Suite à l’article théorique « Du constaté au fantasmé », voici l’illustration pratique d’une sorte de mirage collectif qui s’auto-entretient.
Entre chiffres des forces de l’ordre et enquêtes de victimisation : un système statistique qui se contredit.
Dans une société libre, le nombre de dépôts de plaintes devrait donner une image objective de la réalité de la délinquance. Libres de choisir de porter plainte ou pas, nous jugerions si la gravité des faits l’exige ou non. Si elle ne l’exigeait pas, ces faits devraient être jugés pour ce qu’ils sont : anecdotiques. De toutes les manières dans une société libre, l’écart entre le dépôt de plainte réel et l’activité criminelle ne devrait pas être très important. Or, entre les dépôts de plainte, les condamnations et les faits réels, il semble persister un réel écart. D’où viennent tous ces écarts ?
Tout d’abord, le système juridique est parfois inopérant : selon le ministère de la justice, en 2010, il y a eu 1700 condamnations pour viols (p10 de (6)), et 1356 en prévision selon ce même ministère dans un autre document (3), et finalement 1361 pour les données révisées de l’insee (9). La nature même des infractions est souvent mal définie : les parquets ne distinguent pas dans les violences faîtes aux personnes, les viols, des agressions sexuelles ou du reste (3) (4). Les statistiques qui nous sont données sont donc une photo approximative d’une situation réelle. Elles nous donnent un ordre de grandeur. A côté de celles-là, notre système d’information politique et scientifique a choisi de développer des enquêtes de victimisation, et d’interroger un panel de personnes pour obtenir une image globale et claire de la société.
Seulement loin d’en arriver à une image plus claire de la société, les chiffres des enquêtes de victimisation et ceux du système juridiques en sont arrivés à une contradiction totale. Sur le viol : les enquêtes de victimisation montrent qu’il y a une explosion du nombre de viols, tandis que les enquêtes judiciaires ont baissé de manière incroyable (3)
Les enquêtes de victimisation :
1999-2000 : 50 000 viols pour ENVEFF (8) (0,3% de femmes interrogées * 15,9 millions de femmes dans cette tranche d’âge)
2006 : 115 000 viols pour l’Insee (11) (0,7% de femmes interrogées * 16 millions de femmes dans cette tranche d’âge) (évalué à 150 000 et plus si on prend en compte les viols de mineures)
Les chiffres du système juridique sur la même période :
1999 : 1845 condamnations pour viol pour l’insee (12)
2006 : 1710 condamnations pour viol pour l’insee (12)
Comment en est-on arrivés à des écarts de courbe et de proportion à ce point délirant ? Plus que doublement du nombre des viols dans un cas entre les deux périodes, et diminution dans l’autre. Disproportion à une échelle de 10² entre les deux systèmes d’évaluation. Ici la logique n’existe plus. Les deux systèmes n’ont plus aucune cohérence entre eux. Soit l’un des deux est complètement délirant, soit ils le sont tous les deux.
Le système judiciaire.
Le nombre de viols n’a cessé d’augmenter en France après 1968, jusqu’à ce qu’un ministre de l’intérieur bien connu décide, il y a quelques années, de fixer des objectifs de résolution d’enquête aux policiers. Ces chiffres se sont alors mis à stagner, voire à baisser. Dans le même temps, l’arsenal répressif est devenu beaucoup plus présent envers les violeurs. Les peines, en particulier, ont été allongées, ce qui a permis de mettre hors circuit un certain nombre de « prédateurs » sexuels. S’il est probable que l’action d’Etat ait eu un résultat eu égard aux moyens employés, par contre, la statistique interne aux services, chargée de faire le constat de cette action, est devenue de plus en plus inopérante.
Les chiffres des forces de l’ordre.
Une volonté de soustraire les données à la population et une direction scientifique incapable de saisir et de présenter une situation d’ensemble.
Tandis que les résultats des enquêtes de victimisation pullulent sur internet, reprises en cœur et mal analysée ou avec des biais sur des blogs émotionnels (13,14), ou qui essaient de trouver des explications à partir de cas personnels sur des chiffres faux (23), les chiffres réels sont difficilement disponibles. Par exemple, les données brutes de l’ONDRP ne sont pas disponibles, même pour les scientifiques. Je vous laisse imaginer pour le reste de la population. Nous devons donc en passer par la présentation de cet organe statistique, pour comprendre une situation complexe. Or qu’observe-t-on dans la présentation des faits réellement constatés en France ?
– Les faits constatés sont présentés dans les mêmes documents que les enquêtes de victimisation (ONDRP , (5), (16), (20)). Ainsi, il devient difficile de distinguer l’enquête statistique du relevé fait dans la réalité. Ceci a également pour conséquence de donner une légitimité aux enquêtes de victimisation qu’elles ne devraient pas avoir, ou de relativiser ces relevés de terrain.
– La distinction entre violences sexuelles et viol et agressions sexuelles n’est pas faite dans le tableau de synthèse, celui dont se servent les journalistes pour faire leurs articles sur les « violences faites aux femmes ». (OND 2011 (5),2012 (20)) Tout est regroupé sous le vocable de « violences sexuelles » (et donc également le harcèlement sexuel, voyeurisme etc… qui n’ont rien à voir avec le viol), violences sexuelles qui sont des extrapolations sur des dépôts de plaintes, dépôts de plaintes dont une bonne part relève de fausses accusations, mesures d’intimidations lors d’un divorce, accusations invérifiables, d’un système de mesure dont j’ai déjà décrit plus haut les quelques imperfections. Vu la pression médiatique actuelle sur les violences faites aux femmes, la moindre variation de ces « violences sexuelles » est interprétée comme affectant les femmes. Le haut niveau atteint par le chiffre de ces « violences sexuelles » permet de maintenir l’idée d’une violence généralisée envers les femmes, chiffres toutefois qui sont sans comparaison avec ceux des enquêtes de victimisation. De même les statistiques pénitentiaires ne font plus apparaître l’évolution du nombre de condamnations pour viol en 2012 (24), et ne font plus la distinction entre types d’agressions sexuelles. Cette méthodologie permet de grossir les chiffre en autorisant les amalgames. Bizarrement, ces agressions sexuelles baisseraient selon ce dernier organe, contredisant les chiffres de l’ONDRP de 2011 et 2012. Les faits constatés auraient tendance à augmenter, les incarcérations à baisser, sans qu’on ait plus d’explications que celles des féministes qui avancent sans preuve des accusations grave comme : « les femmes sont découragées de porter plainte ». Loin de cette explication donnée à la va vite, Marcela Iabcub décrit bien dans « une société de violeurs », comment tout un arsenal répressif est renforcé sous la pression idéologique des groupes de féministes qui cherchent à stigmatiser de plus en plus d’hommes en élargissant progressivement la définition du viol (24). L’incohérence des données statistiques devient telle sur ce point, qu’aucune hypothèse ne peut être validée entièrement et qu’il faut se contenter de faire quelques constats de bon sens sans pouvoir évaluer précisément l’ampleur exacte des erreurs commises.
– Les données sexuées n’existent pas, sauf en 2012 sur le total des plaintes. On ne sait pas qui est concerné par ces viols : hommes femmes, enfants, petits garçons ; et qui commet ces crimes. Le préjugé joue en faveur de l’idée de femmes violées mais comme nous le verrons plus loin, c’est loin d’être toujours le cas.
– Entre 2011 et 2012, les tableaux évolutifs années par années ont presque tous disparus. Plus de comparaison possibles avec les situations anciennes avant 2006.
– Le rapport complet de l’ONDRP (16) est presqu’inexploitable tant la présentation des données est farfelue. Il montre une volonté de régionaliser les études sans que toutes les régions ne soient représentées. L’Ile de France tient une place privilégiée dans ce dispositif. Cette régionalisation devrait être complète sauf à penser que nous ne faisons plus partie de la même société. Ailleurs, la multiplication des tableaux de données départementales dans le rapport complet noient le lecteur sous un flot d’informations, où les données nationales ne sont même pas mises en valeur. Les faits constatés sont mis en fin de documents après les enquêtes de victimisation, le sommaire ne renvoie pas aux bonnes pages et sur un document de plus de 500 pages, comment se repérer ?
Conclusion sur les données d’Etat :
Au lieu d’améliorer leur fonctionnement, tous les organes qui ont en charge de quantifier les délinquances sexuelles semblent prendre un chemin unique, celui de l’amalgame et de la confusion, ouvrant la voie aux enquêtes de victimisation.
Les enquêtes de victimisation.
Si le système judiciaire connaît quelques ratés dans ses enregistrements de plaintes, et si les personnes chargées d’exposer ces chiffres, font mal leur travail, cela n’est rien en comparaison des enquêtes de victimisation qui ont été faites en France sur le sujet.
Des enquêtes de victimisation biaisées
- Des profils psychologiques de répondants probablement similaires :
Au cours de ces enquêtes, 1 seule personne sur 8 a accepté de répondre au téléphone. Les profils sélectionnés ont pris beaucoup de temps pour répondre à l’enquête, et ont ressenti le besoin voire la nécessité d’être écoutés, contrairement aux 7 autres qui n’ont pas jugé utile de participer. Les femmes enquêtées ont donc été sélectionnées sur un besoin de s’exprimer qu’on peut probablement corréler au moins en partie, à un profil de victime.
- Des questions ouvertes et des enquêteurs sollicitant les victimes potentielles.
En France à l’opposé de l’Angleterre par exemple, les questions posées ont été « ouvertes ». L’appréciation de la violence des actes a été laissée en partie aux personnes enquêtées, en partie à l’enquêtrice et à la directrice de recherche. Exemple :« Est-il arrivé (…) qu’une personne qui vit actuellement avec vous, vous gifle, vous frappe, vous donne des coups ou vous fasse subir toute autre violence physique ?» (22). Ici, le « toute autre violence physique » peut tout vouloir dire. La directrice de l’enquête s’en est justifiée ainsi : des questions ouvertes troublaient moins la personne interrogée et lui permettait de mieux mobiliser ses souvenirs (p4 (17)). Dès lors, comment l’enquêtrice a pu distinguer chez la personne enquêtée, des faits précis, de souvenirs flous, d’interprétations hasardeuses. En somme, à quel point la compassion de l’enquêteur a pu introduire un biais dans les réponses de l’enquêtée ?
- Des préjugés qui alimentent des défauts de classification : dans la méthodologie de l’enquête, les violences faites aux femmes sont jugées être sous-estimées par la société : « Par ailleurs, l’invisibilité du phénomène est un des écueils que doit dépasser l’approche des violences faites aux femmes » (p3 (17)). Voilà peut-être pourquoi, dans leur classification des violences, ces mêmes auteurs ont pu vouloir grossir la catégorie « violences physiques » en y introduisant des « violences psychologiques » comme : enfermer ou empêcher de sortir, abandonner sur la route (en voiture), empêcher de rentrer chez soi (p3 (17)). En tant que tel, « empêcher de sortir », ne détruit pas le corps de la personne affectée, mais son mental. Cette méthode de classification confuse n’a pas été la seule qui a permis de grossir le phénomène des violences physiques, un phénomène prompt à émouvoir le citoyen de manière plus importante que l’obscure catégorie des « violences psychologiques ». La notion de harcèlement sexuel a été aussi confondu avec celle de violence sexuelle dans cette enquête puisqu’aux traditionnels viols, il a été rajouté : « dans les espaces publics, suivre avec insistance. dans le cadre du travail, faire des avances sexuelles déplaisantes… ». Drôle de « notion élargie » des violences sexuelles qui est devenu le fourre-tout grossissant d’un phénomène réel et grave.
- De gros soucis statistiques :
Les faits de viols sont parmi les moins nombreux répertoriés dans ces enquêtes et tombent à des proportions en dessous de 1%. Ce genre de petites proportions sont beaucoup plus difficiles à évaluer que les grosses en statistiques. Je doute que sur un panel de 6000 personnes, 10 à 15 personnes puissent avoir une quelconque signification statistique. Ce phénomène marginal ne pourrait être évalué avec exactitude qu’à très grande échelle. Sur une population de 16 millions de personnes, j’imagine qu’il faudrait en interroger au moins 800 000 de manière équitablement répartie dans la population et plusieurs fois, pour obtenir un résultat fiable. Ces chercheuses sont loin du compte. Pour vous donner une image, réussir à obtenir un résultat fiable sur moins de 1% avec un panel de 6000 personnes représentatif de 16 000 000 de femmes, après que 42000 personnes ont refusé de participer à l’enquête, ce serait comme prévoir le résultat de l’élection présidentielle à 0,1% près, des mois à l’avance. Personne n’y est jamais arrivé. Ceci vous explique comment, en 6 années, la proportion de personnes violées a pu être multiplié par 2,5. Les enquêtrices sont tombées sur 15 à 20 personnes de plus, sur les 5000 à 6000 qui ont répondu, et cela a suffi. J’ajoute également pour les quelques spécialistes que les tests effectués par l’ONDPR depuis quelques années et qui cherchent à montrer une certaine stabilité pour prouver qu’ils sont justes, connaissent tout de même de fortes variations. Leur stabilisation progressive prouverait surtout que leurs méthodes d’enquêtes se sont stabilisées, pas que ces statisticiens soient arrivés à déterminer le nombre exact de viol à partir d’un échantillon dont le tri est faussé par avance. L’estimateur est faux, l’intervalle de confiance trop grand. Est-il même possible d’essayer d’obtenir des résultats sérieux sur les viols par ce genre d’enquête de victimisation ? J’en doute.
Hervé Lebras et Marcela Iacub (Les temps modernes, n° 623, février 2003) ont rajouté ces élément d’analyse à charge concernant l’enquête ENVFF 2010 :
- Brouillage de la frontière entre le sens juridique et le sens commun : les crimes et délits devant la justice sont définis de manière précise : il faut qu’il y ait pénétration pour établir le viol. A la place de pénétration, les enquêtes en question ont parlé de « rapports forcés ». Cette notion de « rapport forcé » n’était pas du tout adapté à la psychologie féminine qui envisage la sexualité sous un angle très différent de ce que ces auteurs l’ont présupposé (18). De même, la distinction, entre une personne qui n’aurait pas été disponible au début de l’acte, de celle qui aurait été réellement contrainte, n’a pas du tout été établie. Ce sens commun du viol employé dans l’enquête était une manière subjective de présenter un sujet qui aurait dû être traité de manière objective et juridique. Cette assimilation confondante, malgré le livre d’Hervé Lebras et de Marcela Iacub, s’est retrouvé dans les enquêtes suivantes. L’Insee détermine les rapports forcés auprès des femmes enquêtées ainsi en 2006 (22) :
« En dehors de ces épisodes de violence, est-il arrivé en 2005 ou 2006 qu’une personne qui vit actuellement avec vous, vous impose des attouchements ou un rapport sexuel non désiré, en utilisant la violence, les menaces, la contrainte ou la surprise ? ».
Ce genre de formulation non objective, ne se rapportant pas à des gestes précis, et n’incluant pas de possibles fantasmes de la part des femmes interrogées, peut comprendre beaucoup d’actes qui ne seront pas des viols mais qui pourront passer par la tête de l’enquêtée et de l’enquêtrice comme tel. Là encore, au minimum, toutes ces hypothèses de langage auraient dû être testées préalablement à une enquête sérieuse.
- La méthode de classement des victimes de harcèlement moral est arbitraire.
- Pas d’enquête similaire concernant les hommes permettant de conclure que cette question ne concernait que les femmes. En vérité, les enquêtes de l’ONDRP qui suivront (16), montreront que les violences faites aux hommes étaient comparables en proportion à celles faites aux femmes, voire supérieures dans certaines catégories. La dénomination « enquête de violences faites aux femmes », a donc introduit un autre préjugé dans les résultats de l’enquête : seules les femmes étaient concernées par la violence, ce qui ne recouvrait aucune réalité sociale. Ce défaut d’intention en 2000, a validé des images fausses de violences dans les représentations sociales de notre population, représentations qui ont permis en 2010 de faire passer une loi sur les violences « spécifiques » faites aux femmes. Ces violences n’avaient rien de « spécifiques », par contre, elles ont spécifiquement ostracisés les hommes.
Toute ces manières d’aborder le problème montrent que les personnes qui se sont attaquées à ces enquêtes savaient où elles voulaient en arriver. Loin de faire un descriptif d’une situation objective, elles ont cherché à obtenir la validation de ce qu’elles étaient certaines de trouver. Et si elles n’ont pas tout inventé, les préjugés conjugués aux défauts de méthodologie ont pu faire apparaître des résultats entièrement disproportionnés, qui dans tous les cas, n’ont aucune validité scientifique. Nous sommes ici dans le cadre de la validation a scientifique d’un fantasme communautaire. Etant donné le peu de nombre de viols dans notre société, ceux-là ne peuvent être évalués à partir de questionnaires qui ne concerneraient que 6000 personnes. En outre, il faudrait que ces questionnaires soient mis en œuvre de manière plus sérieuse pour que leurs résultats puissent être exploités. Enfin, il faudrait que les personnes sollicitées acceptent de répondre quoi qu’il arrive, puisque l’échantillon est très petit. Il faudrait en outre valider la loi trouvée après des enquêtes répétées, décennies après décennies. Il n’y a eu que quelques enquêtes de faites jusque là, inexploitables méthodologiquement.
Des résultats d’enquêtes de victimisation qui se contredisent entre elles.
Selon la deuxième enquête de victimisation sur les violences faites aux femmes en France en 2006 :
« Les niveaux de violence déclarés dans l’enquête CSF par les femmes de 20-59 ans apparaissent deux fois plus élevés que dans l’enquête Enveff (ndc : la première enquête sur les violences faites aux femmes), dans tous les groupes d’âges, que l’on considère les tentatives de rapports forcés (10% contre 6%) ou les rapports forcés (7% contre 3%). Cette augmentation ne peut être attribuée à la survenue de nouveaux épisodes de violence au cours des six années qui séparent les deux enquêtes, ces rapports forcés se produisant dans plus de 85% avant l’âge de 25 ans. L’augmentation enregistrée entre 2000 et 2006 chez les femmes qui avaient 25-34 ans lors de l’enquête Enveff (+ 65% de tentatives et + 148% de rapports forcés) ne peut manifestement renvoyer à un accroissement des violences subies ces toutes dernières années (10). »
Si les deux résultats des enquêtes ne sont pas corrélés, de manière très importante, la raison en serait à chercher selon les auteurs de l’étude, du côté d’une libération de la parole des femmes (10). Qu’est-ce qui pourrait les amener à avancer qu’en 6 ans, la culture féminine ait pu changer à ce point ? Rien. Puisque c’est impossible. Les changements de culture, de mentalité ne peuvent être aussi brusques, sauf cataclysme social dont j’ignore encore l’existence durant cette période, et quand bien même ils l’auraient été, dans de telles proportions, le minimum aurait été d’investir d’autres hypothèses, comme par exemple : l’enquête ENVFF est inexploitable, l’enquête CSF est inexploitable, des femmes ont menti pour d’autres raisons que par pudeur… toutes ces hypothèses beaucoup plus probables n’auront pas été testées, et je peux le dire sans trop m’avancer : pour des raisons qui me semblent relever de la politique ou de l’incompétence. A mon avis, avant de réaliser ce genre d’enquête beaucoup trop ambitieuses scientifiquement pour le niveau de la recherche actuel en France, il aurait aurait été préférable de mettre en place préalablement des tests de crédibilité des réponses données, tester leur cohérence, le profil psychologique de ces femmes… cela se fait dans d’autres types d’enquêtes, plus commerciales. Il faudra en conclure qu’ici, soit il s’agit d’un manque de méthodologie confondant pour l’élite de notre recherche universitaire française, soit les auteurs ont voulu éviter d’entrer dans un objectif de validation d’une démarche scientifique, qui aurait montré que les méthodes suivies étaient fausses et qu’elles auraient dû être reprises à zéro.
Les origines de tels écarts
Les enquêtes de victimisation se contredisent plus probablement parce qu’elles n’ont aucune assise scientifique comme je l’ai montré un peu plus haut, plutôt qu’à cause du mensonge des femmes interrogées. De même si ces femmes ont vraiment menti entre les deux enquêtes, il aurait fallu anticiper sur les raisons de ce mensonge, et s’il s’agissait de pudeur, pondérer les réponses de ce genre de profil entre les deux enquêtes. Rien n’a été fait en ce sens comme si les scientifiques en question avaient été animés par des sentiments naïfs envers les femmes et que cela avait obéré leurs considérations logiques. Préjugeant que les femmes leur répondrait sincèrement s’ils les accompagnaient, puis constatant l’absurdité de leurs résultats et enfin refusant de se remettre en question, ils ont préféré douter des premières réponses des femmes en cachant l’accusation de mensonge sous un voile de pudeur morale qui aurait été levé grâce au travail efficace des associations féministes, bien entendu. En fait il s’agissait plutôt de se doter d’explications sommaires et invérifiables pour valider une méthodologie qui avait plus certainement échoué.
Hypothèses sur les manquements de ces auteurs.
Si les services statistiques de police sont maintenant soumis à des pressions politiques de la part de leur hiérarchie, il ne faut pas imaginer que le milieu scientifique en soit exempt. La plupart de ces « scientifiques » ont des approches matérialistes des sciences humaines. En vase clos à régner sur leur petit lopin intellectuel, ils veulent pouvoir faire beaucoup pour changer la société sur laquelle ils ont beaucoup de préjugés. En filigrane, ce genre d’enquête et la méthodologie employée s’inscrivent dans une validation marxisante de la lutte des sexes et permettent d’alimenter un imaginaire ostracisant des hommes auprès des populations et des institutions très en attente de trouver la faute chez l’autre. Quelque soient leurs raisons, ces « scientifiques », en bâclant leur travail ont légitimé les raisons médiocres de leurs pairs et de toute une société. Ce mode de pensée et les idées qui en sont nées sont en train de s’inscrire profondément dans les inconscients collectifs, sans qu’aucune voix éclairée ne puisse arriver aux oreilles d’un public sceptique, qui ne vit pas du tout comme ces gens le disent, mais dont l’expérience personnelle ne peut suffire.
Les enquêtrices, en se plaçant du côté du droit des femmes qui aurait été bafoué, et en légitimant le travail associatif et les présupposés théoriques féministes, semblent avoir voulu développer en dehors de toute réalité, un imaginaire terrifiant autour du viol peut-être pour rétablir une forme de tabou qu’elles avaient contribué à faire disparaître avec leur concept de « libération sexuelle » qui sapait les bases de notre société traditionnelle.
D’autres chiffres connus qui auraient dû alerter ces auteurs féministes.
Pourtant ils avaient tous les moyens de s’interroger sur leurs résultats. En effet, l’enquête de l’Insee à la même période montre des chiffres stupéfiants (11) :
En 2006, 59% des femmes ayant subi des agressions sexuelles pensent que la présence de la police est suffisante. Et si on ajoute celles qui pensent à l’époque, que la présence de la police est excessive, on arrive à 82%….
46,5% ayant subi des agressions sexuelles pensent que la police est efficace tandis 21,2% ne se prononcent pas.
Si les femmes violées se sont déclarées en sécurité à l’époque de l’enquête CSF, si elles ont déclaré dans leur majorité que la police faisait son travail, alors qu’elles ont été abusées sexuellement, ce ne sont pas les déclarations des femmes qui ont changé, mais l’explication de ces « scientifiques » qui est complètement fausse. Des femmes ayant confiance en la police, n’auraient probablement pas hésité à aller la voir en cas de soucis, et elles se seraient retrouvées dans les dépôts de plainte. Dès lors, si les enquêtes de victimisation avaient été bien faites, elles n’auraient pas pu faire apparaître une féerie de viols fantômes, ou bien il y aurait dû avoir un écart raisonnable entre les statistiques policières et les enquêtes de victimisation, pas un écart de 1 à 100. Je ne pense pas que les femmes violées n’aient pas jugé important de se déplacer. Pour moi, il n’aurait pas fallu chercher l’absence de dépôts de plainte dans une quelconque attitude dilettante des femmes, mais il aurait plutôt fallu questionner la validité des enquêtes de victimisation.
Des hypothèses mal assises sur la lutte des sexes.
Des règles qui se construisent sur des affirmations non vérifiées et que tout le monde est censé connaître.
Pour ajuster leurs écarts entre enquêtes de victimisation, ces auteurs l’affirment : « Les viols restent traditionnellement moins déclarés » (7). Quelle est la source de tels propos ? Aucune. Moins déclarés par rapport à quoi, comment ? Quelles études scientifiques étudient la moindre déclaration des viols par rapport aux autres types de violences ? Toutes ces questions sont écartées, et le lecteur sidéré doit induire la réponse que tout le monde est appelé à se répéter : « Les viols restent traditionnellement moins déclarés ». La métanorme (19) que tout le monde doit comprendre au sein de la méganorme du viol. Dès lors, des règles fausses alimentent l’imaginaire collectif de scientifiques et de lecteurs qui ne veulent pas devoir se poser trop de questions.
De même, les enquêtes de victimisation sont très récentes, et en aucun cas, ne peuvent être assimilées à des nombres de viols réels et avérés. Mais le flou artistique est entretenu : « Ainsi, deux grandes enquêtes de victimisation indiquent que, entre 2000 et 2006, les viols déclarés aux enquêteurs n’avaient pas augmenté d’une enquête à l’autre, mais leur dénonciation si. » (7)
Dans cet extrait, on ne sait donc même pas si l’auteur, en distinguant « viols déclarés » et « dénonciations », parle des enquêteurs de la police ou des enquêteurs du questionnaire de victimisation. Le lecteur est censé comprendre qu’il n’y a pas eu plus de viol que par le passé (méganorme : le « rien n’a changé »), et qu’en parallèle, il y a eu une augmentation tout de même (métanorme : la nécessité du féminisme).
Une information faussement hiérarchisée.
Ces auteurs hiérarchisent l’information à leur gré pour faire de la politique, à l’image de ces journalistes locaux, qui frustrés de ne pouvoir donner leurs opinions, se chargent de faire passer leurs idées en dénigrant ou en valorisant tel ou tel événement, telle ou telle personne, au lieu de se contenter d’informer leurs lecteurs. Ainsi dans les enquêtes ONDRP (16), des thèmes ont été mis en avant pour le lecteur averti, thèmes qui ont été particulièrement étudiés et qui correspondent aux préoccupations politiques des donneurs d’ordre élus ou/et des auteurs marxisants, ici la survalorisation des violences conjugales dans les présentations de tableaux. Les violences conjugales ne représentent pourtant qu’une infime partie des violences constatées 4,4% (20) et parmi elle les viols sont insignifiants (de l’ordre de 0,025%). Mais dans un consensus commun, entre élus cherchant à émouvoir leur public, auteurs marxisants promouvant la lutte des sexes, et directeurs de recherche payés pour satisfaire les uns et les autres, elles ont été mise en avant par rapport aux autres problèmes pour des raisons factices, émotionnelles et politisées.
Un vocable piégé.
En général, le mot « battues », utilisé sans distinction entre la violence physique et psychologique, permet d’annoncer des chiffres grossis car cumulés entre catégories diverses et permettent d’impressionner le lecteur non averti.
Une définition sexiste des violences sexuelles.
Pour dire le niveau de sexisme de ces auteurs, au début de ces enquêtes, les violences faites aux hommes n’étaient pas un phénomène digne de leur attention. Et aujourd’hui encore, le phénomène des violences conjugales n’est que le fait des hommes pour notre société (loi 2010 sur les violences spécifiques faites aux femmes). La réalité est bien éloignée de cette image d’Epinal. 100 000 hommes seraient victimes de violences sexuelles par an selon leurs propres enquêtes suivantes, deux fois moins que le nombre de femmes, mais quand même… (16) Ils sont aussi plus nombreux que les femmes à être victimes d’agressions physiques hors violences sexuelles (p47 (16)). Si ces chiffres sont autant soumis à caution que ceux des femmes, il est surtout intéressant de constater comment les chiffres faux des femmes sont repris allègrement tandis que les chiffres faux des hommes sont ignorés. Si nous sommes délaissés par nos médias et le tissus associatif, il faut dire que nous sommes souvent considérés comme les auteurs de ces violences : victimes et coupables. Seulement, les victimes hommes ne sont pas les mêmes que ces coupables hommes. La situation se complique encore quand on sait que les victimes de violences pédophiles sont à 80% de petits garçons. Tant pis pour eux si ce sont des hommes ? Non, en vérité, la lecture de la lutte des sexes est complètement inopérante à expliquer la violence. La violence n’est pas un phénomène d’hommes qui s’attaqueraient à des femmes. Elle n’est même pas une violence d’hommes tolérée, car toutes les études le prouvent, les femmes ayant un comportement violent sont moins poursuivies par la justice, voire sont excusées (15% des prévenus sont des femmes, 97% des prisonniers sont des hommes (21)) , et quand cela ne suffit pas, leurs crimes sont ignorés (bébés secoués, infanticides) ou légalisés (infanticides par avortements). Il faudra donc le dire et le répéter jusqu’à ce que notre société l’accepte, les violences conjugales dans le couple sont également de la responsabilité des femmes qui restent avec leur conjoint violent, les provoquent, et en vivent parfois, sauf à considérer ces femmes-là comme complètement irresponsables pénalement tandis que toute la société leur donne les moyens de s’en sortir jusqu’au point de les inciter à de fausses dénonciations quand elles veulent se séparer. Oui, dénier la responsabilité certaine d’une grande majorité de femmes dans le phénomène de violences conjugales ce serait faire d’elles d’éternelles mineures pénalement, complètement irresponsables, ce que font objectivement les féministes par tous leurs raisonnements, mais seulement quand cela les arrange. Plus grave encore, à vouloir ignorer le problème de la violence des femmes, à vouloir nous focaliser sur la pseudo-violence masculine, nous ne nous sommes pas permis, collectivement, de régler le problème et d’analyser les autres difficultés que rencontrait notre société (dépression, suicide, chômage, délinquance…)
Les enquêtes de victimisation sont anti-démocratiques.
La distinction entre infractions déclarées et infractions réelles détruit la notion de libre arbitre. Elle sous entend que nous ne serions pas libres de porter plainte et qu’il faudrait nous accompagner, nous prendre en charge. Si un citoyen n’est pas assez adulte pour se prendre en charge, la démocratie a un gros problème : elle doit considérer ses citoyens comme des enfants et les traiter en tant que tel. Or une démocratie qui fonctionne avec des enfants n’en a que le nom. Si des freins existent bien au dépôt de plainte, ils doivent rester dans le cadre d’une prise en charge individuelle ou associative. Dans ce cas, la non déclaration, n’a pas à être prise en compte. Intégrer les non déclarations ce serait computer sur les motivations de citoyens qui se considéreraient en dehors de la démocratie. Si de tels chiffres devraient paraître et se révéler exactes, ils indiqueraient seulement quel est le nombre de citoyens qui ne veulent plus faire fonctionner le système. Un grand nombre indiquerait que nous vivrions dans une société où des individus amoraux pèseraient le pour et le contre pour savoir s’ils doivent participer au système ou non, et répondraient par la négative à cette question. Ce ne serait plus des individus épris de liberté ou conscients de leur rôle et de leur importance au sein des institutions, mais des poids sociaux. Il en est de la responsabilité collective de bien traiter les plaintes qui lui arrivent. Il en est de la responsabilité individuelle de transmettre ces plaintes. Une démocratie ne vit que par la volonté de ses citoyens.
Ces enquêtes de victimisation abattent également les frontières entre volonté déclarative et impressions de chacun. La police n’est plus le lieu où se traitent les plaintes. Le citoyen n’est plus responsable de ses déclarations auprès de la police, il peut s’exprimer par un autre biais : l’enquête de victimisation. Ne s’affrontant jamais au réel, il peut en rester au stade des sentiments, et rester persuadé qu’il a été victime sans connaître les motivations réelles de celui qu’il accuse. Ainsi, ces chiffres sur les enquêtes de victimisations de majeurs signent une forme d’irresponsabilité civique de personnes qui subiraient des violences sans les déclarer, mais aussi elles accordent une importance prépondérante aux impressions au détriment de la réalité et encouragent ainsi le développement de la société du fantasme. Dès lors, on peut s’étonner que ces déclarations puissent être prises au sérieux. Ces déclarations sont-elles honnêtes, réelles, équilibrées ? Si ces administrés étaient sérieux, n’iraient-ils pas faire valoir leurs droits de citoyens devant la gendarmerie ? Ainsi l’enquête de victimisation pose plus de questions qu’elle n’en résout en brouillant les motivations de victimes qui n’iraient pas à la gendarmerie, quand elle ne donne pas la parole à des personnes imbibées d’un discours médiatique fémino-sécuritaire, enquêtées qui peuvent avoir la tentation de déformer leur vécu consciemment ou pas, au vu de ce qu’elles entendent à la télévision ou à la radio et de la sous-estimation des violences faites aux femmes dont il est systématiquement fait mention.
Intérêt pour une société malade de distinguer victimes fantasmées et réalité.
La distinction déclaration/réalité, permet d’ajuster une idéologie à ses présupposés :
Pour autant, on ne saurait dire si elle doit être attribuée (ndc : l’augmentation des déclarations de viols dans les enquêtes de victimisation) aux faits qui augmentent ou, plus certainement, une dénonciation plus importante de ces crimes par les victimes de mieux en mieux informées grâce aux associations et aux campagnes médiatiques de sensibilisation.(p364 (16))
Ainsi, rien n’a changé dans notre société. Dans cette analyse, il n’y a pas plus de viols conjugaux qu’avant. Les destructions de la famille par les féministes et leur libération sexuelle n’ont pas amené à plus de viols. Des êtres plus libres qu’avant ne sont pas devenus plus violents, c’est simplement « le nombre de déclarations qui a augmenté, parce que les victimes sont de mieux en mieux informées ». Au début du 3ème millénaire, avec l’information telle qu’elle s’est développée, est-ce à dire que les gens n’étaient pas informés en 2010 par rapport à 2011, et les femmes en particulier, elles qui ont désormais un niveau d’instruction supérieur à celui des hommes ? Triste phrase qui est plus de l’ordre de la rigolade marketing que du travail scientifique sérieux et qui sous-tendrait qu’en une année d’efforts intenses, pas plus que les autres années d’ailleurs, des personnes déjà ultra informées auraient réussi à être mieux informées sur leurs droits et de manière significative… Puisqu’on en est aux affirmations douteuses et sans preuve, disons plutôt qu’en ce qui me concerne, le nombre de femmes qui peuvent se prévaloir d’un viol conjugal dans le cadre d’un divorce a sérieusement augmenté et que ce genre de loi a incité aux fausses déclarations, fausses accusations de viol qui ont semé la zizanie dans les couples et dans la société, plutôt qu’apporter la paix qu’elles étaient censées donner à tous.
En somme, un système judiciaire de plus en plus inefficace et des enquêtes de vicitimisation délirantes qui s’auto-alimentent.
Le rapport 988.
Devant la catastrophe, nos députés qui ont commandé le rapport 988 de l’assemblée nationale en avril 2013 (25), viennent d’entériner le manque de signification des chiffres des services, chiffres qui ont été falsifiés en partie à cause de la course aux objectifs, que des hommes politiques de leur camp avaient initié préalablement pour des questions de réélection. Ce rapport correct dans son exécution, s’il n’aborde par les questions politiques liées au fonctionnement idéologique de notre système de recherche, et s’il n’arrive pas à envisager une remise en question d’ensemble d’un système vicié par des intérêts corporatistes contradictoires et qui est parti dans une fuite en avant, pose des constats d’une rare lucidité quand on songe au niveau des analyses partisanes de nos chercheurs. Ici, il est souligné combien le ministère de l’intérieur et les organes de production statistique sont en conflit d’intérêt. Les services ministériels contrôlent l’information qui est donnée à l’ONDRP :
Cependant, la production des statistiques issues des forces de police et de gendarmerie échappe en totalité à l’ONDRP et ne répond pas aux normes décrites par le code de bonnes pratiques de la statistique européenne en matière d’indépendance, d’impartialité et de qualité. La faiblesse du contrôle exercé par l’ONDRP sur la production statistique du ministère de l’intérieur fait clairement obstacle à son rattachement complet à la statistique publique, tout comme l’absence d’étanchéité entre le service central d’étude de la délinquance et le reste de la hiérarchie policière (p57)
Mais l’ONDRP fait également de la rétention d’information en direction des autres chercheurs :
Pour M. Christian Mouhanna, directeur-adjoint du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), depuis que l’ONDRP est chargé de diffuser les statistiques des délinquances produites par les forces de l’ordre, il est devenu difficile d’accéder aux données brutes : une certaine opacité s’est formée, que n’aurait fait qu’épaissir la création d’agrégats regroupant eux-mêmes les index déjà trop larges de l’état 4001 (p90)
En somme que ce soit au niveau de l’Etat ou des organismes de recherche, chacun cherche à maintenir son petit pré carré, signe d’un manque d’autorité légitime dans le fonctionnement de nos institutions.
De plus, les rapporteurs soulignent bien le problème des analyses à court terme de l’ONDRP, qui ne montrent pas les évolutions sociales à long terme.
Une situation problématique que ne résout pas le rapport 988.
En choisissant de faire de la statistique pénale, un enjeu de leur réélection, les hommes politiques ont semé le doute sur les chiffres qui étaient produits par les services de police intérieure. La course aux objectifs a également incité les hommes de terrain à enregistrer les affaires dont la résolution était la plus aisée, et à délaisser les autres. L’orientation politique ratée de statistiques d’une délinquance qui a des origines sociales mais qu’on a voulu traité de manière judiciaire par l’atteinte d’objectifs de résolution d’enquêtes alors que nos institutions avaient de moins en moins les moyens financiers de résoudre toutes les affaires qui se présentaient à elles, a conduit le système à tricher à la marge, sur les petites affaires et sur les chiffres, tout en continuant de fonctionner de la manière la plus efficiente possible quand c’était important. Je dirais même, heureusement que notre police et notre justice n’ont pas aujourd’hui le temps de s’occuper de toutes les frictions personnelles qui, dans notre société individualiste se sont multipliées, car avec les moyens intrusifs qui sont à sa disposition actuellement, nous n’aurions plus aucune liberté. Seulement cette triche entretient le fantasme d’une délinquance qui ne serait pas traitée, et porte suspicion sur l’ensemble de la machine judiciaire. Face à ce travers objectif, démultiplié par des vécus personnels traumatiques, face à une population qui ne veut pas voir que le système judiciaire s’est raidi outre mesure (le nombre de prisonniers a plus que doublé en 30 ans dans des conditions en-dessous du règne animal), aveuglement dû en partie à un discours de gauche qui a semblé tolérant envers les délinquants et un discours de droite qui a menti aux Français en leur disant que la répression résoudrait leurs problèmes, nos députés en sont arrivés à l’idée qu’il fallait que des institutions judiciaires n’évaluent plus leurs propres performances et leur propre activité, mais que d’autres institutions, extérieures à celles-là, donnent une photo sociale objective de la situation de la délinquance sur la base d’enquêtes de victimisation.
Pour résumer, comme il est devenu difficile de s’y retrouver dans la statistique concernant les faits constatés à cause de questions politiques et à cause des choix de management des forces de l’ordre, le rapport 988 préconise le développement d’organes statistiques parallèles conçus en forme de contre-pouvoir.
Problèmes posés par le développement de l’ONDRP et des enquêtes de victimisation.
Pour se sortir de cette situation absurde issue de choix politiques tout aussi absurdes, plus question de revoir les procédures qui ont conduit nos services judiciaires à mal fonctionner. Le système marche de plus en plus à l’envers. C’est tout le système de contrôle de notre société qui serait à revoir : notre société ne fait plus confiance collectivement à un système judiciaire jugé de moins en moins efficace tandis qu’il devient de plus en plus répressif. Les fantasmes personnels prennent le pas sur la réalité objective. Il faut alors condamner des fous et des mineurs comme des personnes en pleine mesure de leurs moyens et adultes, car la population a soif de sang (27) Pour contourner ce contrôle des personnes, ces objectifs à la pression qui augmentent l’agressivité de nos fonctionnaires tout en jetant la suspicion sur leur engagement, il n’y a plus que l’estimation des sentiments des personnes qui se jugent victimes de tel ou tel faits pour apaiser cette soif de vérité, qui n’est en fait qu’une soif de sang détournée. Les enquêtes de victimisation étant totalement biaisées, et impossibles même à réaliser de manière scientifique avec les moyens que nous disposons, alimentent le délire. Nous ne savons plus exactement où nous en sommes en France concernant la délinquance. Des fonctionnaires sont traités comme du bétail et traitent les usagers comme du bétail, après que d’autres fonctionnaires, hauts placés, se sont faits réélire en promettant de maîtriser la situation. Plutôt que de s’affronter à des travers bien humains, nos décideurs politiques ont choisi de déshumaniser la machine, de la contrôler, de la maîtriser, pour répondre aux attentes d’une population de plus en plus effrayée par le chemin collectif que nous suivons. Les enquêtes de victimisation sont censées satisfaire celle-là, tout comme la pression aux objectifs. En réalité ces enquêtes encore plus orientées politiquement que les chiffres du ministère de l’intérieur, entretiennent des fantasmes malsains parmi population. Il est probable que la délinquance ait augmenté, et plus certainement les incivilités, mais il faudrait savoir de combien exactement, et dans quelles proportions, sans parler d’étudier l’intégration exacte des Français d’origine étrangère, ceci afin d’éviter que chaque camp ne tombe dans une forme d’hallucination collective, soit dans un déni qui refuserait de s’occuper réellement des gens en panne d’intégration, soit dans une volonté de s’en débarrasser. Quant à la pression aux objectifs, elle détruit notre structure sociale : au lieu d’être encouragées à faire leur travail de manière consciencieuse et sous le contrôle de chefs aux qualités humaines et viriles, nos forces de l’ordre sont invitées à mentir de plus en plus pour répondre à des objectifs de plus en plus délirants dans une société qui se délite.
Conséquences : cette pression sociale contre-productive a affaibli notre cohésion sociale. Nous croyons de moins en moins à l’humain et nous misons de plus en plus sur des mesures autocratiques. Nos représentants politiques et scientifiques en sont arrivés à la conclusion qu’il était impossible de faire confiance au travail des policiers et de la justice en ce domaine, qu’il valait mieux exercer un contrôle stricte sur eux plutôt que de miser sur leur conscience professionnelle et ce d’autant plus que nous n’avons pas anticipé une baisse des ressources de l’Etat et que des fantasmes de laxisme ont alimenté l’imaginaire des populations par le biais d’associations de victimes, féministes, ou autres (viols, violences routières…). Notre société n’a plus les moyens financiers de mener une lutte contre un mal qui s’étend, dont le ressenti lui apparaît démultiplié à cause d’un imaginaire collectif manipulé, alors nous déployons des moyens de contrôle sur les hommes, sur les conducteurs, de plus en plus strictes, tandis que, si effectivement, il y a bien une déliquescence sociale, elle provient plutôt de la façon de plus en plus inhumaine dont nous concevons la société. Le traitement inhumain des hommes est en train d’engendrer toujours plus d’inhumanité tout en réduisant nos possibilités financières de faire mieux.
Des solutions sont envisageables.
Se calquer sur le mode de fonctionnement anglo-saxon et ses enquêtes de victimisation ne correspond pas forcément à notre culture. Notre université et nos grandes écoles sont actuellement incapables de les mettre en œuvre, nous politisons les recherches, nous nous croyons plus intelligents que nous ne le sommes aujourd’hui en ce domaine. Par contre, les enquêtes de satisfaction des victimes et des usagers permettraient peut-être de déplacer les objectifs d’un traitement bâclé des dossiers à un accueil du citoyen victime, puisqu’il n’est plus question en cette époque trouble, de faire confiance à la conscience professionnelle de nos fonctionnaires. En France, ce moyen devrait être employé avec mesure au sein d’une population, en particulier masculine, qui lorsqu’elle se sent investie socialement, a facilement le sens de l’honneur et du travail bien fait. Il faudrait ensuite, traiter le problème des questions statistiques à la base, au niveau de l’enregistrement : des mains courantes, des plaintes, des condamnations. Comment se fait-il que le pays qui a eu les meilleurs programmeurs dans les débuts de l’ère informatique, n’ait pas été capable de créer une base de données fiable pour recueillir ces plaintes, ces mains courantes et ces condamnations ? Je pense que la France est capable de se doter d’un logiciel informatique qui traiterait automatiquement le nombre de victimes, leur sexe, leur âge, et les qualifications retenues devant le tribunal. Un dossier informatique qui suivrait l’administré tout au long de la procédure et quelques années après selon la gravité des faits, puis qui serait rendu anonyme. Ici, il faudrait bien un organe de contrôle indépendant pour gérer la fiabilité des données et leurs destructions. Dans tous les cas, le contre-pouvoir à un système de statistiques pénales vérolé, ne proviendra jamais d’une institution comme l’ONDRP qui utilise des enquêtes de victimisation fallacieuses pour alimenter des fantasmes sécuritaires féministes ou autres, tout en permettant qu’une institution judiciaire puisse fonctionner de manière de plus en plus inhumaine.
Manque de vision d’ensemble.
Les « scientifiques » marxisants et les rapporteurs politiques partie intégrante du système depuis plusieurs années, n’ont pas une vision assez large du fonctionnement de notre système judiciaire qui inclurait des aspects culturels, statistiques et politiques liés. Il n’est pas du ressort de parlementaires d’essayer de contourner les dérives du système par l’ajout d’organes statistiques toujours plus inefficaces les uns que les autres, la science progressant pourtant, et alors que des questions politiques ne sont pas absentes de ces nouveaux instituts. Il s’agirait plutôt d’obliger chacun à faire son métier avec conscience professionnelle et à prévoir des sanctions dans le cas contraire. Un contrôle à la base. Tout l’inverse de la démarche actuelle. Aujourd’hui on encourage les personnes à mal faire leur travail. Puis grâce aux enquêtes de victimisation, on valide une augmentation de la délinquance qui ne concernerait pas l’activité policière. Seulement, ces enquêtes de victimisation sont tout aussi orientées politiquement que les statistiques biaisées des services policiers, déformées en outre, par des conseils scientifiques universitaires marxisants. En somme, notre système d’information actuel est défaillant parce qu’il a mal été pensé. Il laisse voie à tous les intérêts personnels et corporatistes, les uns étant contents d’échapper à leurs responsabilités dans leur métier en trichant (services policiers et juridiques) parce qu’ils subissent un contrôle inhumain stricte, les autres pouvant prêcher leur bonne parole à un peuple qui doit gober leurs mensonges puisque les sources statistiques fiables autres que les leurs (ONDRP) n’existent pas. Pour la contrôler, les sociologues ont intérêt à détruire définitivement la statistique en provenance des services policiers. Ils ont intérêt à la remplacer par des enquêtes de victimisation. Ainsi ils gagneraient encore en pouvoir, maîtrisant d’autant mieux l’information qui serait donnée à la population. Cette élite qui croit représenter le peuple malgré le peuple pourrait lui appliquer toujours plus ses vieilles recettes qui ont pourtant déjà démontré leur inefficacité en URSS. Quand on voit comment ces « scientifiques » ont masqué les chiffres réels des avortements au moment du passage de la loi et après, on imagine bien la confiance qu’on peut leur faire pour nous informer de manière démocratique quand ils ont décidé de faire notre bonheur malgré nous. Le rapport 988 de l’Assemblée Nationale en cherchant à remédier aux dysfonctionnements objectifs d’un système vérolé de partout, participe en fait à ce mouvement général d’effondrement démocratique. Dans un pays démocratique, la statistique est un enjeu crucial et l’absence de chiffres généraux, fiables et visibles, empêche le citoyen de pouvoir se faire une opinion claire sur l’état de notre pays et de voter en conséquence.
Les fausses accusations de femmes, jamais sanctionnées, sont la conséquence directe de la dérive de notre système statistique.
Préparées par le travail féministe de victimisation des femmes, les fausses accusations, jamais sanctionnées ou très faiblement, qui violent pourtant de nombreuses vies d’hommes, sont devenues le mode opératoire privilégié de certaines femmes toujours plus avides depuis qu’elles ont les mains libres pour faire n’importe quoi devant la justice. A un niveau médiatique, une féministe comme Caroline Fourest maîtrise très bien ce genre de technique comme le démontre L.Kibiloki dans sont article (1). Mais si cette dernière illustre bien la rouerie féministe à dénaturer ce qu’elle a vécu, elle n’est pas la seule à employer ce genre de méthodes. De nombreux pères (28) et des associations anti-sexistes (29) dénoncent le phénomène depuis longtemps. Leur réalité est niée. A celle-là, on préfère lui substituer des plaintes fictives fabriquées par des enquêtes de victimisation qui flattent l’imaginaire d’un peuple avide de s’en prendre aux hommes à bras raccourcis, de les identifier au mal dominant socialement, peuple qui ne voudrait surtout pas mettre en colère son vrai maître : la minorité féministe qui dit représenter les femmes et la majorité de femmes qui décide du sort des élections. Dans notre monde majoritairement féminisé, le seul pouvoir qui pourrait être celui des hommes, serait un pouvoir de censure, mais en les flattant on a obtenu d’eux qu’ils se croient dominants et ils usent par des gesticulations certaines le peu de crédit qui leur reste encore. Il leur faudrait certes agir comme des femmes face au pouvoir pour en obtenir un peu, mais pour décider de sa vie, il ne faut jamais se placer au-dessus de sa condition. En attendant, en plus de n’avoir aucun pouvoir parce qu’ils croient le posséder entièrement, les hommes, dans leur ensemble, doivent vivre en permanence avec l’épée de Damoclès des abus sexuels et autres violences conjugales, au-dessus de la tête. Les féministes jouissent de pouvoir écraser les hommes ainsi. Les femmes en profitent. Les inconscients ont le bonheur de l’être. Les êtres éveillés crient dans le désert.
Un système médiatique qui joue sur l’émotionnel, et sur l’émotion que le viol a suscité de tout temps.
Fausse agression de Mme Fourest (1) ou fausses qualifications d’agression (2), le procédé est toujours le même : jouer sur l’émotion. Qui peut supporter le regard de la victime ? Qui n’a pas envie de défendre la pauvre victime quand il a un brin de conscience ? Ne se voit-il pas à sa place, n’imagine-t-il pas subir son sort et vouloir déclencher en réponse toutes les rigueurs de la loi pour obtenir gain à sa juste cause ? Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si la fausse accusation était sanctionnée à l’égal du crime dont elle désirait faire condamner un innocent. Mais dans notre monde féminisé, cela est impossible. Sanctionner les fausses accusatrices, ce serait prendre le risque de sanctionner des innocentes qui n’auraient pas su ce qu’elles faisaient, qui ne pourraient pas prouver leurs dires, qui voulaient juste s’en sortir ou qui ont « seulement » porté des accusations à la légère. Là encore, l’excuse de minorité convient si bien à ces dames quand elles en ont besoin. Alors on préfère violer des hommes, durant toute une vie, les voir se suicider, qu’ils n’aient plus la possibilité de voir leurs enfants, ou qu’ils perdent tout équilibre psychique. L’homme devient une simple variable d’ajustement. Pour éviter de sanctionner quelques temps des femmes, on détruit la vie entière d’hommes, qui par la suite, n’ont plus les moyens de se défendre, ou même de crier l’injustice dont ils ont été victimes. Après le laminoir, ceux qui se sont sortis de tout, comme moi, sont empêchés de parler, et s’ils réussissent à se faire entendre, ils sont accusés facilement de sexisme ou d’autres mots creux qui déconsidèrent leur lutte auprès de la majorité, en particulier lorsqu’ils osent vouloir s’attaquer aux mêmes putains, qui leur ont pourri la vie et dont ils n’ont pas eu, un jour, les moyens de se défendre. Au moins, il faudrait que les femmes innocentes aient honte d’être mises dans le même panier que ces dernières. On en est loin.
Un système qui se défend des opinions divergentes.
Bien souvent, il n’est pas nécessaire de se défendre de la parole des hommes. Eux-mêmes se chargent souvent de se censurer, refusent de travailler en équipe, abandonnent, attendent le grand soir, n’ont aucun relais politique ou associatif, relais qu’ils ont méprisés jusque là, et parfois même, qu’ils continuent à mépriser malgré leur faiblesse. Et quand tout cela ne suffit pas, quand des personnes intégrées se révoltent et profitent de l’aura qu’on leur a accordé, cette fois pour servir la justice, quand ces personnes veulent faire sortir les dormeurs de leur veille, et que le risque est grand pour ce système féminisé qu’elles soient écoutées parce qu’elles utilisent les mêmes canaux et qu’elles ont fait parti de la doxa certifiée acceptable, loin de favoriser la diffusion de la parole de l’idéaliste, les acteurs du système s’emploient à l’exclure. La féminisation ne veut pas dire laxisme. Au contraire, bien souvent, la féminisation se confond avec l’emploi de moyens disproportionnés. Seuls les règles d’un père peuvent élever la nature humaine d’un enfant au-dessus de son animalité quand il n’échoue pas. En ce qui concerne notre sujet, « des chercheurs et chercheuses sur le sujet de la violence familiale ont été soumis à des campagnes de diffamation, empêchés de publier et de présenter leurs études sur les femmes violentes. Erin Pizzey décrit des menaces subies suite à la parution « Prone to violence »,ouvrage à propos de la violence féminine : « Appels téléphoniques abusifs à son domicile, menaces de mort et d’attentats à la bombe […] [obligeant] l’équipe de déminage […] à faire suivre tout [son] courrier à leur quartier général. » ».
Il en est ainsi quand on s’attaque à n’importe quelle tyrannie qui puise forcément sa source dans une enfance toute puissante auprès d’une mère laxiste et d’un père dénigré.
Un système statistique qui devrait aboutir à la contractualisation du consentement et à la mort du désir (M Zemmour).
Le désir masculin ayant par nature, une part imprévisible et incontrôlable qui sied mal à la toute puissance incarnée femme, il faudra en arriver forcément à contractualiser le consentement quand un homme en sera à l’origine. Ce faisant, on tuera tout désir en l’homme comme l’a déjà si bien expliqué M Zemmour. Par contre, s’il s’agit du désir de la femme, il n’y aura point nécessité de contrat. La femme sera le seul individu à être libre. C’est déjà le cas en Suède où les femmes prennent l’initiative de la rencontre. Cela ne dérange pas les hommes suédois, bien au contraire paraît-il. Qu’ils n’aient plus les moyens d’exprimer leurs désirs, ou qu’ils n’aient plus de désir du tout, ceci n’est que détail. Par la suite, ce sont aussi les femmes qui prennent l’initiative de la séparation, blasées qu’elles sont d’avoir pris un homme qui ne remplit pas son rôle d’homme. Cet homme, lui, qui aura accepté son sous-statut, pourra continuer longtemps après sa séparation à payer sa pension en se la fermant, à boire, à regarder des matchs de sport en gardant les enfants de sa femme une fin de semaine sur deux, ou encore mieux, à servir une autre femme. Pour obtenir ce résultat équitable, il aura fallu contrôler les derniers récalcitrants par une répression incroyable et une propagande qui ne l’était pas moins, moyens qui ne leur auront pas laissé la liberté de refuser le sort qui leur était vendu.
Conclusion :
Le fantasme maintient les hommes et les femmes dans un monde imaginaire. Hommes et femmes tiennent plus que tout à leur fantasme, d’autant plus qu’ils ont écarté la religion de leurs vies. L’homme se persuade de pouvoir progresser en devenant immature et donc féminisé, la femme joue à se faire peur et engendre un système de répression terrible à l’égard des hommes qui s’opposeraient au moindre de leurs désirs. Les impressions font loi et font même science. L’homme imagine que le violeur c’est l’autre, que le violent c’est pas lui, que les fausses statistiques ce n’est pas dangereux, que ça fait même du bien aux pauvres femmes victimes de violences conjugales. Et quand il se retrouve en position d’accusé, de divorcé, de licencié, de pater familias déchu, il tombe d’autant plus bas, qu’il a placé haut l’ensemble de la gente féminine. La femme ne peut pas faire de mal. Le délire s’entretient de lui-même dans une société riche qui n’est pas responsable des erreurs sociales qu’elle commet, et qui ne veut surtout par être responsable de ces erreurs là. Ce délire prend la forme d’écoles égalitaires qui ne l’ont jamais été moins, d’études scientifiques qui n’en ont que le nom, d’organisations de travailleurs où l’humain n’a plus sa place, de journaux qui n’informent plus, de politiques qui ne savent plus comment ni quoi décider, de personnes tolérantes qui ne supportent pas la moindre idée différente des leurs, d’individus persuadés de leur propre intelligence et enfermés dans leur propre psyché, déconnectés du sens de leur vie, sous transfusion de médicaments pour rester dans le fantasme. Les hommes politiques sont si persuadés de la domination du fantasme, qu’ils tentent de persuader les gens, dans leurs journaux, dans leurs télévisions, dans leurs programmes, que tout ira mieux, demain, et que cet optimisme devrait suffire à régler tous leurs problèmes. Tout va plus mal depuis 40 ans. L’homme éveillé reste persuadé que le retour au réel va bientôt se faire. Mais l’homme endormi tient à son fantasme, plus que tout. Tant qu’il a de la viande dans son écuelle, il est prêt à croire tous les mensonges de l’homme politique. Et il est même possible qu’il affame tout le reste de la population mondiale avant de commencer à se poser des questions. Pire, il ne veut surtout pas d’une personne à la tête de l’Etat qui lui parlerait de le sortir de son rêve. Il élit celui qui sait le faire rêver, surtout pas celui qui lui dit la vérité. Cette affirmation si banale en somme à notre époque, ne devrait pas l’être du tout. Elle l’est surtout parce que nous nous sommes habitués à un tel niveau de mensonge, que nous ne distinguons plus réel et imaginaire. C’est la société du fantasme. A la lecture de cette phrase, « Il élit celui qui sait le faire rêver, surtout pas celui qui lui dit la vérité. » si vous n’avez pas vomi vos tripes, si vous vous êtes dit « quoi de plus évident », dîtes vous bien que vous faites partie du problème plutôt que de la solution, et que vous êtes encore dans le rêve, dans le rêve de la dissidence mais dans le rêve tout de même, l’envers d’une même pièce qu’il faudrait jeter au fond d’un lac en faisant le vœu qu’elle ne réapparaisse jamais, le rêve d’une société où les êtres humains attendraient qu’on leur donne la liberté pour être libres.
2 Agression de Wilfried qualifiée d’homophobe sans aucune preuve en avril 2013, avec le relais des médias et des accusations grave portées à l’encontre des opposants à la dénaturation du mariage.
3 Activité des juridictions françaises de 2005 à 2010
4 Activité des parquets de 2005-2010
5 Observatoire National de la Détention, rapport 2011.
6 Rapport d’activité du ministère de la justice pour 2010.
7 Questions pénales CESDIP, Véronique Le Goaziou et Laurent Mucchielli, 2010.
8 Enquête ENVEFF (enquête nationale de violences faites aux femmes) de 1999-2000.
9 Données révisées insee viol 2010
10Les violences sexuelles en France, CSF, 2006 ENQUETE DEVENUE en 2014 « Violences et rapport de genre »…
11 Insee, Les violences faites aux femmes, 2005-2006
12 Condamnation selon la nature de l’infraction de 1990 à 2010, Insee.
13 Un des nombreux site reprenant les informations sans les pondérer, pas de paix sans justice.
14 Exemple de blogueuse qui reprend les chiffres en parlant de « culture du viol » (article 1, article 2)
15 Analyse du nouveau DSM 5 concernant les déviances sexuelles, aimeles juin 2013
16 Rapport complet ONDPR 2012.
17 Méthodologie d’enquête ENVEFF 2000.
18 Le fantasme de viol, psychologie.net novembre 2000.
19Il se suicide dans une école, ils n’entendent rien, aimeles, 16 mai 2013
temp
20 Synthèse du rapport annuel 2012 de l’ONDRP.
22 Méthodologie suivie par l’Insee en 2005-2006 sur son enquête de violences faites aux femmes.
23 Pourquoi l’immense majorité des viols ne se terminent pas aux assises ? Rue89 du 01/07/2013
24 INHESJ / ONDRP – Rapport 2012 sur les prises en charge de l’administration pénitentiaire.
25 Extraits du livre de Marcela Iacub, une société de violeurs, 2012, Fayard
26 Rapport 988 de l’Assemblée Nationale, 24 avril 2013
27 Condamnation de Matthieu, les avocats font appel, 30/06/2013, Le Parisien.
28 Survivre à une fausse accusation, homme libre juillet 2011.
29 Les fausses accusations d’abus sexuel, GES, juillet 2012.
Je remercie aussi Nash et son blog qui ont disparu mais sur lequel je me suis appuyé pour compléter mon article.
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