L’enfant et la mère connaissent une période de nécessaire fusion. Au fur et à mesure que l’enfant sort du ventre de sa génitrice, puis peut se passer du lait maternel, il réussit à se distinguer de plus en plus de cette femme qui l’environne de toutes parts. Cependant, soit que le père soit faible, soit que l’image du père soit négative pour cette femme, soit encore que cette femme soit médiocre, la relation perdure de manière inappropriée. L’inceste maternel survient quand l’enfant est prolongé dans sa dépendance au-delà du nécessaire, par exemple quand une mère immature cherche à se payer d’attentions sur le dos de son enfant, parce qu’elle a raté sa vie affective.
Plus encore, maintenir un enfant sous sa coupe, permet à la mère de s’approprier un pouvoir par procuration, celui de son enfant. En particulier si ce dernier est garçon, la femme étendra son action au-delà de la sphère qu’elle a l’habitude régenter. Elle pourra prendre le contrôle de manière indirecte d’une entreprise capitalistique ou du couple de son fils. Combien d’épouses ont dû composer avec les desideratas de leur belle-mère. Les chansons, les blagues populaires, les livres regorgent de ces images de femmes dominantes dont il faut se moquer vu qu’il est impossible de les voir disparaître, ni de les contenir sans s’attaquer à un pouvoir puissant, prompt à tout détruire sur son passage.
Le phénomène est large, puissant, constant au cours de l’histoire, mais difficile à évaluer. Aujourd’hui, les pères répudiés parlent de syndrome d’aliénation parental pour masquer d’un voile de pudeur égalitaire, ce pouvoir féminin qui s’affirme majoritairement et de manière brutale sur les enfants au moment d’une séparation. Le reste des cas d’aliénation parentale étant exercés par des hommes, eux même sous l’emprise d’une mère perverse, il faudra en conclure que ce phénomène marque une différence de conception abyssal entre hommes et femmes.
Sans parler de tous les relais qui légitiment l’inceste maternel au niveau judiciaire, la femme mère peut compter sur son entourage pour asseoir une situation que beaucoup d’imbéciles estiment « fragile ». En l’occurrence, la fragilité sert surtout à engranger toujours plus de pouvoir auprès d’une population masculine aveugle et imbue de sa médiocrité, car victime de cet inceste. La situation est telle que le quidam estime normal qu’une femme ait aujourd’hui droit de vie et de mort sur sa progéniture, et qu’elle soit innocentée en toutes circonstances devant les tribunaux indifféremment selon l’âge de l’enfant (après une peine symbolique qui permet de continuer à condamner durement les hommes pour les mêmes faits).
Depuis peu, ce système fusionnel destructeur de sens, s’est étendu aux maris qui peuvent être torturés et tués par une femme s’ils sont accusés par celle-là, a posteriori, de violences quelconques. Les souffrances de n’importe quelle mère, la plus monstrueuse qui soit, sont transmises aux enfants, mais aussi prises en charges par toute la population grâce à l’entremise du système médiatique. Notre civilisation en fin de vie, légitime cet élan du coeur qu’elle estime la grandir au moment même où il provoque son effondrement.
Dans notre société, l’homme n’est devenu qu’un esclave qui doit s’estimer heureux d’avoir le droit de coïter de temps à autre avec un vagin à des tarifs qui dépendent de son appétit sexuel tout autant que de sa naïveté dans l’engagement ou de sa position sociale.
Les femmes ont toujours été moins condamnées que les hommes par les tribunaux pour des faits identiques, ou moins victimes de guerres civiles, par exemple. La société veut voir en celle qui la reproduit, un modèle de pureté. Son image de perfection ne doit pas être entachée par l’horrible réalité qui constate que le niveau de civilisation ne dépend pas de la considération dont bénéficient les femmes en son sein, mais au contraire, de combien leur puissance est contenue et par quels moyens légitimes.
L’histoire de Marie-Antoinette et de Louis XVII
L’Histoire fourmille d’anecdotes croustillantes sur le rôle des femmes, leur pouvoir démesuré, tout autant que nuisible, et parfois même positif. Il est plus difficile de raconter cet inceste au quotidien, dans l’intimité des familles, là où la grandeur des femmes s’exerce aussi dans la plus grande discrétion, sauf par le biais de quelques romans dont on peut douter du vrai et du faux, et qui n’analysent pas souvent les implications sociales d’un tel abus.
Cependant, à bien y regarder plusieurs faits historiques peuvent être retraités d’un point de vue antiféministe et redonner vie à la réalité.
Il suffit de songer à l’habillement de Louis XIV enfant, ainsi qu’à tous les enfants de France, grimés durant des générations en petites filles jusqu’à l’âge de 7 ans. Ou au dépucelage de ce même roi à l’âge de 14 ans décidé par sa mère qui utilisa pour ce faire sa femme de chambre qui selon Primi Visconti, viola Louis XIV. Notre commentateur contemporain rajoute que cela dût lui plaire puisqu’il retourna la voir plusieurs fois. Imagine-t-on une fille de 14 ans se faire violer de nos jours et un journaliste
exprimer son approbation sans être poursuivi devant un tribunal ? A l’inverse, si une femme commet un viol et ici un inceste, personne ne se pose de question. Le garçon a été sexualisé de manière précoce, il restera prisonnier de ses pulsions et de son entourage féminin une vie durant, mais qu’importe puisque cet inceste aura permis de légitimer le pouvoir des femelles de France.
Le pire reste souvent caché. Il ressurgit de manière exceptionnelle quand l’histoire disjoncte comme ce fut le cas au moment de la révolution. Drôle de période de régression, de déni du père et d’affirmation d’une adolescence masculine ensauvagée et femélisée, défenderesse de son idéalisme immature concernant les femmes au détriment de leur représentation politique immédiate. La révolution française n’en permit pas moins de mettre en relief des aspects de la vie d’un peuple qui n’intéressait personne jusqu’ici. Par exemple, le procès de Marie-Antoinette aura été l’occasion d’un grand déballage qui sinon, ne nous serait jamais parvenu. Nous avons pu entrer dans l’intimité de la famille royale. Nous possédons des documents exceptionnels sur ce couple grâce aux différents procès qui ont eu lieu.
Il est de notoriété publique que Louis XVI, dominé par sa femme, était un faible par qui la révolution s’est à jamais dénigrée en assassinant un homme simple. Mais il est une question plus cruciale qui a été soulevée à cette occasion et qui paraît pourtant saugrenue au premier abord, surtout dans un tel contexte inique : Marie-Antoinette a-t-elle perverti son enfant ?
Dans les derniers instants, le petit Louis XVII est séparé de sa mère. Il est enfermé au « Temple », où un certain Simon se charge de son éducation. Illétré, il lui apprend des chants révolutionnaires et développe une proximité affective avec lui. A cette occasion, Hébert, ennemi farouche de la royauté, va recueillir une étrange déposition de sa part. Sa mère qui couchait encore avec lui à l’âge de 8 ans, lui aurait appris à se masturber. Non seulement le petit signe la déposition, mais témoigne au procès de la manière la plus naturelle qui soit sur les faits qui sont reprochés à sa mère.
Imaginez, là encore que ces propos soient tenus aujourd’hui à l’égard d’un père, et combien d’années de prison prendrait le dit père, sous la pression des associations de défense des victimes. Or déjà à cette époque, loin d’être attaquée par ce témoignage , Marie-Antoinette en ressort grandie. En effet tandis qu’Hébert accuse l’ancienne reine, un mouvement de femmes se produit dans l’assistance. La ruche s’est mise en marche, l’accusation est tout simplement ignorée. A ce moment précis en pointant une femme en tant que tel, Hébert se trouve confronté à toutes ces femmes qui veulent défendre leur pouvoir. Il vacille. L’accusation avec lui. Robespierre lui reprochera toujours son échec en ce jour jusqu’à l’envoyer à l’échafaud. Quant à la parole de l’enfant, elle sera récusée. Ce tribunal prêt à entendre toutes les vilenies concernant les « ennemis du peuple » écartera pourtant celle-là. Le président de tribunal parti prenante contre la reine, fait d’ailleurs mine de n’avoir rien entendu. Et quand un juré insiste, Marie-Antoinette affirme qu’une mère « n’a pas à répondre à une pareil inculpation ». Plus loin, elle demandera à son avocat si elle n’a pas mis « trop de dignité dans sa réponse »…
Ainsi, le chef d’accusation d’inceste ne se retrouvera pas même mentionné dans le rendu du procès. Pour ce faire, cette femme coupable aux yeux de toute la société, n’aura eu qu’à se protéger derrière son statut de mère et éviter ainsi toutes les accusation auxquelles elle aurait dû, ne serait-ce que répondre. En l’occurrence, en se servant de son statut de mère, elle arrivera même à reprendre la main sur les questions politiques.
Il est vrai comme le souligne si bien Stefan Zweig, la parole d’un enfant est soumise à caution. Pour lui, le petit pris plusieurs fois sur le fait, et ouspillé, a probablement transféré la culpabilité de l’acte sur celles qui le lui avaient interdit, alors même qu’il n’était plus sous leur autorité. Cependant, que sa mère l’ait violé ou pas, l’inceste n’en reste pas moins certain.
Premièrement, pourquoi un enfant à un âge aussi avancé dormait-il avec sa mère ? Deuxièmement, comment un enfant de cet âge pouvait connaître l’acte masturbation sans qu’une personne ne l’ait stimulé au préalable ? Enfin, comment se fait-il qu’un enfant en période de latence ait eu ce genre de pulsion ? A un niveau psychologique, la réponse est « inceste ». Que la famille royale ait été placée dans une situation très particulière au moment de la révolution, n’y change rien. La réponse de la reine à ses angoisses ou à ses penchants a été incestueuse, mais surtout, ce fait a été ignoré par ses contemporains, par le tribunal, par les Robespierre et les Stefan Zweig qui en firent plus tard la chronique. Et cette omission est plus significative que l’acte d’inceste lui-même.
Toute traîtresse à la révolution qu’elle fut, toute débauchée qu’elle apparut aux yeux du peuple, toute infidélité qu’elle entretint avec le comte Fersen, toute dispendieuse du bien public qu’elle gaspilla sans remords, elle fut protégée en tant que mère et ne fut jamais reconnue pour ce qu’elle était : une mère incestueuse qui déjà tentait d’influencer la destinée de la France à travers celle du futur roi de France, comme tant d’autres reines mères l’avaient fait avant elle.
Encore aujourd’hui, des fables circulent sur Marie-Antoinette, pauvre victime d’un système effroyable d’accusation injuste concernant ses moeurs. Si la révolution fut effectivement une machine sanguinaire et inique, la royauté de l’époque n’en avait pas moins complètement dégénéré. Dans ce cadre, Marie-Antoinette la frivole était devenue la maîtresse des lieux, seul personnage politique capable de s’opposer au mouvement révolutionnaire qui le sentait bien et qui lui rendait sa haine, malgré toute la répulsion qu’il avait à condamner une femme. Si elle a été poursuivie pour trahison sans que les faits ne soient établis à l’époque, elle avait trahi la révolution comme des documents autrichiens nous l’apprendront plus tard. Et si les révolutionnaires eurent tort d’agir comme ils le firent, ils n’eurent pas tort de la désigner coupable.
En pleine période révolutionnaire, malgré l’évidence des faits, la reine de France qui devait avoir la tête tranchée, n’a pu être attaquée concernant son comportement intime « inapproprié ». Féminisation de la société oblige. Imaginez dans le cas commun combien il était difficile de révéler ces affaires et de les condamner.
Une société de l’inceste maternel
Aujourd’hui, plus que jamais, l’inceste maternel est toléré. La révolution ne l’a pas arrêté, elle lui a donné de nouvelles perspectives. Il prend la forme d’un laxisme généralisé dans l’éducation des enfants, d’une étrange mansuétude devant les tribunaux, d’un double standard hommes-femmes dans les législations pénales (il n’y a qu’à songer à la légalisation des infanticides par avortement), d’une appropriation des enfants par les mères en général et d’une disparition de l’autorité paternelle en particulier. Cet inceste n’est pas toujours celui d’une mère qui branle son enfant, ou qui le caresse de manière inapproprié le plus tard possible, ou qui se montre nu devant lui. Plus encore, il est une attitude de contrôle totalitaire qui se croit tout permis parce que l’enfant a un besoin primaire de sa mère.
Censé guérir les blessures de femmes malades, l’inceste sert surtout à contrôler les garçons de notre société, en les rendant toujours plus perméables aux corps féminins avec lesquels, plus tard, ils seront incapables de se contenir. A l’extrême limite, ces garçons traumatisés, deviendront violeurs ou violents, accros aux drogues dures ou suicidaires, pédophiles ou reclus. La tyrannie de l’intime se sera accomplie aux yeux de tous sans que personne n’ait pu la dénoncer, parce qu’une mère, cela ne s’attaque pas.
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