Jeune, bête et idéaliste, je m’imaginais que la suppression des héritages serait une mesure de justice pour les individus de nos sociétés. Les plus pauvres partiraient ainsi à égalité avec les plus riches, et les meilleurs s’imposeraient. La société progresserait à coup de méritocratie.
Progressivement, en devenant adulte, j’ai compris combien ce pavé égalitaire de bonnes intentions se transformerait immanquablement en enfer communiste. Il n’est pas possible de s’attaquer aux héritages sans s’attaquer à la transmission. Il n’est pas possible de s’attaquer à la transmission sans s’attaquer au patriarcat. Et il n’est pas possible de s’attaquer au patriarcat, sans s’attaquer au progrès.
L’erreur de mon raisonnement de jeunesse venait de l’idée qu’un individu pouvait se construire in abstracto, comme se l’imaginent d’ailleurs les (dé)constructivistes de nos jours. Je n’ai pas été si éloigné de ce qu’ils sont. Mais je me suis racheté de mon erreur. Et je voudrais entrer plus en avant dans ce qui m’a conduit, dans ce qui les conduit à se fourvoyer. Car cette erreur me travaille encore. Elle me colle à la peau, comme le péché s’accroche à l’humanité. Et je vois bien que d’autres s’y sont laissés prendre. Toute une jeunesse, peut-être toute une société, à qui l’on ment, ou qui se ment, se rapproche de la falaise. N’est-il pas temps de lui répondre ?
Etendant le raisonnement égalitaire à l’identité des individus, les déconstructivistes s’imaginent que l’enfant pourrait atteindre son essence réelle sans le poids du passé, sans la corruption sociale ambiante, parce que l’individu serait bon par nature. Ainsi cet individu pourrait se construire mâle ou femelle, ouvrier ou cadre, joyeux ou triste, selon son envie profonde et non ce que lui dicterait son environnement. Il pourrait se construire entièrement. Chaque intervention extérieure serait vue comme une entrave pour accomplir son bienheureux destin.
Les parents sont l’ennemi
Pour cette idéologie, et même si elle ne se l’avouera jamais, les parents sont l’ennemi. Que ceux-là aient abandonné leur mission, qu’ils soient maltraitants, ou aient été délégitimés par la société, ne sera pas la question à laquelle je répondrai ici. Faisons simplement le constat que l’autorité parentale est attaquée de partout. L’instruction publique a la prétention de faire l’éducation des enfants qui lui sont confiés. Les services sociaux ont été conçus comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de chaque parent, notamment durant les divorces. En l’occurrence, la soustraction d’enfant n’est pas anecdotique, mais un phénomène de masse qui concerne plusieurs dizaines de milliers d’enfants chaque année. Phénomène de masse qui entraîne une maltraitance de masse, car comment l’état pourrait répondre à autant de drames personnels et individuels, ou de fausses dénonciations ?
Les parents sont encore attaqués de bien des manières : la femme est incitée à ne pas s’occuper de ses enfants en bas âge, comme si une mère n’avait rien à leur apporter de spécifique. Cette idéologie ne cesse de sous-entendre que la mère serait remplaçable par la nounou, la garderie ou tout autre moyen en vérité. Et puis, comment pourrais-je oublier le père dont l’autorité a été mise au niveau de la mère, alors que celle-ci risque la relation fusionnelle avec ses enfants et peut profiter à chaque instant de cet écueil comme d’un avantage ? D’autres mesures comme les fécondations artificielles (PMA) ou par procuration (GPA), ne manquent pas d’entamer ce lien parental. Disons que le mouvement est général, et que les parents sont progressivement dépossédés de leur rôle de transmetteur (si effectivement, les enfants n’appartiennent pas plus aux parents qu’à la société, ils sont les transmetteurs en chef de la vie)
Une réalité identitaire
Bien loin de cette idéologie idéaliste/puritaine de l’immanence, l’individu est incarné dans un corps, une famille et une société particulière. Si elles ne sont pas exemptes de défauts, ou peut-être parce qu’elles sont pétries de défauts, ces institutions vont offrir à l’enfant l’opportunité de grandir. Un enfant qui est laissé à ses choix est laissé à l’abandon, jusqu’à la maladie mentale. Car il n’y a rien de pire que de ne pas investir du tout son enfant, sauf de l’investir entièrement. Ces deux comportements étant d’ailleurs les deux faces d’une même brutalité.
En france, combien ai-je entendu de parents me dire que leurs enfants pourraient « choisir » la religion quand ils seraient grand. En attendant, ils refusaient de les instruire sur le sujet, comme s’ils dussent redécouvrir les vérités éternelles par leurs seuls efforts.
Heureusement pour la survie de l’espèce, même lorsque les parents refusent de faire leur travail, l’héritage est là, malgré eux. Leurs enfants n’ont pas à parcourir de nouveau tous les stades de l’évolution humaine pour échapper au non sens. Les valeurs que ces parents se font fort de ne pas transmettre, elles transpirent de partout de leurs comportements. Si l’enfant sera handicapé par les laisser-aller de ses parents, il saura exploiter toutes ces transmissions qui se seront faites à leur insu.
Il en est ainsi pour tous les autres domaines de l’existence. Combien de parents gauchistes racontent des fadaises progressistes à leurs enfants tout en se gardant bien de se les appliquer en restant, par exemple, unis mordicus par les liens sacrés du mariage. Duplicité du discours qui cache une manière de ménager le choux de l’intégration sociale et la chèvre de la vérité monogame catholique.
Car l’enfant ne devient pas ingénieur en une génération. Il ne devient pas fidèle en une génération. Il ne devient pas religieux en une génération. Pour devenir ingénieur, il faudra que le sens du travail lui ait été transmis. Ou encore, il faudra que ses parents aient été de bons ouvriers, de bons artisans. Pour être un bon père, une bonne mère, il lui faudra en avoir reçu l’exemple autour de lui. Pour devenir un bon catholique, il faudra que ses parents aient expérimenté leurs fragilités et les aient confrontées à la société. Et ainsi de suite.
En nouvelle Calédonie, une expérience entrepreneuriale terrible a été menée au corps défendant des gauchistes. Ces derniers s’imaginaient que les retards d’évolution entre sociétés n’étaient qu’une question de structures et d’institutions. Les blancs et les nègres ne s’entendant pas, ils ont construit une usine d’extraction du nickel du côté nègre et une autre identique pour les blancs. Pour bien comprendre la situation, il faut que je rajoute que la demande de nickel est en pleine explosion à cause des nouvelles batteries électriques. Le résultat ne s’est pas fait attendre. L’usine nègre est en faillite tandis que la blanche prospère. Celle du sud a dû être sauvée plusieurs fois et recapitalisée. De même en Afrique du sud. 20 ans de bêtise indifférenciatrice a conduit au pire des racismes dans la nation « arc en ciel ». Les nègres se pourchassent entre eux et pourchassent les derniers fermiers blancs, sur fond de faillite économique imputée au capitalisme, au patriarcat, ou au méchant blanc.
Nous aurons beau renoncer à notre héritage en tant que blanc, nous ne changerons pas la marche du monde. Seul l’héritage permet le développement. Seule la transmission permet le développement. Seule la famille autorise l’évolution. Ce n’est pas en niant nos différences que nous aiderons le soit disant pauvre nègre, ni en nous rabaissant pour en revenir à l’état tribal. Nous nous suiciderons certes, mais nous n’apporterons pas le bonheur sur terre par ce suicide.
Au contraire, nous devons remplir notre rôle, accepter nos différences, sans aucune forme de mépris, ce qui s’appelle l’esprit de religion catholique. Là encore, il n’y a pas d’autre chemin pour évoluer. La religion catholique seule nous permet de vivre réellement avec nos différences, sans sombrer dans l’indifférenciation ou la crise de violence mimétique. Les gauchistes sont d’ailleurs en train de nous le prouver à leur corps défendant. Eux qui se faisaient fi de passer outre la sainte Eglise, s’enfoncent dans une nouvelle impasse idéologique sectaire de plus en plus ridicule faite de wokisme, de lgbêtisme ou de communisme. Incapables de conjuguer la diversité et l’unité, ils oscillent entre indifférenciation de façade (« nous sommes tous frères copains ») et ségrégation pure (« Le méchant mâle blanc cis genre hétéronormé »).
En vérité, nous progressons lentement, très lentement. Les gains d’une génération semblent perdus à l’autre, ou inversement. A force d’efforts individuels gigantesques, l’homme finit par devenir, en moyenne, un tout petit peu meilleur. Il y a une ascèse du progrès. Cette ascèse, nos ancêtres paysans, travaillant la terre lentement, ont su l’acquérir. Puissions nous la retrouver.
Pour ce faire, il faudra remettre la transmission au goût du jour. La femme transmet la vie. Sans elle, rien n’est possible. Nos intelligences artificielles, nos utérus en plastique, ne seront jamais des transmetteurs d’amour. Seul l’utérus de la femme est un transmetteur d’amour, ce sur quoi l’humanité repose. La femme est liée à la transmission du corps comme l’homme fait avancer la société. La femme ne transmettra jamais que ce qu’un homme lui a transmis en matière de valeurs. Elle est aussi une gardienne éprouvée de ces valeurs quand les hommes qui l’entourent les saccagent. Mais rarement, elle sera le moteur du progrès de ces valeurs. A l’inverse, l’homme doit en passer par la femme pour transmettre la vie. Il doit aussi la prendre en compte, elle et ses enfants, pour orienter sa carrière professionnelle, ou ses progrès spirituels. Par contre, s’il s’agit d’aller de l’avant, je crois cette infographie très significative :
Lorsqu’un homme se convertit au christianisme, 93 % des fois, sa famille le suit. Quand une femme se convertit, seule 17 % des familles la suivent. Vous en avez l’expérience. Durant des générations, la femme va être gardienne de la religion dans beaucoup de familles, quand bien même son mari se laisserait aller. Elle va céder à l’effondrement spirituel petit à petit. Mais lorsqu’un homme se convertit, il influence tout le monde autour de lui. Pour la femme, le changement d’idéologie, est plutôt synonyme de séparation, car elle ne pourra agir de la sorte qu’en se séparant de son milieu. L’homme lui, influera sur son milieu.
Prenons l’héritage maintenant, ou la culture. Oui, il y a une inégalité de départ entre les enfants ou entre les races. Et alors ? Chacun fait au mieux avec ce qu’il a, et l’important n’est-il pas de faire avec ce que nous avons et avec ce que nous sommes. Le soucis égalitaire n’est souvent qu’un mépris masqué pour celui qui est différent. Personne n’est meilleur parce qu’il a plus d’argent ou plus de pigments dans son épiderme.
L’argent peut s’accumuler sous deux conditions. L’une positive, l’autre négative. La première consiste à vouloir travailler pour la génération suivante et à transmettre ce goût de l’effort, ce qui est antinomique, car des enfants éduqués dans le confort auront moins envie de se battre pour en gagner plus. La deuxième consiste à se servir de son argent pour empêcher les autres d’en gagner et d’accéder à un niveau de progrès supérieur. Cela s’appelle monopole ou oligopole, ou encore communisme. Car il n’y a pas que les pauvres qui rêvent de lutte des classes. Il y a aussi toute une classe de riches qui s’imaginent que leur argent leur donne le droit d’opprimer les pauvres et d’empêcher leurs progrès au sein du capitalisme. Warren Buffet l’a exprimé clairement en 2005 : « C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner ». Le communisme des riches est presque plus odieux que celui des pauvres. Car si le pauvre peut compter sur le nombre, le riche peut compter sur les institutions et l’argent qui ont été mis entre ses mains pour servir la société. Nous voyons ces communistes prospérer à l’heure actuelle, moins en Chine qu’en Europe avec ces Klaus Schwab qui affirment : « vous ne posséderez rien et vous serez heureux. » Vous identifierez facilement les tenants de cette idéologie qui profitent à plein des progrès du capitalisme tout en voulant empêcher les autres d’y accéder, par exemple ces socialistes écologistes qui prennent des jets pour se réunir et défendre le climat. Cette racaille communiste est l’ennemi du peuple, comme n’importe quel communiste du peuple est ennemi du progrès social.
Vous remarquerez aussi combien la notion de paternité leur est odieuse. Ils n’ont pas de mots assez forts pour dénoncer le patriarcat et sa soit-disant oppression systémique. Ce qu’ils appellent oppression, c’est plutôt la chance de certains enfants d’avoir eu un père présent et remarquable. Effectivement, un tel enfant part avec une bonne longueur d’avance sur les autres dans la vie. Il va acquérir plus de pouvoir social. Est-ce que cela l’exempte de responsabilité envers le groupe ? Probablement dans un monde achristique comme le leur…
Le père est le transmetteur en chef, mais il est aussi transmission en lui-même. Lui qui ne donne pas la vie, il ne peut avoir que ça en tête s’il a l’objectif de se réaliser. Un homme qui ne voudrait pas de successeur ne sera jamais pleinement un homme. Un homme qui ne veut pas transmettre d’héritage à ses enfants, ou au monde, n’est pas un homme. Et je ne parle pas que d’argent ici, surtout pas. Mais l’argent n’a pas à en être exclu si l’homme le juge utile. Car une grande fortune, ne se construit pas généralement en une seule génération, encore moins une entreprise prospère, quelle que soit sa taille. Sans parler de toute la culture utile à la société, l’imposition et le lien social qui est cultivé à l’occasion, et qui va bien au-delà de la dite entreprise.
Or depuis quelques temps, ce débat revient : il faudrait supprimer les héritages. Nos gauchistes qui ne comprennent rien à la transmission, veulent jeter le bébé de la culture avec l’eau du bain du pouvoir. Pour ceux-là, la recette est toujours la même : au lieu de s’attaquer au problème de l’injustice, supprimons la possibilité d’être riche ! Une proposition de loi a même été faite récemment en ce sens. Une société fonctionne bien mal quand elle est animée d’un tel sentiment de haine et de jalousie. Faire la guerre aux riches n’apurera pas le coeur de l’homme. C’est ridicule. D’autant plus que cette volonté procède d’un comportement justement mauvais. La paille dans l’oeil du capitaliste, et la poutre dans celle du communiste qui empêche toute émancipation sociale du pauvre à cause d’une imposition confiscatoire.
Au lieu de vouloir étendre le modèle des filles-mères à toutes les familles, nos progressistes feraient mieux de défendre l’autorité paternelle pour autoriser l’émancipation des malheureux. Il n’est pas possible de vouloir détruire ce modèle au nom des quelques accrocs qu’il connaît et que tout système connaîtra toujours. L’autorité paternelle doit être un préalable à toute réforme sérieuse de la société. Tout comme dans l’Eglise.
Lors de Vatican II, même les plus réactionnaires reconnaissaient le besoin de changement. Celui-ci n’a pas abouti parce qu’il a été assis sur la suppression du Père. La liturgie nouvelle a été conçue comme d’un accès direct au Fils sans plus en passer par son ascendant. Or une liturgie équilibrée devrait prendre en compte non seulement le Père, mais aussi le Fils et le Saint Esprit. Que nous en sommes loin ! Par l’accès direct au Fils, la transmission par le Père a été cassée. Du coup, les quelques séminaires révoltés à tendance tridentine seront bientôt plus remplis que les autres… parce qu’ils transmettent encore, tout simplement. Il n’y a pas d’immanence du christianisme qui au contraire, est une religion profondément incarnée. Etre identitaire ne doit plus être une insulte dans notre religion, car l’identité est le préalable à la connaissance sacrée. Jésus était le premier de ces être incarnés. Ne peut-on pas dire qu’il était Fils du Père et fils du père, enseignant de sa mère et enseigné par son peuple, Juif et étranger ? Il n’était pas sans nationalité, sans filiation, sans culture. Il puisait son savoir au début des temps. Et nous, nous avons eu l’audace de vouloir nous passer de tout cela, simplement parce que plus intelligents, nous aurions été conscients des causes et des effets ? Le résultat parle de lui même. Nous sommes punis et nous le serons de plus en plus pour avoir rejeté la filiation ultime, celle du Père.
Ainsi chaque progrès réel doit être conçu dans la filiation. En dehors, il relève de l’utopie, de l’idéologie, du délire.
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Bonsoir M. Durandal,
Le progrès de certaines populations par rapport à la stagnation dans la merde d'autres s'explique aussi par la transmission génétique de l'intelligence : Les différences de QI entre populations sont-elles génétiques ? – LSD #1 - YouTube
Que pensez-vous de cette analyse ?
Cordialement,
Cyrus
Bonjour M Cyrus,
Si c'était si simple... malgré leur QI supérieur, les populations asiatiques ont été dominées ou surpassées par l'europe durant plusieurs siècles. Vive le christianisme ! Il vaut mieux avoir un bon QI certes, mais de nos jours n'importe quelle IA vous dépasse. Ce débat lui-même est donc dépassé. Vous voyez l'état déplorable du débat en france : à cause du déni à gauche, nous nous battons pour réintroduire la variable QI dans les progrès de l'humanité, alors que l'humanité est autrement plus complexe que ça. Le débat n'a pas encore commencé sur ce qu'est vraiment l'humanité et ce qu'elle n'est pas. Or elle est très peu un QI.
Cordialement.
M.D
Bonjour M. Durandal,
Pour bien comprendre votre vision des choses, pensez-vous le progrès comme étant l'accumulation par couches d'innovation humaine, dans un processus d'addition ou bien en avez-vous une vision schumpétérienne, de Joseph Schumpeter, à savoir la destruction créatrice, que toute nouvelle invention entraîne nécessairement la destruction totale et définitive de celle qui l'a précédée ? Par exemple, êtes-vous pour la coexistence des appareils photo argentiques et numériques ou bien la disparition des premières au profit des secondes juste parce que les secondes relèvent de la '' nouveauté '' et sont en apparence meilleures ?
Êtes-vous pour la coexistence des déplacements en voitures et en calèches à Paris ou bien seulement en voitures parce que les voitures existent apparemment depuis la Ford T de Henry Ford en 1904 ?
Cordialement,
Cyrus
M Cyrus,
Il n'y a pas de destruction créatrice sans un processus d'accumulation qui l'a précédé. Personne n'invente l'appareil photo numérique sans avoir l'argentix auparavant, et sans les recherches optiques du 17ème siècle. C'est un non sens absolu. Bien entendu, il n'y aura bientôt plus d'argentix. Comme il n'y aura plus de voitures avec des moteurs à explosion. Comme la marine à voile marchande a disparu. Les écologistes n'inventent rien. Ils surajoutent une couche de brutalité à un processus qui est déjà très brutal. Pour les êtres humains, c'est beaucoup plus complexe. On a toujours, peut-être plus que jamais, besoin d'une main d'oeuvre non qualifiée. A l'inverse, les personnes très qualifiées sont menacées de disparaître dans leur quasi totalité désormais, contrairement à toutes les fadaises véhiculées par les imbéciles transhumanistes. Et puis, les métiers manuels permettent d'accéder à une forme d'intelligence très évoluée que ne permet pas un travail de bureau. Les humains sont en contact avec leurs sens, et ces sens développent leur intelligence. On ne fait pas du sport que pour le physique, mais aussi pour devenir plus intelligent. Les Anglais l'ont très bien compris eux qui ont inventé quasiment tous les sports collectifs modernes. La relation à l'évolution est très complexe. Contrairement aux animaux et aux évolutionnistes, je prétends que c'est un lien d'amour qui nous fait avancer. Et ce lien d'amour implique des gestes d'amour. Mais aussi un sevrage et une retenue. C'est beaucoup plus complexe que mon article. J'ai voulu seulement ici, souligner le rôle de la transmission qu'on a oublié. C'est une des pierres angulaires. Passer à des analyses plus complexes, comment le faire quand on arrive même pas à comprendre la base dans notre société ?
Sincèrement.
M.D
Bonjour M. Durandal,
Merci de votre réponse. Êtes-vous un lecteur d'un type d'histoire et de livres d'histoire que peu de gens lisent désormais, à savoir - je m'essaie à un titre - Histoire des sciences et des techniques des origines à nos jours ou encore Histoire des progrès techniques en France des origines à nos jours ou encore La pensée scientifique aux XVIe et XVIIe siècles ou encore Les innovations techniques en France au XVIe siècle ou encore L'industrialisation et ses conséquences : XIXe siècle à nos jours ?
Bref, lisez-vous des livres d'histoire spécialisée des sciences et techniques ?
Cordialement,
Cyrus
M Cyrus,
Je ne lis pas du tout ce genre d'ouvrage, mais c'est exactement le genre d'exemple que j'aurais pu intégrer à mon article pour parler de transmission qui se fait au corps défendant de celui qui grandit dans une certaine société, une certaine famille. C'est naturel dans mon environnement. Je connais la plupart des origines des objets qui m'entourent, leur fonctionnement, les principes qui les animent. C'est justement un acquis dans beaucoup de familles françaises qui explique pourquoi quand notre peuple n'est pas sous servage étatique, il possède un pouvoir créatif très fort.
Cordialement.
M.D
M. Durandal,
Intéressant. Je suis désolé, mais ce n'est pas mon cas. Du travail manuel, dans mon milieu, la haute noblesse, on en fait pas ou très peu. Notre rapport au travail manuel passe par les travailleurs manuels que l'on embauche pour faire ce travail, mais à qui l'on peut poser des questions tout en observant leur travail. C'est ce que je fais souvent. Je pose des questions pour comprendre. En savoir un peu plus.
Le travail manuel est libérateur et émancipateur pour un individu, surtout un homme. Je regrette que ça n'ait pas davantage fait partie de ma vie. Mais je ne crois pas qu'il est trop tard, à 35 ans, pour l'apprendre ici ou là, dans une école de formation aux métiers manuels ou auprès de quelqu'un.
Dans mon cas, les objets, pour les connaître, vu d'où je viens, ça passerait sûrement par les livres. Ça tombe bien, j'aime beaucoup lire.
Cordialement,
Cyrus
M Cyrus,
Notre regretté Louis XVI était un très bon artisan en horlogerie et serrurerie je crois. Chez nous, la noblesse a toujours eu des hobbys particuliers. Louis XIV aimait cultiver les fruits. Marie Antoinette avait recréé un espace champêtre à Versailles. Pas mal de nobles ont favorisé la révolution agricole qui était un préalable à la révolution industrielle de ce que j'en ai perçu au cours de mes lectures. Entre la noblesse arabe qui rend un culte aux chevaux, un peu comme les tribus allemandes d'ailleurs, et la noblesse perse dont je ne connais rien et dont j'imagine avoir un goût particulier pour les jardins, il me semble qu'il y a de grands écarts finalement.
Cordialement.
M.D