La survivance de la déesse mère dans l’imagerie religieuse mondiale

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Si vous n’êtes pas familier de l’anthropologie de la déesse mère, suivez ce lien.

Chez les catholiques, Marie mère de Jésus remplit cette fonction pour certains « catholiques ».

D’abord confiné, le culte marial n’a cessé de s’étendre jusqu’à ce que le Vatican dût y mettre des limites dernièrement avec la dissolution de l’ordre romain « Marie co-rédemptrice du monde». Ce n’est pas la première fois que le culte marial est source de division dans l’Église. Les catholiques se sont entre-déchirés pour savoir si elle était mère de Dieu avant et après le conseil d’Ephèse en 431. Presque 1000 ans plus tard, la scission se fait une nouvelle fois à l’intérieur de l’Église entre « Protestants » et « Papistes », notamment autour de cette question. Déjà, le culte à la « Reine des Cieux » avait posé problème dans l’Ancien Testament. C’est tout au moins ce que relate Jérémie (7 . 17-18 et 44. 15-19) tandis qu’il accuse les femmes hébraïques de lui rendre un culte impie. Celles-là de lui répondre qu’il ne fallait pas les laisser faire (sic). Beaucoup d’analystes sont d’accord pour dire qu’il se serait agi d’une réminiscence du culte d’Ishtar/Inanna, voire de son culte direct. Le culte de cette déesse sumérienne attaquée à partir du moment où la civilisation veut croître, a disparu au fur et à mesure que les peuples ont pris conscience du rôle masculin dans la procréation, et qu’elles se sont donc développées.

Marie ou Ishtar à votre avis ?
Je me tords de rire à chaque fois que je vois Marie représentée sous la forme d’une vulve couronnée par un clitoris. L’inconscient de l’artiste a parlé.

 

La vulve le retour

 

Perseverare diabolicum

 

 

 

la reine du ciel comme certains catholiques l’appellent

 

Doublement blasphématoire, le drapeau européen couronne Marie, guidant les 12 apôtres : on a vu le résultat

 

Marianne, la représentation religieuse républicaine

 

La revendication de rationalisation en dehors de l’institution, la désobéissance a provoqué la féminisation protestante

En Islam, Mahomet doit sa survie à sa première femme nommée Khadidja. Ses nombreuses autres épouses sont appelées mères des croyants. Le soucis de la mère est une évidence en Islam, certainement depuis qu’Ismaël n’a dû sa survie qu’à la sienne, répudiée par Sara, mais protégée de Dieu, quelques 1500 à 2500 ans auparavant. Pour un non-Mohamétan comme moi, d’autres aspérités de l’Islam étonnent : le fait que son calendrier soit lunaire, calqué sur les menstrues des femmes. La lune symbole de l’enfant caché/répudié mais qui vit et revient inlassablement et qui permet de se diriger dans la nuit (Ismaël), la lune aussi symbole de la mère pré-oedipienne, avec lequel il se confond, est repris sur nombre de drapeaux en terre d’Islam.

Des états islamiques et leurs drapeaux

Pourtant cette imagerie est considérée idolâtre par beaucoup de Mohamétans. D’ailleurs, vous remarquerez que les membres de l’État islamique n’ont pas repris ce signe. En fait, ce croissant de lune et cette étoile seraient là aussi une réminiscence d’Inanna, la déesse sumérienne.

Inanna domine la situation

Le parallèle avec la linguistique allemande y est claire : le soleil y est plutôt femelle et éclaire l’astre mâle qu’est la lune. L’homme n’est qu’un reflet de la femme, en quelque sorte. Et cet homme ne peut être qualifié d’autonome puisqu’il ne vit que grâce à un cycle véritablement féminin (lune menstruelle éclairée par le soleil déclaré féminin). Il reste donc à jamais enfant, ce que j’appelle à travers toutes les religions, un chevalier maman. A noter que cette pratique islamique féminisée, relève plus d’un imaginaire parallèle aux textes, ceux-là indiquant au croyant que Soleil et lune se prosternent devant Dieu. Le culte à la déesse mère agirait donc en parallèle à cette religion, tout comme le culte marial chez les catholiques, même si cette pratique mystique est appuyée par nombre de paroles de Mahomet concernant le bien qui doit être fait à sa mère.

Chez les francs-maçons, l’oeil de la raison masculin est comprimé à l’intérieur d’un triangle et ou d’un enchâssement de compas qui semblent suggérer une masculinité emprise à l’intérieur d’un sexe féminin. Les Francs-Maçons ne se considèrent-ils pas comme les fils de la veuve, symboliquement les fils de la mort, les fils de celle qui n’a plus de mari, les fils pré-oedipiens chargés de protéger maman, celui qui n’assume pas le meurtre du Père ?

La référence aux pyramides pour la triangulation ne veut pas dire que le symbole du sexe féminin n’y est pas inclus. Preuve en est une autre référence maçonnique à Isis, autre veuve, qui retrouve les restes de son mari découpés par Seth et les rassemble, exception faite de son sexe sur lequel elle n’a pu mettre la main. Son fils Horus, le fils de la veuve, s’occupera bientôt de Seth. Tous ces mythes ne font référence qu’à un seul sous plan, le meurtre du père au nom de l’amour de la mère, et la légitimation de la violence grâce à l’utilisation d’un double maléfique, comme cela se fait souvent dans les contes de fées (voir le rôle de la belle-mère dans ceux-là). A noter que cette triangulation n’est pas très éloignée de l’étoile de David, sceau de Salomon, chéri de ces dames.

L’étude des symboles de féminisation chez les Juifs est parfaitement inutile, les mères seules transmettant la possibilité d’être juif… Cependant, il faudra remarquer que la féminisation n’en est pas moins à l’oeuvre dans cette tribu puisque chez les progressistes, le rabbin est désormais une femme qui revendique dans son clan ce qu’elle s’évertuait à exiger auparavant d’autres sociétés (libéralisation des moeurs, infanticide par avortement…). La femme/petite fille semble vouloir se libérer de la mère avec tout ce que cela peut engendrer de déstabilisation pour toute une tradition. Disons qu’à l’intérieur du totalitarisme féminin, il peut y avoir différents mouvements. 

 

Féminisation dans la communauté juive française от Léonidas Durandal на Rutube.

Un autre symbole féminin transcende les religions juives, polythéistes et islamiques (tout au moins chiite) et persiste jusqu’à aujourd’hui, c’est la Khamsa : cette main porte bonheur qui relève plus de la sorcellerie que d’un culte monothéiste bien assis. Vous remarquerez la présence répétée de notre œil ésotérique, le « bon oeil » qui protège du malheur sur tout le pourtour méditerranéen et notamment au Portugal.

Mais que vois-je, ne serait-ce pas une khamsa sémite ?

Inutile de présenter Gaïa, la terre-déesse mère de l’antiquité grecque, tant elle a connu un nouvel allant ces derniers temps, reprise entre autre par tout un tas de mouvements écologistes à la limite de l’ésotérisme, mouvements composés d’individus en rupture avec leurs pères, cherchant dans le culte à la déesse mère, un renouveau qui à mon avis, s’apparente plutôt à une forme de régression, que ce soit sur le plan psychologique ou spirituel, tant il fait référence à un repli sur soi et à un refus du monde, devenu ces derniers temps, il est vrai, pour le moins moche.

Gaïa

Très proche de Gaïa, le drapeau arc en ciel, qui nous vient de l’Amérique du sud. Il représentait les peuples du monde entier. Il a été récupéré pour représenter les LGBT, qui refuse les différences ou qui refuse leur différence, il fallait le faire. Drapeau tribal qui mélange tout, presque symbole du nouvel ordre mondial, grand magma féminisé et indifférencié de personnes qui s’identifient à des femmes ou qui veulent ignorer les hommes, il devrait être considéré, à mon avis, comme appartenant à la symbolique de la déesse mère. même si, fait étrange, il ne relève pas des codes à proprement parler, féminins : lignes droites, plutôt que courbes, différentes couleurs. Pour bien comprendre cette apparente contradiction, il faut voir que ce drapeau a été élaboré par des hommes du milieu gay. Récupéré par les féministes, il correspond beaucoup plus aux critères graphiques tel qu’un antiféministe pourrait se l’imaginer : réduction du nombre de couleurs, présence de couleurs symboles de la folie, forme triangulaire et rondes mêlées.

Le drapeau de base, usurpé

 

LGBT lesbien et ses couleurs de folie
Plus rond, plus cohérent

 

 

triangle et rondeurs pour une autre version du drapeau lesbien

 

Gaïa est aussi très proche de Nuwa, la déesse créatrice chinoise. Celle-ci est représentée avec un compas dans les mains (tiens-tiens) et son frère incestueux avec une équerre… ce dernier lui étant inférieur.

Le taoïsme, le bouddhisme ne sont pas avides d’explications sur les raisons du pourquoi du monde. Simple description d’une nature divinisée, d’ancêtres qui ne le sont pas moins, il mélange le tout dans une mythologie expliquant surtout le fonctionnement de l’univers, ceci permettant aux hommes de vivre mieux, d’atteindre une sagesse ultime. Ces deux « religions » se sont éloignées du culte des divinités à la mode védique/brahmanique/hindouiste dans une forme de sécularisation. L’imaginaire y a perdu ce que la philosophie et le culte de l’homme y ont gagné.

Yin-Yang du taoïsme
L’homme, la femme, spermatozoïdes tout en rondeurs, à l’intérieur d’un ovule.
Tout au moins du rond du rond du rond

Car l’imaginaire hindouiste est protéiforme et d’une richesse extraordinaire, tant par la forme que par le fond. Le principe créateur Brahman a fait naître d’un œuf d’or Brahmā qui lui-même a créé la terre. Nous avons ici droit à des divinités plutôt masculines comme dans nos religions monothéistes. Mais comme chez nous, elles peuvent faire l’objet d’une féminisation qui a toutes les apparences d’un braquage. Le Shaktisme défend l’idée que Le Brahman est un principe féminin qui se décline sous plusieurs formes : Kâlî (« la noire »), Durgâ (« l’inaccessible »), Sarasvatî (« essence du soi »), Lakshmi (« la Millionnaire »), Bhâvanî (« Celle qui donne l’existence ») ou Lajja Gauri (« la dorée modeste ») (source Wikipédia du 18/01/2018).

Différents aspects de Shakti

La multiplicité des visages féminins ressemble à bien des comportements que nous connaissons. Shakti est aussi supérieure à son mari Shiva sans qui il ne pourrait exister… L’éjaculation de l’homme est sensée rendre gloire à la femme. Autre forme probable d’influence de la déesse mère : le symbole de la roue, du Shakra qui symbolise les règles de la vie. La roue se retrouve sur bon nombre de drapeaux, et il est à penser que les rondeurs qui sont presque toujours associées à la femme ou aux hommes sous tutelle féminine, marquent ici cette influence.

L’hindouisme mêle d’ailleurs habillement une vision circulaire (féminine) et linéaire du monde (masculine). La vie est une immense roue, mais le monde a une fin. Tout d’abord l’homme peut sortir de la répétition des existences par un accès à la sainteté, telle que l’enseigne le Bouddhisme par exemple. De surcroît, l’humanité traverse 4 époques, dont la dernière doit établir un âge d’or pour l’homme. Enfin de très nombreux autres textes sacrés montrent l’influence probable de ce concept de déesse mère comme dans le Mahabharata. Draupadi épouse 5 frères, fils de Kunti. Et ensemble, ils vont reconquérir leur royaume.

Leurs 100 rivaux naissent de la cuisse d’une femme, Gandhari, et pour résumer, il s’agit d’un combat de mères par fils interposés, dont l’une des deux doit sortir vainqueur, et que les dieux aident selon leurs intérêts et leurs visions du monde. Il ne faut pas s’étonner qu’en Inde actuelle, des hommes puissent être lynchés en public par des femmes qui les accusent de viol.

Dans ce bouillonnement oriental, la symbolique la plus évidente nous vient du Japon et de son Shintoïsme. Le drapeau japonais représente le disque solaire. Pourquoi ? Parce que les empereurs sont identifiés comme les descendants d’Ameratsu, divinité solaire, féminine.

 

 

Ameratsu : la Marie solaire au style oriental

 

Représentation moderne d’Ameratsu

 

25 réponses à “La survivance de la déesse mère dans l’imagerie religieuse mondiale”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    "En écrasant la lune, Notre-Dame de Guadalupe annonce son triomphe" RITV du 08/07/2024.

    Pourtant, beaucoup de catholiques vivent le culte marial comme d'une glorification de la déesse lune ou de gaïa. Et puis, je ne comprends pas cette nécessité d'avoir à se battre au nom d'une femme, ou en suivant une femme. Cela me dépasse, sauf pour Jeanne d'Arc.  

     


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