Il fut un temps très lointain où un mari cocu aurait fièrement avancé devant ses juges et assumé le meurtre de sa coupable femme et de son amant. Il aurait été for heureusement condamné mais avec tous les honneurs dus à son rang de mari bafoué. Dans cette affaire, nous sommes bien loin d’un tel geste: http://www.affaires-criminelles.com/dossier_8-1.php.
Je ne sais pas si Viguier a tué sa femme ou pas. Et je m’en moque. Par contre quel pathétique! Pas seulement de Viguier mais de tous les acteurs en présence! Quelle misandrie envers ce pauvre homme pathétique!
Viguier, professeur de droit, homme socialement reconnu et brillant. Sa femme, professeur de danse, jeune et jolie, souriante. Ils ont eu trois enfants ensemble. Une maison proprette leur tient lieu de foyer.
Derrière ce tableau merveilleux dont rêverait chaque adolescente pré-pubère en regardant “dirty dancing”, se cache une réalité sociale bien plus moderne. Monsieur fait cocu sa femme avec quelques unes de ses étudiantes. Rien de très original jusque là. Viguier est un faible sans conversation, ni rapport à l’intime, mais qu’importe pour ces petites étudiantes fascinées par la stature sociale et le bagou de leur cher professeur. Le manque d’épaisseur de Viguier ne gène pas non plus sa femme, jusqu’au jour où elle apprend les tromperies de son mari. Blessée dans son orgueil, elle va se révéler une tortionnaire de l’intime hors pair (comme beaucoup de ces saintes que défendent nos féministes). Loin de partir, de demander le divorce ou d’accepter la situation, ou même comble de l’antiféminisme, de sauver son couple, celle-ci se met en tête de lui faire payer la facture. Il a gâché son petit idéal bourgeois et il va payer. Elle lui mène une vie d’enfer fait de disputes, de reproches puis, insatisfaite de sa vengeance, fait vivre son amant à domicile. Viguier qui n’a aucune envergure affective se laisse imposer cette situation. Il est faible, il a déjà accepté les disputes, le rabaissement systématique de sa petite personne, alors pourquoi ne pas accepter la présence de cet homme qui, de surcroît, s’occupe des enfants à la place de ces deux parents démissionnaires. Oui, car comme toute bourgeoise digne de ce nom, Madame Viguier s’occupe de ses enfants de manière accessoire, et préfère organiser des shows dans des clubs transformistes plutôt que de border ses enfants. On serait presque dans la caricature féministe s’il ne s’agissait pas de faits réels. Nos féministes diront qu’elle souffrait d’un manque de reconnaissance sociale et que cela justifiait certainement son comportement. Quant à son mari, faible et cocu, il est bien incapable de donner du temps à ses enfants, mais bon, il n’a pas été épousé pour ça, alors comment pourrait-on lui en vouloir ?
Seule la mère de Mme Viguier, une femme de l’ancienne génération, essaie de réunir un conseil de famille pour régler le problème et raisonner sa fille. Mais cette dernière s’entête et dès lors, la fille tiendra la mère à distance pendant cinq ans jusqu’à sa disparition. Car après une belle nuit de forfaitures avec son amant, Mme Viguier disparaît. Jamais on ne la reverra. Les policiers, les juges, ne chercheront pas à fouiller dans les relations de l’amant et de la femme. Non, eux ils sont normaux dans notre monde renversé . Ils ne chercheront pas dans le milieu de la nuit que fréquentait Mme Viguier. On sait bien qu’il n’y a que des gens bien éduqués et “normaux” dans ces milieux! Par contre, ils chargeront autant que possible ce mari faible et pathétique. Comment ne pas voir dans l’attitude de la police et de la justice tous les préjugés misandres d’une société qui écarte les hypothèses ne correspondant pas à ses préjugés : le mari forcément violent devait l’avoir tuée, il était forcément coupable avant d’avoir été jugé. Viguier, l’incapable de l’intime, le violent était bien le coupable idéal pour notre société, l’image parfaite de l’homme moderne dans toute sa splendeur. Alors sans qu’on ait retrouvé le corps de sa femme, sans preuve le dénonçant, cet homme sera accusé, mis en prison et après deux procès d’assises, libéré début 2010, le mystère autour de la disparition de Mme Viguier restant entier.
Ce fait divers est très représentatif de notre société folle qui juge sans preuve chaque homme ayant le malheur de se trouver à la mauvaise place au mauvais moment. On ne juge plus de l’immoralité de nos femmes et de nos amants adultères, détruisant tout sur leur passage, familles, enfants, institution judiciaire pour faire vivre leur petit ego. On accuse de facto, les maris opprimés au quotidien, du pire en cas d’embrouille. A vous, qui imaginez ne jamais être au mauvais endroit, au mauvais moment, sachez que de nombreux hommes se sont retrouvés dans la position de Viguier, encore plus innocents que lui, et désignés pourtant coupables. N’ayez jamais le malheur de vous retrouver devant un juge aux affaires familiales, devant un juge au pénal si vous êtes un homme. Si cela avait le malheur de vous arriver, vous devriez vous battre contre tout un tas de préjugés que la société féministe a imposé aux yeux de tous et vous n’en sortiriez pas indemnes, enfoncés par ces maudits. N’ayez pas le malheur non plus de vous présenter sur certains postes, réservés aux femmes (éducation santé…) ou d’exiger un traitement égal face à la police, la justice, et même votre partenaire si elle a une once de malignité. Ecrasez-vous comme Viguier jusqu’au jour où…
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