La pilule rouge pour les femmes

          A tout seigneur, tout honneur. Dans les années 2009-2010, j’ai été un des premiers à propager ce concept à travers le mème que voici (je le regrette parfois au vu de ce qu’il est devenu). Il est temps de le faire progresser.

          Les femmes ne seraient-elles pas les premières concernées par le grand réveil ? Le petit lapin qui se cache dans son terrier ne nous a-t-il pas fait oublier la petite Alice ? Alice gambade entre la méchante reine de coeur et le chat qui la trompe et joue de ses illusions. L’homme, lui, peut vivre de son célibat, mal, mais il peut se réaliser dans son travail, dans son implication politique, quand bien même il devrait accepter une vie monacale pour espérer se tenir dignement dans la vie.

          Mais la femme… Personne ne s’est véritablement penché sur la question. C’est une évidence dans les milieux dits « masculinistes » qu’elle va rencontrer le « mur », à partir de 30 ans, c’est à dire une baisse du désir qu’elle suscite auprès des hommes, conjugué à un impératif de se reproduire avant stérilité. Excusez-moi ce langage grossier. Je vais y revenir. Si depuis des années, les « masculinistes » disent avaler la pilule rouge, il semble qu’une grande partie de leur travail ait surtout consisté à la faire avaler aux femmes. Il s’est joué chez eux un jeu assez inconscient dont les femmes n’ont pas été dupes. D’un côté, certains hommes ont tenté de les avertir qu’elles risquaient de ne plus trouver de partenaire dévoués à leur cause. De l’autre, les femmes ont joué les indifférentes. C’est une sorte de constante en amour. Qui sera le plus indifférent pour susciter le désir de l’autre ? Le manga « Love is war », illustre bien la question. Cependant, il s’agit là d’un comportement adolescent qui ne devrait pas s’étendre bien au-delà de 20 ans. Dans notre société, ce jeu de séduction  continue jusqu’à la stérilité des uns et des autres, ou reproduction dans des conditions déplorables. Je le dis donc aux masculinistes, il ne faut pas parler aux femmes comme ça. En matière de séduction, les femmes seront généralement plus à l’aise que nous. Et ce rapport de séduction n’est pas sain en lui même. Le rôle d’un homme serait plutôt de poser les questions qui fâchent, en toute honnêteté, et de dire aux femmes quels sont leurs désirs, et en les obligeant à assumer les leurs et leurs responsabilités dans le couple. Ce langage est audible par les femmes. Encore faut-il que le locuteur soit crédible en termes de désirs et de responsabilités et qu’il s’assume…

          Au contraire, les masculinistes cherchent à influencer indirectement les femmes, en avertissant les hommes (parfois en exploitant la misère masculine), des dangers de l’hypergamie, et de la multiplication des rapports sexuels avec différents partenaires avant mariage. Comme si les femmes n’étaient pas au courant et n’exerçaient pas déjà un contrôle entre elles, bien plus fort que celui des hommes… Les masculinistes cherchent ainsi à atteindre la réputation des femmes de mauvaise vie, pour limiter les abus féminins en matière de sexualité, en réintroduisant les concepts de vertu féminine et de chasteté. Ils tentent de jouer sur la réputation sociale des femmes pour rétablir une sorte de contrôle social/moral de type charia masculine athée. Or comme je l’ai déjà écrit, le contrôle social des femmes entre elles est bien plus efficace que celui des hommes. Et auprès des hommes, les femmes savent assez bien comment échapper à ce contrôle, notamment en mentant sur leur passé, ou en créant une illusion de vertu. Les hommes qui sont prêts à croire n’importe quoi pour accéder à un peu de sexe, sont comme des agneaux qui iraient dans la tanière du loup quand ils veulent essayer de les tromper sur ce point, ou avertir les autres hommes.

          Définitivement les femmes ont le choix au lit. Leurs choix se restreignent avec l’âge, et encore, mais elles gardent toujours une possibilité de se trouver un 5 sur 10 quand elles veulent. Excusez-moi une seconde fois d’utiliser ce langage ordurier. Je parle à mon époque. La vraie pilule rouge des femmes, c’est plutôt le choix entre l’insertion sociale et la maternité. Et ce choix passe par la médiation d’un homme réellement sécurisant. Là, est le véritable besoin pour une femme.

Je ne dis pas qu’il faut forcément en passer par le nègre morpheus. Cependant…

 

 

          Les femmes sont dans un casus belli à notre époque. L’homme blanc qu’elle doit respecter pour se reproduire avec lui, cet homme donc, sensé être civilisé, n’est plus respectable. Il a laissé les femmes prendre toute la place dans la vie publique, sans résistance, ou presque, et il souscrit à toutes les régression, tous les asservissements. Il a aussi laissé la femme occidentale continuer à régner dans l’intimité. Soit disant remplaçable en matière de travail rémunéré, il n’a pas misé sur les rapports humains. Parfois, réfugié dans le travail, pourvoyeur de fonds, il attend tout de sa femme. Tel un larbin, heureux dans une première période de sa vie qu’elle l’ait soulagé de toutes ces questions inutiles qui font pourtant d’un homme un homme, terrifié à l’idée de s’écarter du droit chemin que maman lui a tracé, tout doucement, tout doucement, il finit par prendre conscience du vide de son existence. Dans les publicités, il est humilié (1, 2, 3), dans les séries télévisées ou les dessins animés (voir le cas Homer Simpson). Et tout semble passer crème. Pendant ce temps, la stérilité progresse.

          Parlons aussi de la réaction, celle des masculinistes, celle souterraine de nombreux hommes qui en sont arrivés à haïr/aimer n’importe comment les femmes. Au lieu d’afficher une résistance claire, au lieu d’exprimer leur besoin de femmes vertueuses, et de s’élever eux-mêmes un peu spirituellement parlant, ils naviguent, ils cherchent à se passer des femmes pour se rendre désirables, feignant l’indifférence (mgtow), ou bien à les séduire comme s’il ne fallait surtout pas envisager le couple sur toute une vie (pick up artists) ou bien ils tentent le mépris (masculinistes). Tous nourrissant le problème qu’ils dénoncent à cause de leur athéisme. Franchement, il serait déplorable que des femmes suivent de telles injonctions. D’ailleurs elles ne le font pas, cherchant à juger la personne plutôt que sa maladresse. Heureusement pour nous puisque cela nous permet de trouver des partenaires. Malheureusement pour nous puisque cette relation naît de notre asservissement à des idées fumeuses qui nous porterons tort dans le couple. 

          Si des hommes cherchent à être plus séduisants que les femmes, qu’ils deviennent des femmes. Vous me direz, à notre époque, c’est un chemin emprunté par un nombre croissant d’hommes. Au contraire, si des hommes veulent séduire les femmes, qu’ils ne s’étonnent pas de finir seuls après avoir baisé ou non, toute une vie. La chair est vite triste. S’ils veulent mépriser les femmes qu’ils ne s’étonnent pas de construire des relations médiocres avec elles. En particulier, s’ils veulent être choisis sur le tard, pour leur argent, qu’ils ne s’étonnent pas de n’être jamais respectés pour leur personne. Je vais dire un gros mot à notre époque, mais où est passé l’amour ? 

          Les hommes blancs se sont donc laissés écraser socialement, familialement, et ils ont eu une réaction inappropriée, molle voire inexistante. Désormais ils tâtonnent. Les femmes aussi. Les deux sexes essaient de se sauver individuellement et de manière empirique, au petit bonheur la chance. A ce jeu, en moyenne, tout le monde y perd. Car face à ce marasme, l’homme civilisé apparaît de plus en plus comme un dégénéré, surcôté. Vient alors la tentation de la charia ou du retour tribal à travers le nègre. Ce ne sont pas ces hommes qui veulent la charia qui représentent un quelconque danger pour notre civilisation, mais surtout ces femmes prêtes à l’embrasser pour se reconnecter à leur désir de maternité. Le nègre lui, va enfin pouvoir les engrosser, sans poser trop de question, voilà en tout cas comment il est perçu. Il est l’alternative au blanc civilisé lorsque ce dernier n’a plus de désir et qu’il a été castré. Dans l’ensemble, ces alternatives, conçues comme telles, représentent une véritable décadence pour notre société catholique. 

          Si la femme a le choix en matière de sexualité, elle n’a pas vraiment le choix en matière d’engagement (inversement pour les hommes). Elle prend ce qu’elle trouve autour d’elle. Et il n’y a rien qui ressemble plus à un blanc perdu qu’à un autre blanc perdu, à un arabe idolâtre de sa mère qu’un autre arabe idolâtre de sa mère, à un négro séducteur qu’un autre négro séducteur. Toutes ces images sont décevantes. La réalité se construit au-delà des images.

          Dans la réalité, les femmes doivent trouver un partenaire qui va les sécuriser financièrement pour pouvoir enfanter. Et dans notre monde instable, où l’homme n’est pas spécialement reconnu socialement, cette sécurité a été attaquée. Quant aux rapports intimes, les hommes n’ont pas su s’imposer face à une société sceptique (voir le combat des pères divorcés qui n’a pas eu d’issue sociale en occident). Dans notre société, pourtant riche, l’insécurité des femmes matérielle et psychologique est donc forte. Elle est d’autant plus forte, que les hommes ne sont plus très sûrs d’eux, qu’ils ont peur de l’engagement, qu’ils le confondent avec le sexe, et qu’ils ont été décimés par les lois familiales ou la pornographie, quand il leur reste quelques valeurs dans cette société féminisée. Dans l’ensemble, il devient difficile pour les femmes de croire en eux. 

          Voilà dans quelles conditions, les femmes vont devoir opérer un vrai choix : celui de la maternité ou de l’insertion sociale. Soit les femmes privilégient leur insertion sociale et alors, leur famille en pâtira. Soit elles acceptent la pauvreté ou au moins, le risque de pauvreté, et elles vont pouvoir se consacrer humainement à leurs enfants. Les rapports humains avant l’argent. Nous en sommes là. Encore faudrait-il que les hommes le comprennent, l’acceptent et éprouvent une forme de gratitude pour ces femmes qui s’engageraient avec eux dans de telles conditions. Or dans le même temps, des idées néfastes circulent dans les milieux masculins. 

          L’hypergamie telle que décrite et fantasmée par les masculinistes est une grille de lecture réductrice, un slogan bêtifiant, néfaste pour les hommes. Mieux vaudrait parler de qualités nécessaires à la vie en couple. Par une pudeur qui cache bien des lâchetés, beaucoup d’hommes n’osent pas aborder leurs qualités autrement que par le nombre de kg de fonte qu’ils poussent, calquant là encore leur rapport au monde sur celui des femmes (attirer le regard), tandis que les femmes y voient au mieux une qualité morale, la capacité d’un mâle à faire des efforts dans sa direction. Toujours ce même quiproquo entre les sexes.

          Au contraire, la richesse, mais aussi l’écoute, le dialogue, les valeurs positives, et d’autres, forment une constellation complexe qui permet, dans une société normale, de s’élever, ce qui attire for heureusement les femmes (quand l’amour n’est pas encore plus souvent la rencontre de deux manques). Lorsque les hommes favorisent une hypergamie réduite à une recherche de statut social, ils sont certains de se casser le nez. C’est rassurant, mais c’est idiot. Et ils encouragent aussi un concept qui va leur porter tort : à la fin, ils ne seront jamais assez bien pour ces dames, ce qui justement arrive de nos jours. Ne parlons pas des résultats catastrophiques d’une réduction de l’image du père à un pourvoyeur de fonds, qui se traduit dans l’intime à un renoncement des jeunes filles à être aimées à cause du mépris caché qu’elles éprouvent pour leur aïeul, ou bien à une recherche d’exotisme, quand ce père immature n’a pas semé l’inceste (jusqu’à la fille aux cheveux verts tatouée, sans père ou abusée, qui oscille entre abstinence et dépravation). L’hypergamie est donc une question à relativiser pour une femme si elle veut se mettre en couple, et une non question pour l’homme, qui doit justement veiller à s’améliorer, non pas dans le but de trouver une compagne, mais d’abord parce qu’il se respecte. 

           La pilule rouge pour les femmes, c’est donc de renoncer à la primauté de l’insertion sociale et à ses illusions pour son sexe, et choisir la maternité en acceptant d’être pauvres en ce monde, et de s’en remettre à leur homme, même médiocre. Les hommes doivent les accompagner sur ce chemin difficile, pour elles et pour nous, en leur parlant vrai et en leur permettant de s’alléger de tous les fantasmes qui nous pourrissent l’existence. Si un homme se nourrit de réussite matérielle, si sa femme est la seule dans le couple à voir un peu plus haut, comment voulez-vous que les tensions ne se multiplient pas entre les deux, comment voulez-vous que sa femme ne finisse pas par souscrire à sa vision de la vie en le quittant ? 

          La croyance qu’il faudrait privilégier le matériel face à l’émotionnel ne fonctionne que dans une société de survie. Et encore, fabrique-t-elle dans ces dernières, des sauvages. Il serait temps de comprendre que nous avons créé une société d’abondance et que nous avons le devoir de nous y adapter. Paradoxalement, cela passera par la reconnaissance de notre pauvreté humaine, définitive, et surtout d’une relativisation du matériel. Si nous pouvons nous guérir du manque matériel, jamais nous ne pourrons nous extraire de notre nature pécheresse et médiocre qui par exemple, tente de nous confiner à nos peurs, au milieu même de l’opulence.

          Seul le croyant survit, dans une société pauvre, comme dans une société riche. Les riches n’ont pas d’enfants, ou bien, ils en ont si peu et deviennent à ce point peu nombreux, que la société finit par imploser.


(selon son propre graphique, les pauvres (jusqu’à – de 1000 euros) font toujours plus d’enfants que les riches. Et ils sont beaucoup plus nombreux. Et les riches n’atteignent même pas le taux de reproduction de 2,1 enfants par femme. sans compter que l’augmentation de fécondité des riches est récente et est certainement due à un vide spirituel croissant parmi les élites)

          La pilule rouge des femmes consiste donc à choisir la maternité contre la société, qui est à son service. Si une femme a la prétention d’être tout, bien souvent, elle ne sera rien. Elle doit laisser faire les hommes, tout en faisant passer les préoccupations matérielles en secondaire. Il faut une spiritualité pour cela, ou vivre dans une société de survie. Nous ne sommes plus dans une société de survie… Et les pauvres y arrivent bien, sans tous les moyens qui ont été mis à notre disposition. Les personnes installées socialement ne renoncent pas à la fécondité par manque d’argent mais à cause de leur vision matérialiste de la vie, dans laquelle l’enfant ne rapporte rien. Le matérialisme scientifique ou spirituel, c’est la mort et le mensonge. 

          Quant aux hommes, leur vraie pilule rouge n’est pas de découvrir la nature vénale des femmes, qui est aussi un penchant positif pour la sécurité, mais de comprendre à quel point leur mère a été aussi, l’une de ces femmes vénales. L’amour vient après la lucidité. Enfin doivent-ils travailler à accepter une forme de pauvreté. Bien souvent, des hommes freinent pour avoir des enfants parce qu’ils sont encore des enfants, mais aussi parce qu’ils ont peur de ne pas pouvoir assumer matériellement pour leur famille. Attachés à un statut social qui ne vaut pourtant plus grand chose, ils se mettent des chaînes aux pieds qui les empêchent de grandir. Eux aussi ont le devoir de placer le spirituel et l’humain avant l’argent et le matériel, s’ils veulent tout simplement survivre. La rationalité pour les hommes et l’émotionnel pour les femmes doivent être ordonnés à la foi, et je rajouterais même, à notre sainte Foi catholique traditionnelle. Voilà en tout cas, ce que j’ai découvert après avoir pris d’autres chemins. 

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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Léonidas Durandal

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