Ils doivent être rares les crétins qui dans l’histoire ont commencé une guerre à l’approche de l’hiver. Historiquement, elle a toujours débuté après, quand les envahisseurs étaient certains soit de pouvoir se ravitailler grâce à leur récoltes, soit de pouvoir profiter de celles du territoire envahi. Mais l’aveuglement scientiste fut tel en 1914, que la conscription fut organisée alors que les vendanges étaient loin d’être terminées. Les Européens, façonnés par des années de romantisme, vibrant d’amour pour leur patrie pour leur femme pour leur civilisation, allaient partir s’entre-tuer dans des conditions déplorables, la fleur au fusil.
Chaque intellectuel qui a l’ambition de comprendre une société chrétienne, devrait se poser la question de l’interprétation que celle-ci se fait de l’amour. Ce sont les grands sentiments, l’altruisme et la passion pour la raison inclus, qui poussent les gens à commettre des folies. Aujourd’hui, l’amour justifie l’esclavage des femmes et des enfants, l’indifférenciation, l’intolérance au sexe opposé. Hier cet amour plein d’orgueil allait décider de l’auto-destruction d’une société unie. La France maçonnique avait pris le pouvoir politique. La France catholique régnait sur les âmes. L’équilibre semblait avoir été trouvé, surtout après l’assassinat symbolique d’un Jean Jaurès par un catho-républicain dépressif plus proche de la Franc-maçonnerie que du Vatican. Et chacun pouvait s’engager vent debout dans le conflit malgré les récriminations du Pape Benoit XV.
Se battre pour qui, pour quoi ?
L’amour pour la nation, c’est surtout celle qu’un individu cultive au sein de sa famille. La nation est grammaticalement une femme, tout comme la patrie, une terre sur laquelle naissent les pères. Les hommes, plus que de se défendre, défendent surtout leurs institutions qu’ils identifient au sexe faible, souvent leur mère. Les crimes les plus atroces que les hommes ont pu commettre dans l’histoire, l’ont souvent été par amour, pour des femmes, ou en leur nom. Aucun homme ou presque de notre France féminisée ne saurait se soustraire à cette règle d’assentiment des femmes. En 1914, cette domination de l’imaginaire des hommes par la défense de la veuve et de l’orphelin apparaît de manière flagrante dans la propagande de guerre, affiches et cartes postales.
Les femmes financent la guerre de 14-18.
Les propagandistes savent que les femmes détiennent les cordons de la bourse. Sur le front, les hommes leur supplient de leur envoyer de l’argent. L’Etat leur demande poliment de souscrire aux emprunts de guerre. Les femmes vont donner pour revoir les hommes qu’elles aiment, mais aussi par souci de voir grandir leurs enfants dans un pays victorieux.
Les femmes soutiennent les hommes de leurs prières
C’est la caution morale par excellence.
Les femmes glorifient les hommes prêts à les défendre
Valorisés dans leur rôle, les hommes trouvent leur place en acceptant de mourir pour la mère patrie.
Les femmes/enfants soutiennent les espérances de victoire des hommes à travers les difficultés
Les femmes font preuve de compassion pour le sacrifice du soldat. L’enfant du soldat s’identifie à son père. Tout est fait pour que l’homme souscrive à la guerre et soit soutenu moralement par sa famille. L’imaginaire des citoyennes restées à l’arrière est nourri de douces illusions romantiques. Le soldat lui, voit déjà le monde avec plus de circonspection. L’un de mes ancêtres rentrant de la guerre après des années d’épreuves, a été accueilli par l’un de ses fils habillé en soldat. Les femmes de la famille étaient persuadées qu’elles allaient lui faire plaisir. Pour toute gratitude, le petit s’est pris une grande bouffe dans la figure.
Dans la société républicaine de l’époque, de la conscription obligatoire, il fallait bourrer le crâne des citoyens pour qu’ils aillent se faire tuer au nom de convictions qui n’étaient pas les leurs. Il fallait jouer sur l’attachement qu’hommes et femmes avaient les uns pour les autres pour les faire tenir (2). Heureusement depuis, l’armée est redevenue professionnelle. Et si l’on peut regretter la disparition d’une institution qui homogénéisait la France, il ne faut pas se plaindre de voir des gouvernements ramenés à la réalité quand ils sont contrains de lever des fonds au milieu de crises dont ils sont à l’origine, tandis qu’auparavant ils pouvaient engager la vie de civils innocents.
Les femmes/enfants grimés en hommes pour soutenir les soldats
La soldatesse fait honte au guerrier, de bien des manières. Elle le culpabilise de ne pas avoir assez de courage. Elle reprend symboliquement une place virile inoccupée. Elle défend le fort et fait appel en lui à de grands sentiments aveugles. En somme, elle brise un tabou pour mieux exalter les hommes dans leur masculinité et les pousser au combat, mais parce que sous-entendu, ils sont jugés trop mous.
Il ne faut pas se réjouir de temps où des femmes participent à une telle mascarade, car ce sont des temps où les hommes sont démissionnaires, manipulés et où une société hyper-féminisée se croit tout permis.
L’oeuvre de guerre, c’est faire l’effort de reprendre le travail traditionnellement accompli par les hommes. Pas certain que les femmes de l’époque y ait vu une quelconque libération…
Les femmes personnifient la nation
Les femmes personnifient des nations étrangères amies opposées à la brutalité de l’homme
Les femmes personnifient la nation en danger aussi à l’étranger
Les femmes/enfants plébiscitent les hommes jusque dans la mort
En Islam, la récompense du croyant, ce sont les vierges parait-il. Ces idées traversent aussi notre civilisation. La femme sert de récompense au défunt, elle honore le mort, et fortifie les vivants. Les hommes peuvent aller mourir en martyre en leur nom, sûrs que leur sacrifice restera dans les mémoires et que leur tombe sera fleurie (ça, c’était avant).
Le passif accumulé par les femmes est lourd, celui des hommes l’est encore plus
Notre nation vivait déjà à crédit sur l’idée de progrès et d’amour. Le progrès devait nous libérer par une victoire rapide. En fait, la boucherie n’a presque plus eu de limites. Quant à l’amour qui liait hommes et femmes de cette époque, il a été perverti par des manipulations politiques rendues nécessaires par les circonstances idéologiques. Le réveil n’en a été que plus brutal. Quand les hommes sont revenus de la guerre, après 4 ans, ils n’ont plus souscrit au mensonge. Cette blessure s’est inscrite en leur coeur et nous a été transmise jusqu’à aujourd’hui. Elle a miné les rapports hommes-femmes, miné le contrat social, miné notre Eglise, nos idéaux, nos institutions, permis à une autre médiocratie de se développer.
Manipulés à mourir inutilement, les hommes n’ont pas résisté au désir de se laisser-aller. Quant aux femmes, elles ont comblé un vide que les hommes n’avaient plus la force d’occuper. L’Eglise, elle, s’est résignée à un pacifisme béat.
Je voudrais bien que l’idée de nation et d’Eglise reviennent dans notre pays. Seulement comment faire quand le mensonge est partout ? Les Français se souviennent que ces institutions ont été perverties. Ils en gardent un ressenti profond. La faiblesse des hommes n’est pas plus une solution que leur illégitimité. Nous ne comblerons pas nos lâchetés intellectuelles et morales passées par encore plus de médiocrité. Et les progressistes maçons inconscients d’hier qui ont permis la catastrophe ne sont pas plus dignes de confiance que les progressistes d’aujourd’hui qui vivent vierges de toute culpabilité. Ce sont les mêmes. Leurs idées continuent à miner notre France, la pousse à la féminisation, tout comme elles l’ont poussée à une guerre injuste et mal menée, ces deux mouvements s’alimentant l’un l’autre. Depuis bien plus de 200 ans en France, le mensonge et l’erreur sont progressistes en France. Ce n’est pas un hasard. Aucun pays ne se construit sur du sable.
La propagande de guerre se poursuit
La propagande de guerre n’est pas terminée. Elle se poursuit de manière différente. Avant nous étions poussés à la guerre par amour des femmes. Et les femmes poussées à admirer les hommes prêts à se sacrifier pour elles. Aujourd’hui, les progressistes de type féministe nous culpabilisent pour continuer à nous diriger. L’histoire est passée au crible des études de genre, qui tentent de montrer la guerre du point de vue féminin seul, comme si hommes et femmes n’étaient pas liés dans l’horreur, et comme si nombre d’hommes ne répondaient pas d’abord à l’appel des femmes (1). Non seulement, nous aurions payé un prix énorme pour presque rien, mais en plus, ce serait les femmes qui auraient réellement souffert.
Ainsi, nombre d’articles paraissent, du plus innocent « Anne Teuf : «Mon blog raconte en BD la vie de ma grand-mère pendant la guerre de 14-18» », au plus engagé « J’ai Testé les femmes en 14-18…les oubliées de l’effort de guerre ! », en passant par des articles plus généraux « Ces femmes qui ont pris les armes en temps de guerre », ou carrément des fictions mettant en scène nos fantasmes contemporains « BD : La guerre de 14-18 sous un angle différent… Mauvais genre ? »;
En cette première année du centenaire de la grande guerre, nombre d’expositions ou d’émissions sur le sujet ont porté sur les femmes sous prétexte qu’on parlerait toujours assez des hommes. Sauf que le vrai travail, celui de la responsabilité réelle des hommes et des femmes de ce pays n’a pas été fait. Non pas un travail de pleurniche mais de remise en cause de nos croyances passées. Personne ne veut creuser car elles ressemblent beaucoup trop à nos croyances actuelles et que nous ne voulons pas nous remettre en question. Les initiatives féministes présentes nous permettent de perdurer dans l’erreur. Elle ont été relayées à tous les niveaux, aussi bien par les journaux provinciaux que par France Culture qui a consacré une semaine complète autour du 11 novembre 2014 sur le sujet (« Les femmes et la grande guerre », novembre 2014). L’homme semble absent de cette première année de commémoration. A l’inverse que de femmes victimes, émancipées, et d’hommes féminisés.
L’histoire des hommes
Nous ne nous sortons pas de l’illégitimité des hommes à cause de femmes qui occupent toute la place, hier comme aujourd’hui. Pourtant ces hommes auraient bien eu des opinions à formuler, eux qui ont été enfermés dans leur rôle de chevaliers servants, dont une patrie incompétente a versé le sang à flots, patrie qui a favorisé l’immigration pour les remplacer. Ces hommes pourraient être reconnus, célébrés, et compris dans leur scepticisme. Notre société a besoin de leur expérience, et non de l’utopie progressiste de toujours qui nous précipite dans des conflits sans fin, directs ou indirects. Le féminisme est une guerre larvée qui nourrit l’institution de moins en moins au service des femmes, et de plus en plus au service d’elle-même, temps de crise oblige. Ce progressisme est à l’origine des mouvements de crise réguliers qui reviennent dans notre société et nous plongent dans l’horreur (aveuglement féminisé de 14-18, pacifisme de 39-45, dégénérescence actuelle). En France nous ne vivons pas la fin de l’histoire, mais son refus.
1 « Le donneur d’ordre femme », Aimeles du 03/11/2015.
2 « L’amour entre hommes et femmes durant la guerre de 14-18 » Aimeles du 11/11/2014.
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