Les gauchistes, les féministes, les écologistes, ces réactionnaires qui ne s’assument pas

Vous ne connaissez probablement pas le milieu de la danse traditionnelle. Vous vous imaginez certainement, un groupe de droitards emprunts de nostalgie pour une époque qui n’existe plus, avides de perpétuer des « traditions » au nom d’un passé glorieux. Ces hommes et ces femmes qui défendent des danses de couple, une harmonie esthétique entre les sexes, ne devraient en aucun cas être liés à l’idéologie progressiste qui prône sa destruction. Eh bien détrompez-vous, le milieu de la danse traditionnelle est bourré de gauchistes.

Une foultitude d’exemples

Idem dans les études médiévales. J’ai discuté avec pas mal de passionnés de cette période, d’historiens, d’archéologues. Tandis qu’ils sont fascinés par une des époques les plus centrales de notre civilisation catholique, en même temps, politiquement, ils s’affichent souvent à gauche. A l’épicentre de ce milieu, dans celui de la reconstitution, j’ai trouvé les gauchistes les plus convaincus. Les types passent leur temps à revivre une époque lointaine avec le plus grand souci du détail, jusque dans les modes de fabrication de leurs outils ou de leurs costumes, et pourtant ils peuvent se dire communistes.

Que dire encore de toutes ces personnes à pulsion homosexuelle aujourd’hui fascinées par le mariage, la filiation et anciennement par les ors de l’Église, les rois et les reines du passé (Stéphane Bern) et les pratiques les plus rigoristes de la religion. Ou bien de ces écologistes qui se disent majoritairement de gauche, et qui dans la pratique, sont les plus grands conservateurs qui soient, qui veulent « préserver l’environnement » de toute intervention humaine, qui comme les Indiens de l’ouest, ne veulent pas que la terre soit écorchée par la main de l’homme, ou comme les Indiens de l’est, ne veulent pas qu’un humain porte la main sur une vache. Les lois sociétales qu’ils veulent faire passer sur la dénaturation de l’homme (union de duos, reproduction artificielle…) cachent mal une caution sociale qu’ils se donnent pour vivre de leur réaction, quand elles ne sont pas réactionnaires en elles-mêmes si l’on songe à cette volonté de faire entrer toute l’humanité dans un modèle d’union par amour… 

Au centre de ce conservatisme écologique mal assumé, les pires fanatiques du moment sont végans. Pour eux, le côté réac s’envisage comme un retour à une nature originelle idéalisée qui suppose une régression de plusieurs millions d’années, un renversement de notre condition objective d’omnivores à celui de singes se nourrissant d’herbes et de fruits, ce qu’aucune population de chasseurs cueilleurs n’aurait osé imaginer malgré leur panthéisme. La défaite de la pensée, et donc de toute notion de progrès, se traduit dans leur tête par un anti-spécisme décomplexé. L’humain ne vaut pas mieux qu’une bête, pas plus qu’un quelconque microbe. Ou l’égalité comme coeur nucléaire de la réaction.

La question particulière du féminisme

Si vous songez au féminisme et à son charivari anti homme, l’image de la « libération » sexuelle s’impose. Uniquement l’image. Car au fil des années, les revendications de ce mouvement ont pris des allures inquisitrices que nos illustres prédécesseurs prêtres catholiques auraient été obligés de réfréner s’ils avaient dû en être les arbitres.

Foin de la « libération », les féministes d’aujourd’hui condamnent toute relation avec un homme si une femme s’en trouve lésée, même après coup. Le péché de fornication en vient à être sanctionné d’une manière qu’il ne l’a jamais été aux pires zheures de notre histoire. Les coups d’un soir sont transformés en autant d’agressions sexuelles parce qu’une femme n’a pas obtenu par la séduction ce qu’elle en escomptait inconsciemment : le mariage d’un bon parti.

En matière de procréation, un homme qui féconde malencontreusement une femme manipulatrice, en vient à être engagé à vie par la société : pensions alimentaires, contrition devant le tribunal médiatique et social, justifications qui ressemblent à celles d’un autre temps : « tu l’as engrossée, il te faut épouser la bonne ». Là, la femme n’est même plus soumise à une quelconque obligation d’honorer un mari. Il a fauté, il doit expier, jusqu’au bout, sans qu’elle, n’ait aucune obligation d’une quelconque nature. Les hommes riches doivent tout autant se plier à cette loi implacable que les rois.

Partout le discours devient de plus en plus moral et castrateur. Il faut en revenir au respect perdu de la femme, dans la rue, dans l’entreprise, dans la famille, même si les féministes veillent à ne jamais idéaliser, de quelque manière que ce soit, le passé. Comme avec les écologistes, ce serait se démasquer et elles veulent pouvoir continuer à jouer d’une fausse étiquette qui sert leur réaction. En pratique, la femme ne peut donc plus être baisée n’importe comment, ni dans n’importe quelle condition quand bien même l’aurait-elle voulu, car en fait, elle ne savait pas ce qu’elle faisait, elle était sous emprise de l’alcool durant une soirée arrosée, voire sous emprise tout court d’un compagnon responsable de l’attachement qu’il avait provoqué en elle (discours sur les violences conjugales).

Ainsi comme l’ont énoncé il y a bien longtemps certaines féministes, toute pénétration devient un viol. Des mouvements comme #BalanceTonPorc prennent alors des atours de chasse aux sorciers, qui ne concernent pas que les puissants de ce monde (Harvey Weinstein) mais tout homme qui aurait usé d’une femme sans de nobles intentions.

Si les féministes refusent d’idéaliser le passé, la galanterie est pourtant de retour, sous l’égide du fouet médiatique et judiciaire. En tant qu’hommes, nous sommes sommés de respecter des femmes qui elles-mêmes, n’ont plus aucun devoir d’aucune sorte envers un homme, ni envers la société, ni envers elles-mêmes. Le discours sur la libération a duré. Il est très loin. Les femmes en ont vite perçu le danger et elles l’ont retourné en puritanisme de bon aloi. A leur seul profit, il est devenu matière à asservissement. 

Ce retour aux archaïsmes de toujours est d’ailleurs assis sur l’idée de faibles femmes irresponsables et mineures civiles, qui seraient incapables de s’insérer dans la société en inter-agissant. Image surannée s’il en est. Ici en France, la frustration sexuelle des hommes est minutieusement entretenue, notamment par la pornographie qui loin d’assouvir un homme, le plonge dans la dépendance totale au sexe, et donc aux femmes. Asservi intérieurement à ses pires pulsions par un laxisme social tout féminisé, il se doit au contraire, dans le réel, d’aborder les femmes avec une courtoisie chevaleresque d’un autre âge et une maturité qu’il ne peut avoir acquise. L’écart est bien grand. Le trouble du désir chez les femmes peut rendre fou n’importe quel homme qui se laisse conduire par lui. Or les femmes conduisent non seulement les hommes dans l’intimité mais désormais, l’ensemble de la société.

Le point commun de tous ces faux progressistes

Avant-hier, j’écoutais une féministe à qui un journaliste demandait quelle personne elle aurait voulu être, et qui a répondu « Harvey Weinstein ». Puis elle a défendu le mensonge et la porosité de ce dernier avec la vérité. Tout un programme. Ces faux progressistes, qui en vérité ne croient même pas à leur discours, sont des névrosés sociaux. Ils luttent intérieurement pour retrouver une forme de cohérence. Et ils y arrivent de manière détournée dans des engagements, des discours et des choix de vie, réactionnaires. Grâce à eux, nous voyons réapparaître les ligues de vertu, modernisées. Car les seuls et derniers vrais progressistes, sont transhumanistes. Seulement, après un siècle d’exactions sanglantes de leur part, comme jamais n’en avait connues l’humanité, ils font peur à tous. Et si l’étiquette progressiste sert encore à justifier bien des attitudes conservatrices, il lui est plus difficile de faire passer de vrais projets sociaux qui sont animés par elle.

Emportée par son appétit réactionnaire, la féministe désire le viol, que l’homme reprenne sa place jusqu’à son asservissement de femme. Mais socialement, ni consciemment, elle ne peut se permettre de défendre une telle idée. Du coup elle opprime l’homme jusqu’à obtenir de lui ce qui lui convient. Si elle n’était pas névrosée, elle serait en état d’accepter des limites à sa toute puissance, elle ferait (re)devenir l’homme chevaleresque par exemple. Mais comme elle a été emportée par les effets de son totalitarisme, il lui faut espérer une soumission sans conteste pour se rendre à la raison. Comme une enfant sans répondant dans son entourage, elle cherche donc des explications en multipliant les provocations.

Ainsi, tant que nous n’aurons pas pris conscience du fanatisme de ce mouvement, et que nous ne le combattrons pas, des lois réactionnaires et fanatiques féministes s’imposeront, sous prétexte de progressisme. Les lois sur les violences conjugales tentent déjà de transformer tout homme en chevalier servant, tandis qu’au quotidien nous vivons avec des femmes en attente d’une force qui contrebalancerait leurs appétits. Les lois sur la filiation se veulent libératrices, mais finissent par rendre l’homme responsable de tous ses ébats, même avec une éprouvette. Et les féministes gauchistes dénoncent la société patriarcale et la culture du viol, tout en favorisant une immigration de masse, prompte à les couvrir d’un voile de pied en cape, tout en les asservissant sexuellement. A droite, la droite la plus bête du monde je le rappelle, les hommes essaient de se poser en protecteurs de ces dames face à ces mouvements… dont elles sont les initiatrices. La névrose de droite est parfois aussi inquiétante que celle de gauche.

La mécanique générale de la névrose progressiste

Plus généralement, le névrosé progressiste veut nous interdire de manger comme un homme par volonté de modérer les excès de l’humanité. Il transforme les paysages du monde entier en monoculture céréalière industrielle par puritanisme (ne faire aucun mal à une bête). Il favorise la destruction de l’homme au nom de son respect pour toutes les espèces.

Soumis à un surmoi progressiste, son inconscient personnel conservateur rejaillit comme une déjection jetée à la face de cette société développée qu’il est incapable de supporter. Faux anarchiste dans l’âme, il ne veut pas le progrès individuel de l’homme, mais sa destruction sociale par le retour à un communisme primitif fantasmé , le retour à un système tribal. Chacune de ses interventions se comprend comme une volonté de sauver une société qu’il désire plus que tout, détruire, qu’il ne supportera jamais : la société progressiste. Le malheur est qu’il contribue à emporter la société tout court à travers cette noble aspiration.

Face à l’échec de l’immanence, et à l’augmentation des moyens de contrôle (propagande, argent, judiciarisation) de l’état socialiste, le nombre de ces névrosés ne cesse d’augmenter. Il n’y a qu’à voir les réactions autour du concept de réchauffement climatique qui serait provoqué par l’être humain. La civilisation occidentale est entrée en résonance avec elle-même, d’autant qu’elle se multiculturalise, et qu’elle ne trouve plus de cohérence interne à travers la spiritualité catholique.

La multiplicité des formes de névroses

Du coup, les mêmes qui prennent l’avion à outrance, défendent la limitation de l’émission de CO2 et l’augmentation des taxes pour les autres. Ils défendent le localisme et l’immigration tout en se jugeant mondialistes. Ils sont libéraux et pro immigration, mais contre le capitalisme qui les autorise pourtant à commettre de tels excès. Ils sont écologistes mais vivent dans les villes et ne cessent de les faire grandir, tout en empêchant la circulation en son sein, en la contraignant jusqu’à l’inadmissible, pour faire souffrir le citadin, l’autre, qui lui rend cette vie cloisonnée insupportable. Ils vivent à la campagne mais ne veulent pas tuer d’animaux. Et plus ils ont les moyens de se déplacer, plus ils contraignent les autres dans leurs déplacement, les percevant comme une gène, responsable de leur névrose.

Ces autres, qui subissent l’immigration incontrôlée, la circulation entravée, la pollution de la ville, les endurent comme une forme de punition pour leurs péchés. Transformés en pénitents, ils acquiescent à leur sort, parce qu’au fond, ils savent qu’ils ont majoritairement cautionné tout ce système politique, que sans eux, ce monde incohérent n’existerait pas.

Ainsi le gauchiste peut-il vivre au milieu de l’ordure mais la tolérer parce qu’il se sent responsable de la situation. Prof, il se flagelle en travaillant en banlieue, mais veille à écarter ses enfants de ce milieu, quand il n’a pas les moyens de déménager et d’exercer une autre profession. Journaliste, il se fait caillasser en cité, mais vante les bienfaits de l’immigration, d’une immigration de masse qui pourrait le sauver de son ennui grâce au désordre social qu’elle devrait engendrer. Politique, il déplore l’impuissance de sa profession et transforme chaque jour notre civilisation en tribu par l’achat d’électeurs. Ecologiste, il s’acharne à éliminer l’être humain de la nature. Faux progressiste, incapable de supporter le présent, il s’enferre dans une passion névrotique pour le passé. Incohérent de partout et en tout, il est incapable de réflexion, de débat, tandis qu’il prône l’ouverture d’esprit et la tolérance. Chantre de la liberté, il défend la censure. Défenseur des institutions, il n’envisage que les rapports de force pour s’imposer quand ses idées sont en danger. Et il appelle amour des différences, l’attirance pour le même sexe ou l’endogamie sociale.

Comprenez dès lors pourquoi il est normal qu’il se déteste. Il ne voit que par des rapports personnels là où il ne peut composer avec la pensée de groupe. Et inversement il affiche son suivisme social quand il lui faudrait adopter une forme de courage personnel. Soumis à la tribu socialiste, manquant d’originalité alors qu’il se veut unique, il chie où cette société lui dit de chier, mais il éprouve de la honte à le faire, et du coup il tartine toutes les boîtes aux lettres des voisins dès qu’il le peut. « Fanatique » « réactionnaire » sont des mots qu’il aime attribuer aux autres qui ne pensent pas comme lui, alors que la dissonance entre sa vie et ses pensées repose sur de tels comportements.

S’étant aplati de tout son long pour des idées auxquelles il ne croit en rien, il lui faut exclure les personnes qui n’adhéreraient pas à son socialisme de façade. Ainsi traque-t-il le mal pensant, l’entrant qui ne saurait montrer pâte blanche, l’étudiant audacieux. A travers ce pseudo combat idéologique, il défend égoïstement sa place qu’il ne doit qu’à sa lâcheté, surtout intellectuelle, alors même qu’il a fait profession d’intelligence. D’où la chute vertigineuse du niveau. Il ne cesse de critiquer l’état pour mieux se faire servir par lui, pour mieux engrosser la tribu, persuadé qu’une troupe d’incompétents ensemble est forcément innovante, alors qu’elle est juste oppressive.

Une vraie démarche de progrès

Gens de bon sens, nous sommes pris en étaux entre tous ces lâches, tous ces névrosés de gauche, et tous ces immatures de droite. Pour remettre un peu d’ordre dans la maison commune, il serait temps de commencer à appeler un chat un chat. Un écologiste est au mieux un conservateur. Et quand il est gauchiste, un réactionnaire. Une féministe de droite est forcément réactionnaire, et une féministe de gauche cherche le père (et la fessée qui va avec). Plus que réactionnaire, cette dernière  est nostalgique d’un temps qu’elle n’a pas toujours connu. Le progressiste transhumaniste est un enfant qui se prend au sérieux. 

Les traiter comme ils le méritent, et les appeler par leur juste nom, c’est commencer à soigner les maux de notre civilisation. Tout le monde n’a pas à s’afficher de gauche pour être jugé crédible et entendu, voire respecté, plus encore quand nous devons faire face réellement, à des extrémistes de droite. Car conservateurs, ces êtres qui s’assument mal n’en restent pas moins réactionnaires, et dans leur extrémisme, ils ne font avancer en rien notre combat qui doit être celui d’un progrès qui nous apporte réellement du bien être, ni un fantasme de progrès puéril pour le progrès, ni un désir de retour à la forêt. 

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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Léonidas Durandal

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