Depuis le 15 septembre, la Russie vient d’interdire aux sites Pornhub et Youporn de diffuser leurs vidéos. Sans hypocrisie, je ne connaissais pas Pornhub et à cause de cette interdiction, j’ai eu la curiosité (malsaine) d’aller y faire un tour. J’ai alors découvert des vidéos qui mettaient en scène des relations incestueuses, mère-fils, fille-père, demi-sœur/demi-frère, beau-fils/belle-mère, belle-fille/beau-père et ceci en première page. Leur succès est assez important pour que certaines approchent 2 millions de vues.
Même s’il faut relativiser ce chiffre par rapport aux 4 milliards d’internautes susceptibles d’y avoir accès et aux visionnages multiples qui grossissent les scores, ce phénomène ne doit pas être négligé. Il touche plus ou moins tout le monde parce que d’abord, l’accès à ces sites est libre, il n’y a aucune limite d’âge et n’importe qui peut s’y retrouver. Ensuite, il faut être réaliste, presque tous les jeunes en Occident y ont été faire un tour quand ils ne les fréquentent pas régulièrement.
De la pornographie accessible à des mineurs, soit, nous n’en sommes pas à une contradiction près dans nos pays qui se disent très soucieux de la protection de l’enfance. Là où la situation se complique, c’est lorsque le contenu de ces sites devient carrément illégal et pervers, même pour les adultes. En France, l’inceste est poursuivi. La zoophilie aussi. Il est également proscrit de faire la promotion de crimes, délits et entraves à la loi. Le texte de 2010 est même une émanation directe des associations de victimes qui ont fait pression pour que le terme « inceste » soit rajouté de manière explicite. Mais alors que notre société dit condamner l’acte, elle en favorise la diffusion sur le net. Il est vrai, ces vidéos ne sont probablement pas le fruit de vraies relations incestueuses. Cependant, elles mettent en scène et propagent ce fantasme déviant, et elles outrepassent la loi. Il me semblerait normal qu’elles soient interdites.
Encore plus glauque, j’ai revisité le site Youporn pour l’occasion et je me suis aperçu que toutes les formes de déviances y étaient proposées dans leur moteur de recherche, de la zoophilie à la transexualité. Pour cette dernière, j’avais déjà remarqué que de telles vidéos étaient suggérées subrepticement en dessous des productions dites « normales ». Même l’internaute dont l’esprit n’a pas encore été entièrement perverti est donc invité à « élargir le champ de ses possibles ».
Jeunesse déstructurée
Il est toujours difficile de dire qui est le premier, de l’oeuf ou de la poule. La pulsion sexuelle encourage la production de tels films et ces films encouragent la pulsion sexuelle. Pour sortir de ce débat (et de ces relations stériles), il faut donc envisager la question autrement et s’interroger sur le chaos sexuel actuel. Evidemment, ces fantasmes d’inceste, ou transexuels, peuvent toujours affleurer chez quelques êtres troublés dans n’importe quelle société. La question est plutôt, pourquoi, ceux-là sont devenus un phénomène de masse dans la nôtre. Les vidéos sur l’inceste qui sont particulièrement visionnées, sont la conséquence d’une époque où les limites entre les générations et entre les collatéraux, se sont effacées. Elles favorisent également un tel mouvement en faisant voyager les imaginations sur des terrains qu’elles n’auraient jamais parcourus auparavant.
Une adolescente me demandait récemment pourquoi il était interdit d’avoir des relations sexuelles avec son frère. Je ne crois pas qu’il faille se réjouir d’une telle démarche franche et confiante envers un adulte. Pour elle, il n’était plus question de tabou et moi-même, tellement habitué à fréquenter la misère, son interrogation ne m’a pas surpris. L’enfermement ne terrifie plus. Au contraire, il est devenu familier. Je lui ai répondu de manière intellectuelle. Je ne sais pas si son coeur n’en retiendra rien. Avec un peu de chance…
Dans notre société, maman baise avec plusieurs hommes, elle a eu plusieurs enfants d’eux, qui ne savent pas pourquoi eux-mêmes ils se contiendraient avec ces proches dont ils ont du mal à identifier le statut. Tout se mélange. La famille devient un cloaque matriarcal ouvert à tous où tout est permis, et en même temps replié sur lui-même, incapable de s’ouvrir à l’altérité. Les pères y restent de grands enfants. Et les vidéos de ces sites retranscrivent ces situations familiales dans les attirances sexuelles troublent qu’elles génèrent. Elles leur donnent, et les légitiment. A moins que les séparations, les divorces qui ont été encouragés par notre société, nous aient menés à ce résultat, bien prévisible. Et ce climat incestueux participe lui-aussi à détruire toutes les barrières intérieures des individus pour leur plus grand malheur. L’oeuf et la poule…
Récemment, une personne à pulsion homosexuelle sur un plateau de télévision alpaguait une défenderesse de l’interdiction des unions de duos, en lui disant que la loi sur le mariage dit “homosexuel” n’avait rien changé. Le monde continuait de tourner. Les gens s’y étaient faits. Il faut pourtant avoir de la merde dans les yeux pour ne pas voir combien toute la famille française s’est disloquée depuis 5 décennies, et combien ce genre de loi y a participé.
Car pour en revenir à nos moutons, contrairement à l’image véhiculée par ces films, le laisser aller heureux n’existe pas qu’il soit inceste ou zoophilie ou pulsion homosexuelle. Plus largement, la déviance est source de souffrance. Je ne dis pas que l’être humain n’est pas capable de s’habituer à tout comme nous le montre de trop nombreux faits divers. Mais le retour de bâton est souvent cruel. Il se solde par des désordres psychologiques, des meurtres, mais aussi des suicides dont la cause reste cachée. Ce n’est pas étonnant que les personnes à pulsions homosexuelles soient plus fragiles sur ce dernier point… Ceux qui ne veulent pas voir et défendent la libération sexuelle sont les mêmes qui ont permis que de telles maux se propagent, en se dédouanant sur le manque de tolérance des « réactionnaires ». Ils ne pouvaient empêcher toutes les déviances, alors en puristes, ils ont voulu les autoriser et n’ont pas pu s’empêcher de les autoriser de plus en plus, exception faite de la pédomaltraitance. Nous voyons aujourd’hui le résultat. Une population entière poussée à la dépression, stérile, malgré le tout sexuel, à cause du tout sexuel, qui a les plus grandes difficultés à réprimer les pédophiles qu’elle génère.
Qu’est-ce qu’avoir le choix ?
Il est facile de flatter les gens en leur disant qu’ils ont le choix. Imbus d’eux-mêmes, ceux-là se rendent responsables d’avoir cédé à la tentation, ou même ils se croient responsables de leur propre malheur. Cependant, il est très difficile de résister au mal, en particulier quand notre environnement a été construit dans son déni. La liberté de choisir est un leurre sans le soutien d’une croyance forte et d’une communauté d’individus motivés. Or aujourd’hui, avec l’accès libre à de telles vidéos, la tentation est partout. La limite, nulle part. Il faut donc admirer la Russie d’avoir trouvé les ressources de vie pour interdire les deux principaux sites pornographiques sur le net. Je ne peux qu’encourager notre gouvernement à en faire autant, non pas parce que je suis au-dessus de la masse, mais au contraire parce que je connais ma faiblesse et celle de tous les malheureux. Car l’absence de protection nous expose en premier, nous les petits. Et il en est ainsi de tout laisser-aller, que ce soit en matière économique ou morale. Par la suite, la misère s’étend au grand nombre et la société devient invivable. Voilà ce qui nous arrive. Il faut donc refuser les deux faces du puritanisme, l’un consistant à vouloir contrôler toutes les relations sexuelles, l’autre voulant les autoriser toutes. Entre les deux, il nous faut progresser pour améliorer nos comportements collectifs et individuels.
Sur ce chemin, je tiens à saluer l’initiative très intéressante de ce groupe de jeune et de son site humoristique anti-masturbation et anti-pornographie, stop AFP. Il n’est pas tant d’attendre de l’aide d’un Etat qui agit pour le plus mal depuis des décennies, mais de lui montrer ainsi l’exemple à suivre.
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