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Le piège de Daech se referme : après la manifestation géante, la guerre entre Catholiques, Athées, et Mohamétans est là

Voilà, la boucle de la haine est bouclée. Charlie Hebdo a attaqué l’Islam. Les fondamentalistes islamistes ont exterminé Charie Hebdo. La société française a pris le parti de Charlie Hebdo et légitimé les caricatures anti-Islam du nouveau Charlie Hebdo qui vient de sortir au nom de l’anti-racisme. Les Français se sont précipités en masse dans les kiosques (1). L’Islam va se sentir attaqué par ce nouveau numéro sur-médiatisé grâce à tous les imbéciles de France, et la réponse violente des fondamentalistes sera jugée d’autant plus légitime par une majorité toujours plus importante de Mohamétans. Sans parler de toutes nos privations de liberté au passage en tant que Français (2, 4) et des interventions en théâtre extérieur, qui vont continuer à semer le chaos et accentuer les violences dans le monde entier. En réponse à notre grande messe de la fraternité, Boko Haram vient justement d’exterminer quelques milliers de Chrétiens… ailleurs (3). Cela nous touche moins que quand c’est nous, nous, nous. On ne pouvait pas rêver un cycle de violence plus idiot que ça, légitimé par toutes nos institutions, athées, médiatiques, politiques, ça on aurait pu s’en douter avant, mais aussi par notre Eglise qui a refusé de parler au moment où elle aurait été audible de tous : au moment où il y avait un risque à le faire.

 

Les manifestants de dimanche ont réussi l’admirable exploit d’étendre la guerre civile qui nous touche au monde entier.

La manifestation de dimanche marque le début d’une guerre civile entre pauvres et riches de nos sociétés, entre croyants d’Islam dans les banlieues ou les pays pauvres, et intégrés dégénérés français (occidentaux) qui ne voient que par le dernier smartphone qu’ils pourront se payer à crédit quand ils travailleront le dimanche. Espérons que les catholiques de France n’appartiennent pas à cette dernière catégorie ou s’en écarte en comprenant rapidement le traquenard dans lequel ils viennent de mettre les pieds. Ils ont légitimé le fanatisme. Ils est temps qu’ils fassent arrière toute avec une violence qui devra être proportionnelle à la niaiserie (7) qui a été la leur en ce début de crise. Déjà quelques uns commencent à comprendre (5).

Le déni ou le clair constat d’un affrontement théologique.

Nous n’en sommes pas arrivés là par hasard. Non, malgré tous ces gens foutres qui cultivent le déni, peut-être même à cause d’eux, il y a des raisons à tout cela, nous ne sommes pas unis, nous ne sommes pas tous des Charlies, et jamais au grand jamais, il ne faudra un jour que nous le devenions. Vous êtes différent. Vous avez le droit de l’être. Nous vivons une époque qui a toujours la différence à la bouche et qui ne rêve que d’indifférenciation, par peur. Comme dans « Le parfum » de Süskind, nous voudrions imaginer qu’une immense partouze pourra nous guérir de toutes nos questions, de toutes nos souffrances. Cette partouze a eu lieu dimanche. Des centaines de milliers de personnes ont défilé pour un résultat nul. Rien n’a progressé depuis. Pire, nous avons conforté un système en plein échec. Il ne sert à rien de défiler si nous oublions le principal : la réflexion, le choix, l’engagement. Nous vivons une vraie guerre de croyance, un vrai choc des civilisations qui se fait dans le déni, parce que nous avons peur que les combats prennent de l’ampleur et n’en finissent plus. Mais cette peur entretient la bête. Tous, nous désirons la paix, dans ce monde ou ailleurs, et seuls les moyens que nous nous proposons différent pour y arriver. Alors parlons, discutons, voyons ce qu’il est possible d’avancer pour dépasser nos échecs.

 

Le combat théologique entre Athées, Catholiques et Mohamétans. Un point de vue catholique pour commencer à débattre en vérité.

Cette société athée, riche, pense pouvoir dire et faire n’importe quoi, que les choix individuels se justifient toujours tant qu’ils ne portent pas directement à conséquence sur un autre. Ces choix rendent la société riche matériellement mais c’est oublier qu’il y a des gens qui souffrent indirectement de ces choix dans notre société.

La société mohamétane propose des règles qui régulent le collectif, des règles justes à l’intérieur de la société qu’elle concerne, mais des règles particulièrement inadaptées pour ceux qui ne veulent pas respecter ces règles ou qui n’appartiennent pas à cette société.

Les catholiques font appel à un système de conscience individuelle qui doit réguler imparfaitement les relations entre personne et société.

Quand l’athée est indifférent à la publication de caricatures immorales, considérant que chacun est libre de les acheter ou pas, le Mohamétan considère qu’il y a atteinte au sacré, manque de respect pour les autres membres de la collectivité. L’athée ne peut comprendre ce manque de respect puisque pour lui, rien ne doit être protégé si ce n’est la liberté de dire ce qu’on veut et de faire ce qu’on veut dans la limite d’une atteinte corporelle et morale individuelle. Pour l’athée rien n’est sacré si ce n’est soi. Le catholique est censé autoriser la liberté de parole et de conscience, cette idée vient de notre théologie, mais il est censé lutter aussi contre toutes les atteintes à la morale.

 

Les catholiques n’ont pas respecté leur charisme dimanche.

Ce dimanche, l’Église en défilant largement dans les rues, a envoyé un message incohérent à toutes les communautés. L’Église ne s’est plus érigée en garante de la vie en société. Elle a pris parti, quoi qu’elle en pense, contre les Mohamétans. Elle a choisi un camp que les terroristes l’ont obligé à choisir. Il est vrai, l’Église est fatiguée d’apparaître toujours comme l’empêcheur de tourner en rond dans notre société molle occidentale. Et elle était bien soulagée dimanche de pouvoir manifester pour une cause qui lui semblait éminemment défendable. Pourtant son chemin de croix n’est pas et sera rarement avec les multitudes bien pensantes, qu’elle se le dise bien, mais avec les plus faibles. Aujourd’hui, les plus faibles de notre société ne se sentent plus protégés par cette société qui autorise les caricatures seulement quand cela l’arrange. Dès que cette liberté individuelle est utilisée pour remettre en cause les intérêts des puissants, notre société athée le refuse. Elle y trouve les limites à ces libertés dont elle se targue. Le puissant exerce son pouvoir, et l’Église ne devrait pas se placer encore une fois de ce côté là de l’histoire. Fricoter avec le pouvoir a été une très grosse erreur pour elle par le passé. C’en est encore une aujourd’hui. Car dès lors, les pauvres vont vers l’institution qui les protège le mieux : hier certains ont pu croire les Révolutionnaires, aujourd’hui ils se tournent du côté de la société islamique. En effet dans cette dernière, le pauvre et le riche sont soumis à la même loi , celui du respect du sacré. De son côté, l’Église ne peut se couper du respect du sacré aussi facilement. C’est vrai, elle doit savoir tendre une main, mais de l’autre, elle ne doit jamais lâcher la vérité. Cette vérité là, elle l’a lâchée dimanche et elle a fait le jeu des fondamentalistes et des puissants. Si l’Église croit encore en la liberté de conscience, il lui faut savoir rappeler sans cesse la vérité : l’exercice de la liberté ne peut se faire n’importe comment et dans tous les sens. En oubliant ce point, notre Eglise a brisé le contrat social qui faisait d’elle, la vraie garante de notre vie en communauté en occident depuis toujours, dans nos différences acceptées. Ce ne sont, ce ne sera jamais les athées laïcs qui pourront être garants de ce contrat. On l’a encore vu à l’occasion de cette procession en forme de mascarade dominicale. La théologie de ces derniers est trop maigre pour cela. Elle se limite souvent à laisser les puissants gouverner, qu’ils soient fonctionnaires ou financiers, et à ne pas trop prévoir les conséquences de décisions émotives prises à court terme. Dimanche, nous avons suivi ces médiocres.

 

Vivre avec les pauvres, pour les pauvres.

Les Mohamétans et les jeunes de banlieues accepteront la vie en société, s’ils ne sont pas les dindons de la farce. Ils accepteront de renoncer à la charia si le système que nous leur proposons est juste et équilibré, où les garants moraux rappellent aux athées riches qu’ils ne peuvent faire n’importe quoi. Si l’Église ne remplit pas son rôle de garant moral, elle acceptera qu’une certaine morale laïcarde passe devant les êtres humains, et certains êtres humains derrière d’autre. Cela s’appelle guerre civile. Nous y sommes, en plein dedans. Après des décennies de laisser-aller, nos élites ne sont pas du tout à la hauteur des combats qu’elles doivent maintenant mener. Elles suivent un peuple qui ne veut plus se remettre en question pour avoir été trop culpabilisé injustement par le passé. Notre démocratie s’effondre, comme il est habituel en ce cas là, sous un tonnerre d’applaudissements (6). De ce fait, dimanche, nous avons pris parti dans le conflit isréalo-arabe, chose que nous avions refusée jusque là. Et nous venons ainsi de l’importer  sur notre propre territoire, détail de cette erreur, en soutenant la position israélienne. Tout cela parce que nous ne sommes plus catholiques et de moins en moins. Seulement, en s’éloignant de l’Eglise, la laïcité athée à la française (qui inclut les catholiques déchristianisés) vient encore une fois de légitimer le bain de sang. Les lendemains qui déchantent sont déjà là. Le malheur est que nous ne voulions pas le voir. Comme des enfants immatures et irresponsables, nous voulons la paix sans avoir à réfléchir, sans effort. Cette société féminisée accouche de son petit monstre irresponsable qui préfère confier à l’Etat le soin de le protéger plutôt qu’entreprendre un examen de conscience fortifiant et nuancé. Dimanche, nous avons collectivement fait gagner Daesch. Et pour l’heure, nous ne devrions pas trop compter sur le poids de notre puissance économique pour échapper aux conséquences prévisibles de l’accumulation de nos lourdes fautes morales qui ont grandi au fur et à mesure que nous avons renoncé à vivre dans une société d’autorité catholique.

1 « Charlie Hebdo : les kiosques pris d’assaut » Figaro du 14/01/2015

 

2 « Sondage : les mesures annoncées par Valls pour combattre le terrorisme vous paraissent-elles suffisantes ? » Figaro du 14/01/2015.

 

3 « Boko Haram assassine plus de 2000 Nigériens dans l’indifférence. » NDf du 14/01/2015.

 

4 « Valenciennes : 4 ans de prison pour apologie du terrorisme », NDF du 14/01/2015.

 

5 « Vous avez touché l’intouchable », NDF du 13/01/2015.

 

6 « Le député qui a lancé la marseillaise à l’assemblée nationale : « c’est sorti des tripes » », Frantv info du 13/01/2015.

 

7 « Charlie Hebdo : un choix de une égoïste », NDF du 13/01/2015

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

View Comments

  • La société très largement féminisée a permis cela. La guerre à l'ancienne tuaient des hommes sur le champ de bataille avec, au moins, la noble issue de l'héroisme; la guerre moderne, perfide, tel un virus, tuent les hommes sur le champ de leur propre conscience, dans leur intériorité, leur essence. Voilà ou nous en sommes. La société de l'émotion à son paroxysme. Le tout émotionnel a pulvérisé tout bourgeon de bon sens dans notre société. Ce dimanche j'ai compris que nous avions perdu une grande bataille les journalistes(le pouvoir) n'hésitant pas à qualifier à l'unisson d'historique le rassemblement avant même qu'il ait eu lieu. La voilà la vraie France! Qui défile pour une noble cause! Cette France qui fait oublier la manif pour tous qui n'était qu'un rassemblement de vieux cons et de fachos...on n'est pas sorti de l'auberge.
    Bonne année Durandal.

    • Bonne année Alexandre.
      Nous prenons conscience de l'ampleur de la tâche qui est la nôtre. c'est une bonne chose. Trop souvent, les personnes conscientes s'imaginent qu'il suffira de ceci ou de cela pour que des idées soient reconnues. C'est aussi une conception féminisée du monde. La victoire ne peut s'obtenir qu'après une lutte acharnée de personnes fermement aguerries.

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