Des centaines de milliers de pères ont connu des difficultés devant la justice en France. Pourtant aucune mobilisation de masse n’a eu lieu sur ce sujet. Au lieu de chialer inutilement à cause de ce monde qui ne nous comprend pas, sur la manif pour tous qui n’a pas assez parlé de nous, nous pourrions regarder plus objectivement la situation pour essayer de voir ce qui ne va pas, réfléchir, et dépasser nos propres manques. En résumé, entrer dans une démarche active.

 

Mettre en rapport notre situation personnelle et celle des autres.

 

Combien de pères se sentent seuls quand les difficultés arrivent ? Presque tous baissent les bras avant d’avoir combattu. Très rapidement, ils se convainquent de leur propre faiblesse. Cette faiblesse n’est pas feinte, elle est réelle. Mais quelle en est la raison ?

 

S’opposer à une femme : une démarche qui n’est pas naturelle pour un homme « moderne ».

 

Passons l’étape où le père qui fait face à une femme complètement déséquilibrée, va arriver devant le juge, persuadé d’être écouté à l’égal de sa compagne. Très vite, il va comprendre, s’il ne l’a pas déjà compris, qu’il doit faire profil bas et qu’à la moindre trace d’orgueil ou de virilité, il sera châtié. Quand ce père a compris qu’il devrait se défendre et qu’il était en position d’infériorité, le voilà à vouloir entrer dans le cirque juridique. Et là, en retard, paumé, il n’ose pas demander des attestations à son entourage, il ne sait pas trop quoi faire. Pire, il s’aperçoit que tous les contacts professionnels qui faisaient son insertion ne lui servent à rien. En effet, ce papa a plutôt eu tendance à se reposer sur sa femme pour faire fonctionner son réseau « affectif » et il s’est concentré sur son travail. Mais pour se défendre devant un juge, il faut être fort au niveau interpersonnel. Encore une fois, il se retrouve face au mur de glace. Il ne comprend pas bien encore ce qui lui arrive, il essaie d’avancer, de palper, de s’expliquer pourquoi lui qui se croyait si fort est devenu si impuissant, mais il ne le peut pas comme empêché par quelque force obscure. Cependant, pour le bien de ses enfants, il va essayer de se surpasser. Il va prendre sur lui, et oser demander un peu d’aide. Il ne sait pas faire et tandis qu’il croit pouvoir être accueilli avec bienveillance, il suscite la peur. A chaque tentative qu’il fait pour s’exprimer et se sortir de sa situation personnel, il a l’impression d’être freiné. Il ne sait pas bien pourquoi ni par qui, si c’est lui qui ne sait pas s’exprimer ou les autres qui ne veulent pas l’entendre, mais il est bloqué. Il voit bien à travers le mur, il sait bien qu’il devrait être au-delà de ce mur, mais il n’y arrive pas. Quand il en est rendu à faire le bilan de ses démarches, de ses circonvolutions, de toutes ses tentatives d’être compris, il a baissé pavillon depuis longtemps. Le système a été plus fort que lui et il ne sait toujours pas comment il en est arrivé là, ni pourquoi.

 

 

Qu’est-ce que le mur de glace ?

 

 

Durant des années, les femmes de son entourage, beaucoup malgré elles, pour se protéger, l’ont maintenu dans une sorte d’illusion de transparence : l’égalité, la place des pères, des hommes, sa place de citoyen, la reconnaissance de ses efforts pour paraître civilisé, lui étaient acquises. Et comme toute la société tenait le même discours, il y croyait. Maintenant en opposition à une femme, il s’aperçoit que les règles du jeu auquel il croyait tant, ont changé. En tant que père il n’a plus forcément de place, l’égalité existe uniquement quand elle profite à une femme, la reconnaissance lui revient s’il se comporte comme on l’attend de lui. Tout n’était qu’illusion. Le moindre acquis pour rester un être humain digne de ce nom lui demande des efforts considérables et il n’y arrive pas toujours. Parfois il a dû faire un tour en prison pour le comprendre. Sidéré, il restera toute sa vie à la place qu’on lui a assignée, résigné.

 

 

Ce mur de glace il ne le rencontrera pas seulement en cas de conflit lors d’un divorce. Au moindre ennui avec une femme, s’il se confronte à l’une de celle là au travail, et/ou dans un milieu particulièrement féminisé, il retrouvera le mur de glace en face de lui. Et comme ce sénateur qui devra se confondre en excuses publiques pour avoir prononcé tout bas un mot mal pesé envers une sénatrice, aussi puissant soit-il, il devra lui-aussi s’agenouiller (youtube 18/01/2013 censurée, lien vers rutube). Tous ces hommes se croient forts jusqu’au jour où ils vivent une sorte de censure, sans bien savoir quels sont les mécanismes de cette censure et d’où elle vient.

 

 

Cas pratique de mur de glace.

 

Je vais vous donner un exemple précis pour ceux qui me comprendraient mal ou qui n’auraient pas vécu ces situations. Prenons mon article « je croyais être père », publié il y a quelques jours. J’en suis à ce jour à 253 likes pour seulement 1070 lecteurs. Autrement dit 1 lecteur sur 4 l’a apprécié. Dans les deux premiers jours de sa publication, cette proportion était même de 1 pou 3. Pour vous donner un point de comparaison, un article de Rue89 comme celui-ci qui fait partie des plus appréciés et des plus lus, totalise 190 000 lecteurs, mais ce ne sont pas 33% ou même 25% de ses lecteurs qui l’ont liké, mais juste un peu plus de 1%. Et ça, c’est pour un article qui a « marché ». En somme, bien qu’ayant produit un article apprécié à l’adresse des pères, bien que ceux-là aient essayé de le transmettre par tous les moyens, bien que cet article soit résumé par des phrases en gras pour en faciliter la lecture, bien qu’une personne sur Facebook puisse le transmettre sans être pris pour un imbécile, je n’ai eu que 1000 lecteurs… ça, c’est le mur de glace : vous faîtes des efforts considérables pour qu’une parole d’homme soit écoutée, vous réussissez à produire un contenu de qualité, il circule sur les réseaux sociaux, mais il est comme « bloqué ». Il n’arrive pas à se répandre dans la société et à faire débat. Car les femmes ne le veulent pas.

La dernière fois que j’ai réussi à faire fondre ce mur de glace, c’était avec mon article « Le viol sanctifié ». Celui-là ne concernait pas spécialement les pères, et ce sont des lectrices qui l’ont transmis parce que cela parlait d’elles. Et elles l’ont transmis… pour mieux me détruire. En effet, à cette occasion, mon précédent blog a fait l’objet d’une attaque sans précédent et a été suspendu par mon ancien hébergeur, tous les liens partagés par mes soutiens ont disparu, et si j’ai publié l’article en question sur ma nouvelle plate-forme, il n’a pas retrouvé l’audience qu’il avait perdue. Ainsi, déconsidéré, ayant pourtant réussi à transmettre mon article en masse, je me suis une nouvelle fois retrouvé face au mure de glace. Ici, ce sont les femmes qui ont agi de manière anonyme (car j’ai pu tout de même connaître le sexe des dénonciatrices à travers les adresses mail qu’elles avaient dû laisser à mon hébergeur). Pour bien détailler le procédé, voici comment ces femmes ont agi en meute : elles ont permis la propagation de l’article en même temps qu’elles transmettaient les plaintes. Mon hébergeur déstabilisé a demandé à l’une de ses collègues si l’article la choquait, et celle-ci a appuyé les plaintes de ses soeurs. 60 donzelles organisées ont ainsi pu réussir à faire contrepoids aux 2 000 personnes qui avaient déjà « liké » l’article (Retour). Mais ce n’est pas tout, car quand il n’a plus été possible de faire pression sur mon hébergeur parce que j’avais changé de structure, eh bien, rapidement, elles ont arrêté de transmettre l’article. Enfin, elles l’ont savamment commenté auprès de ceux qui l’avaient déjà transmis pour en empêcher toute lecture à tête reposé. Ainsi, la plupart des garçons ont suivi aveuglément l’avis des filles pour qui je légitimais le viol. L’article a ainsi pu être ostracisé parmi ceux qui l’avaient lu, sans même être étudié plus que cela. Des exemples, comme ceux-là, j’en ai à la pelle. Lors du débat sur les unions de duos, une de mes vidéos qui faisait le buzz a été retirée en toute illégalité, juste le temps que les liens soient tous cassés et que la vidéo ne soit plus d’actualité. La dénonciatrice a agi pour le compte de la chaîne parlementaire, avec la complicité de sa hiérarchie mais aussi la complicité du système de censure de youtube chez qui elle a trouvé des relais.  Une autre fois, j’avais récupéré de courtes séquences d’une interview, et la féministe en question qui avait été filmée a fait pression sur le publicateur pour qu’il me mette des bâtons dans les roues, en toute illégalité. Celui-ci a cédé à la pression, jusqu’à ce qu’il en revienne aux principes moraux qu’il s’était donné en termes de liberté d’expression… après plusieurs semaines de retrait. Le mur de glace c’est aussi une vidéo qui est laissée libre de droit puis qui en vient à être dénoncée dès qu’elle connaît un succès, parce qu’elle ne convient pas à ces dames (vidéo sur la nounou qui avait violenté un enfant et qui avait été prise sur le fait par une caméra cachée).  (addenda suite aux attentats de Charlie Hebdo) Chez ces femmes la dénonciation est un art légitime (1). Temps de réaction de ces dames en matière de censure suite à l’attentat de Charlie Hebdo : moins d’une journée !

 

 

La dissidence comme seul lieu d’expression pour les hommes.

 

 

Mes articles touchent plus de gens quand ils sont repris par des plates-formes dissidentes, seules entités qui permettent aujourd’hui une certaine forme de liberté d’expression parce qu’elles ont acquis une audience autonome par rapport aux diffuseurs historiques. Or les questions plus spécifiques sur les pères ne sont pas tellement comprises par ces structures, pas plus que par le reste de la société, ce qui nous laisse dans notre enfermement.

 

 

Briser le mur de glace.

 

 

Je n’ai pas de solutions toutes faites pour cela. Le mur de glace est épais. Il est présent dans la société, dans nos vies, dans nos milieux professionnels, à l’intérieur de nous. Pour l’instant, c’est un combat au corps à corps pour convaincre chaque personne individuellement. Ce combat, c’est vous qui le menez. Apparemment, le nombre de 250 personnes conscientes n’est pas encore suffisant pour provoquer un effet boule de neige. J’ai toujours besoin du relais de la presse dissidente pour surnager médiatiquement. Mais si nous persistons, et en ce qui me concerne je continuerai à écrire, nous pouvons y arriver. Plus le temps passe, plus mes attaques portent, et plusieurs fois, la machine a été à la limite de devoir prendre en compte ce que j’écrivais. Puissions-nous ensemble lui imposer un sain débat, malgré tous les freins invisibles auxquels nous faisons face.

 

 

 

De manière plus stratégique.

 

 

Je pense que les internautes papas militants devraient commencer à se tourner vers ces entités dissidentes et au lieu d’attendre qu’on les comprenne, je crois qu’ils devraient essayer de se faire comprendre d’elles. A court terme, je pense que cette stratégie est la seule qui soit crédible et ceci afin que nous puissions imposer un débat dont personne ne veut entendre parler pour l’instant. Soyez persuadés que ce système n’accueillera pas notre volonté de dialogue et de considération avec bienveillance. Cela remettrait en cause ses fondements. Il faudra donc que nous nous battions et que nous vainquions pour obtenir la légitime place qui nous appartient. Seule la dissidence peut remplir pour nous cet objectif.  A cette fin, nous devrons nous départir des visions naïves et féminisées qui nous font tout attendre d’un Etat corrompu.  Cet Etat qui veut tout contrôler, jusqu’à la place des pères dans les familles, est à la source même des ennuis que nous avons connus. Il favorise le mur de glace. Si nous voulons être considérés comme des adultes, comportons-nous comme tel. Le respect, cela ne s’attend pas, cela s’impose.

 

 

1 « Charlie Hebdo : comment signaler les contenus choquants du Web », Figaro du 08/01/2015

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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  • "Le «triste réveillon» d'un papa privé de voir son fils : tous victimes d'une manipulation", La dépêche.fr du 28/12/2015.

    Parfaite illustration du mur de glace : un père ne veut pas servir de portefeuille sur couilles, la justice le brise, il résiste, la mère manipule son fils pour qu'il n'ait pas envie de voir son père, il manifeste, les "proches" sous couvert d'anonymat, bien entendu, annulent le buzz.

    La vérité est tue de tous les côtés, pour masquer le pouvoir disproportionné de la mère qui agit sous couvert, de la justice, des médias, de notre fausse morale d'intégration sociale, de notre naïveté.

  • Observateur a raison Leonidas, d'ailleurs la censure que vous avez subi en réalité était dans l'agenda des fanatiques. Cet article sur le viol sanctifié à mon humble avis ne fut qu'un prétexte. Il y a un autre article où vous aviez tenté de la même façon de faire réagir intitulé "les femmes ne servent à rien" qui a bénéficié  de nombreux commentaires la plupart hostile et bien souvent juste des anathèmes, sans un seul effort de compréhension de la part de vos "contradicteurs". Pourquoi n'aviez-vous pas été censuré à ce moment-là ? Comme disait ce bon vieux Gandhi "D'abord ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, puis ils vous combattent et enfin, vous gagnez."Espérons qu'il ait vu juste pour le dernier verbe de cette phrase.

    • J'ai été naïf sur mon système d'information : j'ai laissé un hébergeur décider de ma censure ou pas. J'ai cru qu'il respecterait la loi.

      Or il a pris la pression, naturellement. J'ai été bien naïf de croire qu'il ne la prendrait pas, que des idées comme la libre circulation des idées, liberté de presse, il y serait attaché parce qu'il faisait parti d'une génération montante d'informaticiens qui était attaché à ce genre de principe.

      Pour vous illustrer le type de personnes à qui nous avons à faire : le procureur de Lyon a ouvert une instruction à mon encontre sans la moindre base légale. Voulait-il obtenir simplement mes coordonnées ou veut-il aller plus loin ? Qui lui a donné ses ordres ? Qui lui a suggéré d'agir contre le principe de la loi ? Comment se fait-il qu'il se sente en situation d'impunité ? Comment notre système en est-il arrivé là ?

      Nous vivons une époque très inquiétante. Les gens ne s'aperçoivent même plus qu'ils franchissent les limites du bon sens, une à une. Ils s'attaquent à tous les fondements de notre civilisation. Et franchement, s'ils le font au nom de la liberté de l'égalité et de la fraternité, ils devraient sérieusement revoir leur copie.

  • Tout à fait exact !Mais avant de se révolter, il faut prendre conscience de réalités qu'on nous cache systématiquement. En effet, cette "révolution" que les québécois appellent à tort "tranquille" ne doit rien à la génération spontanée, ni même à une révolte des femmes.Elle doit tout, dès le vote des anglo-saxonnes et allemandes en 1919/20 à des manipulations politiques de gouvernants désireux de se mettre à l'abri du juste courroux des soldats revenant du front.De droite comme de gauche, ces manipulateurs désiraient, en s'appuyant sur le vote majoritaire des femmes, faire contrepoids à celui des "cocus" de la guerre.Voilà l'explication du front commun politicard en faveur des droits des femmes et d'une unanimité inhabituelle chez les politiques.Ce qui explique aussi la méfiance des femmes et la surprise des hommes lors des développements ultérieurs. Car l'ennemi joue avec au moins 3 coups d'avance. Les prochains sont la théorie du genre et la pénalisation des clients des prostitués (mais pas des marchandes de sexe !)Sachons identifier notre ennemi, car il avance masqué.

    • Je suis d'accord avec vous mais je pense que dans vos remarques vous êtes encore en retard sur eux.

      Imposer leur idéologie ne suffit plus il leur faudra écraser ceux qui osent les contredire.

      Je vous conseille de faire des recherches sur le mot masculinisme.

      Ces gens là sont en train de préparer les esprits pour que tout ceux qui osent les critiquer soient assimilés à ce qu'est l'extrême droite aujourd'hui: Des extrémistes qui sont décrédibilisés avant même de parler.

      La critique du féminisme deviendra alors un champ de mine sur lequel plus personne n'osera s'engager et certain sujet qui sont simplement ignorés aujourd'hui deviendront des tabous.

      • C'est marrant, je publie tout à l'heure un article sur le sujet, suite à une thèse qui m'a bien aidé. Dans celle là, j'ai trouvé l'origine du mot masculinisme, un mot qui a été inventé par les féministes, et qui désignait les hommes qui soutenaient les féministes ! C'est vraiment d'actualité !

        Je suis d'accord sur votre analyse. Nous avons plusieurs coups de retard. En ce qui me concerne, je distille ce que je pense au fur et à mesure que les gens peuvent l'entendre. Et des fois, c'est déjà trop. Sur le sujet des pères qui montent sur les grues, j'aurais bien voulu montrer en quoi cette démarche est ambigüe : la revendication est légitime, mais notre base n'est absolument pas prête à assumer un discours novateur. Les pères ne sont pas mobilisés et il faut se départir de l'idée qu'un seul d'entre nous pourra aider tous les autres. De plus nous prêtons le flanc facilement aux manipulations. Je n'ai pas voulu en parler directement pour ne pas casser cet élan. Les papas n'auraient pas compris. Aujourd'hui M Charnay s'est bien fait condamné par la justice, M Moreno a été jeté en pâture à la presse comme "homme violent", et la question reste en suspens : que voulons-nous vraiment pour cette société ? Voulons-nous participer au mouvement dont nous avons été victime ? Sommes-nous prêts à assumer une opposition ? et à bien savoir à qui nous avons à faire ?

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