Si un jeune tombe par hasard sur cet article, qu’il n’a pas le temps de me lire, ou pas les moyens, alors je lui conseille de ne retenir que cette seule idée : qu’il fasse toujours passer sa famille avant toute considération matérielle. Et par là même, qu’il fasse toujours passer les considérations spirituelles avant les considérations matérielles, s’il veut réussir sa vie.
Nous sommes devenus stériles en Occident à proportion de l’oubli de cette évidence. Il est vrai que ce paradoxe n’est pas aisé à appréhender. Tout à chacun est incliné à penser qu’avec un « bon métier dans les mains », il pourra fonder une famille solide, qu’il ne connaîtra pas le manque, et donc pourra nourrir ses enfants. Les parents eux-mêmes, apeurés à la pensée d’avoir à entretenir de petits parasites jusqu’à la fin de leurs jours, peuvent transmettre cette idée à leur progéniture. Or l’expérience humaine prouve que les individus réussissent dans la vie à proportion de leur propension à faire passer leur famille avant leur travail, ce présent article ayant la prétention de vous démontrer comment.
Le couple matérialiste
Et pour commencer, je vais prendre le cas le plus improbable d’échec, à partir de l’exemple de réussite parfait tel que le conçoit notre modernité. Un couple s’est formé, après les études, après le CDI, ils s’aiment, ils vont bien ensemble, ils se sont trouvés et ils gagnent bien leur vie. Ils n’auront pas de problèmes de fécondité. Là, je crois que je ne peux pas faire mieux. S’ils connaissent des difficultés pour vivre, comment feront les autres ?
Or voici que pour avoir privilégié leur insertion professionnelle, seulement à cause de ça, de nombreuses contraintes vont venir leur pourrir la vie. En tout cas, voilà ce que j’ai constaté autour de moi. D’abord, ils travaillent tous les deux, car ils sont animés par la même peur de l’exclusion sociale. Et puis, il n’est pas tellement concevable de les voir parfaitement intégrés socialement avant 30 ans. Enfin, pour trouver un métier, ils ont dû se déplacer. Ils se retrouvent plus ou moins coupés de leurs parents. De toutes les manières s’ils ont eu leurs enfants à 30 ans et que leurs parents ont fait de même, les grands-parents ont la 60aine au moins, et désolé de le dire de manière si abrupte, mais ils ne sont plus si en forme qu’à leurs 20 ans.
D’ailleurs en parlant de cela, les parents trentenaires commencent eux-aussi à voir leur énergie décliner. Ils ne l’auraient pas cru, mais leur corps ne suit plus comme avant. Et juste au moment où ce phénomène se produit voilà qu’ils vont s’engager dans une maternité/paternité, c’est à dire devoir faire le plus gros effort physique de leur vie.
Oui, car avoir des enfants, n’est pas du tout une partie de plaisir en termes d’efforts. Il faut être courageux, les enfants vous réveillent durant la nuit, et après, il faut gérer sa journée de travail. Or à cet instant précis de leur vie professionnelle, le travail leur demande plus d’implication. Certes ils sont intégrés, mais le jeu des promotions sérieuses commence. Et ils en sont à lutter pour rester éveillé. Ils avalent café sur café, ce qui joue également sur leur humeur. Progressivement, sans leur dose quotidienne de drogue, les voilà apathiques. Ils se refusent à en prendre à la maison, juste pour éviter la toxicomanie. Ils ont tout de même besoin d’énergie avec leurs enfants qui les insupportent, et qu’ils envoient nécessairement bouler au bout d’un moment, car ils manquent de repos.
Les donner à la nounou, pourquoi pas ? Au centre aéré, pourquoi pas ? Les envoyer en voyage, pourquoi pas ? S’ils sont très riches… mais admettons. Ils sont riches et ils ont fait des enfants, que d’autres élèvent. Ou mieux, pour faire des économies, ils ont fait des enfants qui s’élèvent tout seul.
Avec un peu de chance, leurs petits ne deviendront pas délinquants. Avec un peu de chance, ils apprendront tout de même l’amour, de manière instinctive ou par le plus grand des hasards, et les parents n’auront pas de gros soucis plus tard à cause de leur vie sentimentale. Admettons.
Donc, soit ils ne se consacrent pas à eux, et ils n’ont pas réellement de famille. Ils perçoivent alors progressivement leurs enfants comme des parasites qui illustrent le non sens complet de leur existence. Soit ils se consacrent à eux, mais ne sont pas aussi performants professionnellement parlant, et disons-le tout de go, ils ne sont jamais très présents auprès de leur famille, ni à leur travail, l’un empiétant sur l’autre, l’un entraînant l’échec de l’autre.
Là, ils se tournent vers leurs propres parents. Peut-être ceux-là vont-ils pouvoir les soulager ? Toutefois, pour s’insérer professionnellement, ils se sont éloignés d’eux. Du coup, ces grands-parents ne sont pas disponibles et même si ces parents ne s’occupent pas vraiment de leurs enfants, ils ont l’impression qu’ils leur prennent tout leur temps, et qu’ils ne sont pas libres de leurs mouvements.
Ils auraient donc très besoin des grands-parents, au moins les 16 semaines de vacances scolaires. 16 semaines, c’est peu finalement. Le reste du temps, les enfants doivent aller à l’école ! Et puis, les grands-parents n’ont peut-être pas que ces petits enfants. Ils ont peut-être d’autres petits enfants, ils ont peut-être d’autres activités, ils n’ont peut-être pas la place chez eux, ou les moyens. Mais admettons qu’ils aient tout ça.
Les voilà arrivés à plus de 60 ans, et si l’on prend sa retraite après cet âge, ce n’est pas pour rien. Or les enfants, demandent à être occupés, ou pour le moins, surveillés, surtout que les grands-parents ne seront jamais l’esprit tranquille à les laisser prendre des risques. Et s’occuper d’enfants, voilà qui demande bien de l’énergie. Il est donc complètement irréaliste de leur demander de s’en occuper tout le temps, durant ces 16 semaines, h24, sans que vous ne preniez le relais. Mais vous êtes loin, vous ne pouvez pas prendre le relais. Cependant admettons.
Par le plus grand des miracles, ces presque quarantenaires ont pu se rapprocher des grands-parents, ils s’entendent bien avec eux (uhm uhm puisqu’ils ont consacré leur vie au travail) et ils sont prêts à s’occuper des gosses de temps en temps. Reste l’âge. Lorsque les petits sont les plus actifs, autour de 10 ans, les grands-parents ont plus de 70 ans. Et ceci n’est valable que pour le plus jeune des enfants. Si les parents ont pris le moindre retard dans la conception des autres, les grands-parents qui s’occupent d’enfants de 10 ans, ont largement plus de 70 ans, c’est à dire à un âge où leurs enfants devraient commencer à s’occuper d’eux. Encore faut-il donc que ces aïeux aient une bonne santé, et qu’ils n’aient jamais eu d’accidents de la vie… Mais admettons.
Certes, à 70 ans, ce n’est pas flagrant, le corps et l’esprit paraissent intacts, bien qu’ils ne soient plus aussi performants qu’avant. Les enfants, disent les parents, vous voient toujours comme à vos 20 ans (30-40 ans aujourd’hui) et ils le disent souvent avec regrets parce qu’ils exigent plus qu’ils ne peuvent faire en tant que grands-parents. Ces aïeux qui ont survécu, en bonne santé, sans connaître le moindre accident de la vie, déclinent pourtant, et il va falloir commencer à les accompagner au moment même où les petits commencent à s’émanciper.
Pour résumer ce parcours de vie, n’ayant ni réussi professionnellement, ou bien ayant saccagé leur famille, ces parents en sont à se demander pourquoi ils ont fait tout ça. Malgré leurs enfants, pour qui ils ont de l’attachement, malgré le confort, acquis à force d’implication professionnelle, cette question lancinante reste en suspens et leur gâche l’existence. Ils comprennent bien tard que, loin d’avoir choisi leur vie, ils en ont été prisonniers, juste pour avoir placé comme d’un préalable, leur engagement familial après leur engagement professionnel. Et s’il leur arrive le moindre pépin dans ce tableau idyllique, ce choix peut carrément prendre un tour cauchemardesque. Or, il est excessivement rare de ne pas connaître le moindre pépin dans la vie : choix d’un mauvais partenaire, échec professionnel, décès d’un proche sur qui l’on pouvait compter, maladie d’un enfant et surtout stérilité : après 30 ans, la fécondité décline largement chez les femmes et nombre d’entre elles de ma connaissance se sont retrouvées piégées pour avoir ignoré cette évidence biologique. Ils sont donc dans un traquenard et ils en prennent progressivement conscience.
Le couple qui privilégie la famille
A l’inverse maintenant, prenons le couple qui mise tout sur la famille. Ce mariage est jeune, pauvre, incertain, précaire, inexpérimenté, impuissant socialement.
Or voilà qui renforce sa relation. Ses deux membres doivent compter l’un sur l’autre pour s’en sortir, ce qui scelle leur engagement. S’ils s’intègrent socialement, ils auront dépassé les épreuves ensemble, et en sortiront renforcés. Mais admettons qu’ils connaissent des difficultés financières.
Les voilà donc à faire avec les moyens du bord, à se contenter de peu, et à voir en l’autre leur unique richesse. Qu’ils trouvent ou non du travail, ils apprennent que l’essentiel n’est pas là, qu’il y a toujours moyen de se débrouiller dans la société, que leurs peurs de rester sans travail étaient vaines.
En effet, ils s’aperçoivent bien vite que le monde de l’entreprise a, et aura, toujours besoin de personnes motivées. Et eux, ils le sont, parce qu’ils aiment, et qu’ils veulent faire réussir leur « entreprise familiale ».
Puisqu’ils placent leur bonheur dans le couple, ils font des enfants assez rapidement. Ils sont jeunes, en pleine force de l’âge et les éduquent dans un boui-boui. Plus tard, ils se rappelleront cette période comme celle la plus heureuse de leur vie, alors qu’ils manquaient d’espace et de moyens. L’essentiel n’était pas là.
A 20 ans, parents idiots, la femme possède pourtant l’instinct maternel. Elle s’occupe de ses enfants, leur donne des soins et ils en deviennent beaucoup plus intelligents que la moyenne. Oui, car contrairement à ce qui se dit, ce sont les soins de la mère qui développent l’être humain dans tous ses aspects, notamment intellectuels. Au début du 20ème siècle l’autopsie du cerveau d’un président de la république français scientiste bourgeois et prétentieux, révélait un volume net de 900cm3 et donc le QI d’une huître qui va avec (notre cerveau moyen est de 1500cm3 et 1600 cm³ pour un Néhandertal ; la corrélation entre la taille du cerveau et l’intelligence est de 0,4), époque et milieu où l’on négligeait le soin des enfants. L’humanité progresse par le bas, contrairement à ce qui se dit, à cause des prolétaires dont la richesse est étymologiquement leurs enfants. Ces enfants, quand la mère s’en occupe et les aime, sont plus beaux que la moyenne aussi. Ils rayonnent et comblent de bonheur leurs parents qui rayonnent eux-aussi. Au contraire, nul besoin d’intelligence lorsqu’on est un politicien ou que votre principal travail, c’est de construire du réseau. Bref…
Revenons à notre couple. La femme est salariée quand elle a du temps pour ce faire, et consacre le plus clair de son existence à son homme et à ses enfants. L’homme en question s’épanouit dans un tel cadre, et s’il n’est pas un ingrat, sent bien tout ce qu’il doit à sa femme.
Ils sont dans la trentaine, presque tous leurs enfants sont autonomes, et ils peuvent commencer à s’investir dans d’autres projets, notamment professionnels, quand ça leur importe. La femme essaie de freiner son homme dans ses ambitions car elle sait d’instinct qu’il n’y a que des ennuis à gagner. Pour vivre heureux, vivons cachés. Elle le préfère à côté d’elle. L’homme hésite. S’il ne s’engage pas à fond dans son métier, il cultive des passions en parallèle, proches de son exercice professionnel, car l’homme aime tout de même son travail rémunéré. Son épouse aussi s’investit à sa manière, dans des domaines bien féminins. Leurs passions sexuées font d’eux des êtres sociables, riches humainement, insérés localement et donc intéressants.
Les grands parents sont assez jeunes, et ils prennent les petits sans rechigner. Il faut dire qu’ils n’ont pas fait passer leur famille avant leur travail par hasard. Cela leur vient de la génération précédente, qui leur ont transmis la recette. Les petits bénéficient donc de l’énergie de leurs jeunes parents et de l’expérience pleine et entière de leurs grands-parents. Surtout que misant sur leur famille, ils sont tous restés dans un même secteur géographique. J’ai même vu de ces grands-parents, déménager pour soutenir leurs enfants ayant trouvé du travail au loin.
Du coup, la charge familiale de chacun n’est pas trop élevée. Les parents vigoureux sont aidés par des grands-parents vigoureux et donnent naissance à des enfants vigoureux et pleins d’énergie.
Admettons maintenant que, contrairement à nos parents qui ont mis la charrue de l’insertion professionnelle, avant les bœufs de la famille, ils aient un pépin. Pour ainsi dire, la cellule familiale est résiliente. L’amour reçu permet d’affronter les deuils, les périodes de chômage, les différences de caractère. Le décès de l’un est compensé par la présence des autres, leur jeunesse, leur solidarité. Le handicap devient alors source de bonheur car il recentre toujours plus la famille sur l’essentiel : l’entraide. Chaque épreuve est l’occasion de serrer les rangs et de se solidifier, d’apprendre aussi. A l’inverse dans les familles matérialistes, l’explosion de la cellule familiale est certaine.
En est-on arrivé à quelque extrémité dans ces familles pleines d’amour, l’on fait appel à un membre éloigné, animé du même esprit. A la fin s’aperçoit-on qu’il n’y a pas d’embûche dont on ne puisse se tirer. Et au lieu de vivre dans la peur ou fatigués comme ces couples qui misent d’abord sur le travail, ceux-là vivent d’espérance.
Les enfants de ces couples
Affolés de voir leur progéniture rester au chômage, les couples matérialistes, leur mettent la pression, les engagent dans des voies où ils ne prendront aucun plaisir à travailler où ils ne deviendront jamais des employés efficaces, parce que démotivés, bien qu’ayant toutes les compétences nécessaires. Soumis à la société, ces enfants devront partir loin du foyer parental pour s’intégrer socialement. Isolés, ils seront très fragiles et feront de l’état, le relais de leurs angoisses.
Ayant moins d’enfants que la moyenne, parce qu’il faut bien « vivre », leurs petits ne sont jamais comme ils se l’imaginaient. Cela accentuera leur tendance à les rejeter. Ils s’attendaient à les voir combler leurs désirs et mon Dieu, ils ont des désirs autonomes ! Ceci explique parfois l’homosexualité de certains enfants, ou pire encore, leurs maladies mentales. Vous comprenez, cette maman ou ce papa, croyait acquérir un modèle de perceuse en magasin, il choisissait, il payait et ramenait l’objet au service après ventre s’il ne fonctionnait pas. Or il n’y a pas de service après vente pour les enfants. S’il voulait un garçon et qu’il a obtenu une fille, ou l’inverse, cependant il a bien un garçon et dans l’autre cas, une fille. Les troubler dans leur identité sexuelle, ce sera reculer pour mieux sauter. Ce parent pervers en fera son objet, au prix du malheur de son enfant et parfois du sien. Notez d’ailleurs que choisir le sexe de son enfant, parce qu’il est fabriqué artificiellement, ne va pas résoudre le problème spécialement, mais le masquer un peu plus.
A l’inverse, les couples « spirituels » qui font passer l’amour avant l’insertion professionnelle, sont sûrs d’eux, ne se laissent pas facilement asservir par une société socialiste d’individus isolés. Leurs enfants travaillent par passion et deviennent des salariés exemplaires, plus souvent des indépendants qui alimentent, malheureusement, l’état parasitaire et ses mensonges. Chez ceux-là souvent, la passion se transmet de génération en génération, ce qui donne à un pays des boulangers, des cuisiniers, des artisans, des maîtres d’oeuvre, des sportifs, des ingénieurs, des entrepreneurs d’exception, ou tout au moins un tissu social qui fabrique un maillage prêt à accueillir le génie en son sein, génie malheureusement qui sera plutôt issu de la désagrégation familiale précédemment mentionnée, car celui-là n’aura que son travail pour s’épanouir, et qu’il faut sacrifier beaucoup au génie pour le devenir, parfois jusqu’à sa famille.
En élargissant le débat
L’humain se distingue de l’animal en devant placer les questions spirituelles avant les questions matérielles. S’il ne le fait pas, il dépérit. Car ce qui est vrai pour la famille l’est aussi dans tous les autres domaines de vie. Lorsque les questions matérielles précèdent les questions spirituelles tout s’effondre. La personne finit par perdre, en premier lieu, le sens de la vie, et le reste suit : amour, famille, métier. Rien ne résiste à une telle démarche et j’affirme que l’humanité ne se perpétue que par amour, seuls les plus aimés finissant par survivre.
Il n’y a qu’à voir la tête des enfants aimés par rapport aux autres. Vous pouvez désirer un enfant, si vous ne l’aimez pas, vous le tuerez. D’ailleurs, désirer un enfant, c’est le haïr et c’est le tuer. Car, très loin de désirer l’enfant, il faut accepter sa venue comme une grâce de Dieu, tout comme la création d’une nouvelle famille. Aimer Dieu aussi, et vouloir Lui faire plaisir pour avoir l’espérance d’agir correctement. Tout l’inverse de la programmatique actuelle qui a la prétention de nous rendre heureux, tandis qu’elle nous stérilise. Sans parler du malheur qu’elle sème à tout va. L’humain ne pourra jamais se définir par lui-même sans tourner en rond, progrès scientifiques ou pas.
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