Dans une phrase pleine de bon sens, Victor Hugo a affirmé que l’unité de base de la société n’était pas l’individu, mais la famille. Ce gauchiste qui n’avait pas vraiment respecté la sienne (de famille), la célébrait pourtant. Avec le temps et les progrès du socialisme, cette évidence a fini par devenir questionnement, puis déni (voir l’avènement du concept « famille homosexuelle », contradictoire dans les termes mêmes). L’individu naîtrait de manière spontanée. Il serait un « tout culturel » qui pourrait être enfanté par l’état, ou par n’importe qui en fait. En tout cas, il tiendrait son existence de la rencontre d’une sorte de « protecteur », de père de substitution, à qui il devrait la subsistance et la reconnaissance filiale, et d’une matrice plus ou moins artificielle. Alors, un individu peut-il se construire avec l’aide de l’état et d’une génitrice ? Le lien entre famille et société n’a-t-il jamais existé ? Quel est l’âme de la famille ?
La génération spontanée
Voilà l’idée sous-tendue par l’avènement de l’alliance état/matrice. Les femmes seraient au choix des poules pondeuses nécessaires au renouvellement de la société, ou bien, des matrices à qui la société prêterait allégeance. De cette union naîtrait des enfants désincarnés qui pourraient prospérer avec l’assistance d’institutions prenant le relais de leur éducation au moment opportun. Ne parle-t-on pas « d’éducation nationale » en lieu et place « d’instruction publique ».
Il est vrai que la nature agrée l’idée de loterie génétique. A chaque génération, des individus sortis de nulle part, suivent des parcours atypiques, certains devenant croyants au milieu d’une famille athée, ou d’une société défiante envers la religion, d’autres sombrant dans la délinquance malgré toute l’attention qu’ils ont reçue. Les exemples foisonnent aussi d’extraction ou de déchéance sociale par rapport à un milieu d’origine. Cependant, ces cas restent minoritaires. La règle générale reste celle d’une reproduction quasi identique, et d’un renouvellement à la marge des générations. Le foisonnement génétique n’empêche en rien une forme de reproduction, certaines mutations ou adaptations, prenant du temps pour s’imposer à un niveau plus global. La nature est donc joueuse, mais elle ne s’autorise pas tout non plus.
Adoptant la marge pour la règle générale, notre société a décidé qu’elle pourrait faire mieux que la nature. Effectivement, depuis des décennies, depuis le néolithique en fait et l’avènement de l’agriculture, ainsi que de la sédentarisation, nos découvertes scientifiques et empiriques nous ont prouvé chaque jour que nous pouvions exercer une domination sur les éléments naturels. Franchissant allègrement le pas, des penseurs se sont détachés et de la nature, et de l’idée de Dieu qui pouvait seule régir cette domination. En somme, leur raisonnement a consisté en un : « nous sommes des êtres culturels, nous nous engendrons de nos propres découvertes, nous pouvons donc faire incuber les enfants au sein de la société en les libérant de leurs entraves familiales qui les cloisonnent à des contraintes physiques ». Persuadés de pouvoir transformer l’humain à leur guise, ils ont voulu que chaque enfant naissant puisse acquérir les compétences des plus grands esprits de leur temps. Louable intention qui s’est soldée par d’innombrables échecs suivant en cela une dialectique identique.
L’échec au niveau de la nature
D’un certain point de vue, le tout scientifique a comblé une des aspirations notables de l’humanité. Nous ne connaissons plus de famines. Pour le reste, le bilan d’une nature sans Dieu, ou d’une nature désacralisée, est plus mauvais qu’une nature sous l’emprise du fait religieux ou animiste. Très peu d’espèces à part la nôtre en ont bénéficié. A un niveau global, pas mal de scientifiques parlent de 6ème extinction alors que les moyens technologiques mis en œuvre ne nous ont même pas permis de diversifier notre alimentation. D’un bout à l’autre de la planète, nous mangeons des produits identiques, cultivés sur des surfaces gigantesques où rien d’autre ne peut pousser ni même survivre. Le tout scientifique nous a amené à vivre soit au milieu de déserts agricoles, soit de villes où les humains n’ont plus d’identité propre. Nous avons de quoi manger mais nous sommes de plus en plus seuls au milieu de la masse, vivant des relations superficielles, tout comme ces légumes formatés qui poussent dans des champs au milieu de millions d’autres. Et symptôme indécent s’il en est, nombre d’entre nous souffrent d’obésité.
Nous ne pouvons plus boire l’eau des puits. Nous devons nous méfier à chaque fois que nous ramassons une plante pour peu qu’elle ait été contaminée par des produits phytosanitaires. Nous chassons des espèces domestiques que nous entretenons à grands frais pour nous donner le sentiment de vivre. Cloisonnés, nous avons développé un sentiment de solitude par rapport à un environnement au milieu duquel notre mémoire génétique ne nous offre pas de repères, mais aussi ne peut nous aider à nous situer par rapport à nos propres congénères autosuffisants. Nous n’en sommes plus à lutter pour le bien et contre le mal, mais simplement à essayer de construire un embryon de sens dans nos vies.
Voilà qui vient d’une volonté de domination de la nature qui s’est faite sans respect pour elle, à tel point que de nombreux militants issus des rangs du gauchisme scientifique en sont venus à se retourner contre l’humain, et à prôner une nouvelle forme d’animisme. Quoiqu’ils fassent, les uns et les autres n’ont de cesse de tuer l’idée d’homme, soit en le déifiant, soit en l’amalgamant aux animaux. Et même dans leur gestion des sociétés humaines, ils échouent.
L’échec au niveau humain
Un des nombreux exemples pris dans celui qui m’apparaît comme le plus emblématique, est le collège unique en France. Il part de l’idée qu’il n’y a pas de différences génétiques entre nous qui ne puissent être annihilées par l’instruction publique. L’instruction publique échouant à faire réussir tout le monde, il faut alors qu’elle devienne « éducation nationale ». Puis, ce genre d’éducation n’apportant pas de réponse aux maux sociaux, elle doit s’étendre désormais jusqu’aux enfants de 3 ans pour qui « l’école » est récemment devenue obligatoire.
Au fur et à mesure que l’état échoue, il étend ses prérogatives, partant de l’idée qu’il est omniscient et qu’il peut modeler l’humain à son image. Or il n’est pas omniscient et sa face est plutôt hideuse. Il entretient donc les problèmes qu’il a la prétention de vouloir résoudre, ses échecs justifiant toujours plus à ses yeux son interventionnisme.
Mais revenons-en au collège unique. Ces enfants qui sont différents, doivent être formatés à une cause commune. Seulement ils sont différents. Face au modèle auquel l’état cherche à les faire adhérer, ils réagissent donc de plusieurs manières. D’abord ils peuvent souscrire au système et en tirer des bénéfices parce que leur patrimoine génétique, culturel et affectif le leur permet. Mais si l’un de ces enfants pèche par un de ces critères de bonne intégration, il va se retrouver en difficulté. Or voici qu’en vérité, une majorité ne peut répondre à tous ces critères, d’où les multiples désordres qui en découlent.
D’abord, l’institution s’apercevant qu’elle cherche à formater des enfants qui ne peuvent pas l’être, va tenter de s’adapter à eux. D’où la nécessaire baisse du niveau général pour permettre au plus grand nombre de satisfaire aux critères de sélection. A l’extrême limite, pour que tous les enfants réussissent, il faudrait qu’ils n’apprennent plus rien, ceci expliquant cela.
Du côté des enfants, ceux à forte capacité intellectuelle s’ennuient, et finissent souvent par prendre en haine l’école et les apprentissages. Ceux qui sont promus sans en avoir les capacités, vivent dans le mensonge duquel ils se réveilleront un peu plus tard, un peu trop tard, avec une haine sourde contre l’institution scolaire, eux mêmes devenant plus tard des parents agressifs envers les professeurs… Quant aux écoliers en déficit affectif, ils ne peuvent trouver de réponses à leurs angoisses là où justement le but, c’est le formatage. Mais tous seront appelés à continuer le collège, sapant le travail des autres, parce que la structure dévoie leurs possibilités. Ceux qui s’ennuient mettront le bazar dans la classe ou en dehors, et que dire de ceux en déficit affectif ou intellectuel. Ne restera qu’une petite minorité à qui cette ambiance pourra convenir.
Du coup, à un niveau générale, l’hypocrisie gagne. Les parents de bourgeois ayant bien conscience du problème mais ne comptant nullement le résoudre politiquement, au contraire, placent leurs enfants dans des classes où ils seront à l’abri de tels désordres, soit en jouant sur leur lieu d’habitation, soit en obligeant leurs enfants à suivre des apprentissages supplémentaires exigeants. Ils auront aussi les moyens financiers qui leur permettront de leur faire bénéficier de soutien scolaire. Tous continueront à faire comme si les enfants n’avaient pas d’aptitudes différentes souscrivant au culte d’état par peur de se faire exclure du groupe, ou avec la vague espérance que leur enfant « s’en sorte ».
L’exemple du collège unique n’est pas isolé. L’état par atavisme, son adn étant d’augmenter son influence sur le groupe, cherche naturellement à éliminer tous les pouvoirs qui pourraient lui faire concurrence. Foin de diversité, dans la nature comme dans l’instruction publique, ou ailleurs, l’intervention d’un état autonome de tout fait religieux, allié du scientisme, stérilise les jeunes pouces. Maintenant, qu’en est-il de ce tout culturel dans la famille ? Sans plus parler du soutien de l’état, les uns et les autres sont-ils remplaçables au gré des désirs individuels ? La famille a-t-elle jamais existé ?
La famille à un niveau naturel
Pas plus que l’idée étatique de remplacer le père n’est viable, l’idée de soustraire un enfant à sa filiation en en faisant le fruit d’un désir individuel n’est soutenable. La famille préexiste par rapport à l’individu avant d’en naître. Tout comme la famille précède le fait social. Vouloir faire éclore la famille à partir d’individus et de leurs choix, c’est mettre la charrue avant les bœufs. Car seul Dieu est antérieur à la famille.
Ici, les individus qui veulent couper un enfant de sa filiation, reproduisent les mêmes erreurs que l’état qui pense pouvoir fabriquer un citoyen à partir de rien. Pour ces duos homosexuels, ou ces couples stériles, fabriquer un enfant en se soulageant des exigences naturelles, va leur apporter le bonheur et apporter à leur enfant, le bonheur. Or ils se mettent dans les conditions d’échouer.
Pas plus que la culture, la filiation génétique n’est anodine, et avec elle, la relation père mère. Chaque jour, nous découvrons à quel point notre patrimoine génétique influence notre vie quotidienne. D’ailleurs, ces couples stériles le savent si bien, qu’ils veulent absolument mettre au monde l’enfant parfait. Et de ce désir naît la même stérilité/uniformité que nous voyons dans la nature sous l’action d’un homme divinisé. Car leurs choix ne sont pas éclectiques. Les duos de lesbiennes préfèrent avoir des filles. En Asie, au contraire, les filles sont éliminées. Sous la forme d’une apparente diversité entre des choix communautaires différents, l’idée à retenir est que, plus les gens choisissent selon des critères d’intérêt, plus ils nivellent le résultat. La diversité s’effondre et cela n’a rien d’étonnant. A terme, le processus d’uniformisation est total quand les communautés se mélangent.
Dans l’absolu, vous me pardonnerez la caricature, tout le monde veut un petit ange blond aux yeux bleus, plutôt intelligent, en bonne santé etc etc. Il est à prévoir que plus la science donnera la possibilité aux individus de choisir les caractéristiques de l’enfant à naître, plus ces caractéristiques seront identiques, plus les enfants seront identiques.
La revendication homo-sexuelle de procréation aboutit ici, naturellement, à l’homo-identité, l’homme divinisé qui se regarde lui-même en miroir de ses fantasmes. D’ailleurs, conscients des avantages que peuvent leur apporter la génétique, les duos stériles sont à la pointe de la revendication en matière génique. Ils veulent non seulement transmettre leurs gènes, mais en plus, ils peuvent étudier l’idée d’y apporter quelques améliorations (« le pauvre enfant, s’il pouvait éviter de souffrir de certaines maladies »). Ils ont mis à mal le totem de l’altérité. Dépasser le tabou de l’eugénisme est de l’ordre d’un détail pour leurs groupes de pression.
La servitude de la science à des désirs individuels est telle que des enfants naissent aujourd’hui de 3 patrimoines génétiques différents pour satisfaire à la communauté de plaisir formée par leurs parents. Et pour poursuivre dans l’idée un peu plus haut, si 3 personnes en viennent à mélanger leurs patrimoines génétiques pour en former une seule, pourquoi ne seraient-ils pas bientôt des centaines à vouloir s’allier pour faire naître le bébé idéal. L’enfant sera alors réellement celui de la société, ni fils de, ni fille de. Loin de nous sauver de notre stérilité, il naîtra avec le signe de thanatos sur son front.
La dénégation du génétique fait ressortir l’impératif génétique de manière cruelle, puis la dévoie entièrement.
La famille à un niveau affectif
Selon Jean-Louis Touraine, le rapporteur de cette loi qui autorise les inséminations étatiques sur toutes les femmes, un enfant né d’insémination au milieu de deux femmes sera encore plus aimé que dans un couple puisqu’il aura été plus attendu et bénéficiera donc de plus de soins.
En dehors de cette situation paradoxale où un homme affirme haut et clair qu’un père ne sert à rien de spécial (sic), quid des besoins de l’enfant ? Ils n’existent pas. Ou plutôt, se plaçant du point de vue des mères, cet homme suggère que l’envie des parentes et les besoins de l’enfant seraient confondus.
Les besoins d’affection et d’attention des femmes, correspondraient donc exactement aux besoin de l’enfant ? Or voilà l’exacte définition de l’inceste, de l’indifférenciation et de la pédékirastie qui va avec. L’enfant n’aurait pas de besoin propres ou en tout cas, ils se confondraient avec ceux des adultes de son entourage : exit la personnalité, l’autonomie, l’altérité sexuelle et j’en passe.
De nos jours, contre l’avis de ses pairs, nous avons donc un homme politique, médecin, capable de défendre l’inceste publiquement, sans qu’il ne soit repris sur ce point. Et pour cause. Il est probablement né de l’inceste et confond sa propre gloire sociale avec le bonheur de sa mère.
Les enfants nés de l’inceste pensent difficilement l’altérité. Lorsqu’ils ont grandi avec l’idée de déesse mère en tête, et qu’ils arrivent à l’âge adulte, ils vivent leur enfermement de manière naturelle. Ils imaginent que leur claustra pourrait être un modèle viable (sinon c’est le suicide, et d’ailleurs JL Touraine milite également pour le suicide assisté). Et si toute une élite médiatique, voire une société, en sont arrivés à penser de même, ils ne sont jamais remis en question et peuvent persister dans leur folie, l’imposer aux autres, et faire régresser un groupe entier pour légitimer leurs fantasmes.
D’ailleurs, comme d’un fruit de cet inceste, notre société, en plus de devenir inconsciente, a réussi l’exploit de devenir stérile et ce, malgré le culte qu’elle voue à gaïa. Il fallait le faire. Le tout permis a stérilisé nos populations, et il se renforce.
Mais ces évidences n’en sont pas pour nos apprentis sorciers en quête d’identité. Pour eux, il suffit de ceci ou de faire cela, pour s’en sortir (l’immigration, c’est si bien !). Et qu’importe le tombereau de souffrances qui accompagne leurs erreurs. Ils vivotent voire sont promus par une société progressiste de l’inceste, matriarcale. Tout le monde n’a qu’à faire de même. Et comme l’état socialiste qui échoue mais renforce son emprise sur la société, le tueur en série se demande pourquoi il ne pourrait pas continuer puisque personne ne l’arrête. Où est le père ? Et à quoi sert-il puisqu’il me laisse faire ? se dit-il en substance, sans remettre en question ses propres actions et tandis qu’il tue le père par son militantisme de citoyen immature.
L’intrusion du père dans la vie d’un enfant, est évidemment l’intrusion de l’altérité, de la diversité, non pas celle qui est proclamée haut et fort par notre société uniformisatrice, mais la vraie altérité, la vraie diversité. « L’enfer c’est les autres » affirme le philosophe infantile qui n’a pas encore été éduqué par le père. Pour lui, la moindre différence devient insupportable et il lui faut compenser son vide affectif et moral par autant d’imprécations humanistes.
Il n’est pas étonnant que tous ces faux penseurs soient anti-catholiques. Seul le christianisme permet l’avènement du père en ce sens qu’il l’autorise à exister, pour l’enfant, différemment de la mère.
Sans le christianisme, il s’offre deux choix à l’humanité : l’indifférenciation ou le puritanisme. L’indifférenciation, c’est aussi le cycle des violences mimétiques telles que les a décrites René Girard. Le puritanisme, qui est l’envers de l’indifférenciation, c’est le culte des règles pour les règles (la torah des Juifs, la sharia des Mohamétans, le puritanisme de certains protestants, les droits de l’homme pour un athée), celui qui permet d’éviter le retour trop rapide des violences mimétiques. Seul le christianisme permet d’articuler changements de règles et stabilité sociale, car il prend en compte le fond de l’humain, non pas en ce qu’il a de scientifique, mais en ce qu’il est un être bourré d’affects, prompt à la jalousie, l’assassinat, le vol et le viol, en lui laissant toutefois le choix d’une rédemption, elle consciente. Dans le christianisme, le père accède à son statut réel en incarnant cette mesure, ni puritain, ni confondu à sa femme.
Il est caractéristiques que les hommes et les femmes politiques dénués de religion usent de mensonges pour légitimer leur inconscience, qui légitime elle-même tous les crimes contre l’humanité qu’ils perpétuent.
Si une Elisabeth Guigou peut affirmer devant l’assemblée nationale que les unions civiles de personnes à pulsions homosexuelles ne déboucheront pas sur des mariages qui ne déboucheront pas sur des inséminations qui ne déboucheront pas sur des locations de ventre qui ne déboucheront pas sur une uniformité génétique, il n’y a que la bêtise ou la volonté criminelle pour l’expliquer, ou les deux à la fois.
Pour ma part, je crois que ceux-là veulent juste mourir en se disant qu’ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient, raison pour laquelle ils encensent d’autres criminels de leur espèce, comme des Simone Veil ou des Jacques Chirac. L’inconscience progresse avec la féminisation totalitaire des esprits qui progresse avec la décadence, qui progresse avec la défaite du christianisme, qui coupe d’autant les élites du peuple.
Pour conclure ce paragraphe, je dirais que l’enfant a besoin du père. La mère a besoin du père, tout comme la société. S’attaquer au père, à son image, dans la loi, dans les relations familiales, ne pas le valoriser parce qu’il serait nécessairement imparfait, c’est commettre un crime de civilisation, faire souffrir bien des gens et en tuer bien d’autres. A travers le père, notre société décadente mène une attaque frontale au tabou le plus universel qui soit : celui de l’inceste.
Lien entre famille et société
La famille, c’est le père. Il n’y a pas de famille sans père, juste une amibe qui s’essaye à l’autofécondation. Mais plus encore, la famille renforce la société, en ce qu’elle lui livre des enfants qui n’ont pas seulement envie de la servir, mais qui en sont capables. Le père, c’est donc aussi la société.
La préséance des femmes dans notre univers mental actuel dénote d’un gaspillage monumental, société dans laquelle les mères n’ont plus assez d’enfants pour lui permettre de se perpétuer, mais où elles sont mieux insérées professionnellement que les hommes. Rien n’est à sa place dans un matriarcat.
Nous n’avons des prétentions à la civilisation que depuis 10 000 ans. Et certains peuples viennent tout juste d’entrer dans le néolithique. Le plus clair du périple humain a été conduit sous l’égide de femmes reproductrices ayant tout pouvoir sur les enfants, et donc sur les hommes de la tribu. Difficile de se départir de telles habitudes, qui reviennent vite au gré des périodes de prospérité. Pourtant, ce retour en arrière marque immanquablement une régression, contrairement à ce que fantasme le marxisme et son infantile « communisme primitif ».
Dans ces périodes de décadence, les pères exclus de leur famille ne peuvent transmettre à leurs enfants une vision juste et droite du monde. Ces derniers composent alors entre inconscience et rigidité maternelle, n’ayant pas de points d’appuis solides pour se sortir de cette dialectique. Ils dévissent, ce qui nous donne des hommes politiques tels que mentionnés plus haut, par exemple.
Or ce que nous voyons pour le personnel politique n’en est pas moins vrai à toutes les strates de la société. Des professeurs médiocres. Des patrons incapables de mettre des freins à leurs ambitions. Des médecins tueurs. Des juges corrompus moralement. Tout cela a fait sa réapparition en deux trois générations quand les hommes n’ont plus été, ne se sont plus sentis légitimes, dans leur famille.
L’absence de père est à tel point dommageable qu’une société entière peut sombrer dans la folie quand elle la subit, en se référant par exemple à un « père de la nation simiesque » dictateur sanguinaire notoire dont les exploits foisonnent à travers l’histoire des sociétés, ou encore en sacrifiant des enfants et des chefs pour faire revenir la prospérité, ou en transformant la reproduction de l’espèce humaine en marché, ou en détruisant les frontières des nations, ou en salissant l’environnement au nom de l’ambition de quelques uns, ou au contraire en nous ramenant à l’état de bête. Finalement, à y regarder de près, les périodes de bon sens sont rares dans l’histoire humaine. En dehors d’une intervention divine, les sociétés humaines n’acceptent le père que contraintes et forcées par les circonstances, quand elles ne se suicident pas.
Actuellement, nous vivons une période de suicide. Et ce n’est pas la première fois de notre histoire humaine. La réussite des hommes du néolithique s’est conjuguée avec une quasi élimination des individus de sexe masculin autour de -5000 ans. La disparition abrupte de sociétés anciennes pourtant complexes, nous donne aussi un indice. L’histoire humaine est un chemin semé d’embûches. Avec les moyens qui sont les nôtres, nous pouvons choisir la vie, ou bien la refuser dans un déni qui paraîtra fou à nos successeurs, et pour cause. Chez ceux qui auront survécu, tout concourra à dire, « mais pourquoi n’ont-ils pas voulu voir ? » .
Oui, pourquoi nous ne voulons pas voir l’importance du père, pourquoi voulons-nous le sacrifier sur l’autel ridicule du matriarcat, pourquoi nous évertuons-nous à massacrer nos enfants en parlant de leur propre protection ? Pourquoi parlons-nous de respect de l’environnement quand nous ne voulons même plus nous distinguer de notre environnement ? Partout où la féminisation totalitaire passe, l’herbe ne repousse pas. Aussi inconsciente soit-elle, elle est formidablement forte et destructrice.
Nous naissons de l’eau et vivons de feu. De nos jours nous vivons de l’eau (mère) en croyant pouvoir naître du feu (l’état). L’eau emporte tout sur son passage, éteignant même les plus beaux brasiers. Voilà ce qui nous arrive puisque rien n’est à sa place.
Le père est à la croisée des chemin. Entre la société et la mère. Entre la culture et la nature. Entre la femme et ses enfants. Entre la logique et les affects. Au milieu de tous, il est nécessairement imparfait. Son rôle doit d’autant plus être célébré qu’il est ingrat et difficile. Voilà qui n’est plus fait lorsqu’une civilisation se délite.
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