Ce professeur animé du désir de faire grandir ses élèves par la discussion, a été révoqué sans ménagement et de manière expéditive par son administration. Il aurait commis une infraction, il aurait été incompétent, il aurait commis un délit, rien ou presque ne lui aurait été reproché… mais il a montré la vérité.
Dans notre monde aseptisé, il y a des crimes de lèse-majesté qu‘on ne pardonne pas. Il y a une idéologie à laquelle il ne faut pas s ‘attaquer sous peine de perdre tous ses droits de citoyen, d’être jeté au rebut sans ménagement, sans revenu, sans droit de réponse, et avec pour toute reconnaissance sociale, l ‘opprobre générale.
En faisant visionner à ses élèves la vidéo d’un avortement, ce professeur a commis le pire des crimes idéologiques : contester le mensonge féministe. Aujourd‘hui, on n’embastille plus les gens pour crime de lèse-majesté. Notre belle démocratie a innové en matière de répression. Elle ne met plus sous les fers celui qui dévie, elle le bannit socialement. Et finalement c ‘est encore pire. Derrière les barreaux, le contestataire gardait son statut de contestataire. Il était honoré en tant qu‘ennemi politique. Il cristallisait la contestation. Il gardait son honneur, même s ‘il fallut pour cela qu‘il perdit la vie. Mais tout cela est insupportable à notre démocratie actuelle.
Une démocratie saine a besoin de se maintenir dans le bon droit pour se perpétuer. Elle tient sa légitimité d ‘un contrat moral accepté et reconnu par tous. Dans une démocratie pourrie comme la nôtre, le bon droit est falsifié. Il n ‘est plus qu‘un paravent qui déculpabilise le citoyen asservi à l ‘hypocrisie générale. Notre démocratie n ‘a plus que les apparences du bon droit. Il faut faire croire qu‘on est dans le bon droit tout en procédant de manière illégitime envers celui qui s ‘écarte. Le citoyen qui veut survivre ici doit parfaitement avoir intégré cette règle. S’il s ‘écarte du droit chemin, il sera impitoyablement sanctionné. Cela ne se dit pas, cela n ‘est pas écrit, cela n’est même pas légal, mais telle est la vérité. Le citoyen déviant n’ira pas derrière les barreaux, ou le moins possible, ou dans des conditions aménagées par rapport au détenu de droit commun (et tout ceci pour l’amadouer) mais il sera banni, le but étant de discréditer l’homme tout en évitant la discussion, et de faire intégrer au récalcitrant une nécessaire prise de conscience salutaire, et donc d’éviter de la part de tout un système la moindre remise en question. Notre démocratie a compris que le bruit nuisait à son image, qu‘il était son pire ennemi. Bureaucratisé, notre système hait les vagues. Dans notre jolie démocratie représentative, le débat ne doit pas avoir lieu. Il y a des sujets tabous qui ne doivent pas être abordés. Il y a des questions de droit divin qui touchent au sacré et qui fondent le crime de lèse-majesté. Ainsi, le citoyen déviant ne sera pas reconnu comme contestataire, ce serait lui faire trop d’honneurs. Il sera un fou ou au mieux, un fanatique. La notion de fanatique chez nous permet de séparer le cru du cuit. Le citoyen déclaré fanatique sera privé de toute légitimité. Les autres citoyens, s’ils ont intégré la règle, discréditeront tout argument de sa provenance, surtout si le récalcitrant soulève ces arguments pour se défendre. Ainsi sans avoir prononcé la moindre sanction officielle, notre démocratie lui aura enlevé toute reconnaissance sociale. Et s’il va trop loin, s’il n’a pas compris et intégré la règle, il faudra l’exclure brutalement. Bien entendu s’il est fonctionnaire, il ne pourra plus ni enseigner, ni maintenir l’ordre, ni administrer. La France est à la pointe de la répression démocratique et du cloisonnement grâce au contrôle de ses professeurs : si vous empêchez à un enseignant d’enseigner, vous empêcherez le changement. Vous tuerez dans l’oeuf toute forme de contestation et pire, vous pourrez même faire intégrer ces notions tabous aux futurs citoyens.
Laisser un commentaire