Les horribles chasubles lors de la superbe réouverture de notre dame

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Et les horribles bannières voudrais-je rajouter. La faute de goût est terrible, éclatante, mais tellement significative. L’artiste cherche l’élan du coeur. Il le trouve, malheureusement, l’élan de son coeur. Comment en sommes-nous arrivés là me direz-vous ? Oh si vous habitez en france, vous le savez. La hiérarchie, ici ecclésiastique, s’est gargarisée d’ouverture d’esprit. L’entre soi a fait le reste.

Le crime a été préparé de longue date, dans l’insouciance commune. Mais samedi dernier, il s’est révélé au monde entier. Plus possible de le nier. C’en était fait de nous. Le criminel s’est même payé le luxe de s’afficher sur les lieux de son forfait, y assistant aux premiers rangs, avec une petite marque de son œuvre sur lui, juste un petit signe, histoire de laisser les simples soldats périr à l’avant, habillé de pieds en cape, reconnaissables de trop loin. L’histoire se souvient des poilus de 1914 et de leurs pantalons garances. Elle se souviendra désormais des prélats de notre dame et de leurs chasubles Castelbajaciennes de 2024. Dès le premier assaut, la première ligne est morte, sauf 1 refuznik. Gloire à ce héros christique.

 

Vous me direz, les autres ont fait preuve d’humilité. Ce n’était pas le sac et la cendre, ni la robe de bure et la ceinture de cilice, mais tout de même. Certains diraient même pire ! Car à l’origine, il y avait une prétention au beau pour ces chasubles. Cruelle désillusion, à moins de changer tous les critères communément admis.

Vous me direz que la plupart de ces prêtres qui officiaient, n’ont pas été dupes. Ils le savaient, ils le sentaient. Et ils ont pourtant choisi de se diriger vers le supplice, comme un seul homme et avec le sourire. Le souvenir de nos glorieux martyres les a certainement encouragés. Après, les bégueules les accuseront de manquer de courage. Diantre, je n’en n’eus jamais autant.

 

 

Oh combien je déteste le design en tant que manière de plaire. Pourtant, il faut bien un peu designer son art pour lui donner une touche esthétique, magnifier une idée. Là, de la brutalité à l’état brute, du caca coloré aseptisé et découpé en copeaux. C’est vrai, l’effet général n’était pas si déplaisant que cela. Mais les tuniques prises individuellement, et observées droit dans les copeaux… enfer et damnation. A chaque fois que je regardais la télé, les jurons sortaient malgré moi. Suis-je si seul en ce monde ???

 

 

Tout le malheur vient des jeux électroniques me diront certains. Vous, jeunes, ne l’avez pas connu. Nous , les vieux de la vieille, nous l’avons tous subi. Le simon ou l’art de refaire une série de codes couleurs et sonores, de plus en plus complexes, de plus en plus rapidement.

L’artiste, M Castelmajax, a été traumatisé durant son enfance par l’éclat primaire, d’autres diraient primitif, des couleurs de ce jeu. Elles lui ont farci la cervelle, et depuis, il fallait que ça sorte. Mission réussie dans une immense éclaboussures de couleurs, avec une croix trop grande et trop suggestive au milieu. Transcendez votre art, sang bleu, je le dis tout le temps. De l’art non transcendé, c’est juste la transcription d’une petite crotte psychologique, ici chatoyante, n’empêche.

« Nous sommes les gentils ! Où sont les méchants d’aimeles ! »

L’entre soi, oui, vous ne savez pas quoi en penser si vous ne fréquentez pas quelques bourgeois. Le prolo peut continuer à y avoir droit, lui, parce que cela ne fait aucun dégât. Pour le bourgeois, un peu de tenue mazette. Vous tenez le manche les gars ! Car ce provocateur qui sévit depuis longtemps dans notre Eglise, n’est responsable en rien de ce désastre. Il a été promu par Mgr Lustiger depuis 1992, qui l’a certainement trouvé plus sympa que talentueux. Le quiproquo s’est alors installé. Et le temps accomplissant son œuvre, notre artiste a décroché malgré lui, la fameuse prime à l’ancienneté dont nos élites sont si friandes. Elles s’en servent souvent comme d’un paravent à leur incompétence et leur inculture, pour éviter le scandale, oubliant parfois que la décision initiale de choisir un artiste n’a pas du tout été motivée par son talent. 

 

Comme le souligne un stalinien bien connu sur le net, était-ce foutrement trop demander de mettre un peu de Bach à l’orgue ? Juste un morceau ? Mais non, le contraste aurait été trop saisissant, humiliant même. Il en fut de même pour les chasubles. Les ouvriers n’ont pas démérité. Ils nous ont rendu une cathédrale majestueuse en l’état… pour que des gougnafiers la salope. Après l’attentat, nos petites mains bien françaises ont brillé, des ouvriers compagnons, des sapeurs pompiers, presque tous des hommes. Ils n’ont pas eu besoin de mises en scènes pour être reconnus et applaudis. Par contre, personne n’a applaudi nos élites. Le Pape seul a sauvé la mise, en nous ramenant à l’essentiel : notre dame, accueil du déshérité. Pour le reste, elles ont failli, comme à leur habitude chez nous. Miséricorde mes frères. Les bourgeois français peuvent être sauvés, même si c’est impossible aux hommes.

Même les rostbeefs se sont foutus de nos chasubles

 

Pourquoi la chasuble du roi du maroc était mieux réussie ????

 

Une jolie académicienne qui avait décidé de nous rappeler à l’utilisation des volutes romanes sur les chasubles

Quant aux Polonais catholiques ont dû se pincer pour y croire, eux qui ont un goût si sûr et moderne en matière d’art religieux. Peut-être ont-ils martelé leur télécommande jusqu’à tomber sur la vraie cérémonie. Mais non, c’était bien la réouverture de la cathédrale notre dame en france après un attentat qui a failli la raser. Venez faire de la plomberie chez nous, vous ne serez pas déçus. Pour l’art, il faudra repasser plus tard.

C’est pas que notre Eglise se veut méchante. Elle est juste niaise. Pardonnez-lui mes frères mécréants, Elle ne sait pas toujours ce qu’Elle fait. Preuve en est après 3h07 de retransmission, l’archevêque de paris qui affirme sans sourciller, que « la beauté sauve l’humanité », habillé dans un sac. Il faut être catholique pour accomplir un saut si périlleux. Ainsi, l’espérance est encore là mes frères. Nous sommes capables du pire. Cela signifie également en termes de sainteté, que nous sommes capables du meilleur. Bartimée, un jour, va ouvrir les yeux, et il verra nom de Zeus, ce que c’est que la beauté. Il verra la laideur de ces chasubles, de ces bannières, et la lumière sera. Oui, elle sera mes frères.

C’est bien un adulte qui le a dessinées

 

Pourquoi parler de cela sur un site antiféministe vous me direz. Mais d’abord parce que c’est mon Eglise, et que j’en ai le droit. Et puis, voilà surtout à quoi aboutit le manque de transmission, le refus du Père/père. Ces chasubles sont l’image même de la cassure qui s’est produite dans notre société depuis quelques décennies. Il n’y a d’art que traditionnel. Il n’y a d’évolution artistique que traditionnelle. Il n’y a donc d’Eglise et de famille que paternelle. Le reste, c’est de la tunique de Castelbajac. Saint Martin, coupez moi ça en deux SVP et donnez-le aux riches, pour pénitence.

En la matière, cette cérémonie a représenté tout ce dont nous avons souffert dans l’histoire récente de notre Eglise, le manque de transmission, mais aussi l’invariable mouvement qui va nous mener à la renaissance. Parce que oui, déjà notre Eglise reverdit. Elle redit le Notre Père en Latin, Elle réintroduit du chant liturgique sur le mode grégorien, Elle affirme que la beauté sauvera le monde, même s’il y a bien du travail à faire pour qu’Elle comprenne le sens des paroles qu’Elle prononce. Et Elle doit tout cela à cette france d’ancien régime, ouvriers paysans nobles, qui ne l’ont pas abandonnée. 

Certes, il faudra aussi qu’elle se dessaisisse d’une forme de paganisme qui lui colle encore à la peau : on ne dit pas « Orgue instrument sacré, soutient la prière des Chrétiens », mais « Que cet orgue béni soutienne notre prière catholique ». Cependant je sens l’élan. Les Castelbamajax vont rejoindre d’ici peu le purgatoire, nous prierons pour eux, et nous nous départirons de bien de nos mauvaises tendances, en même temps que de nos assortiments faussement humbles.

Je voudrais en terminer par une réflexion d’ordre plus général. Si l’habit ne fait pas le moine, il fait l’Evêque, voire le dirigeant. La faute de goût en matière d’habillement révèle souvent d’un désordre dans l’exercice du pouvoir. Il n’y a qu’à voir samedi soir quand les grands de ce monde se sont rassemblés :

 

L’importance est corrélée, non seulement à la taille, mais aussi aux habits

 

Signe des temps, les nazis sont mal habillés. 

J’encourage évidemment nos hommes d’Eglise à porter la robe de bure et la soutane noire, s’ils veulent faire preuve d’humilité. Mais je les intime aussi à ne pas alimenter la confusion ambiante, où le laid et le beau, l’orgueil et l’humilité, se confondent. Sinon, ayant perdu tout repère, nous ne retrouverons pas nos brebis. Plus encore, nous alimenterons une fracture au sein de la société mais aussi de notre Eglise. Car samedi soir, plus d’un clerc sensible à l’esthétique, a dû se couvrir d’un sac de cendres pour réparer l’offense. Vous me direz, c’est peut-être une opportunité de réveil missionnaire comme nous l’a si bien suggéré le Pape durant la cérémonie. En tout cas, moi, j’y crois ! Saint Denis de Paris, protecteur de mon site internet et de la ville de paris « au secours » ! Notre patrimoine ne doit pas se contenter de gloires passées !

2 réponses à “Les horribles chasubles lors de la superbe réouverture de notre dame”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    Je n'avais pas vu le concert. Mais finalement, il n'y a que la amazing grace qui en valait la peine, avec un satisfecit pour Vianey d'avoir tenté d'adapter Léonard Cohen qui est si difficile à adapter : 


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