Ce n’est pas naturel pour moi de défendre un monopole. Le monopole, c’est l’abus, le détournement des énergies nationales au profit de quelques employés ou patrons qui le dirigent. Et pourtant, l’expérience récente en france me prouve bien qu’il y a bien pire que le monopole : « l’oligopole socialiste ».
A l’école, l’histoire devrait nous apprendre certains invariants. Ces invariants nous aideraient à mieux comprendre notre monde. Il y en a un que j’ai découvert récemment, et qui est pourtant d’une importance cruciale actuellement: la persistance d’une lutte de légitimité à l’intérieur des civilisations entre le peuple et l’oligarchie. Le peuple n’arrive généralement à se faire entendre et respecté qu’en élisant un tyran, parce que l’oligarchie détient les puissances d’argent et institutionnelles. Athènes privilégiait la démocratie, et sparte, l’oligarchie. Finalement, sparte a fini par écraser athènes. L’athènes démocratique est morte de sa jalousie envers ses dirigeants les plus compétents qui auraient pu la sauver du désastre (Alcibiade). De nos jours, cette distinction vit encore. Au-delà des clivages politiques droite-gauche, républicains-démocrates, patrons-employés, il y a une autre ligne de partage qui dépasse toutes ces dichotomies. Elle se nourrit de la distinction peuple-oligarchie. (Seule la venue du christianisme a permis de faire évoluer ce mécanisme en y introduisant un 3ème larron : l’individu. Mais ce n’est pas mon propos ici)
Regardez en france, la droite se range toujours aux avis de la gauche, en dernière instance, car c’est une droite oligarchique (voilà pourquoi elle défend les crimes de masse israéliens par exemple). Aux usa, les républicains sont devenus peuple, face à une oligarchie socialiste démocrate qui a tenté de détruire le peuple par l’immigration, afin de mieux assurer son règne en divisant les uns et les autres. Même les marxistes font une distinction entre le petit patron proche du peuple, et celui qui défend des intérêts proches de ceux de l’oligarchie. Le marxisme est seulement un mouvement régressif qui a oublié d’intégrer la question de l’individu dans ses raisonnements, ou plutôt qui l’a fait de manière récente avec le wokisme, pour le pire.
En france, nous avions donc des monopoles, dirigés sur des critères a-économiques, reposant sur ce que P D’Iribarne a qualifié de logique de l’honneur. Cette logique civilisationnelle est capable de rationalité économique même si elle ne maximise pas les profits possibles. Un pays comme le japon nous le prouverait pleinement, si nous avions oublié quel était l’état de la france de Gaulle dans les années 60. Mais ce système ne fait pas les plus gros profits. Il est surclassé par les pays marchands et leur logique de mise en concurrence. Vous aurez reconnu ici les pays-bas ou les usa. Le japon réussit à s’en sortir très bien, mais parce qu’il a refusé l’ingérence étrangère sur son territoire, qu’elle soit économique ou démographique. Il n’en a pas été de même en france. Nos élites ont été progressivement corrompues par la machine américaine qui a utilisé un autre invariant historique pour arriver à ses fins : l’acculturation des élites des pays conquis. Rien de neuf sous le soleil. Les dirigeants gaulois étaient envoyés à rome durant leur enfance. Plus tard, leur loyauté envers l’empire étranger était définitive. Les young leaders et autres, réactualisent cette pratique. Acculturés, ils ne ressentent plus grand-chose de leur propre pays, voire le méprisent, et appliquent des solutions qui favorisent les intérêts d’un autre, même à leur corps défendant. La situation est rendue d’autant plus compliquée qu’une oligarchie économique nationale se juxtapose à une oligarchie économique internationale. Et puis, l’acculturation est parfois bénéfique. Certes les télécommunications françaises ont connu une vague de suicides après leur privatisation, avec le management à l’américaine qui y a été imposé bêtement. Cependant, nous payions cher un service qui prenait chaque année du retard. Le minitel, formidable invention en son temps, n’avait pas été conçu comme un système « ouvert ». Le téléphone coûtait cher. L’internet est venu en forme de révolution souhaitable pour notre pays. La mise en concurrence nous a bénéficié… en gros.
Car malgré leur rentabilité, quand ils réussissent, ces changements posent des problèmes politiques insondables. Pour ne reprendre que cet exemple, les télécommunications sont désormais très contrôlées par les usa, qui dès les années 2000 ont pu surveiller l’ensemble de l’information qui circulait chez nous. Et comme chacun doit le savoir, maîtriser les communications à la guerre, c’est déjà l’avoir gagnée. Or la mise en concurrence à l’intérieur, nous a fragilisés vis à vis de pays plus fort qui ont commencé à nous piller. L’histoire avec alstom n’est qu’un épisode parmi une myriade d’autres. Une entreprise française est vidée de son contenu, de ses brevets, de ses process de fabrication parce que la guerre économique fait rage et que notre élite vendue, a refusé de l’envisager comme tel, ou baisse les bras.
Les bénéfices de la privatisation d’edf ou de la poste ont été encore moins évidents à percevoir que celle « d’orange ». Comme les routes, il y a un côté régalien à la fourniture d’énergie. Il faut pouvoir circuler. Il faut avoir accès à l’énergie. Ce ne sont pas des considérations qui peuvent être laissées à l’appréciation d’intérêts étrangers, et parfois même économiques. Payer l’autoroute, c’est en revenir au bureau d’octroi. La circulation est taxée, ce qui est une forme d’impôt déguisé. Nous en sommes arrivés là parce que la gouvernance de notre pays était nulle, voire corrompue. Les partis politiques se sont financés en collusion avec les grandes entreprises de BTP. Pour contrôler le peuple, l’oligarchie institutionnelle a fait appel à l’oligarchie économique. Les deux ont progressivement fusionné jusqu’à devenir ce que j’appelle une oligarchie socialiste. Les sociétés d’autoroute privées se sont constituées ainsi.
Pour légitimer la corruption, l’oligarchie socialiste a parfois dû détruire l’outil de production avant de le vendre. Pour edf, c’est l’europe qui a servi de légitimation au démantèlement et à la corruption. Il faut dire que le lobby nucléaire n’était pas en reste chez nous pour empêcher toute forme d’initiatives nouvelles dans la production d’énergie. Les sociétés d’autoroute, elles, sont devenues d’autant plus attractives que le réseau secondaire et les autoroutes publiques étaient abandonnées. Et puis, les camions ont largement contribué à cette détérioration alors que l’état a eu du mal à les obliger à prendre les autoroutes payantes ! Cette obligation est toujours restreinte. Pour éviter de payer l’autoroute autour de chez moi, les camions étrangers sont autorisés à détruire la chaussée payée par le contribuable français. Ils roulent également quand c’est interdit. Là encore, l’europe a bon dos. Et le camionneur français n’est pas en reste en estimant qu’il y trouve là une forme de défiscalisation. Toujours est-il que le simple contribuable a de plus en plus de mal à circuler sur des voies dangereuses. L’activité économique se fait sur son dos de particulier. Les dos d’ânes, particulièrement bien nommés, font le reste. Ils empêchent les camions de passer, mais ils handicapent les particuliers, avec la caution des féminisés qui ont peur de la circulation, au lieu d’apprendre à se responsabiliser. La féminisation, la féminisation, j’y viens.
Edf a donc été sabotée par la législation. Les autoroutes ou les aéroports ont été vendus à des intérêts privés d’autant plus facilement que le réseau public n’était pas entretenu, et qu’il y avait des collusions entre intérêts privés et publics. Personne n’a voulu faire le distingo entre des monopoles avec une culture d’entreprise efficace et les autres. Pourquoi fut-il un temps où le courrier était livré en 48h, les trains arrivaient à l’heure chez nous, et l’électricité était abondante et peu chère ? Pourquoi n’a-t-on pas su responsabiliser les employés de ces entreprises pour qu’ils continuent à faire ce qu’ils avaient toujours fait ? Et pourquoi la venue du privé semble être apparue souvent, comme d’une forme de régression ?
A la poste, l’entreprise de destruction a pris beaucoup de temps, et elle continue jusqu’à ce jour. D’abord, il faut souligner l’incompétence crasse des dirigeants qui y ont organisé le management dans les années 90. Ceux-là influencés par des pratiques anglo-saxones mal comprises et inadaptées à la culture française, ont commencé à brimer leurs subalternes. L’ambiance de travail s’est progressivement dégradée. Puis dans les années 2000, ces mêmes dirigeants ont estimé que la distribution de courrier était une activité vouée à la faillite avec l’arrivée d’internet. Il fallait que la poste se diversifie et se transforme en magasin de téléphonie par exemple, vendant ainsi des produits issue de la concurrence organisée contre elle-même (puisque l’ancienne PTT faisait déjà de la téléphonie). Ils ont commencé à vendre de tout et de n’importe quoi, sauf leurs produits, et avec des effectifs réduits. C’est un classique des incompétents: faire pourquoi ils ne sont pas payés. Puis ces dirigeants n’ont pas anticipé le développement des ventes d’objets par ce même internet et la disparition progressive des magasins « en physique ». Ce formidable outil postal qui aurait pu générer des profits inimaginables en se recentrant autour de la distribution de colis, a été laissé à l’abandon, pour mieux faire place à la concurrence. Je n’ai jamais compris une telle erreur stratégique, à moins qu’elle n’ait été voulue. Et je crois qu’interviennent là deux facteurs de mauvaise gestion : la féminisation de l’entreprise et le démantèlement de la poste au profit des intérêts oligarchiques, l’un et l’autre étant souvent étroitement mêlés dans les faits.
L’oligarchie socialiste avait besoin que la poste déchoit pour imposer ses services de livraison. Rien de mieux que de placer des fonctionnaires incompétents à sa tête, souvent formés aux méthodes managériales américaines. C’est ce qui a été fait avec en prime, une féminisation par quotas. Vous savez ? Ces femmes qui étaient notre avenir. Il faut dire qu’il y a des fonctionnaires hommes incompétents. Mais ils n’arrivent pas à rivaliser avec les femmes du même acabit. Qui fera mieux qu’Anne Lauvergeon ? Difficile de le dire. A la tête de la poste, il n’y a jamais eu que des hommes. Seulement, le conseil d’administration a été féminisé de force. Il est un modèle du genre en ce moment. A titre personnel, je me souviens d’une directrice des activités numériques, qui a réussi à me faire fuir de son entreprise, à force de prendre le client pour un contribuable à contrôler. C’était assez fort puisque comme des millions de français, j’étais attaché affectivement à la poste à cause de mon premier livret en forme de tradition familiale. Tout le monde fuit la poste dès qu’il le peut, même les plus patients. Comme Anne Lauvergeon, celles-là ont saccagé une entreprise qu’il était très difficile de saccager. Les employées ont fait le reste. Le service est rare chez une femme. Beaucoup de femmes ont l’impression qu’on doit les servir, une habitude qu’elles tiennent de la maison, quoi qu’en disent les statistiques concernant le ménage. Elles blindent d’autant plus leur position qu’elles sont rares celles qui ont une résistance individuelle face au groupe. Leur fonctionnement en ruche fait le reste. Je ne sais pas par quel mécanisme, mais toutes ces femmes compétentes, parce qu’en moyenne elles le sont plus que les hommes, finissent souvent par privilégier la pire d’entre elles. Leur manière servile de respecter le plus fort, l’autorité et leurs intérêts personnels doivent y avoir part. Ce n’est pas le cas dans un groupe d’hommes. Avec un seul homme compétent à la tête du groupe, au milieu d’une bordée d’incompétents, des miracles sont faits. Dans un milieu féminisé, la multitude des compétences ne sert à rien. Il n’y a qu’à voir dans la justice, l’instruction publique, et la santé chez nous. Bientôt il n’en restera plus rien, alors que je peux vous dire qu’il y a un paquet de femmes compétentes qui y travaillent. Mais aucun mâle de caractère ne semble pouvoir survivre ou émerger au milieu d’elles, et les environnements professionnels féminisés semblent voués à l’anéantissement.
Malgré cette incurie généralisée au sein de cette entreprise, les entreprises de livraison concurrentes peinent à s’imposer. Elles ne sont rentables qu’en désocialisant la relation salariale. Les employés y sont traités comme des esclaves. Les points relais ne sont pas payés pour le travail qu’ils effectuent si bien que la rupture logistique y est devenue régulière. Des colis ne sont pas livrés. Il faut aller les chercher de plus en plus loin, surtout dans les campagnes. Les grèves y apparaissent alors que plus personne n’ose faire grève sauf dans la fonction publique (ceux de GLS sont en grève en ce moment) et même les points de livraison peinent puisqu’ils ne reçoivent quasiment rien pour ce travail. C’est un modèle économique destructeur. Face à lui, on en vient à regretter le monopole d’antan et son côté arriéré.
La nouvelle poste fait de l’argent malgré elle pourrait-on dire. Il faut encore que ses dirigeants organisent sa destruction. A poitiers, le centre de tri a été tout bonnement supprimé ! Ben oui, nous sommes en aquitaine désormais. Il suffisait donc de reporter l’activité sur bordeaux. Résultat : des mois de retard pour certains courriers sans espoir que cela s’arrange avant des mois, si cela s’arrange un jour… Voilà ce qu’ils appellent « anticiper », soit nous conformer à l’idée qu’ils se font du monde. Et lorsque ça ne marche pas, c’est le monde qui a tort, pas eux. La baisse de la circulation des lettres aurait pu être compensée par l’augmentation du chiffre d’affaire des colis, mais non, ils en sont encore à penser que l’information économique d’actualité, c’est la baisse du nombre de lettres, et à justifier leur échec complet ainsi. L’esprit de quotas je vous dis. Un homme est remplaçable par n’importe qui, surtout par une femme, et cela n’aura, bien évidemment, aucune conséquence ! Cet esprit de féminisation, nous pousse à abandonner notre souveraineté au profit de pays mieux organisés. Il déstructure l’organisation de nos entreprises et de la société dans son ensemble. Il propage l’esprit d’incompétence.Il faut avoir de grandes idées monsieur ! Moi, je vois trop petit. Je vois qu’un homme efficace est efficace. Je vois qu’un colis livré avec un bon réseau de distribution, ça va faire de l’argent. Je vois qu’une implantation locale soulage les grands centres urbains de bien des maux, tout en évitant les concentrations qui multiplient les problèmes logistiques. Etc etc.
La poste comme bien des entreprises en france vit d’une tradition masculine qui a de plus en plus de mal à être transmise. La poste s’épuise, nous nous épuisons. Les pénuries se multiplient dans une société sans espoir. Il va falloir changer de logiciel ou accepter de dépérir. Notre oligarchie socialiste favorise des centre urbains où la vie devient de plus en plus difficile, et ce, malgré l’activité économique et humaine qu’elle monopolise ! Il n’y a pas une régionalisation de l’activité, ni une internationalisation de l’activité, mais un retour à des cités états sans culture propre, et qui imposent leur loi à des provinces vides. Tout y est facile et confortable. Tout y est creux et féminisé. Peu y est produit. Tout y est consommé. Nous ne sommes plus un territoire uni, et la déstructuration de la poste en est le symbole et la conséquence.
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