La société de la croyance sexuelle ne cesse de développer des modes de vie maladifs qui n’étaient que l’apanage d’une extrême minorité jusque là. Dernier exemple en date, ces couples qui pratiquent l’adultère de manière assumée pour se raconter leurs petites histoires (1). Un mode de vie maladif présenté de manière positif dans un journal de grande audience, qu’est-ce que cela cache ?
Une société de la régression individuelle.
Ce mode de fonctionnement me fait penser à ces enfants qui veulent tout. Comme ce souhait est impossible à réaliser, il faut alors s’arranger avec la réalité. Ce qui était un désir de beau, devient alors de plus en plus laid. Un peu comme le refus de la mort. Car les personnes soumises à cette illusion vont détruire ce qu’elles avaient de plus profond pour aller chercher leur bonheur toujours plus en superficialité. Dans l’article du Figaro, la journaliste décrit très bien comment une vie de famille, alliée à des exigences de travail importantes, fait que la personne n’a plus le sentiment de vivre pour elle. Cette personne finit pourtant par trouver du temps pour tromper son partenaire !
En vérité, on peut dire que cette personne n’a pas un problème de manque de temps, mais de manque de sens. Elle fait tout, mais elle fait tout mal, sans profondeur. Elle veut régresser au stade de la petite enfance où elle avait l’impression que tout était possible. Le développement des coloriages pour adultes avalise encore cette hypothèse d’une société de la régression individuelle (2). Ce faisant, on peut retourner symboliquement à l’école féminisée telle qu’elle s’est construite depuis plusieurs décennies, moment de l’enfance qui n’a pas préparé le petit à devenir un adulte, mais qui l’a conforté dans des illusions doucereuses. La boucle est bouclée. Auparavant, les contes traditionnels apprenaient aux enfants que les désirs sans limite étaient voués à l’échec. Mais ces contes sont aujourd’hui jugés sexistes par une société du déni de la différence sexuelle. Nos aïeux n’y connaissaient rien, et on ne veut plus recevoir leurs leçons. Notre société riche peut dès lors s’enfoncer toujours plus dans le non sens, favorisant des modes de vies asexués, et se plaignant de vivre les conséquences de ce genre de choix tout en évacuant consciemment l’étude des causes qui les ont fait aboutir. Et puisque cette irrésolution ne semble pas porter à conséquence sur notre développement économique, bien au contraire, les personnes qui choisissent ce chemin de vie deviennent incapables de distinguer le bien et le mal. Elles récoltent alors les fruits de leur matérialisme : solitude au milieu de tous, manques affectifs qui deviennent mode de fonctionnement, et bestialité. Cependant comme la nature semble agréer à leur vice et autoriser son développement, ils se sentent autorisés à continuer sur ce chemin. Pendant ce temps, la dette grossit en termes de maltraitances, d’abandons de tout ordre, d’impossibilité à se réaliser personnellement.
Une société qui abuse des autres.
Il y a un envers à la description idyllique que nous brosse l’article du Figaro sur les adultères, une personne dont on ne parle jamais : celle qui se fait abuser réellement, la personne qui croit que la personne adultère l’aime, qu’elle est peut-être seule ou qui s’imagine qu’elle va construire quelque chose de stable avec elle. Il suffit qu’elle soit au courant me direz-vous ? Dans ce cas, elle est responsable. Elle a accepté d’entretenir une relation en sachant qu’elle s’appropriait ce qui ne lui appartenait pas. Pourtant dans la pratique, ce n’est pas si simple. La personne adultère est en position de force pour cacher sa situation affective réelle auprès de la personne qu’elle convoite. Elle peut lui faire croire que son désespoir est réel, que cet adultère peut déboucher sur une relation viable, que c’est transitoire, et pire, la personne qui consent à la relation peut même ignorer la situation matrimoniale réelle de la femme ou de l’homme qu’elle fréquente. En effet, ne vivant plus dans de petits villages, nous ne connaissons souvent rien des personnes que nous croisons, ou seulement ce qu’elles veulent bien nous dire d’elles. Il est alors d’autant plus facile pour ces personnes adultères de trouver d’éventuels amants et de les tromper. Celles-là vivent alors dans leur petit confort de couple, en s’octroyant de petites passades de temps en temps sur le dos de personnes qu’elles abusent de bout en bout. Car la personne trompée dans ce cadre avoué de tromperie, n’est pas tant l’autre membre du couple, que celle qui consent à se risquer dans une relation dont elle ignore qu’elle sera obligatoirement sans lendemain. Ainsi, elle peut se retrouver embringuée sans le vouloir dans des aléas sentimentaux qu’elle découvre progressivement au fur et à mesure qu’elle apprend la situation matrimoniale réelle de son partenaire. Quand bien même ce ne serait que passade, la voilà à avoir imaginé une autre histoire, blessée du résultat. Pendant ce temps, chacun des membres d’un couple qui vit dans l’adultère pourra toujours se consoler ensemble de ses déboires s’il en a. Bien au chaud tous les deux, ils pourront vivre leurs fantasmes en parasites à l’extérieur et se rassurer quant au fait de ne jamais se retrouver seuls. Ils feront le malheur de tous ceux dont ils croiseront leur chemin.
L’échec du discours féministe.
Les mariages d’amour devaient consolider les unions ! Dans la pratique, on en est loin. Au contraire, à mesure que l’idéologie féministe s’effondre, on voit que le divorce serait plutôt contagieux (3). Les mariages qui avaient commencé dans l’amour finissent de plus en plus dans l’adultère (1). Mais le comble, c’est de les voir se terminer comme des mariages arrangés, l’entente en moins, puisque plus de 20% des personnes interrogées ne restent ensemble que pour des raisons financières (4). La libération et l’indépendance de la femme prennent alors une sale tête d’oppression financière et de soumission à l’Etat et au marché. Finalement, les féministes auront poussé les femmes dans les bras d’un macro beaucoup plus exigeant que ce mari dont elles dénonçaient le pouvoir. Alors que toute cette absurdité ne tient que grâce à la croissance économique, il faudra que les féministes fassent preuve d’une imagination incroyable quand la bise sera totalement là pour nous faire avaler cette nouvelle couleuvre de l’oppression des femmes et nous charger en tant qu’hommes de cette faute dont elles sont entièrement responsables.
La libération sexuelle ne nous a donc pas apporté l’amour mais des relations de plus en plus chaotiques, de moins en moins d’entente, et de plus en plus de difficultés à nous comprendre. Aveuglés par les phares de l’indépendance, certains couples doivent vivre dans l’adultère pour supporter leur vie. Réduit à l’état d’animaux, ils cherchent désespérément à maintenir une vie de foyer qui seule pourra leur éviter de sombrer dans un chaos familial total.
La responsabilité de ceux qui nous gouvernent.
Notre société semble vouloir viser toujours plus bas, en appelant cela progrès et en jouant les apprentis sorciers. Ces salopes de bourgeois pourront toujours s’amuser avec l’infidélité légale, ils ne payeront pas entièrement la note. Ces lois sont les leurs. Elles devraient être abattues. Une vraie charité serait de consacrer des règles de vie en société qui ne permettraient pas aux seuls riches de pouvoir s’en sortir familialement. En effet, même si actuellement riches ou pauvres ne sont pas exempts de drames familiaux, la note à payer est d’autant plus lourde que l’homme pauvre n’a aucun moyen de rebondir ou de se défendre face à la désagrégation de sa famille. L’argent devient le seul moyen d’atténuer les effets d’une séparation, et quand il en vient à manquer, la déchirure est totale. Or il manque souvent, et de plus en plus. Dans ce cadre, vivre dans l’adultère n’est pas un choix que la société peut se permettre d’adouber car il fragilise les couples et les relations amoureuses. Il génère une inégalité croissante entre les classes sociales sous couvert d’égalité hommes-femmes. Ce non-choix contribue aussi à favoriser les séparations, le parasitage de nos relations affectives, et à semer la défiance. L’adultère doit donc être puni dans une société saine, non pour protéger le mari ou la femme trompé, mais pour protéger toutes les âmes perdues (adultes et enfants) qui peuvent côtoyer ce genre de personnes qui s’enfoncent dans la perversité. Les « liaisons dangereuses », le livre de Pierre Choderlos de Laclos, est la description exacte de ce à quoi aboutissent ces comportements : à la corruption généralisée, à la surenchère dans la décadence, à des relations toujours plus triviales. L’hypocrisie de certaines relations de couples « traditionnels », ne peut servir de justification à une transparence totale de désirs assumés et divers. Ces pulsions ne sont pas une vérité, mais une réalité, parmi tant d’autres. Croire que parce que ces pulsions existent, elles sont saines, c’est prendre l’effet pour la cause. Que des personnes aient du mal à gérer ces pulsions, il n’y a rien de plus normal. Mais qu’elles se soumettent à ces pulsions pour s’aliéner toujours plus, elles et leur entourage, puis parler de libération et d’indépendance, c’est ridicule. L’adultère est une prison. Imposé par un conjoint castrateur, ou vécu en commun, il ne mène à rien et il ne mènera jamais à rien. Ceux qui voudraient nous le faire croire et qui participent à cette idéologie ont une grave responsabilité. Ils doivent l’exercer dans la dignité et pour cela, la retrouver dans leur vie.
1 « Quand l’adultère renforce le couple », Figaro du 29/04/2014.
2 « L’incroyable engouement du coloriage chez les adultes », Figaro du 05/05/2014.
3 « Le divorce serait contagieux », Nouvelles de France du 03/05/2014.
4 « Couples : « Si j’avais un meilleur salaire, je ferais mes valises. », Figaro du 30/04/2014.
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