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La justice française est-elle corrompue ?

Quand Henri Guaino affirme que la justice française commet des erreurs en toute impunité et brise la vie de nombreux hommes politiques, de pères et de mineurs, est-il dans la rancoeur, ou bien fait-il un constat objectif ?

 

L’impunité

Quoiqu’on puisse penser du fond de l’affaire, si après un naufrage comme celui de l’affaire de pédophilie à Outreau, le juge Fabrice Burgaud n’a écopé que d’une « réprimande avec inscription sur son dossier », imaginez quelles sanctions encoure un magistrat dans un procès peu médiatisé. Aucune. L’impunité est totale. Le fait que Fabrice Burgaud ait été jeune n’excuse en rien une justice qui a confié d’énormes responsabilités à une personne sans expérience. De mémoire, le peu de blâmes et de déplacements jamais prononcés à l’égard des juges, l’ont été dans des cas de condamnations pénales assez graves pour des juges. Quant à la question de la compétence, elle est évaluée en interne sur des critères administratifs peu probants comme dans toute administration dont le principal objectif est la stabilité et la soumission.

L’impunité engendre la médiocrité. C’est mécanique. L’abus et le laisser-aller sont inscrits dans la nature humaine. Aucune civilisation n’a jamais connu la félicité sans une dose d’autorité légitime.

Oui, des personnes politiques sont utilisées comme bouc émissaire par notre société

Personne ne veut plaindre nos hommes politiques qui sont en train d’échouer au-delà de toute mesure. Pourtant Henri Guaino n’a pas tort. La justice n’est pas plus en droit d’abuser pour punir des hommes politiques incompétents que d’abuser de personnes coupables de crimes réels. Elle devrait chercher à se placer au-dessus de la mêlée. Or quand un syndicat de magistrats se permet d’afficher sur un mur des cons, les photos de justiciables qu’il ne supporte pas, le simple citoyen est en droit de s’interroger sur l’esprit d’équité qui anime cette institution. Tout comme l’impunité engendre la médiocrité, la haine et le mépris ne peuvent être que sources d’abus. Il n’est pas possible de réparer un système politique déficient par une justice politisée partisane.

Lorsque j’entends qu’il y aurait des syndicats de la magistrature plutôt « de gauche » et des syndicats de policier plutôt de « droite », je me dis que chacun essaie de compenser les lacunes de l’autre. Personne n’est à sa place, c’est la confusion. Dès lors, les méthodes employées ne sont plus respectueuses des gens. La procédure est dévoyée en toute bonne conscience pour « réparer » l’incompétence du système. Et ça, c’est dans le meilleur des cas. Quand les fonctionnaires veulent faire leur travail. Dans le cas courant, de plus en plus souvent, la machine judiciaire est devenue une machine à broyer les gens. Elle broie les magistrats en les dégoûtant d’eux-mêmes, de leur travail, en cultivant leur impuissance, ou en les laissant à des postes pour lesquels ils ne sont pas faits. Elle broie des avocats qui n’ont plus le temps de faire leur travail pour gagner toujours moins d’argent, et n’avoir plus aucune reconnaissance, ni de la part de leurs clients impolis, ni de la part de la société qui les juge comme des collabos. Et elle broie les hommes politiques innocents pris dans leurs fourches caudines. L’inquisition moderne exige d’eux de leur faire expier des fautes parfois imaginaires. Par contre, les coupables eux, seront faiblement condamnés par un système complaisant. La machine fonctionne donc à double vitesse : condamner des innocents par la procédure, relâcher des coupables par manque d’autorité. Il s’agit plus d’expurger la violence d’un système incohérent en fabriquant des boucs émissaires que de rendre justice.

 

Pour les pères

Je l’ai déjà traité ailleurs (1). Les pédophiles peuvent être laissés dans la nature et les pères innocents poursuivis. Quant aux affaires familiales à proprement parlé, que dire d’une justice qui devrait protéger les faibles, les hommes, et qui leur appuie sur la tête par tous les moyens, en les suspectant de violences, en ne sanctionnant jamais les fausses accusations de pédophilie, ou autres, en les maintenant dans un rêve d’égalité fou, en ignorant les solidarités féminines, les préjugés positifs envers les femmes et négatifs envers les hommes, l’ascendant des femmes sur leurs enfants, l’ensemble d’un système scolaire, judiciaire, d’expertise, féminisé. Ici, pas besoin d’écoutes téléphoniques, de convocations abusives, d’informations données aux journalistes pour faire pression, ou de procédures sans fin. Sauf exception tout se décide à la première audience où l’homme n’est pas prêt. Par la suite, ce ne sont qu’une succession de jugements en cascade qui évite à tous de prendre des décisions courageuses responsables.

 

Pour les mineurs

Cette justice là, je ne la connais pas bien. Mais lorsque j’entends que la semaine dernière un adolescent de 17 ans a été condamné à 30 ans de prison pour un viol en réunion parce qu’il était récidiviste, je m’interroge non seulement sur les moyens de la justice mais également sur les décisions rendues. Certes, ce n’est pas bien de pénétrer une femme sans qu’elle ne soit d’accord. Cependant, récidiviste à 17 ans, il a donc commis son premier forfait autour de 15 ans, peut-être avant. Et personne ne s’interroge sur son équilibre psychologique. Ici, un juge, plus certainement une juge, assisté par des jurés rendus haineux par la propagande féministe, a donc envoyé un pervers sexuel au milieu d’autres prisonniers équilibrés mais amoraux. Ils ont pris le risque que sa sexualité non maîtrisée se manifeste de manière complètement distordue en milieu carcéral. Les autres prisonniers doivent-ils être mis en contact avec des malades mentaux ? Je crois qu’il avait plus sa place dans un environnement médicalisé que dans une prison. Si on rajoute que ces mêmes juges qui votent officiellement à gauche, prônent la destruction des familles, tandis qu’ils voient tous les jours, les résultats des divorces (2), il est à s’interroger sur l’esprit satanique qui les conduit. Sans parler de tout le système de protection de l’enfance, qui lui-aussi, semble être devenu un drôle de cloaque (3).

 

La mécanique

Le justiciable est un petit lapin pris au milieu d’une chasse à cours. Il n’y connaît rien et doit faire confiance à tout un système qui n’aura aucune bienveillance pour lui et qui cherchera à faire du chiffre. Il arrive avec une haute idée de la justice, aussi haute que les marches du palais qu’il va devoir franchir pour arriver jusqu’à l’audience. Il est vite déçu surtout quand l’avocat ne fait pas le tampon.

 

L’avocat

L’aide juridictionnelle a fonctionnarisé la profession. Le côté libéral était le seul qui rendait le milieu un peu plus humain. Désormais, il est loin le temps où les avocats qui portaient robe étaient des religieux travaillant sous le regard du Christ. Ils sont payés par l’Etat, ce même Etat auquel ils doivent faire contre-poids. A tous les niveaux, il y a concomitance. Par exemple, le Procureur censé représenter la société, travaille main dans la main avec le juge et parfois avec eux. Il s’agit plus d’une mise en scène devant donner l’apparence de l’équité.

 

Les juridictions

La juridiction administrative est extrêmement politisée, elle protège l’Etat. Presque tout y est cloisonné. C’est d’ailleurs une règle pour toutes les autres juridictions. Les lois sont faites en France pour que l’Etat n’ait pas à sortir des clous et gagner en toutes circonstances, exception faite des évolutions politiques voulues par nos gauchistes (écologie, mœurs…). Dans ce dernier cas, il n’y a plus de lois du tout comme pour la validation des comptes de campagne illégaux quand ils viennent de partis dits « républicains », ou l’empêchement au référendum contre les unions de duos par le CESE malgré le respect de la procédure. L’Etat républicain dit défendre les citoyens. La tartuferie devient vite évidente quand il est poussé dans ses retranchements. Il y a aussi toute la cuisine interne en matière de procédure qui permet de décourager le justiciable, j’y reviendrai ou de changer les lois quand l’Etat s’aperçoit d’une faiblesse dans les textes. Le cas particulier de la fiscalité : là, l’Etat peut s’affronter à plus riche et plus puissant que lui. Il sanctionne les petits d’autant plus fort que les gros peuvent lui échapper. Et il n’a pas les moyens d’agir autrement. En effet, l’Etat s’affronte ici à la liberté que procure l’argent et aux lois naturelles. S’il s’amuse à sanctionner outrageusement des riches, ceux-là auront les moyens d’aller voir ailleurs et de le priver de ses ressources. Or l’Etat ne peut abuser qu’à hauteur de ses moyens. Et il ne peut se priver de l’appui des riches sans couper la branche sur laquelle il est assis. Heureusement, sinon le totalitarisme n’aurait pas de limites.

Le tribunal correctionnel, c’est mon cul ma chemise entre le procureur, le juge et parfois les avocats. De plus en plus, le maintien de l’ordre y est la règle. Si celui-ci s’oppose à la justice, il prévaut tout de même. Cela est facilité par l’échelle large des peines. Si vous risquez jusqu’à plusieurs années de prison pour avoir manifesté un peu brutalement, le juge pourra vous sanctionner plus ou moins en fonction des « circonstances politiques » et du rapport de force entre l’Etat et les groupes en présence. La récidive est très fortement sanctionnée. Mais cette politique commence à ployer sous le manque de moyens, et désormais certains criminels dangereux peuvent passer à travers les mailles du filet, tandis que l’Etat n’a plus de réels moyens de contorsion qu’envers les intégrés. Les gens qui parlent de laxisme, je ne leur souhaite pas de rencontrer une telle justice. Elle est impitoyable et seul son manque de compétence favorise sa clémence, de temps en temps. Lorsque le gentil citoyen se retrouve devant elle, au moindre écart, il regrette bientôt tous les poncifs qu’il s’était donné à penser. Mais honteux de sa culpabilité, et jugé selon les règles, la révolte ne lui est pas permise. Quant à celui, idéaliste, qui croyait pouvoir user du droit de se défendre lui-même, il s’aperçoit bien vite que l’Etat n’est pas une représentation des citoyens mais qu’au contraire, qu’en sujet, il est perçu comme un élément potentiellement dangereux en matière de maintien de l’ordre (4)

Le tribunal d’assises est le lieu de la mascarade par excellence. Le juge tente d’influence les jurés pour leur faire prendre une décision fonction des places en prison, de la médiatisation de l’affaire, de la politisation du thème (le viol a le vent en poupe en ce moment grâce au travail des féministes), des réseaux d’influence idéologiques.

Quant aux tribunaux de juridictions civiles, le dégoût est la règle. Celui qui exige réparation en ressort plumé en ayant perdu un temps infini. Cette juridiction est à l’origine du dicton populaire : « il vaut mieux un mauvais accord qu’un bon procès ». Le citoyen entêté et perméable aux discours sur « la république » n’a pourtant pas renoncé à faire appel à elle, faute de mieux, et les demandes se sont multipliées, raison pour laquelle une « juridiction de proximité a été crée ». Censée être plus expéditive, plus proche des citoyens, et favoriser les accords amiables, elle a été investie par des avocats avides de procédure pour des raisons financières, soutenus en cela par des assurances qui tentent d’augmenter leur chiffre d’affaires par tous les moyens, et remplie d’experts à la compétence douteuse. Ne sachant faire autrement, le juge y joue le même jeu qu’au tribunal d’instance et de grande d’instance, sous des formes différentes. Il dégoûte les justiciables isolés, confie des médiations à des personnes qui ne sont pas revêtues des prérogatives de l’autorité, ralentit la procédure, expédie les affaires courantes autant que possible, et cela est un moindre mal. Car le pire, et il le sait au fond de lui, ce serait d’aller jusqu’au jugement dans de telles conditions. Une majorité de demandes avortent.

Le tribunal aux affaires familiales, j’en ai donné un aperçu juste avant. Je rajouterais qu’on y rencontre le plus de juges partis avec les meilleurs intentions du monde, pour sauver la veuve, l’orphelin et même les pères, et que cela n’empêche pas cette institution de broyer les individus et les familles, peut-être d’autant plus qu’elle veut faire dans le social.

Le tribunal commercial semble être le plus soumis aux réseaux d’influence.

 

Les experts

L’expert sert de caution à un système féminisé qui n’assume plus ses décisions. Et l’expert le sait. Presque fonctionnaires sans en avoir les diplômes, ou si peu, il se glorifie intérieurement « d’en être ». L’impunité engendrant l’abus, et l’expert étant au sommet du système d’impunité, ses abus et son incompétence ne connaissent pas de limites le cas échéant. Bien entendu, nombre d’expertises sauront être satisfaisantes, en particulier si elles n’ont pas pour but de trancher une situation complexe, mais elles pourront être contredites par d’autres tout autant plausibles que celles-là. Plus que le niveau d’expertise, il faut comprendre le processus décisionnel qui amène l’expert à se fourvoyer : comprenant rapidement qu’on lui demande de juger à la place du juge, peu d’experts ont la morale et l’humilité de s’en tenir aux faits. Aucune conclusion ne devrait jamais être permise à un expert. Pourtant dans la pratique, l’expertise fait le jugement, et ce délégué de notre noble institution ne se prive pas de conclure. Prenant parti, il éclaire la décision de son aura. Cela dédouane le juge et si le justiciable a parfois l’impression d’être cocu, il n’a bien souvent pas les moyens de le comprendre.

En fait, les connaissances techniques et procédurales de l’expert le mettent en position de force. Et même si un justiciable a des connaissances supérieures à lui, et s’aperçoit de la forfaiture, il n’aura pas la légitimité devant le tribunal pour faire valoir ses droits. Il est certainement possible de bénéficier d’une bonne expertise, sur un a-côté de la procédure, mais centrale et noyée au milieu d’autres plus mauvaises et prétentieuses les unes que les autres, une vache n’y reconnaîtrait pas son veau.

Les « enquêtes sociales » procèdent d’un mécanisme identique. Impossibles à refuser sans passer pour un anarchiste et perdre automatiquement son procès, elles entrent par effraction dans l’intimité des familles. Il faudrait beaucoup d’humanité et de compétences pour les réaliser. Peu de gens en seraient capables, surtout dans notre société sûre de son fait. Ils sont pourtant des dizaines de milliers à les mettre en oeuvre. En l’occurrence, la règle durant un procès devrait être la présomption de bon comportement. Sans preuves matérielles tangibles d’action illégale, personne et surtout pas l’Etat ne devrait pouvoir violer l’intimité des familles. Au lieu de faire du social, ici comme ailleurs, esprit féminisé oblige, nos institutions représentatives devraient se contenter de poser des limites légales aux actions des citoyens. Or elles ne s’arrêtent pas au respect du permis et de l’interdit, elles ont pour ambition de sonder les reins de l’impénitent grâce à des travailleurs sociaux laïcs plus ou moins compétents. L’échec est assuré. Parmi les partis en présence, celui qui cultive les apparences et la plainte à haut niveau, est certain de l’emporter. Devinez entre un père et une mère qui veulent pouvoir revoir leurs enfants, celui qui s’en sortira le mieux ?

 

Hommes-femmes

Henri Guaino a cité trois exemples d’abus par la justice qui concernent majoritairement des hommes. Ce n’est pas un hasard. La justice a toujours été plus oppressive envers les hommes. Mais depuis qu’elle est devenue une machine à réparer les torts de la « domination patriarcale », son iniquité n’a plus de limites. Elle participe à déstabiliser notre civilisation dans son pôle masculin jusqu’à remettre en cause son existence même. Un milieu qui n’est plus seulement féminisé par l’esprit, tape de plus en plus fort sur des hommes qui effectivement dégénèrent. Ceux-là sont progressivement remplacés par des femmes qui accentuent ce cycle de dégénérescence. Notre justice incompétente est devenue le bras armé d’un sexisme totalitaire, non sans raison. La destruction idéologique de notre civilisation a des conséquences naturelles sur la culture de nos institutions. Celles-ci ne survivent que dans ce qu’elles ont de catholiques, et leur enlever toute morale de ce type, c’est les rendre définitivement perverses (5). Sans son Eglise, notre France meurt et ce n’est pas une spiritualité de bas étage de type républicaine qui pourra y changer quoi que ce soit.

Qui répare les vies brisées détruites ?

Tapi derrière le maintien de l’ordre qui justifie chacune de leur exaction, notre système judiciaire est effectivement corrompu de toutes parts. Henri Guaino a eu raison de faire ce constat. Il n’est pas plaisant à entendre, et les corrompus de toute sorte doivent bien rire de voir que la seule arme qui puisse mettre un frein à leurs ambitions soit aussi celle qui est si peu légitime. Cependant, comment faire autrement que d’en passer par un clair constat de la médiocrité qui ne cesse de s’étendre dans notre pays ?

 

1 « Les pédophiles tolérés, les pères pourchassés », Aimeles du 28/03/2011.

2 « Absence de père, enfance en faillite (prison, suicides, dépressions et autres…) », Aimeles du 08/02/2012.

3 « Enfance en souffrance », document de 2014.

4 « Debout avec honneur dans l’injustice », NDF du 31/10/2015.

5 « L’incapacité de notre société à sortir d’un cadre catholique », Aimeles du 30/01/2013.

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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