Cela fait longtemps que dans les pays qui ne connaissent pas le monothéisme, le phénomène est connu : on élimine les fœtus filles en masse. A la naissance, un grand nombre d’enfants filles sont jetés aux cochons, dans des puits et depuis que l’avortement le permet, sont extirpées du ventre de leurs mères, puis mises à la poubelle.
Dans ces pays où la morale est différente de la nôtre et nous est soi-disant égale, on trouve cela normal. Les autorités se sont mises à lutter contre ce phénomène quand celui-ci eut pris une telle ampleur qu’il commençât à menacer l’ensemble de la société. Mais sur quelles bases lutter ? Leurs sociétés se sont individualisées sans avoir les repères pour réguler efficacement ce genre de dérives. De nos jours, ce sont au minimum 2 millions de fœtus filles qui sont éliminés par an en Chine (1, 2), soit approximativement 20% des enfants filles, parce qu’elles sont filles. Si on transposait les chiffres à la France (3)ce serait 80 000 filles qui seraient éliminées en plus des garçons. Aujourd’hui filles et garçons français semblent être éliminés à parts égales, de l’ordre de 105 000 pour chaque sexe et par an (4). Cependant, nous ne possédons aucun chiffre par sexe et une tendance nouvelle semble émerger dans nos pays occidentaux face à la déchristianisation.
L’ »exemple » canadien.
Le Canada en pointe dans l’acculturation féministe refuse de débattre au parlement des avortements sélectifs au nom du droit des femmes à disposer de leurs corps (5). La proposition de Mark Warawa d’interdire les avortements par sexe n’y sera même pas étudiée. Françoise Boivin justifie ainsi la position du parlement : « Il n’y a rien qui peut empêcher une personne de décider qu’elle ne veut pas pour X raisons, y’en a qui se disent j’ai 6 gars, je veux un autre enfant mais je veux une fille, alors ce n’est pas à moi de décider pourquoi il décide d’avoir un avortement. » Vous remarquerez qu’elle n’utilise jamais dans son discours le mot « femme », bien que dans ce pays ce soit uniquement celles-là qui soient concernées par ce débat (les hommes n’ayant aucun moyen juridique d’interdire à leur femme d’avorter). Il s’agit bien ici de laisser aux femmes une forme de liberté totale, quitte à en arriver à des mesures eugénistes. De plus, le discours féministe s’auto-justifie encore ici par un exemple de cas extrême : une femme qui aurait 6 garçons et qui voudrait avoir une fille, devrait avoir la possibilité d’éliminer le garçon pour éviter d’avoir à supporter une énième grossesse et une énième vie de petit garçon. Déjà, on peut se demander où cette féministe a été chercher un tel exemple dans des pays où le nombre moyen d’enfants par femme, n’arrive même plus au seuil de renouvellement des générations, c’est à dire qu’il est inférieur à 2,1 enfants par femmes (1,6 en 2011) (6) ? Cet exemple doit concerner une ou deux familles dans tout le Canada, et cela justifierait d’une loi pour l’ensemble de la population… Comme d’habitude, l’utilisation de cas extrêmes sert à provoquer l’émoi chez l’auditeur, méthode qui permet de couper court à toute réflexion sérieuse en personnalisant le problème. De plus, l’exemple de l’élimination d’un enfant garçon n’est pas anecdotique dans la bouche de cette femme. Chez celle-là, l’image de l’homme est à ce point dégradée que l’utilisation d’un exemple où on élimine un petit garçon est moins prompt à susciter l’émoi que si on devait éliminer une petite fille forcément opprimée par le système patriarcal. A noter que dans nos pays occidentaux, ce sont les hommes qui connaissent actuellement un léger déficit de naissance (7) pour des raisons qui restent obscures (certainement la féminisation de l’environnement que personne ne veut prendre en compte) (8). Toujours est-il que ces avortements sélectifs posent bien des questions dans lesquelles nous ne cessons de nous empêtrer au fur et à mesure que le progrès technique nous offre des possibilités infinies de choisir. Soit nous prenons enfin nos responsabilités d’êtres humains et nous ne permettons pas tout et n’importe quoi. Soit nous continuons dans l’eugénisme et après avoir éliminé presque tous les trisomiques, certains enfants viables mais suspects à l’échographie, après avoir repoussé la moindre fragilité loin de nos environnements immédiats, nous sélectionnons des filles plutôt que des garçons ou vice versa. Car il ne faut pas rêver, l’avortement sélectif des filles ou des garçons, ne concernera pas les familles de 6 enfants où les deux sexes sont souvent représentés, mais les familles lambdas de nos sociétés d’un ou deux enfants dans lesquelles les mères auront immanquablement la tentation de choisir selon leur petit désir incestueux. Bien malin qui peut dire quel sera leur choix, mais à coup sûr, il se fera au gré de bénéfices psychologiques plus ou moins pervers qui ne manqueront pas de déséquilibrer le ratio hommes-femmes, à moins d’un miracle.
L’effet boomerang.
Dans ce schéma, il est étonnant de voir comment le bâton se retourne contre les féministes qui se sont arrogé ce droit de défendre les femmes. Les divorces ont paupérisé les familles de femmes monoparentales, la pilule les a transformées en objet de consommation, la libération sexuelle en article de mode et aujourd’hui, les infanticides par avortements risquent d’en faire disparaître un bon nombre de manière sélective (tout comme le mariage homosexuel est en train d’aboutir à la marchandisation du corps de certaines mères par le biais de la GPA). Face à leur échec, les féministes ne cessent de dénoncer le patriarcat, alors qu’elles sont à l’origine de tous les maux qu’elles dénoncent. Pour compenser leur échec, elles essaient d’instiller dans notre société la haine des hommes, et ce, pour que les mères choisissent d’éliminer leurs garçons plutôt que leurs filles sur le marché de l’emploi, en matière d’éducation ou d’avortement. Elles accusent ainsi les hommes de discriminations dans ces domaines tandis que la responsabilité leur en revient. C’est bien un système féminin et non masculin qui est à l’origine de ces dérives quand elles existent. En Inde, en Chine ou en Angleterre, ce sont bien des femmes qui décident de l’avortement, qui ont le dernier mot sur ces questions, et qui ont une autorité morale certaine sur les hommes en termes de maternité. La baisse du nombre de femmes peut d’ailleurs être décidée par des femmes et n’est pas forcément un désavantage pour celles qui restent, qui peuvent choisir les maris qui leur plaisent, qui sont survalorisées et se retrouvent dominantes du fait de leur petit nombre. Ce qui est rare est cher.
La responsabilisation des femmes.
En Inde ou en Chine, les femmes qui ont besoin des hommes agissent en ayant tendance à sélectionner les garçons, tandis que dans nos pays où l’indépendance des femmes a été élevé au rang de culte, les féministes peuvent se permettre le luxe de nous dénigrer en tant qu’hommes. Ainsi dans un cas comme dans l’autre, ce sont des femmes intéressées, qui, à la marge font des choix moralement douteux. Or dans une société qui régresse moralement et économiquement, où le progrès technique permet toutes les folies, ces choix individuels finissent par avoir des conséquences graves au niveau social. De ce fait, il devient urgent que des hommes rappellent à celles qui tentent de s’arroger certains droits au détriment des autres, quelques règles de bon sens et en particulier à nos féministes pour que nous retrouvions une harmonie sociale entre citoyens : quand on élimine certains membres de sa famille jugés les plus faibles, qu’ils soient filles ou des garçons, toute la société y perd. L’élimination des uns ou des autres ne nous rendra pas plus heureux. Elle rendra nos vies insupportables car inhumaines. Ce calcul intéressé est tout autant coûteux individuellement que socialement.
Une malédiction féministe.
Il pèse comme une sorte de malédiction sur les féministes. Tout ce qu’elles touchent finit immanquablement par pourrir. Ce sont les nouvelles sorcières de notre temps. Les pommes empoisonnées qu’elles tendent aux femmes, font crever les plus faibles d’entre elles petit à petit, tandis que nous, hommes nous en subissons les conséquences de manière directe, puisque nous sommes éminemment dépendants de nos mères et compagnes. L’illusion de l’indépendance et surtout la réalité de l’infantilisation des femmes, est en train de nous pousser loin sur le chemin de l’horreur, jusqu’à nous faire retourner sur des sentiers que nous n’avions pas empruntés depuis l’antiquité. Les spartiates éliminaient les garçons qui avaient le moindre défaut, à la naissance, en les jetant dans le gouffre des Apothètes. Pour cette société matriarcale, la loi de la nature devait s’appliquer de manière impitoyable. Aujourd’hui ce sont des filles qui sont éliminées en nombre en Inde ou en Chine au nom de ce même principe. Qui sait ce qui nous attend demain désormais que l’hydre féministe fait la loi sur nos terres ? Déjà, presque 25% des enfants de nos sociétés sont éliminés par l’avortement. L’Angleterre vient de s’offusquer que des communautés étrangères sur son territoire puissent éliminer des filles spécifiquement par avortement. Et si c’était des garçons, laisserait-on faire, comme c’est le cas actuellement et sans que nous voulions en prendre conscience ? (8)
Sortir d’un échec matérialiste, renoncer au féminisme.
Il est temps de sortir de ces questions qui n’ont ni queue ni tête. L’avortement est une forme d’eugénisme. L’eugénisme appelle l’eugénisme. Il appelle une société invivable où plus personne ne se respecte. Nous ne devons pas nous habituer à de tels actes. Les cas dramatisés, les tournures de langage, ne doivent pas nous éloigner de la vérité. Notre réalité est celle d’une dégénérescence morale malgré 40 ans de croissance. Et désormais, après maintes erreurs, notre société n’en peut plus. La forfaiture féministe a précédé la crise, elle en est l’origine profonde. Pour résoudre la crise certains veulent que nous rationalisions toujours plus les rapports humains. Mais il n’y a pas de société sans défaut. Et si cela était possible, elle s’appellerait tout simplement « esclavage ». Dès lors, il nous faudra redevenir humain en abandonnant tous ces concepts féministes mensongers qui ont fait le lit de toutes les déstructurations sociales dont nous souffrons aujourd’hui. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Si hier je peux accorder aux féministes le fait d’avoir été pleines de bonnes intentions, aujourd’hui, devant le marasme, il n’est plus possible de les laisser faire en toute bonne conscience. Nous devons rendre enfin ces femmes responsables de leurs actes si nous ne voulons pas qu’elles entraînent toute notre société dans le gouffre de leurs haines ou de leurs indifférences inter-personnelles.
1 Rapport Unicef 2011 sur le nombre de naissances en Chine.
2 Figaro du 14/06/2012 sur le déficit de naissance de filles en Chine.
3 Ined 2011, nombre de naissances par sexe en France.
4 Ined : Nombre d’avortements en France (hors pilule du lendemain) en 2011.
5 Pas de vote sur la motion conservatrice contre l’avortement sélectif, Radio Canada 21/03/2013.
6 Taux de fertilité mondial, Banque mondiale 2011.
7 Wikipédia sur le sex-ratio mondial du 09/09/2013.
8 Pollution de l’environnement et féminisation, des questions qu’une société entière refuse de se poser. (aimeles 8 mars 2011)
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