Si le féminisme provenait de désirs masculins désordonnés ? Ce constat, une féministe le fait partiellement dans son article : « Les hommes sont plus féministes pour leur fille que pour leur femme ». Et de prendre en exemple Donald Trump avec sa femme Mélania et sa fille Ivanka. Les hommes voudraient être spécialement respectés en tant que maris, mais feraient la promotion de filles indépendantes de leur futur compagnon. Comment expliquer cette dissonance ? En fait, loin de devoir considérer le féminisme comme issu des femmes, il faudra en déterminer la composante essentiellement masculine. Le féminisme est aussi autorisé par un rapport tordu entre père et fille :
– La fille en conflit avec son père : la bourgeoise de gauche en est l’exemple emblématique. Pour elle, le père semble avoir joué de deux manières, répulsive et attractive. De la même classe sociale que son ascendant, mais de sexe différent, elle en adopte les valeurs de travail et de reconnaissance sociale. En même temps, comme un garçon, elle a tendance à en remettre en cause le modèle organisateur. Ce sont par exemple des Simone Veil ou des Gisèle Halimi, défenderesses de l’avortement, et qui avec l’âge vont revenir avec plus de circonspection sur leurs engagements, l’une s’opposant carrément aux unions de duos homosexuels, l’autre se faisant moins critique à l’égard des hommes. Que ces femmes soient issues de familles juives n’est certainement pas un hasard, tant le nombre de militantes féministes qui en proviennent est important. Les relations hommes femmes dans cette religion, amènent à la marge, une revendication égalitaire forcenée. Une ambivalence d’admiration et de rejet pour le père les pousse à s’en approprier les valeurs, et à les retourner contre lui.
– Le féminisme promu par le père : ici, nous nous situons dans des familles occidentales plus traditionnelles. Originellement, les filles avaient pour objet de fortifier les alliances de la famille. Elles étaient envoyées dans le monde pour tisser des liens d’amitié entre tribus de rang équivalent.
Elles devaient pacifier les relations sociales et gouvernementales. Depuis que les alliances d’Etat à Etat ne sont plus favorisées par le cadre familial, et depuis que cet Etat s’est féminisé, il a nivelé les héritages entre filles et garçons, entre enfants naturels et adultérins, et un processus inverse s’est enclenché. Les filles/femmes, sont devenues l’épicentre de familles affaiblies qui se recomposent autour des maternités de celles-là. Dans ce cadre ouvert à toutes les influences et exclusif du seul pouvoir des mères, nombre de pères, ont continué à envoyer leur fille dans le monde, non plus pour servir leur famille, mais pour transmettre leurs valeurs.
C’était pour eux une manière de conserver un pouvoir de transmission. Ils s’y sont attachés d’autant plus qu’ils étaient immatures et qu’ils sentaient bien perdre de l’influence auprès de leurs proches. L’inceste des familles maternisées a favorisé l’inceste paternel, voire la pédophilie. L’homme n’a plus vu sa fille comme fille, mais comme le réceptacle de toutes ses frustrations. Il n’a plus aimé sa femme en sa fille, mais lui-même, dans une relation fusionnelle. L’intérêt de la fille et du père ne coïncident pourtant pas. Cette situation en amène de plus inextricables : la fille prend son indépendance en s’opposant aux conceptions du père et en investissant sa famille. Ou bien, elle souscrit aux valeurs du père et met sa famille sous une épée de Damoclès, quand elle réussit à en avoir une…
– Le féminisme par manque de père : dans des familles où la mère prend toute la place, soit qu’elle en ait exclu le père, soit qu’elle l’ait dévalorisée, soit que le père ait toujours été un raté, la fille grandit sans image de père probante ou carrément avec une image de père délirante. Ces femmes là, vous les connaissez bien. Ce sont ces hystériques à moitié ou totalement lesbiennes, qui s’évertuent à s’enlaidir à la suite d’un viol, qu’elles ont provoqué à l’âge adulte, ou dont elles ont été victime dans leur enfance, ou les deux, et avec qui la conversation n’est pas possible, soit par manque de capacités intellectuelles, soit à cause d’une mauvaise foi évidente. D’un certain point de vue, il ne faut pas leur en vouloir car ce sont des handicapées, proprement incapables d’aimer le monde dans son altérité.
Comment éviter de propager la maladie féministe chez nos filles ?
La réponse dépend du cadre. Un texte de Saint Paul nous dit « Parents, n’exaspérez pas vos enfants » (Col 3,21). Le père doit veiller à adoucir les mœurs des petites rebelles, à leur donner des signes de reconnaissance, en tant que femmes, en tant que filles, et non pas en faisant de sa culture masculine, la seule qui vaille. Voilà pour les familles où les hommes ont encore une place.
Pour les autres, le père doit se révéler exemplaire. Il est bien entendu que si une femme veut exclure le père d’une famille, elle en a tous les pouvoirs. Elle les a toujours eu d’ailleurs (voir « Le nœud de vipères » de Mauriac). Mais l’homme a le devoir, dans ce cas, de s’y opposer, de ne pas laisser faire le mal. Le père ne doit pas souscrire à la toute puissance maternelle, sans pour autant vouloir détruire l’image de la femme, comme évoqué un peu plus haut. Bien entendu, si une femme veut se faire féconder puis ne vous donne aucune place, vous n’y pourrez rien. Mais toutes les responsabilités du féminisme n’échoient pas à l’homme, et dans ce cas, vous aurez fait ce qui était en votre pouvoir, quand bien même ce fût peu.
Enfin, je donnerais un dernier conseil aux pères qui veulent le bonheur de leur fille : laissez-la développer sa culture de femme sans vouloir l’entraver. Ne vous immiscez pas dans son devenir professionnel comme s’il s’agissait du vôtre. Transmettez-lui vos règles, certes, mais sans en faire un absolu, afin qu’elle puisse transmettre la vie à l’image de sa mère. Veillez ainsi à son éducation en tant que future mère de famille, et non en tant que future employée du mois. La réussite de votre fille dans le milieu professionnel coïncidera très rarement avec une réussite dans le milieu familial. Or, il n’y a pas plus important que la famille qui est le socle de toute réussite professionnelle raisonnée, pour les hommes et pour les femmes. Que nous l’ayons oublié en dit long sur les « valeurs » véhiculées par notre société en bout de course. Si votre fille réussit sa famille, elle sera plus forte pour affronter le monde, pour dépasser ses échecs et pour transmettre la vie. Ses enfants aussi. Dans le cas contraire, aucune réussite professionnelle ne pourra la guérir d’un échec familial. La faillite familiale fait le malheur aussi bien des garçons que des filles, et les empêche de pouvoir s’épanouir quelle que soit leur niveau de réussite. Par contre, si leur famille est solide, ils se sortiront de toutes les tempêtes professionnelles avec l’essentiel.
Laisser un commentaire