Nombres 14-33
« …vos enfants seront nomades pendant 40 ans dans le désert.
Ils supporteront les conséquences de vos infidélités
jusqu’à ce que tous vos cadavres soient tombés dans le désert. »
Quand j’entends ce pauvre Nicolas Dupont Aignan en compagnie de Caroline Fourest, mépriser à ce point les Français tandis que nous manifestons… le premier, hors sujet, veut minorer les questions de société que soulèvent la loi sur le « mariage pour tous », tout en tentant de récupérer le mouvement d’opposition à son propre compte et ceci afin de valider un schéma intellectuel qui ne marche pas du tout…
Nous sommes des centaines de milliers dans la rue, mais nous ne devrions pas y être parce que ce sujet est anecdotique et que François Hollande a voulu cette immense contestation pour éviter d’être contesté sur sa politique sociale. Ne cherchez pas la cohérence, il n’y en a pas. La deuxième veut faire valoir ses droits communautaristes envers et contre les enfants. Elle, au moins, on peut la comprendre dans la défense de sa perversion. Mais M Dupont Aignan, lui qui devrait nous soutenir, au lieu de faire semblant, et surtout de briller par son absence à la manifestation… Tout comme Marine Le Pen, il veut jouer à l’homme politique sérieux. Le grand réconciliateur adouberait la contestation du haut de sa chaire gaullienne tout en la soumettant du regard. Il voudrait être calife à la place du PS. Mais tandis que la France est occupée, en voulant incarner une dissidence crédible, il donne plutôt l’impression d’être à côté de la plaque. Celui-là n’a plus de Gaulliste que le nom. Le Gaullisme n’est pas une politique, mais d’abord une morale soutenue par un courage. On ne gagne pas en crédibilité en collaborant avec un système qui génère la destruction des familles. Dans tous les cas, la morale d’un homme politique ne peut se confondre avec un accompagnement des régressions sociales.C’est pourtant ce qu’il ressort de son engagement en demi-teinte à lui et à Mme Le Pen. Pourquoi a-t-il quitté l’UMP ? Par défaut, dans une démarche jumelle à Marine Le Pen qui voudrait l’incarner.
Où sont nos bergers ?
Les autres hommes politiques français, nos représentants religieux… certains furent là… pour nous soutenir, oui, mais quand tout fut prêt pour les accueillir. Peu, furent présents dès le début pour prendre les coups à la tête du mouvement. Mme Frigide Barjot s’est imposée, malgré elle, comme elle le reconnaît (LCP 14/01/2013), entre des dissidents religieux qui voulaient récupérer le mouvement au risque de faire sombrer la cause, et des lâches. Etant donné l’opposition à laquelle nous avons face, cette mobilisation gigantesque n’aurait jamais dû voir le jour.
J’y vois comme un signe.
Et désormais l’élite nous suit, elle ne fait que nous suivre, mais tout devient possible.
Sans berger.
Heureusement, nous Français, n’avons pas accepté le défaitisme de nos dirigeants. Nous avons passé outre cette faiblesse et nous nous sommes retrouvés dans la rue, contre toute attente et parce que profondément, nous sommes un peuple qui ne se résout pas à l’effondrement. Nous y sommes allés pour stopper une longue dégénérescence de plus de 40 années de politiques familiales complètement catastrophiques, que ce soit concernant le mariage, l’avortement ou la libération sexuelle.
Et nous y retournerons !
Le « mariage pour tous » est la goutte d’eau de trop dans le grand vase de notre patience outragée face à la décadence annoncée de notre civilisation.
Qui sont ceux qui étaient dans la rue ?
Dans cette manifestation, j’ai remarqué beaucoup de braves gens de la génération 68 et pré-68, qui exprimaient enfin, une opposition à leurs pairs. Ils m’ont touché tous ces gardiens du bon sens ancestral dont le seul tort fut de rester silencieux, trop longtemps face au mal. Ils ont fini par se lever pour une autre cause que le droit égoïste de pouvoir instruire leurs enfants en dehors de structures où le laxisme et l’utopie grandissaient sans fin. Désormais, ils ont peut-être compris que la racaille submergerait leurs écoles; quoiqu’il arrive, de l’intérieur, que cette racaille c’était leur propre société qui partait à vau-l’eau. Mieux vaut tard que jamais.
Quant aux autres.
Dans l’opposition, les uns disent que M Hollande a voulu masquer ses erreurs sociales grâce au sociétal. Mais le choix de déclencher une guerre qui aurait pu se faire bien avant, et qui a débuté à l’initiative du commandement français, juste avant la manifestation contre le « mariage pour tous », ne peut être le fruit du hasard. De même, le boycott médiatique qui vient de suivre la plus grande manifestation en France depuis 30 ans n’est pas le fruit du hasard. Pauvres journalistes qui, dans leur majorité, ont constaté leur impuissance à manipuler l’opinion publique jusqu’au bout. Leur bêtise à défendre le « mariage pour tous » et à se croire plus intelligents que la moyenne, s’est terminée dans un grand silence. Mais ils vont bientôt devoir rouvrir la bouche, malgré eux. En vérité, loin de vouloir cacher du social par du sociétal, M Hollande a voulu cacher sa politique sociétale en utilisant le calendrier international. Le mariage lesbien n’est pas un cache sexe de la politique sociale, mais une vraie orientation civilisationnelle, décidée et imposée. Ceux qui disent que le « mariage pour tous » est principalement à visée politique, ont tort. Et ceux qui n’en n’ont pas pris conscience collaborent de par leur naïveté à un système qui les dépasse de loin. En effet que penser de ces intellectuels, de ces représentants politiques qui ne comprennent rien à l’institution du mariage dans la société. Le mariage est à la base de toute anthropologie et donc de toute politique qui connaît son rôle. Ces innocents, dans leur volonté d’ignorer les questions familiales et/ou de les confier à une femme participent à l’effondrement actuel. Ils sont les fils des féministes, des enfants qui voudraient que les femmes agissent toujours pour le mieux en matière familiale. Par le passé, ces fils à maman immatures ont été de ceux qui ont tout donné aux féministes parce qu’ils jugeaient les causes défendues par ces femmes comme anecdotiques ou normales, ou acceptables sans réflexion plus poussée que ça. Aujourd’hui, nous en sommes à essayer d’expliquer à nos enfants la différence entre un père et une mère, différence qui semble bien ténue pour des jeunes, majoritaires à défendre cette loi. Et si nous en sommes arrivés là, c’est bien la faute à cette attitude si répandue chez nos décideurs politiques et intellectuels et qui consiste à se croire les pères de la Nation.
Tous les autres, qui ont affiché leur opposition au projet et qui auraient été censés faire le relais politique, ont été bien mous du genou. Ils se sont plutôt servis de notre opposition au projet à leurs propres fins. Dans leur façon de ne pas y mettre le nez, on voit bien qu’ils ont eu peur de déranger leur électorat. De par leur attitude, ils ont d’ailleurs contribué à créer un climat de défiance plutôt que participer à combattre sérieusement cette loi inique. Heureusement nous semblons avoir dépassé la tourmente, en nous mobilisant et en les rassurant par la force de notre conviction.
Une mobilisation extraordinaire.
A bien y regarder, notre mobilisation a été extraordinaire car elle a abouti sans une gouvernance politique ou religieuse d’institutionnels. Mais cette nouvelle qui pourrait nous réjouir a aussi un aspect très inquiétant : ceux qui nous dirigent, ne nous dirigent plus. Ils laissent la rue faire, impassibles, ou s’ils sont dans l’opposition, ils n’anticipent plus les revendications du peuple, des gens qui réfléchissent, des associations, tant que la révolte n’est pas aux portes du palais. Suivistes, ils se couvrent des critiques au lieu de prendre des risques et de mener la barque de l’opposition. Sont-ils seulement capables de mener ce combat et désirent-ils réellement le mener ? Nous allons le voir dans les semaines à venir. Quant à ceux qui nous gouvernent, ils sont devenus autistes. Ils n’écoutent plus rien ni personne, sauf quelques réseaux d’influences censés faire l’opinion mais qui n’y arrivent même plus, malgré l’ampleur des moyens mis en oeuvre. La bonne nouvelle est que, s’ils veulent continuer à être respectés, il va falloir qu’ils nous respectent un peu plus. Et s’ils le font, ils risquent de ne pas soutenir bien longtemps la comparaison. On le voit déjà dans leur façon d’éviter le débat, de taxer l’adversaire de délit d’intention au lieu d’essayer de répondre à un argumentaire. Ils sont devenus si faibles qu’ils sont incapables d’entrer dans la discussion, qu’ils refusent d’avance le débat, ou le référendum, qu’ils analysent la contestation au lieu d’y répondre, scandant de grands mots vides comme « égalité » ou « droit des personnes ». Vide intersidéral. Ils ont désormais très peur que le peuple n’accrédite plus leurs mensonges et leurs modes de vie alors ils se réfugient dans le mépris au lieu d’essayer prendre en compte une pensée qui est différente de la leur. Des journaux comme rue89, observent de loin, essayent d’avoir une approche scientifique sur un phénomène qui leur échappe et qu’ils n’ont pas vu venir, tant leur explication du monde est faussée par leur manque de réflexion, même à la veille du raz de marée (Mariage pour tous, l’Eglise est à l’agonie (sic) (juste avant la première manifestation), 3 choses à savoir sur la manif anti-mariage gay, Espagne, Belgique, le mariage gay passé dans la paix, pourquoi pas ici ? Des émissions comme le Petit Journal de Yann Barthès essaient bien de se la jouer « in » pour compenser, mais ça ne va pas très loin. Les quelques jeunes qui les regardent encore ne vont pas en ressortir avec de grandes convictions, ni avec une idée très élevée de la politique. Ils sont vides, à sens unique sous de faux airs détachés, et il n’est plus très loin le temps où ils seront ringardisés quand nous aurons démasqué ces imposteurs de la pensée toute faite et qui semblent ne pas vouloir y toucher. Payant un grand nombre d’artistes pour effectuer leur sale boulot, ils convainquent de moins en moins de jeun’s. A 40 ans, immanquablement, ces derniers finissent par se réveiller avec la gueule de bois et à devenir totalement hermétiques à la télévision, grâce à eux. A l’autre bout de la doxa, les réflexologues de l’intelligentsia suivent un chemin identique. Dès que les derniers rats auront quitté le navire coulant de l’idéologie libéraliste, la mode changera de camp.
En attendant, cette période de latence est très étrange à vivre. Sur quoi va-t-elle déboucher ? Combien de temps un gouvernement autiste et qui se trompe sur tout peut-il continuer ? Comment une démocratie qui n’a plus d’élite éclairée, ni d’opposition conséquente peut-elle vivre ? Sommes-nous condamnés à un effondrement sans réaction d’aucune part ? L’histoire est souvent surprenante. Je ne crois pas que nous allions dégénérer sans que quelque crise prononcée ne survienne. En ce moment, j’ai plutôt l’impression d’un calme avant la tempête. Certes, ce calme dure depuis bien longtemps, mais le niveau d’incohérence que nous avons atteint ne me semble pas devoir perdurer bien longtemps. Petit à petit les institutions se sabordent elles-mêmes et quand il n’en restera plus aucune, je ne vois pas bien où toute cette énergie destructrice se dirigera. Notre longue dépression qui dure désormais depuis 40 ans semble au bout de sa course. Bientôt, il ne devrait plus rester que le suicide ou la réaction.
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