voilà le ciment qui la lie également à son entourage et qui en fait pourtant une femme indépendante.
Intuitive à la folie, elle sait avant les autres que sa place est au tombeau au matin de la résurrection (Jean 20-18). L’Esprit Saint porte chacune de ses actions si bien qu’elle agit comme il faut, au moment où il le faut, sans en être perturbée par des raisonnements malicieux. Femme de coeur et donc d’Esprit Saint, elle va prier son cher Jésus mort sur la croix, pour mieux continuer à le faire vivre dans son âme.
Choisie pour annoncer en premier la Bonne Nouvelle (Mat 28-9) en récompense de la constance de sa Foi, elle s’en va voir les autres disciples de Jésus telle une colombe de la paix rapportant son rameau d’olivier sur le bateau de Noé. Pierre est à ce point incrédule qu’il n’arrive pas à concevoir que ce soit la Vérité. Peut-être est-il vexé que la première parole ne soit pas passée par lui. Toujours est-il que le choix de Jésus fait de Marie La Magdaléenne la porteuse d’espérance par excellence. Celle qui peut inspirer dans les nuits de doute.
Car depuis, elle n’a cessé de nous transmettre son message au cours des âges. Il est vivant.
Elle marche à travers nos déserts, indifférente à la solitude et pleine de Foi, venant vers nous qui incrédules, songeons trop que le Christ est mort, et pas assez souvent, qu’Il est ressuscité.
Marie de Béthanie, l’amoureuse du Christ pleine de sensualité.
Marie de Béthanie regarde amoureusement Jésus tandis que celui-ci lui dispense son enseignement. Elle ne se préoccupe nullement de le nourrir, ou bien de ménage, elle laisse Marthe se débrouiller seule, allant à l’essentiel (Luc 10-42). Ce n’est pas une femme au foyer tel qu’on l’entend aujourd’hui, mais plutôt une apprentie du Seigneur, en constante dévotion, contemplation, oraison. Elle est de ces croyantes ascètes mais n’en reste pas moins belle de toute sa féminité triomphante et soumise qui lui attire les consolations des Juifs au moment de la mort de son frère Lazare (Jean 11-31).
Non pas possédée par des démons comme Marie la Magdaléenne, elle a pourtant fauté au-delà de toute mesure. Elle est appelée par l’unique titre de « pécheresse » dans l’Evangile de Luc (7-37) quand elle vient vers Jésus pour lui verser un parfum de grand prix sur les pieds (Jean 11-2 ) et l’essuyer avec ses cheveux.
Semblant vivre en famille, mais célibataire. Pauvre étant passée par les affres du péché d’avidité, elle transcende sa tendance vénale par un amour inconsidéré mais considérable envers le Christ. Jésus l’aime particulièrement avec Marthe (Jean 11-15). Elles sont sa famille par procuration, le lieu de paix où Il peut se ressourcer, être écouté sans être jugé. Après Marie sa mère, elles sont les premières à l’accueillir chez elles, comme un frère qu’elles retrouvent régulièrement, ou comme un ami.
Chez elles, Jésus a ses habitudes. Elles croient profondément en Lui mais Il réussit à les surprendre encore en ressuscitant Lazare. Marie de Béthanie et les Juifs présents à l’occasion sont les témoins visuels de ce miracle. Si elle place son admiration en Jésus, elle doit se laisser guider au-delà de son imagination pour laisser les œuvres de son Seigneur s’accomplir. Elle le fait avec moins de scepticisme que Marthe, laissant place au miracle.
Exemple de dévotion, d’accueil, d’amour de la Parole, de beauté, Marie de Béthanie est la pécheresse convertie qui donne sa vie au Christ dans le célibat.
1 « Vierge Marie et détournement de la Révélation : une réponse théologique au mariage pour tous », Aimeles du 08/05/2013.
2 « Faire le ménage au sein de l’Église catholique », Aimeles du 16/09/2015.
3 « Unions de duos : « Plutôt deux lesbiennes qu’un Evêque qui enc….. des enfants », Aimeles du 17/12/2012.
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