Sandrine Rousseau a popularisé l’expression. Mais celle-ci était utilisée depuis longtemps dans les milieux féministes, et appartenait depuis plus longtemps encore à l’inconscient collectif féminin. L’homme tel qu’il se conçoit de nos jours, ne conviendrait plus aux femmes, tout au moins à celles en pointe du changement féministe. Mais n’est-ce pas le cas à toutes les époques ?
Nous sommes passés du chevalier servant au moyen-âge, au galant homme, au Dom Juan, au gentilhomme, au guerrier, au bon père de famille, au papa poule dans les années 70, avant d’en arriver à l’homme féministe, de nouveau déconstruit, sans savoir pourquoi ni comment. A rajouter que toutes ces tendances se côtoient dans la société, ce qui complique encore la compréhension de la démarche féminine. L’homme galant avec toutes les femmes peut devenir l’amoureux éperdu d’une dame, ou chevalier servant. Il peut utiliser l’image d’homme galant pour séduire. La sécurité du bon père de famille lui permet d’obtenir les faveurs de ces dames, mais pas toujours leur coeur. Le chevalier de moyen-âge est aussi un modèle adultère ou pour canaliser les tendances à l’adultère etc…
En vérité, les hommes essaient de se modeler tant bien que mal, aux attentes des femmes pour y avoir accès. Lorsque les femmes expriment leur désir, elles appellent les hommes à s’y conformer, et à adopter de nouveaux comportements pour leur plaire. Sans cela, pas de sexe, ni de famille. Surtout que les appels publics des femmes ont tendance à mobiliser la ruche. Les femmes vont vouloir se sentir solidaires d’une de celles qui a « osé parler ». Elles vont vouloir profiter de son pouvoir d’attraction en se plaçant dans son sillage. Et une femme ne parle d’ailleurs jamais publiquement sans être certaine d’être soutenue à minima. Quand une femme parle, il est souvent trop tard. Et si Sandrine Rousseau a parlé d’homme déconstruit, en choquant les consciences masculines, ce modèle s’est déjà probablement imposé dans la société.
Passons sur les critères animaux de sélection, sexuel pour les hommes, matériel pour les femmes. Ils ne disent rien des engagements à long terme. Quand hommes et femmes en viennent à se choisir/s’aimer, ils le font souvent indépendamment de leur volonté. Cela s’appelle « amour ». Que des critères matériels et sexuels entrent en ligne de compte, c’est surtout dire que dans une société libérale, des individus placent la richesse ou l’esthétique comme premier critère de sélection. Cette attitude concerne une psychologie bien particulière de personnes, très minoritaires dans chaque société, un peu moins aux USA. Pour la majorité des gens, le critère principal sera celui d’une identification psychologique au père ou à la mère. Les conditions matérielles d’existence en découleront et non l’inverse. Et très souvent, la reproduction sociale sera stricte. Peu de gens échapperont à cette règle par une hypergamie qui ne jouera qu’à la marge. Comme j’aime le rappeler : les gens qui se reproduisent sont laids, pauvres et croyants (heureusement pour l’humanité et sa propension à s’enfler de son propre orgueil). La séduction n’est qu’un passe temps d’oisifs stériles.
Les attentes de chacun des sexes vont jouer dans un second temps, dans la vie du couple. Il faudra alors se conformer aux images, plus ou moins réalistes de l’autre. Attentes VS réalité de chacun des sexes. Plus ces attentes seront discordantes par rapport à la réalité, plus les tensions seront fortes à la séparation.
(L’éternel féminin et masculin)
La vie de couple est le vrai lieu où il faut faire des efforts autant physiques pour les femmes, que matériels pour les hommes, que moraux pour les deux. Dans notre société où les femmes ont appelé de leurs voeux la possibilité du divorce, et sont les principales à le demander, l’attente féminine devient un pouvoir de coercition terrible. En tant qu’homme marié, dans beaucoup de sociétés dans le monde, vous risquez la répudiation en perdant après une séparation, votre foyer, vos enfants, une régularité sexuelle, voire vos revenus. Ce pouvoir de coercition féminin est d’autant plus terrible, je ne le répéterai jamais assez, qu’il renvoie l’homme à son manque d’identité personnelle. « Qu’est-ce que veulent les femmes ? » devient la question centrale sur laquelle il ne peut pas se construire. Car ici, il doit se définir, non pas par rapport à une culture masculine, mais par rapport à des attentes féminines que les femmes construisent sur leur vécu ou leurs attentes biologiques. Pouvoir de la déesse mère, il n’est possiblement contrebalancé que par la religion du Père éternel, le mariage catholique, ou la loi naturelle. Sans Jésus, ou sans compréhension profonde de la loi naturelle, l’homme risque à chaque instant de sombrer soit dans l’esclavage sexuel, soit dans la bâtardise familiale.
D’où la réaction outrée du monde d’avant quant à la remarque de Sandrine Rousseau quand elle a déclaré avoir la chance d’avoir un homme déconstruit à la maison. Les réactionnaires ont senti la terre disparaître sous leurs pieds. Le roi masculin, viriliste pour se rassurer, s’est senti nu. A l’inverse, le séducteur n’en a été que peu troublé. Pour lui, « l’homme déconstruit » n’était qu’un nouveau moyen de tromper les femmes, une nouvelle lubie. L’un comme l’autre n’ont pas entièrement tort. Le séducteur, soumis à son propre besoin de sexe, n’en a que cure d’être déconstruit. Il est déjà ce que la femme veut qu’il soit. Il a pour fonction de faire rêver la femme à l’amour, sans jamais le réaliser cet amour, ce qui serait forcément décevant pour elle, et humiliant pour lui. Le viriliste, qui a modelé son image sur celle du barbare afin de mieux satisfaire l’appétence pour la violence du beau sexe, se sent trahi par ce changement. La girouette féminine veut lui faire perdre le nord et il ne l’entend pas de cette oreille. Mais n’y-a-t-il pas chez nous hommes, une sombre attirance pour l’inconstance féminine ? Lui, comme le séducteur, vont être tentés de devenir des « hommes déconstruits », pour plaire.
Or qu’est-ce qu’au juste un « homme déconstruit » ? Au delà de notre manque d’assise spirituelle en tant qu’hommes, ce terme devrait justement nous inquiéter. Pour la première fois peut-être, les femmes formulent de manière explicite, par le féminisme, leurs sombres pensés. Ici, le changement ne nous propose pas un modèle, mais le changement lui-même pour modèle.
En tant qu’hommes, nous devrions désormais incarner, le changement, c’est à dire l’instabilité féminine. L’instabilité féminine, générateur de chaos, a son utilité dans les rapports personnels. Elle nous oblige à avancer en tant qu’homme. Mais nous demander de devenir femme, c’est certainement pousser le bouchon un peu loin. Car il s’agit bien de cela.
Regardez Sandrine Rousseau. Regardez cette armée de femmes percées de partout, salies avec des tatouages, aux cheveux multicolores. Elles n’ont plus aucune confiance en l’Homme. Et elles ne sont plus femmes. L’histoire personnelle de toutes ces femmes nous éclaire sur leurs revendications. Sandrine Rousseau poursuivie par les assiduités de Denis Baupin, député de la nation, a pété un plomb dans son couple. Elle a divorcé, comme si la perte de ses illusions dans le milieu du travail dût détruire sa vie personnelle. Et elle a eu la chance de se mettre par la suite, selon ses propres termes, avec un « homme déconstruit », provoquant là l’ire des réactionnaires. Et pour cause, voici déguisé un énième appel au viol de la part d’une féministe.
Appel au viol qui ne peut pas être légalement satisfait. Cette femme n’a pas obtenu ce qu’elle désirait de son insertion professionnelle. Conséquemment, elle décide de détruire son mari, sa famille, mais également de détruire toute la société à travers son engagement politique. Elle défèque proprement au visage de tous les hommes, pour les accuser de sa propre incontinence. Qu’est-ce que ce comportement appelle sinon une bonne paire de claques qu’il nous est interdit de lui donner ? Si le mari de Sandrine Rouseau avait pu la gifler, nous n’en serions pas là. Mais l’homme français laisse faire. Il se laisse rouler dessus collectivement par la démocratie, qui finit toujours en prostitution généralisée, autre démon féminin.
L’homme déconstruit est déconstruit de quoi ? De tout ce qui le fait homme traditionnellement. Et pour devenir quoi ? Un homme plus à l’écoute des revendications féminines, femmes qui pourraient par là, s’affirmer dans le monde, ou dit autrement : l’existence d’une entité masculine autonome serait vécue par ces femmes comme d’une menace pour l’exercice de leur pouvoir (voir le concept d’homme blanc hétéronormé de plus de 50 ans). Les femmes qui sont majoritaires en démocratie, qui décident de toutes les élections, font plier toutes les lois, et cherchent à contrôler le moindre comportement dans l’intimité, ces femmes là n’auraient pas assez de pouvoir… Autant dire que les femmes dans leurs mauvaises pensées ne cherchent pas le pouvoir, mais la domination. Elles cherchent, comme dans les rapports personnels à soumettre ou à être soumises. Telle est leur véritable fantasme, la dialectique qui les anime, et par laquelle, elles cherchent à nous mouvoir.
Pour asseoir cette domination, il faut inventer bien des concepts dans l’espace public qui légitiment cette volonté de la ruche. La patriarcat et la masculinité toxique endossent ce rôle. L’homme est toujours défini en négatif s’il est déconstruit. Il n’est pas homme, il doit aider les femmes. Il n’est pas père, il doit être indifférencié dans le couple. Enfin sa masculinité n’est pas positive, mais traquée dans ses aspects négatifs. La fabrique de l’image des hommes bat son plein, par l’écrasement et la culpabilisation , image miroir de comment la femme toxique conçoit les rapports humains, comment elle se voit : pleine de honte et poursuivie par un esprit tyrannique.
L’homme déconstruit n’a pas de passé. Il n’est pas « fils de ». Il ne connaît pas la filiation. Il réinvente la civilisation en une seule génération. Autant dire qu’il n’est qu’un enfant, et que son immaturité en fera d’autant plus un objet manipulable. Il doute de tout, de lui et de ses rapports aux autres, des connaissances qui lui ont été transmises. Ses pères ne sont plus ses pairs qui le devancent. Sûr de rien, il ne connaît pas la foi, étymologiquement, la confiance. Placé en situation d’instabilité émotionnelle, il est le jeu d’une ruche perverse qui le transforme en victime et qui appelle le bourreau.
L’homme déconstruit est déjà là. Il est dans nos familles, dans nos réactions, dans notre absence de filiation au niveau personnel. Il est le père répudié par la justice. Il est l’enfant sans modèle masculin positif autour de lui. Il est l’homme délégitimé mais aussi illégitime, c’est à dire n’ayant pas su s’élever au-dessus du commun. Il est le contribuable pressé de toutes parts pour alimenter une charité publique dont il est le nourricier principal sans jamais en être remercié. L’humiliation publique ne vient qu’en sus, comme d’un achèvement.
Car il s’agit bien ici d’une forme finale d’humiliation. Sandrine Rousseau humilie son nouveau compagnon sans même en avoir conscience. Elle le flatte tout en le dénigrant, pour mieux nous contrôler. Et inversement. Celui-ci ne l’a pas remise au pas. En avait-il les moyens médiatiques d’ailleurs ? N’aurait-il pas été déconstruit socialement pour avoir osé remettre en cause publiquement cette femme ?
Elle humilie aussi son ancien compagnon qui n’a pas été assez « déconstruit », apparemment, pour qu’elle daigne rester auprès de lui. Il ne mérite plus son estime en tout cas. Il n’a pas été à la hauteur. Il n’a pas été parfait. Il a failli. Impardonnable qu’un homme faillisse aux yeux d’une femme. Et pire, devant son échec, il n’a pas le pouvoir d’avoir raison quand même « Un homme, ça s’empêche » aurait dit le philosophe à la conscience masculine. Mais une femme aussi ça s’empêche. Et c’est un homme qui doit l’empêcher. Ce mari n’en avait pas les moyens, ni psychologiques, ni moraux, ni légaux, ni physiques. En somme, il était illégitime aux yeux de sa femme. Pour qu’elle reste, il aurait suffit que la loi oblige sa femme. Ou qu’il sache la prendre par les sentiments, en lui parlant de son amour. Ou qu’il la rappelle à leur projet familial, moins sûr. Ou qu’il puisse la battre. Ou qu’il la soutienne bêtement. Mais il n’a rien fait de cela, parce que malgré les dénégations de Sandrine Rousseau, il appartenait déjà à une société où les hommes sont déconstruits, et qu’elle ne pouvait plus le respecter en tant que tel. Le changement de partenaire, comme dans presque tous les changements de partenaires, n’a été l’occasion pour elle que de retrouver la même personne, un homme déconstruit, peut-être seulement ouvertement déconstruit et plus pervers ou plus minable que le précédent. Il n’y a qu’à voir comment elle a changé d’aspect.
Avant, femme attirante et élégante, elle est devenue une parodie de dessin animé, une caricature d’application de changement d’aspect sur téléphone portable, comme toute cette nouvelle génération de femmes qui arrivent en masse avec leur honte d’être des femmes, tout en affirmant une identité féminine douteuse. Car si elles n’avaient pas honte d’être des femmes, n’auraient-elles pas leurs cheveux, leur peau, leur corps au lieu de tous ces ustensiles piqués dans leur chair ? Mais elles ont honte d’être des femmes et elles voudraient rejeter cette honte sur nous, nous déconstruire, comme elles se déconstruisent. Il est vrai que le travail d’éducation des pères n’a pas été fait, que l’amour a été donné de manière incestuelle, ou pas donné du tout, ou sans claques. La transmission paternelle a été lacunaire. Pourtant, ce n’est pas en enfonçant les hommes que ces femmes obtiendront une amélioration de leur sort.
L’homme déconstruit, c’est finalement le vœu d’une femme déconstruite par absence de père, ou par père illégitime. Loin de devoir lutter contre le patriarcat, il est temps de le rétablir urgemment. Les femmes ne le feront jamais, même si c’est dans leur intérêt, car ce serait accomplir le travail qu’elles attendent des hommes. Mais où sont les hommes ? Ils sont déconstruits.
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