Dans « Soumission » de M Houllebecq, le héros finit par oublier sa libido parce que le corps des femmes lui est caché dans les rues. Les mohamétans ont imposé leur loi, sans heurts, les comportements vestimentaires se sont adaptés et du coup, le « héros » n’est plus soumis autant qu’avant à ses pulsions. Il y trouve là une forme de sérénité et même renoue d’une certaine manière avec sa masculinité.Le corps des femmes, nécessaire à la reproduction de l’humanité, est ambiguë pour l’homme. Il doit en passer par lui pour se perpétuer. Cependant, il représente possiblement, la part animale de son être, qui le conduit vers le trou (hum). Le laisser-aller sexuel se situe à l’exact opposé de tout ce qu’il doit cultiver pour s’élever. Ejaculer, c’est s’abandonner, renoncer à toute maîtrise, faire un pari improbable et lourd de conséquences sur l’avenir, mettre sa confiance en une autre, et donc se « dépersonnaliser ». Ce moment de fusion, implique une régression terrible dans la psyché, parfois recherchée par toute l’immaturité d’un être. Il n’est pas étonnant que les religions aient voulu à ce point ritualiser l’acte sexuel, au fur et à mesure que ces religions s’approchaient du christianisme. Tout comme manger est un acte de destruction primitif et intrinsèque, baiser nous réduit à l’impuissance/toute puissance de l’enfance. Le rituel doit donc accompagner ces instants sous peine de voir l’animal détruire l’humain en nous. Il doit apporter du sens là où il ne semble plus y en avoir.
Ainsi dans le passé, nous sacrifions aux dieux avant de boire ou de manger. Ce rituel est toujours présent chez les mohamétans qui ponctuent leurs repas d’abdulilaï et autres bismilah au moment opportun. Chez nous, catholiques, la tradition de bénir le repas persiste encore par l’intermédiaire des « grâces » dites en remerciement de Dieu, les hôtes, ou ce qui nous est donné, dans l’attente d’être comblés pas ce qui nous manque vraiment.
Parallèlement, l’acte sexuel est ritualisé par le mariage. Son expression la plus élevée se retrouve chez les catholiques qui se doivent d’être chastes, autant avant qu’après leur engagement. Cet engagement canalise toute animalité en une seule personne, avec laquelle nous devons faire des efforts pour soumettre cette part désordonnante de notre humanité, sans la nier. L’accomplissement de l’acte sexuel n’est-il pas une des seules conditions pour valider définitivement un mariage catholique ?
Cette ambiguïté nous la retrouvons dans l’espace public. Quelle est la place du corps de la femme dans un lieu dédié à la communauté ? Plus encore, individuellement, ce corps de la femme nous interroge.
Pour la communauté, le nœud du problème tourne autour de la reproduction collective. L’empire romain a interdit le port de bijoux pour les femmes mariées, ayant fini par y voir une provocation à l’adultère, et une barrière au mariage pour les femmes célibataires. Plus généralement, laisser les femmes s’habiller n’importe comment, signifie « stérilité » pour une civilisation. Car les femmes vont alors pouvoir étendre leur pouvoir en multipliant les unions bancales issues d’attirances corporelles et animales où elles auront eu tout loisir de dominer des mâles infantilisés qui se seront laissés prendre à leur piège. Ce mode de reproduction s’appelle « matriarcat ». Si par le passé, ce genre de moeurs a permis à bien des tribus de se perpétuer, il désintègre les civilisations. Les féministes qui veulent retrouver le pouvoir dont elles ont été privées, il y a seulement quelques milliers d’années, ne sont que les descendantes d’un monde disparu, perdues dans un univers dans lequel elles n’ont plus de repère. Et au nom de leurs limites, elles nous poussent à la régression. Cette dernière se traduit donc chez nous par de la « stérilité ». Car autant un tribal peut se reproduire sans réfléchir, autant un civilisé a tout à y perdre.
Il faut rajouter à cela que la civilisation en question n’est pas toujours animée par le désir de se reproduire. Elle peut même assimiler cette reproduction à un matriarcat dangereux pour elle. Vient alors l’idée qu’il y a « trop d’enfants dans le monde », qu’« il ne faut pas se reproduire pour protéger la planète », et autres considérations idéologiques propagées par ces sociétés en déliquescence. La baisse de la natalité a en effet une conséquence positive à court terme pour la société. Elle concentre le capital et les savoirs. Beaucoup de temps est consacré à un seul enfant dans une famille nucléaire. A l’inverse, un enfant perdu au milieu d’une foultitude sera plus probablement laissé à lui-même, avec tout ce que cela implique de positif et de négatif d’ailleurs. Cependant, dans un premier temps, cette concentration des savoirs et du capital entre les mains d’un petit nombre favorise une approche qualitative de la civilisation qui ne demande que ça pour évoluer. Nous le voyons en Chine en ce moment. Par la suite, cette stérilisation poussée à l’extrême met en jeu la survie d’un peuple. Le mouvement s’entraînant de lui-même devient difficile à arrêter. La prospérité provoque des comportements lascifs quant à la nécessité de se reproduire. Nous en sommes là en occident.
Dans une société saine, une part est donc laissée à la reproduction. Et l’habillement des femmes est codifié pour empêcher les débordements, mais pour permettre la rencontre dans l’espace public, pour peu que les sentiments n’y soient pas perçus de manière entièrement négative, que les gens aient donc appris à les gérer.
Or voilà qu’à un niveau individuel, les mêmes paradoxes assaillent les hommes. Irrémédiablement attirés par le corps des femmes, ils doivent relativiser cette attirance pour accéder à leur humanité. Et puis, plus ils voient de chair féminine, plus ils sont excités. Mais moins ils en voient et plus un bout de peau leur paraît magnifique. En somme, ne sont-ils jamais tranquilles.
Cacher le corps des femmes comme chez les disciples de Mohammed, a pourtant un avantage net pour les hommes, par rapport à la situation de perméabilité permanente. Elle leur permet de vivre leur identité masculine à plein. Car entièrement sollicités dans une société putassière, les hommes n’ont pas le loisir de développer leur génie. Ils vont rester obsédés par l’acte sexuel. Au pire, vous les verrez s’enfermer dans une chambre pour se masturber toute la journée devant du porno. Au mieux, soutenir les femmes dans des domaines qui échappent à leurs compétences. Le plus ubuesque étant que ce genre de profil n’intéressera pas tellement ces dames, qui laisseront dans l’isolement ceux-là même qui auront cédé à la toute puissance de leur corps.
Les autres, moins perméables, ne seront pas en reste dans une société du tout sexuel. Ils devront composer avec leurs attirances, mais surtout avec le désir de femmes qui exigeront une soumission totale de leur part, les autorisant à accéder à des emplois ou à leur sexe, autant qu’ils seront obéissants et sécurisants, c’est à dire incompétents et féminisés.
Les Mohamétans nous rappellent donc cette évidence que nous venons tout juste d’oublier : l’habillement féminin doit être plus que codifié, il doit être ritualisé. Sinon, le tout sexuel nous entraîne à la décadence civilisationnelle. Le génie masculin ne peut se développer que protégé de la tentation permanente de désirer le corps des femmes. La robe longue avait cette fonction chez nous. Depuis qu’elle a été mise en marge, le tout sexuel a dynamité nos institutions, notre sens du travail et de la politique. Nous n’avons plus vu qu’à travers les jambes des femmes.
Les femmes trouveront bien ridicule cette obsession, mais l’homme est ainsi fait. Et rien n’a changé depuis la pseudo libération sexuelle. Au contraire. Les hommes déjà perméables, le sont encore plus depuis qu’ils ne voient que par les femmes et en bout de chaîne, leur corps.
Le combat pour le voile qui est mené par les disciples de Mohammed en France est donc, il faut le reconnaître, un combat civilisationnel contre ce qui est devenu une sorte de barbarie occidentale. Nous avons oublié les fichus de nos grands-mères, la décence des femmes du passé, de nos origines, et tels les habitants de Sodome et Gomorrhe nous voulons désormais déshabiller les nouveaux arrivants pour pouvoir en abuser. Normal qu’ils n’acquiescent pas à notre projet, surtout au vu de nos réussites en matière de morale.
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