S’il y a un type que j’admire dans la réalisation de cet énième opus de Star Wars, c’est le responsable marketing. Compiler les premiers épisodes pour les remettre au goût du jour (féministe) et vendre le tout comme un récit inédit et en faire un succès. Du grand art.
Empêcher les critiques de voir le film avant sa sortie était tout aussi grandiose. La promotion a été menée par les fans seuls qui n’ont pu être contredits par personne. Il est évident que si des personnes plus cultivées que la moyenne dans le domaine cinématographique avaient pu voir le film avant et en parler, le nombre d’entrées aurait été moindre.
Manque d’originalité
Les innovations se résument à quelques améliorations technologiques mais surtout à féminiser des scènes (avec une pointe de multiculturalisme). Sur ce point, il ne faut plus parler de simple parasitage de la culture masculine comme pour tant d’autres oeuvres d’art, mais de pillage. La nouvelle héroïne endosse d’ailleurs le rôle d’une pilleuse d’épave et la coïncidence tient plus du symbole que du hasard comme nous allons le voir par la suite. Le geek est mort, vive la geekette, son alter ego né des restes d’un monde d’hommes en décomposition, fait de héros vieillissants trahis par leurs fils, ou d’exploiteurs patriarcaux caricaturaux. Le matraquage publicitaire fera passer la pilule en toute innocence. Le succès médiatique fera taire les critiques.
Le pillage
La liste non exhaustive des « emprunts » aux épisodes précédents est impressionnant si bien qu’on peut se demander légitimement quelle est l’originalité propre de cette histoire. Le pillage consiste à reprendre des éléments scéniques ou scénaristiques passés, à les compiler et à les adapter à des héros femmes, certainement pour faire plaisir à la nouvelle présidente de Lucas films installée par Walt Disney au début du projet, ou à toutes ces nouvelles working girls stériles au fort pouvoir d’achat et à qui ne vivent qu’en fantasmant leur réussite sociale. Je suppose que le choix de Michael Arndt, scénariste féministe (Hunger game…) du film, n’aura pas été non plus fait par hasard.
- Un environnement identique aux précédents
L’héroïne Rey grandit sur Jakku, dans un environnement identique à celui de Luke dans l’épisode 4, la planète Tatooine.
L’étoile noire est devenue la tueuse d’étoile, rien que cela. Elle n’est pas seulement capable de détruire une planète mais de détruire tout un système solaire en s’étant nourrie au préalable de l’énergie d’une étoile.
- Des personnages identiques à d’autres personnages des épisodes précédents
Le robot ne s’appelle plus R2D2 mais BB8. Enorme. Bien entendu, les couleurs et les formes ne sont pas similaires, tout de même. Et puis ce sont des personnages différents qui confient une mission à leur robot !
Le méchant Kylo Ren de l’épisode 7, ce n’est pas pareil que Dark Vador, le vilain de tous les épisodes précédents, même ce n’est pas évident au premier coup d’oeil. Il faut dire qu’il est naturel que le petit fils ressemble à son grand-père…
Le monstre des sables n’est plus une gorge béante mais un animal mystérieux qui se déplace sous terre.
- Des éléments de scénario repris à l’identique
Dans l’épisode 4, tout le monde court après le robot R2D2 à travers le désert après que son propriétaire lui a transmis le message codé que personne ne doit lui voler. Désormais tout le monde court après le robot BB8 à travers le désert après que son propriétaire lui a transmis le message codé que personne ne doit lui voler :
Cette fois, la rébellion ne cherche pas Obi Wan Kenoby, mais Luke, son apprenti, cela fait une grosse différence par rapport à l’épisode 4 !
Et puis de méchants voleurs dans les sables essaient toujours de se faire de l’argent en capturant les robots égarés, comme dans l’épisode 4.
Le prisonnier est torturé pour lui faire dire la vérité tout comme dans l’épisode 5.
Kylo Ren tout comme Dark Vador n’a pas que des relations amicales avec les généraux de l’empereur de l’épisode 4.
Finn vient délivrer Poe Dameron de la même manière que Luke libère Leïa de sa prison dans l’épisode 4.
Finn détruit son premier vaisseau ennemi en compagnie de Poe alors qu’il cherche à échapper au Premier Ordre tout comme Luke avait détruit le sien en compagnie de Han Solo en tentant d’échapper à l’empire dans l’épisode 4.
Même scène que l’épisode 4 où les protagonistes traqués se cachent dans le faucon millénium.
Han Solo est redevenu contrebandier et il n’est plus poursuivi par un seul créancier, mais par deux qu’il a trompés de nombreuses fois. Une des nombreuses surenchères présentes pour stimuler le connaisseur.
Tout comme la princesse Leïa dans l’épisode 5, Rey (c’est encore un personnage féminin malgré le nom à consonance masculine en français) remet son amoureux à sa place en lui demandant de ne pas l’aider (« Ne me tiens pas la main » sous-entendu bordel je suis une femme indépendante).
La République est toujours accusée de tous les maux et le Premier Ordre ressemble comme à s’y méprendre à l’empire.
Il va falloir faire exploser l’étoile noire, pardon la starkiller beaucoup plus super puissantes que ses différentes consœurs (et je vous épargne la série des différentes remastérisations)
Tout le monde se retrouve autour de la table ronde pour établir une stratégie comme dans l’épisode 6.
Comme dans l’épisode 6, il faut qu’une équipe aille désactiver le champ de protection de la tueuse d’étoile sur une planète adjacente, pour qu’une autre équipe d’avions de combats puisse détruire le point faible de la superstructure. Il n’y a plus de scénaristes aux USA ?
Rey tente de retenir Finn tout comme Luke tentait de convertir Han Solo à la cause de la rébellion dans l’épisode 4.
Et puis le discours du général nazi/Premier Ordre comme à Nurenberg, ce n’est pas tout à fait le même que celui de Palpatine dans l’épisode 3 quand il prend définitivement le pouvoir puis que les clones sont envoyés faire la guerre, mais quand même !
Enfin, les X-Wings détruisent l’étoile Starkiller après que la station de protection a été désactivée comme dans l’épisode 6. A noter que Poe qui conduit l’attaque, la mène exactement à la manière de Luke par le passé.
- Les inversions de sexe au profit de la seule féminisation des personnages
Maître Yoda a été remplacé par une boule jaune de sexe féminin et de même gabarit qui « initie » Rey et Finn.
Les storm troopers sont désormais commandés par une femme qui ressemble à un personnage masculin du 6 : le chasseur de prime.
Rey prend la place de Luke et est initiée comme lui dans une sombre caverne dont elle ressort terrorisée.
Rey est tout aussi capable qu’Han Solo de réparer le Faucon Milénium, c’est une bricoleuse hors pair, mécanicienne d’exception, ben oui, ingénieur, ce n’est pas spécialement un métier d’homme ! La scène est identique à celle du 4, mais Rey a remplacé Han Solo, et l’amoureux est désormais trop idiot pour pouvoir l’aider. La princesse Leïa n’était certainement pas assez supérieurement féministe par rapport à Rey (surenchère pour faire passer la pilule amère).
Cette fois c’est Rey qui maîtrise la force en attirant le sabre laser à elle pris dans la neige tout comme Luke avait su le faire dans l’empire contre attaque contre le monstre des neiges.
- Les incohérences
Fait nouveau dans star wars, l’apparition d’incohérences grossières :
Rey refuse qu’on lui rachète un robot qui ne lui appartient pas et pour un monceau d’argent, sans raison.
Elle n’a pas assez à manger, mais se bat comme si elle était un homme et avait le ventre plein.
Quand Kylo Ren s’énerve, il détruit le vaisseau dans lequel il est. Il n’a pas peur de se retrouver à la baille, non.
La boule jaune n’est pas jedi pour ne pas tuer le scénario, mais elle est initiée à la force qu’elle sent, on ne sait comment.
Rey n’a même pas été initiée à la force, elle est débutante, mais elle se tape un maître Sith de haut niveau. Certainement la supériorité naturelle des femmes en matière de combats au corps à corps…
Différences intéressantes
L’orchestre joue maintenant mollement. Cela correspond bien à l’esprit qui gouverne ce nouvel opus.
La présence de femmes est aussi positive car elle permet d’introduire des personnages féminins diversifiés dont certains maléfiques.
D’ailleurs des femmes servent le premier ordre.
La créature qui se trémousse aux pieds d’une sorte de Jabba le Hut, semble consentante. Et oui, il y a des femmes qui aiment la cochonaille.
Dans les épisodes 4-5-6, Dark Vador ne veut pas la mort de son fils, mais le gagner à sa cause. Dans le 7, le fils veut la mort de son père.
***
Maintenant que le pillage est fermement établi, venons-en au principal et voyons comment la mythologie star wars est utilisée à des fins politiques et sert désormais à promouvoir le rôle des femmes dans la société tout en dénigrant celui des garçons.
***
Résumé (si vous n’avez pas vu le film, sinon passez au prochain paragraphe) : Une histoire d’homme dans la peau d’une femme
Rey, l’héroïne principale, travaille dur et seule pour gagner sa croûte dans le désert. Son salopard de patron, un monstre homme à la voix rauque, l’exploite pour des clopinettes.
Elle rencontre un gentil robot qui va lui faire croiser le chemin de Finn, un déserteur du Premier Ordre qui veut rejoindre la résistance. Finn veut la protéger, mais c’est elle qui sait se battre. Elle lui permet de se sauver de ses ennemis et de la planète Jakku en dérobant le Faucon Millenium (le vaisseau mythique de Han Solo qui se l’est fait subtiliser une nouvelle fois). Elle conduit la machine après avoir élaboré le plan d’évasion, puis la répare. Il faut dire qu’elle commence à être guidée par la force bien que la force ait quasiment disparu puisque celui qui en est le dernier dépositaire, Luke Skywalker, reste introuvable.
Mais penchons nous un peu sur Finn, ce « héro » homme, déserteur, en pleine crise d’angoisse durant la bataille, combattant sous les ordres d’une femme, traître à sa cause, incapable d’efficacité, protecteur de ces dames qui le protègent en réalité, n’ayant aucune connaissance mécanique, en tir au combat, en vol aérien, mais et il faut le souligner, ancien poubellier, oui môssieur. Finn donc, délivre Poe le rebelle au Premier Ordre.
Ce dernier le fait retourner sur Jakku malgré ses récriminations. Poe veut retrouver son robot qui conserve la carte qui va permettre de retrouver Luke Skywalker et combattre efficacement le Premier Ordre. Abattus en plein vol, Finn croit Poe mort et va déambuler dans le désert jusqu’à retrouver le fameux robot en compagnie de Rey, quelle coïncidence. Il s’enfuient donc malgré les tirs nourris du Premier Ordre et commencent à tomber amoureux l’un de l’autre.
Je passe sur les retrouvailles avec Han Solo et Chewbaca, et sur le nouveau sauvetage de Finn par Rey sans que ce dernier ne comprenne ce qui lui est arrivé, sur le sauvetage mécanique du faucon millenium par Rey tandis que Han Solo restait impuissant à les sortir de cette situation, notre petite équipe arrive chez Maz Kanata la sage qui va leur indiquer le chemin à suivre.
En effet, désormais le visage de la sagesse n’est plus celui de Yoda mais d’une vieille femme qui va déceler en Finn la volonté de fuir parce qu’il ne croit pas à la victoire. Rey essaie de le retenir car qui c’est qui tient la culotte bon sang ! Mais Finn est une véritable trompette et persiste. Peu après Rey est initiée à la force comme Luke l’a été en se remémorant des éléments de son passé dans une sombre caverne qui finit par lui faire peur, même si on ne sait pas bien pourquoi cette initiation a lieu tandis que Maz Kanata n’est pas Jedi et que Rey n’a rien demandé à personne.
Enfin, apeurée, elle refuse le phallus symbolique et c’est Finn, sabre lazer en main, qui va devoir affronter les méchants. Heureusement, la rébellion conduite par Leïa Organa les délivre parce que Finn ne s’en serait pas sorti sans une femme. Rey, elle, est faite prisonnière par Kilo Ren. Nous découvrons alors que le méchant de l’histoire est le fils d’Han Solo et de Leïa Organa (ayant gardé son nom de jeune fille). Celui-ci a basculé du côté obscur de la force sous le commandement de Snoke le leader suprême du Premier Ordre.
Kilo Ren est un gars coléreux qui a peur d’être moins fort que Dark Vador, son grand-père, ce que va découvrir Rey qui commence à maîtriser la force malgré une initiation plus que sommaire. La diablesse finit même par se libérer toute seule, pas besoin de l’aide d’un macho, tandis que la rébellion organise l’attaque de la méchante Starkiller qui peut tout détruire sur son passage.
Ainsi Han Solo Chewbaca, Rey, Finn et Kilo Ren se retrouvent tous dans la station de protection de Starkiller. Kilo Ren persiste dans le côté obscur de la force et tue son papa Han Solo qui aurait bien voulu le ramener à la raison. Puis il retrouve Rey et Finn, blesse mortellement ce dernier juste avant que la petite, heureusement qu’elle est là, le dézingue en faisant appel à la force. Chewbaca a fait sauter la station de protection de Starkiller et les unités rebelles ont pu la détruire grâce à leurs X Wing. Chacun rentre chez soi, panse ses blessures et enterre ses morts.
Analyse
Fille promue
Après ce résumé de l’histoire, inutile de dire combien le personnage féminin de Rey est central, et combien il brille bien au-dessus des autres. Etonnant pour une apprentie. Normalement, l’initiation aurait dû partir de bas pour arriver plus haut. Ici, Rey est au top de bout en bout du film. Elle vit bien un épisode de peur quand il s’agit de réapproprier le bâton de Luke, enfin je veux dire son sabre lazer. Mais cette épreuve ne l’inhibe pas dans l’action. Elle reste une combattante qui survit, vit, malgré les épreuves, et quoi qu’il arrive.
Les scénaristes n’ont même pas en tête l’image d’une apprentie héroïne au féminin, juste d’une petite fille sage qui réussit comme toutes les petites filles sages à réciter sa leçon. Le dépassement vient en récompense de ses efforts. La maternité n’est pas son horizon, ni même l’amour. Tout juste rencontre-t-elle ce dernier sentiment au travers du personnage de Finn dont on ne sait pas s’il est mort à la fin, les scénaristes ayant certainement à coeur de voir quelle va être la réaction du public concernant cette relation métissée.
La transposition du héros masculin au héros féminin est ratée. Ce ne sont pas des compétences féminines qui sont décrites, mais des singeries d’hommes que la petite réussit à se rapproprier. Tel un Luke et tel un Han Solo qui n’ont jamais existé, Rey crie, éructe, s’énerve, gonfle les muscles et en impose à tout le monde, surpasse l’adversité, ne connaît pas de faiblesse qui portent à conséquence. Pas crédible pour un sou.
Tout juste voue-t-elle une admiration naïve pour les héros hommes du passé. Mais pourquoi ?
Mal initiée, toute seule, elle réussit le tour de force de foutre sur la tronche de Kilo Ren, le méchant aguerri de l’opus. Même si celui-ci est blessé, la crédibilité d’une telle action est nulle.
La volonté de promouvoir un héros au féminin tenant le même rôle qu’un homme, pour démontrer que les femmes peuvent faire tout aussi bien qu’eux, a mené les scénaristes dans une impasse. Il est beau de vouloir, il faut encore pouvoir. Prendre ses désirs pour la réalité ne fera jamais réalité. Tel est le nouvel obscurantisme féministe que nous subissons. Des générations de futures working girls déphasées pourront s’identifier à Rey et croire que leur désir profond, ainsi que les attentes de la société, correspondent à une caricature de mec. Comme pour la Reine des Neiges, il n’est pas si facile pour de simples individus scénaristes de se réapproprier des archétypes forcément complexes pour les mettre au service d’une idéologie égalitariste simpliste.
A la fin de l’épisode, Rey retrouve Luke. Telle une petite fille ayant été loin de son père trop longtemps, elle veut lui redonner son sabre pour qu’il accepte de l’initier.
Mais l’initier à quoi, elle qui a déjà vaincu seule, qui est une femme indépendante depuis toujours, qui est parfaite moralement. Drôle d’image de fin que cette petite fille qui semble si fragile après avoir accompli tant d’exploits. Le principal ne nous a pas été montré : les failles dues à l’absence, le reniement pour grandir. Les auteurs ont voulu exprimer un sentiment qu’ils n’ont pas réussi à poser sur l’écran. Par exemple, il aurait fallu parler de la sorcière qui brise les enfants à qui ils sont confiés. Mais l’idéologie féministe qu’ils ont peut-être intégrée, les en a empêchés. Tentés de développer un discours sur la promotion sociale des femmes sans prendre en compte leur intimité, ils n’ont pas su articuler, ni même développer, le sujet dont ils voulaient traiter. Du marketing au spectacle, en passant par les rêves des scénaristes, l’histoire du réveil de la force est une tromperie de bout en bout.
Garçon immature
Comme je l’ai déjà souligné, Finn est un incapable. Il est dominé par ses angoisses. Ce pauvre petit soldat ne supporte pas la guerre et de tuer des gens. Il est commandé par une femme qui lui en démontre en matière d’assurance. Une des grandes innovations du scénario sera donc de nous présenter un homme soumis et dépassé par ses peurs, qui va abandonner son devoir pour rejoindre les gentils. Avec eux, il tuera des gens avec beaucoup plus de facilité, jusqu’à arrêter son ancienne commandante et lui témoigner de sa frustration passée en lui criant dessus comme un petit garçon.
Ce héro qui en a, l’héroïne va le choisir pour amoureux, certainement pour ses qualités morales. Elle va réparer le vaisseau pour qu’il puisse s’échapper, le protéger physiquement, trancher dans le couple. Au prochain épisode, elle devrait aussi lui préparer le frichti et faire le ménage. Comme Kenny, le petit personnage de South Park qui meurt toujours à la fin, Finn martyrisé, Finn outragé, Finn brisé, échappe à son destin de victime, jusqu’au moment où plus pitoyable que jamais, un sith en fin de vie va lui donner un bon coup de sabre lazer dans le dos. C’était son destin.
Garçon déchu
Malgré sa médiocrité, Finn va pourtant être blessé par plus ridicule que lui. Là, Star Wars touche à l’excellence. Kilo Ren, fils déchu de deux grands héros de la résistance, a choisi le côté obscur de la force et ce, malgré toute la bonne éducation qu’il a reçue de la part de ses parents divorcés. Avec son arme en forme de croix rouge, il semble avoir déçu les espoirs de ses géniteurs franc-maçons en rejoignant l’Église catholique. Plein de peurs, il se fait découper en morceaux par Rey qui lit à livre ouvert dans son âme. Ici, je vais sombrer dans l’interprétation catholique, à vous de juger si mon interprétation est mauvaise.
Kilo Ren a son pape du côté obscur qui s’appelle Snoke et qui le guide sur son chemin. Notre jeune sith est fragile et essaye de dépasser ses faiblesses comme tout bon catholique qui se respecte. Mais ses parents ne comprennent pas pourquoi il veut remettre en question leur éducation laïque. Snoke, c’est donc le mal. Bien entendu, eux, ils ont été incapables de s’entendre mais c’est pas une raison pour ouvrir la critique ou qu’ils devraient se considérer proches du côté obscur ! De ce fait, le récit est seulement mené du point de vue de ceux qui ont été incapables de se remettre en question : les parents de Kilo Ren, Han Solo et Leïa. Kilo Ren qui doute, est présenté comme coupable de ses hésitations.
Han Solo est prêt à pardonner pour le faire revenir à la maison (brisée), tel le Père éternel de la Bible accueillant l’enfant prodigue au retour de son grand périple. Or Kilo Ren est définitivement converti au côté catholique de la force. Il ne veut pas vivre l’hypocrisie fragmentée de ses parents et il ne va pas hésiter à plonger le glaive de sa foi dans le ventre de son père naturel (Mat 10 34).
L’Église catholique est donc décrite comme le mal absolu, tandis que les païens qui croient en la force/farce immanente (les franc-maçons jedis), pourtant incapables de remise en question, sont portés aux nues. Le pardon de Han Solo est un faux pardon. Certes, il va chercher la brebis égarée (Luc 15 4) mais avec une conscience partielle de ses actes. Se positionnant comme Dieu le Père, tel tous ces nouveaux adeptes de fausses religions, il ne pouvait donc sauver son fils car il n’avait pas pris en compte le mal qu’il avait en lui.
Le récit qui nous est fait est celui d’un père scénariste divorcé qui s’est senti trahi par un fils qui n’a pas voulu suivre le même chemin que lui. Et puisque l’initiation du père a échoué en direction du fils, une fille va devoir recueillir ses enseignements masculins.
En vérité, il ne s’est pas remis en question et le fils a choisi la vie. Il a délégitimé un père qui s’était déjà trompé par une volonté de confondre filiation masculine et féminine. Ou/et suivant le mal, le fils n’a fait qu’accomplir la médiocrité que ses parents avaient cultivée en lui. Dans tous les cas, il est le fruit d’une éducation dont les parents ne peuvent/veulent pas assumer les conséquences.
Comme pour la Reine des neiges, le story telling spirituel américain devient de plus en plus obscur. Il n’est plus un récit uniquement christique comme à l’époque des Westerns, mais subit des influences diverses, variées et souvent contradictoires. Dans ce pays encore chrétien, la subversion avance masquée mais l’esprit indifférenciateur gagne.
Mon sentiment concernant l’influence maçonnique
Kilo Ren nous est présenté comme soutenant le mal, mais il n’est pas déconnant de se demander quel est ce mal. Or l’épisode 7 n’approfondit pas la question. Tout juste peut-on comprendre entre les lignes que le côté obscur veut étendre son pouvoir sur les populations, et les priver de liberté de conscience. Le fantasme franc-maçon par excellence concernant l’Église catholique. En même temps l’assimilation avec le nazisme est évidente, dans les costumes, dans la forme, dans l’utilisation de la technique. Contre toute attente, le film a donc tendance à réduire le catholicisme au nazisme tandis que la filiation entre nazisme et franc-maçonnerie est beaucoup plus évidente (origines scientistes, affinités au protestantisme). Ainsi, il ne faut pas s’étonner d’entendre circuler cette idée chez le commun puisqu’un certain nombre de films reprennent ce raisonnement faussé de manière plus ou moins directe.
Les Siths qui sont du côté obscur de la force, peuvent être assimilés à des directeurs de conscience catholiques qui empêcheraient la République (sic) de prospérer. Ils sont accusés de laisser place à quelques généraux avides de destruction et de contrôle, qui formateraient les populations en voulant leur donner des limites. A l’inverse, les petits Jedis sortis de l’école de la République, enfin je veux dire de l’école des Jedis, ne seraient pas formatés eux, et leur liberté de conscience serait préservée. Ouaih…
That’s all folk
« L’ordre » des jedis qui véhiculait une idée plus orientale de la religion au début des années 80 puis qui s’est vu endosser le rôle de défenseur de la démocratie autour de l’an 2000, est désormais devenu le parangon des croyances indifférenciatrices. Entre temps le venin immanent aura progressé dans le corps social américain.
Après la Reine des Neiges, il y a deux ans de cela, qui mélangeait les archétypes et les croyances chrétiennes de manière un peu bizarre, il semble même que Walt Disney soit devenu un foyer à succès de cette dégénérescence programmée. La religion qui ne dit pas son nom se met du côté du bien comme d’une évidence, sans songer qu’elle ne détient ses vérités de personne et qu’elle fomente, comme à son habitude, les guerres modernes.
Laisser un commentaire