L’imagerie féministe développe la mythologie d’une prise de décision qui serait masculine et qui ne laisserait pas place aux femmes. Ces dernières auraient toujours moins accès aux lieux de décision et subiraient les mauvais choix des hommes sans pouvoir faire jouer l’égalité.
Aujourd’hui, ce concept creux d’égalité sert souvent d’excuse à une volonté d’indifférenciation. Ici comme ailleurs, la complémentarité entre hommes et femmes masque le pouvoir féminin. Les hommes affichent une volonté d’agir en public, ils en reçoivent tous les lauriers mais aussi les déconvenues, reproches, humiliations, échecs. De plus en plus de femmes doivent également faire face à leurs erreurs publiques de manière directe même si elles bénéficient d’un large préjugé favorable. Pourtant le pouvoir au féminin n’est pas là en principal.
Lorsqu’une femme bouleverse l’ordre public et demande à un homme d’intervenir, celui-ci s’y sent contraint pour plusieurs raisons. D’abord, la femme lui a fait endosser ce rôle de protecteur. Et s’il ne remplit pas ses obligations, il perd sa légitimité. En ne respectant pas sa part de contrat, sa femme devient indépendante et libre de ne pas remplir la sienne. Dans le cas où l’homme ne veut pas être trompé, il va agir en conséquence.
Ensuite, dans ce rôle de protecteur, il apparaît comme un devoir à l’homme de défendre les personnes qui ne le peuvent pas. Celle qui se plaint de sa faiblesse en appelle à la force de celui qui détient le pouvoir. L’homme qui ne veut pas répondre aux plaintes de la femme, perd son identité. Il risque de se considérer et d’être considéré comme une femme. Plus l’identité sexuée de cette homme sera instable, plus il cherchera à se rassurer en jouant les chevaliers maman.
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Enfin, celui qui est censé détenir le pouvoir et être fort, pourra être soumis à la honte publique de ne pas être en capacité de répondre à sa supposée puissance. L’obéissance deviendra alors pour lui le seul moyen de continuer à être perçu officiellement comme un être libre. Un homme qui n’obéira pas sera suspect de faiblesse, et dénigré, il perdra sa place au sein de son groupe social.
Intrinsèquement, aux yeux de sa femme et de la société, l’homme doit donc écouter sa femme s’il veut survivre dans ses prérogatives. La sensibilité à un seul de ces mécanismes peut réussir à le faire déchoir. Peu peuvent dépasser de telles faiblesses, et comme le dit si bien Sacha Guitry, pour 1 meneur d’hommes, il y a 999 suiveurs de femmes. Car l’attrait pour le beau sexe en rajoute encore une couche en ce sens, et le désir d’être adoubé par la gente féminine pour lui plaire et avoir accès à des relations sexuelles, affectives, et une descendance, peut influencer un homme de bien des manières.
Le « mariage d’amour » et la « liberté sexuelle » sont des revendications qui assoient ce genre de pouvoir. Ils permettent aux femmes de réguler les échanges entre hommes et femmes à l’avantage de ces dernières, car l’homme de par sa nature biologique, sa testostérone, a bien plus de mal à contrôler ses désirs. Accessoirement, imaginez combien il faut être soumis à une pulsion brute pour dépasser le tabou du viol. Je ne parle pas ici de tous les faux viols qui pullulent et qui ne sont le fruit que d’une culpabilité de femmes qui cherchent à être désirées. Je vous parle des rares hommes, incapables de résister à une pulsion qui leur fait prendre leur plaisir dans le déplaisir de la femme. Il a fallu que l’image de cette femme soit complètement brisée en eux pour en arriver à un tel résultat. Ceux-là ne sont que les enfants d’un jusqu’au boutisme féministe. Tandis que le violeur est entièrement dominé par sa pulsion brisée, l’homme antiféministe connaît sa faiblesse et sait la prendre en compte.
Il y a un exemple particulièrement édifiant de manipulation des femmes sur les hommes, et c’est celui de la révolution française. Des garçons immatures ont cru pouvoir se passer du père. Ils ont aussi été la proie de femmes en colère. Celles-là les ont poussés à se révolter pour du pain. Elles ont installé au pouvoir ceux qui avaient organisé la pénurie, puis les ont laissé faire. Le résultat parle de lui-même : massacres en série, division de l’État, intolérance grandissante…
Mais voyons comment au travers des récits d’un maréchal des logis, d’un policier et d’un député compilé dans l’article pro-féministe de l’encyclopédie Wikipédia « Femmes sous la révolution française », elles ont pu pousser à la révolte puis s’effacer quand le travail de donneur d’ordre avait été accompli :
« En 1789, elles sont les premières à se rendre à Versailles, symbole de la monarchie absolue, pour ramener de force le Roi Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette à Paris . La garde républicaine, composée exclusivement d’hommes, ne se manifeste que dans l’après-midi.
…
Le 1er avril 1789, elles déclenchent également des violences dans la Sarthe à cause d’un manque d’approvisionnement en grain. Un maréchal déclare » Sans les femmes, je pense que nous aurions pu faire entendre raison aux hommes; pour cela, j’avais à écarter le sexe, amis, voyant que pendant ma harangue la voiture était déjà à portée de vue, elles ont crié et passé malgré nos menaces, et ont déterminé les hommes à les seconder » (1).
Au printemps 1795, le soulèvement commence par les manifestations des femmes. Elles « battent le tambour », dans leurs mouvements elles entrainent les gens plutôt réticents. Elles se moquent des autorités qui écrivent que celles-ci jouent « un rôle boutefeux », puis elles sont rejointes par les hommes à qui elles cèdent la place.
En mai 1795, un policier note : « c’est principalement les femmes que l’on agite, lesquelles faisant passer toute leur frénésie dans l’esprit des hommes, les échauffent par leurs propos séditieux, et excitent la plus violente effervescence. » (2) Ce rapport montre bien que les femmes jouent un rôle non négligeable dans les révolutions et qu’elles sont le moteur des soulèvements. Mais, même si le 20 mai est caractérisé par l’intervention des femmes, elles sont absentes des mouvements le 21.
…
1789, 1793, 1795, les femmes descendent dans la rue, elles y forment des groupes de manifestantes.
Les révolutionnaires qui après plusieurs années de terreur ont bien compris comment ce mécanisme fonctionnait, finissent par interdire aux femmes tout regroupement de plus de 5 personnes !
(Le 23 mai 1795 les députés leur interdisent de s’attrouper à plus de cinq personnes.) Les femmes appellent les hommes à l’action, elles savent que ceux-ci vont les suivre. Avant l’insurrection de mai-juin 1793, un député déclare « les femmes commenceront le mouvement ¬ (…) les hommes viendront à l’appui des femmes. » (3)
J’ai étudié de manière plus particulière comment les femmes envoyaient les hommes à la guerre dans l’article « Faire la guerre pour les femmes » du 17/06/2015. Vous trouverez aussi un exemple d’homme influencé par une femme à travers le personnage mythologique de Gugulanna dans le premier récit de l’humanité qui narre les exploits de Gilgamesh et dont j’ai étudié la représentation féministe d’Inanna dans l’article « Il y a 4700 ans, Inanna chez les Sumériens, tente l’aventure féministe » le 10/10/2012.
Laisser tout pouvoir aux femmes de prendre des décisions pulsionnelles sans jamais avoir à en assumer les conséquences de manière directe, est irresponsable. Les temps de troubles amenés par des femmes dans notre espèce depuis l’aube de l’humanité et tolérés par des hommes sans autorité légitime nous rappellent un autre des premiers récits de notre civilisation, celui d’Adam et Eve. Personne n’a le droit de reprocher à une femme d’être femme, et à un homme d’être homme, chacun avec ses qualités et ses défauts. Mais le jour où une société fait confiance aveuglément à l’un ou l’autre des sexes, elle permet à l’histoire d’une chute de se répéter inlassablement. La femme tend le fruit de l’arbre défendu à l’homme en espérant augmenter son pouvoir, l’homme l’engloutit en se prenant pour Dieu. Nos temps n’ont rien apporté de neuf à l’histoire de l’humanité. Les féministes ne sont qu’une autre représentation d’Eve, médiocre, et qui se perpétue par refus de la Chrétienté. Elles croient évoluer, elles ne font que régresser aux premiers stades de notre ère, quand nous avons été chassés du paradis.
Doux et fort Jésus, qu’elles ouvrent leur coeur à une vraie libération, celle non pas du corps qui enferme, mais de l’âme qui libère.
1 Le maréchal des logis, Encyclopédie politique et historique des femmes, 1997, PUF
2 Un policier, Histoire des femmes, Paris, Plon, 1997
3 Un député, Histoire des femmes, Paris, Plon, 1997
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