Certes, si l’UMP n’avait pas repoussé de plusieurs jours le scrutin pour rameuter 10 000 idiots utiles de son parti, si des membres de ce parti n’avaient pas trafiqué le scrutin, nous aurions éjecté Nathalie Kosciusko Morizet manu militari de la primaire UMP pour les municipales de 2014.
Cependant il fallait s’attendre à la forfaiture de nos dirigeants, et comme le fait remarquer Eric Martin dans son article « Ce lundi, nous avons perdu gros », il aurait seulement suffit que 10 000 personnes de plus s’inscrivent et votent pour faire basculer le scrutin, dans n’importe quelles conditions. Qu’était-ce 10 000 personnes quand on sait le nombre de Parisiens qui ont participé aux manifestations ?
Nous avions une occasion unique avec cette primaire UMP de déposer une bombe idéologique dans les institutions vérolées de nos bobos, et de faire du tombeur de NKM le héraut de la manif pour tous. Cette occasion médiatique ne se représentera pas de si tôt. Si nous arrivons à faire perdre Madame Morizet aux communales de Paris de 2014, ce sera pour faire gagner sa jumelle du PS. Alors que la gauche sera en pleine déconfiture, cet exploit sera encore plus difficile à réaliser et notre prise de conscience politique et notre assurance devront être encore plus fortes qu’aujourd’hui. Combien d’électeurs motivés pourrons-nous convaincre de faire basculer cette élection ? Tel sera en tous cas, l’unique objet de notre défi. Il faudra réaliser un exploit hors du commun alors qu’il était à portée de main, ce lundi. Quant à ceux qui ont cru aider l’UMP en votant pour Mme Morizet ou en s’abstenant, la semaine dernière, ils viennent juste d’entériner la scission du parti, même s’ils n’en ont pas conscience. Mais là, on ne va pas pleurer. Ce sera un des effets collatéral et bénéfique de la féminisation de notre système.
Nous avons manqué de conscience politique.
En vérité, ce peuple doit encore prendre conscience de ses responsabilités. Il ne sert à rien de chialer sur son canapé comme un adolescent attardé et d’attendre que le monde s’effondre en s’apitoyant sur le fait qu’il s’effondre. Indolents, nous faisons plutôt partie du problème que de la solution. Oui, je dis que NOUS sommes le problème. C’est pas la faute à la théorie du genre, au PS, à la gauche de l’UMP, à l’extrême gauche ou à l’extrême droite. Non, la faute de tout ce marasme bêtifiant nous en revient. Dans les années qui viennent, il nous faudra absolument devenir un peu plus combatif et un peu plus intelligent politiquement si nous voulons arriver à imposer quelques unes de nos idées ou à en empêcher d’autres. Il va falloir que nous réussissions à agir en groupe et soudés.
Cet épisode navrant nous montre une fois de plus la faiblesse de nos réseaux, de notre conscience politique, de notre manière de nous coordonner et d’être solidaires. Nous menons une guerre et il va falloir que cette armée désordonnée apprenne à se battre. Il ne s’agit pas de croire ou non dans le système, ceux qui n’y croient plus, sont les premiers à le valider, à s’échapper comme des couards qu’ils sont. Ni de le cautionner quoi qu’il arrive, sauf à aimer le mensonge et les coups. Il s’agit d’arriver à la victoire du bon sens.
Notre monde ne va pas bien à cause de 5 catégories de personnes : les cyniques qui veulent détruire le système, les fainéants qui les laissent faire, les mécréants qui ne croient plus en rien, les égoïstes qui ont peur de perdre leurs petits acquis, et les idiots qui ne peuvent pas comprendre. Puissiez-vous n’être plus de ceux-là, sans en subir les conséquences.
Je veux maintenant m’adresser à ces personnes de bonne volonté qui votent UMP quoi qu’il arrive : mon ami, on se sert de ta loyauté pour te faire faire n’importe quoi. Les partis politiques ne sont pas naturellement bons. Ils le sont si on les y force. Pour qui voter te dis-tu, tu t’identifies à un parti, tu fais cause commune avec lui depuis des décennies et tu ne veux pas te poser trop de questions, tu as peur de changer tes habitudes ou la tradition familiale. Alors ne t’étonne pas que ce monde aille si mal. Tu te comportes comme un enfant, et le monde n’ira pas mieux si tu ne décides pas de devenir adulte, et ce, quel que soit ton âge.
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