L’Insee vient de mettre à jour un dossier sur la famille regroupant des données jusqu’en 2011 (Publications 2011 Insee). Celles-ci montrent des résultats surprenants dans notre époque féministe mais pas tant que cela si on songe que le bon sens a encore cours dans notre monde et jusqu’à preuve du contraire.
Partie 1 : Couples et familles entre permanences et ruptures.
Le divorce entraîne bien le divorce et donc les situations de grande pauvreté.
Alors que notre pays est devenu plus riche, la proportion de familles monoéducantes a augmenté de 25 % entre 1990 et 2011 (passant de 16 à 20 % du total) : (40 % de pauvreté dans les familles monoéducantes contre 14 % dans les traditionnelles).
La monoéducation concerne en principal les cas sociaux.
Ce type de famille concerne plutôt des femmes non diplômées et de plus en plus (25 % de femmes en famille monoéducante chez les non diplômées contre 12% des diplômées). Les familles monoéducantes font aussi un peu moins d’enfants contrairement aux préjugés.
Partie 2 :Les familles monoparentales en Europe : de nouvelles façons de faire famille pour de nouvelles normes ?
La société de la séparation aboutit bien à l’augmentation du célibat et non à de nouvelles unions. La baisse du taux de personnes mariées fait baisser le nombre de personnes en union libre. La fragilisation de l’institution du mariage, c’est la fragilisation de l’institution couple en général.
NB : les familles monoéducantes sont passées de 10 % à 15 % d’hommes (entre 1996 et 2012)
Les hommes ont moins de chance de survivre au mariage que les femmes. 80 % des veufs avec enfants sont des veuves et 20 % sont des hommes.
Partie 3 : Résidence et pension alimentaire des enfants de parents séparés : décisions initiales et évolutions
S’il y a contrat de mariage, lors d’une séparation, les enfants se retrouvent deux fois plus en résidence alternée (11 % contre 21%) :
Hypothèses probables : fuite des pères et manque d’implication dans une famille dans laquelle ils ont moins de place, ou folie appropriative de la mère ? Dans tous les cas, l’engagement de chacun favorise la place du père auprès des enfants.
Si un changement de résidence intervient, c’est plus souvent en faveur du père (dans le cas d’un changement de résidence, 30 % des enfants se retrouvent exclusivement chez le père (2014) alors que ces mêmes enfants n’étaient que 7% à y résider deux années auparavant) ,
Les changements de résidence sont demandées à 56 % par l’enfant. Demande d’altérité naturelle.
Les divorces en contentieux n’apaisent pas les conflits. La situation de contentieux au départ alimente le contentieux par la suite : en situation de contentieux 55 % des parents s’accordent sur un changement de résidence de l’enfant le cas échéant, contre 70 % s’ils ont connu une procédure amiable.
Le chiffre des féministes de 40 % d’impayés de pension alimentaire réguliers et irréguliers (1) est un chiffre délirant :
Les payeurs de pensions alimentaires déclarent qu’elles sont payées très régulièrement à 92 %
Les receveurs de pensions alimentaires considèrent que c’est de l’ordre de 72 %
Je vous laisse deviner qui se plaint le plus ? Allez, on tranche la poire en deux : 82 % soit 18% d’impayé (au lieu des 40% annoncés par les féministes) c’est mon dernier prix sachant que cela veut dire que tous ceux là ne connaissent aucune difficulté financière sévère ou qu’ils se débrouillent pour payer leur dîme quoi qu’il arrive, ce qui relève bien de la bonne volonté ou de l’obligation martiale.
Partie 4 : Les variations de niveau de vie des hommes et des femmes à la suite d’un divorce ou d’une rupture de Pacs
Hommes et femmes souffrent tout autant financièrement lors des séparations. Les femmes souffrent plus (financièrement) de la séparation que les hommes, mais hors prestation compensatoire (argent alloué à une femme suite à un divorce) et hors charges que le père doit endosser pour accueillir matériellement son enfant.
En ne prenant pas en compte ces facteurs, le niveau de revenu entre 2008 et 2010 d’un homme divorcé a augmenté de 3,5 %. Celui d’une femme a baissé de 14,5 %.
Dans le temps (sur deux ans) la perte de revenu espéré est évaluée à 3% pour les hommes contre 20 % pour une femme.
Quel que soit le nombre d’enfants le système de redistribution sociale maintient le niveau de vie de la mère de manière égale.
Le schéma traditionnel de l’homme pourvoyeur de fonds dans le couple reste d’actualité tandis que le chômage des hommes est supérieur à celui des femmes. Dans 53 % des couples, l’homme pourvoit à plus de 60 % des revenus. Les femmes en couple stable restent en grande demande de sécurité auprès des hommes.
Partie 5 : Parcours conjugaux et familiaux des hommes et des femmes selon les générations et les milieux sociaux
Le couple, modèle inamovible, c’est un passage obligé pour 95 % des personnes en 2013. Les histoires d’amour sérieuses se brisent de 4 % les premières années puis ce taux décroît, et les endurcis restent de plus en plus ensemble.
Les enfants ciment du couple et source d’engagement : il y a deux fois moins de chance de rompre quand les gens ont des enfants en bas âge (-5ans)
Sur le marché de l’occasion, l’homme est surcôté :
En 5 ans après une rupture, 57 % des hommes sont de nouveau en couple contre 46 % des femmes
Hypothèses explicatives : les hommes sont plus fragiles émotionnellement, plus avides ; des femmes vieilles et laides, ou abstinentes ne veulent/peuvent retrouver un compagnon ?
Dans nos sociétés, le nombre de polygames, d’hommes qui servent plusieurs fois à une femme, n’est pas négligeable. Ainsi, les femmes rehaussent le niveau de leurs exigences envers les hommes, en prenant plusieurs fois le même.
Parties thématiques
Plus anecdotique, j’ai mis en comparaison la carte des résultats du premier tour de l’élection régionale 2015 avec les carte Insee des mineurs et des familles mono-éducantes.
Les régions plus jeunes votent plus Front National excepté la région nantaise.
La présence de beaucoup de familles mono-éducantes dans le Sud-est n’empêche pas le vote Front National.
Les régions pauvres et vieilles votent pour le parti socialiste excepté l’Auvergne.
Autre constatation :
Les femmes peu impliquées dans leur foyer divorcent plus. Dans les familles traditionnelles (hommes femmes en couple), les femmes travaillent plus pour leur foyer que les femmes dans les familles mono-éducantes. Cela tendrait à prouver que les séparations sont dues à des femmes moins impliquées dans leur foyer, ou que les femmes en couple effectuent des travaux dont elles pourraient se passer. Corrélé par le fait que les hommes de familles recomposées consacrent plus de temps au foyer. Plus on s’occupe du foyer pour un homme, et plus sa femme ne s’en occupe pas et plus la situation est instable. Pour rappel, les femmes ont consacré 39min de moins à leur foyer entre 99 et 2010 :
Mais j’avais déjà étudié ce phénomène plus précisément ici.
1 « Une garantie contre les pensions alimentaires impayées expérimentée dans 20 départements », Libération du 12/02/2014.
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