Signe des temps, il est communément admis par mes amis catholiques bourgeois qu’une éducation sexuelle puisse avoir lieu à l’école. Ce serait seulement la fameuse théorie du genre qui poserait problème en contribuant à brouiller les identités de genre chez les enfants. Tel est en tout cas, l’angle d’attaque retenu par Anne Cofinier, cheffe de file intellectuelle de l’opposition aux dernières mesures wokistes prises par le gouvernement.
Or ce n’est pas la théorie du genre qui pose seulement problème, mais l’éducation sexuelle tout court. Sur ce point l’administration a senti le vent tourner et a commencé à s’adapter. La sexualité est mise en avant, mais en compagnie de la charitable « éducation à la vie affective et relationnelle (EVARS) ». Tout d’un coup, la relation affective réapparaît là où il était devenu difficile de la discerner au milieu des apprentissages sur le corps, sur la puberté ou les mst. L’état veut prendre en compte l’enfant de manière un peu plus globale. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.
Déjà, au-delà d’une possible inadéquation d’une « éducation à la sexualité », est-ce bien sérieux de demander à une administration de nous apprendre à ressentir et aimer ? En dehors de la famille, les relations affectives s’apprennent surtout dans les romans. Si au lieu de vouloir l’aborder dans des cours, l’instruction publique apprenait aux enfants à lire, ce à quoi elle échoue toujours plus en france, elle travaillerait mieux. Mais elle renonce progressivement à cet apprentissage de la lecture, obsédée qu’elle est par ses objectifs égalitaires. Puis elle a la prétention d’orienter la psychologie des gamins.
N’est-ce pas même dangereux si l’on songe que l’incompétence et la volonté totalitaire ont été souvent le résultat d’initiatives bienveillantes pour éduquer et orienter les consciences ? (propre de tous les régimes socialo communistes) Et puis, cet état qui a très souvent eu du mal à financer ses fonctions régaliennes primaires dans l’histoire de france, a désormais la prétention de pourvoir aux besoins affectifs des individus, besoin autrement plus complexes et divers que la gestion d’une armée ou d’une monnaie. L’état pourrait-on dire ici, a les yeux plus gros que le ventre.
A mon avis, ce mouvement de contrôle cache bien des désirs d’anéantissement de toute altérité, c’est à dire d’une pensée autonome de celle de l’administration, et ce contrôle débouche forcément sur ce que j’ai nommé « un totalitarisme de l’intime ». Car après avoir cherché à contrôler avec bonheur les idées politiques des individus, ou leur spiritualité depuis la révolution française de 1789, et surtout au 20ème siècle, la maladie communiste se penche maintenant sur leur psychologie, avènement des femmes oblige. Bien entendu au nom de la tolérance. A cause de toutes les bonnes intentions dont l’enfer est pavé, le désenchantement est très probable. D’ailleurs l’échec est déjà perceptible. Face au ressenti actuel de plus en plus négatif envers la sexualité pour la sexualité, et même envers l’amour, suite à la déconfiture des croyances de mai 1968, l’administration cherche à continuer à se légitimer en cachant son erreur, par un enrobé « d’affectivité » et de « relationnel ».
Or je veux ici enfoncer le clou et rappeler pourquoi cette éducation sexuelle pose problème.
Pour le résumer de manière lapidaire, l’éducation sentimentale, en dehors de la famille, se fait dans les romans. Quant à l’éducation sexuelle, elle peut se faire grâce à des films pornos. Pour en rajouter encore une couche, est-ce bien nécessaire de tolérer une pornographie accessible à la plupart des enfants, puis de soigner le mal après coup, alors que tous les animaux la pratiquent en temps et en heure voulue, sans avoir jamais été sur pornhub ? Laissez moi en douter. Or nous ne voulons toujours pas nous donner les moyens d’interdire le porno aux mineurs. Au lieu de cela, notre gouvernement préfère soigner des consciences enfanti, tout en regrettnes qui ont été traumatisées, ou qui vont l’être, parce qu’il refuse d’accepter que le monde a besoin d’une autre autorité que la sienne, celle de bons pères de famille responsables. Son logiciel actuel, c’est l’ambivalente mère miséricordieuse/contrôlante. Il faut dire que les femmes président à sa désignation.
Si l’hypocrisie ou le désir de contrôle enrobent l’éducation sexuelle d’affectivité et de relationnel, cette éducation sexuelle est toujours légitimée pour elle-même dans les programmes. Voyons en quoi ce reliquat de mai 1968 peine de plus en plus à convaincre dans les textes mêmes.
Tout d’abord, cette éducation sexuelle cache mal une haine de la sexualité dans sa dimension reproductive, avec pour moyen : faire peur. Rappelez-vous les campagnes concernant le préservatif dans les années 90’. Le vih était là, sournoisement, nous pouvions tous en mourir en baisant une fois. Il ne fallait surtout pas dire que cette maladie se transmettait quasi exclusivement lors de rapports annaux et donc, très majoritairement dans le milieu gay. Au contraire, le moindre cm de peau exposé, vous exposait. Le vih joue toujours ce rôle en 2024. La sexualité serait potentiellement dangereuse pour la santé ou vous ferait aussi risquer « une grossesse précoce ».
Or ce n’est pas du tout la sexualité qui est dangereuse, mais la multiplication des partenaires, et justement le plaisir pour le plaisir, qu’une telle éducation à la sexualité légitime. Nous pouvons le constater de nos jours. Les maladies sexuellement transmissibles anciennes n’ont cessé de revenir sur le devant de la scène, malgré les campagnes sur les préservatifs. Et malgré les traitements modernes, les médecins ont de plus en plus de mal à les soigner. Mais les programmes sur la sexualité véhiculent encore l’idée que la sexualité pour la sexualité doit être vue comme un plaisir sans conséquence, du moment que vous écoutez l’état, c’est à dire en mettant le préservatif et en évitant une fécondation précoce.
Défendre la chasteté, est encore hors de propos pour ces programmes. Cependant, depuis que l’état s’est mis en tête de lutter contre les violences sexuelles (toujours avec cette ambition de contrôler nos intimités), cette vertu repointe le bout de son nez. En effet, lutter contre les violences sexuelles c’est réintroduire l’idée d’une certaine forme de retenue entre les sexes. Après un détour de 60 ans, l’administration redécouvre le fil à couper le beurre, sous la pression d’association féministes, qui évidemment ne sont pas réactionnaires, au contraire ! Or comme un canard qui est tombé sur un couteau, l’éducateur gouvernemental peine à donner un cadre cohérent à l’ensemble sans parler d’engagement marital.
Pétrie de paradoxes, l’administration en revient lentement aux bonnes vieilles recettes, tandis que la sexualité pour la sexualité débouche nécessairement sur bien des travers, dont des comportements à risque. Voilà pourquoi les maladies sexuellement transmissibles, qui auraient dû disparaître avec les moyens dont nous disposions et que nous avons mis en œuvre, reviennent sans cesse. Finalement quel homme a envie de baiser alors que son potentiel reproductif est nul. Au début, il est content avec un préservatif. Puis très vite, l’inconscient reprend le dessus. Il débande parce qu’un système de propagande cherche à lui faire croire qu’il pourrait déconnecter sexualité et reproduction alors qu’il ne le pourra jamais et que son instinct le sent d’autant plus qu’il gagne en expérience. Quant à la pilule contraceptive, elle ne met pas une barrière aux maladies sexuellement transmissibles. Au contraire favorise-t-elle la multiplicité des partenaires qui propage les maladies. Sans parler des « accidents » qui débouchent sur un infanticide par avortement.
En vérité, les adultes modernes sous couvert « d’éducation sexuelle » sont terrifiés à l’idée que leurs enfants aient des enfants. Les programmes qu’ils leur proposent sont alors un concentré de névroses pour les forcer à attendre, en se focalisant sur le plaisir seul, au risque des infanticides, au risque des maladies, au risque de l’éteinte sentimentale. La sexualité est alors vue comme bonne et dangereuse en même temps, jamais ordonnée à des fins plus grandes. Elle doit vivre sous contrôle alors que l’acte lui-même ne vit que de laisser aller. Et cette validation de plaisirs stériles doit aller jusqu’à la promotion homosexuelle au nom du respect des différences. Car pour faire tenir ce système, les prescriptions stériles ne cessent d’aller plus loin. Avant les enfants devaient dissocier sexualité et reproduction. Désormais ils doivent aussi dissocier sexe et genre, ou comme le diraient les tenants de la théorie du genre dissocier « genre et identité de genre », par souci d’inclusion de toutes les pulsions sexuelles chez tous les individus. Tout cela parce que des adultes refusent de s’avouer qu’une sexualité avant le mariage pose problème.
Notez que le sexe n’existe pas vraiment chez eux et pour cause. Le sexe, c’est la possible reproduction. Et pour ces gens, la sexualité est mal. L’humain civilisé soucieux de richesse ne se reproduit pas madame, il est « no kid » pour le bien de l’humanité et de l’environnement, parfois asexuel. Cette sexualité pour la sexualité a donc débouché sur, tout en regrett un refus de la sexualité, forcément reproductive, et parfois même de toute génitalité. Tout cela parce que des adultes névrosés ont refusé d’avouer que l’Église catholique avait toujours eu raison. Le névrose se renforce d’ailleurs au fur et à mesure qu’elle échoue, avec dernièrement la constitutionnalisation des avortements qui promeut la stérilité jusqu’à la glorification des assassinats d’enfants. Ici, même les animaux ne se le permettent pas, en tout cas, pas de manière massive.
Pour continuer dans les contradictions, l’administration cherche aussi durant ces cours à lutter contre les violences sexuelles que subiraient les enfants, tout en laissant libre cours à la sexualité, et je le répète sans se donner les moyens d’interdire la pornographie pour les mineurs. Le discours est incohérent : pour un enfant, comment comprendre qu’il est possesseur de son corps, mais qu’il ne doit pas user de cette liberté avec un adulte, ni pour avoir d’enfant, ni en risquant de maladie. Là encore, l’adulte n’assume pas l’emprise bienveillante qu’il doit exercer sur l’enfant. Il le nourrit d’illusions sur sa pseudo liberté, tout cela pour se donner le pouvoir de lui parler de sexualité alors qu’il ne devrait pas en avoir le droit, qu’en parler, c’est déjà exercer un viol sur la conscience des enfants quand ils n’ont rien demandé. Ici comme ailleurs, je pense que le traumatisme a pour objectif inconscient de nourrir la stérilité, et finalement de lutter contre la sexualité que ces personnes affirment défendre. En vérité, ils en ont peur et sont devenus plus réactionnaires que le plus réactionnaire des catholiques.
Il n’y a donc aucun besoin d’éducation à la sexualité. Les animaux nous le prouvent tous les jours. Par contre, une éducation à la chasteté, à l’engagement, au mariage, assumée, permettrait de ménager le choux de la reproduction et la chèvre de la génitalité. Enfin, si nous arrêtons de plonger les petits occidentaux dans un bain sexuel permanent. Parce qu’ici aussi, nous les mettons face à des désirs contradictoires dont ils ont de plus en plus de mal à se sortir au vu des taux de natalité dans nos pays. Si nos amis gauchistes ont réellement envie de s’essayer à la réaction et sortir du marasme qu’ils ont généré, il ne leur reste plus qu’à devenir catholiques plutôt que puritains. Quant aux adultes en général, qu’ils essaient déjà d’être clair sur leur rapport au sexe avant d’avoir la prétention d’endoctriner les enfants.
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