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Melody (2014), film sur la GPA : du personnel et du politique

Il est encore possible de raconter une histoire au cinéma et d’être pourtant financé par des institutionnels. La preuve, Melody. Un film épais de sa vérité sur les grossesses payées. La misère y est montrée sans misérabilisme. L’avidité des riches n’exclut pas le sentiment humain.Le cadre

Melody est une jeune et jolie fille sans domicile fixe. Vous allez me dire, que ça commence plutôt mal. Une femme SDF, plutôt jolie, ou la petite partie d’un phénomène prise comme le tout. Cependant, si Melody vit à la rue, ce n’est pas à cause de soucis matériels, mais familiaux. Ouf, nous nous rapprochons un peu de situations réelles de misère.

 

L’histoire

Au cours de l’histoire, nous allons donc apprendre qu’elle est née sous X, qu’elle a souffert d’absence de mère malgré la présence d’adultes référents en nombre. Le parti pris du réalisateur pour l’humanité de Melody nous empêche d’envisager son assassinat par avortement comme d’une échappatoire réaliste. Elle a d’ailleurs réussi à devenir coiffeuse et noué des relations chaleureuses avec certaines de ses clientes dont elle s’occupe à domicile.

Avec une de ses « clientes »

Elle économise pour se payer son salon. Son ambition va la pousser à louer son ventre à Emily, une working girl qui ne rêve plus que de maternité après avoir congelé ses ovocytes à un âge où cela était encore possible. Ne voyant que par leur intérêt, les deux femmes vont être entraînées dans une relation filiale malgré elles. L’horreur de la location des ventres va céder la place à des espoirs inaccessibles de familles unies obérées par de vies entières vouées à l’individualisme. Pourtant l’enfant va naître, et l’espérance avec lui.

 

Le réalisme

Pas de relation malsaine entre Melody et Emily qui confondrait amour filial et sexualité. Les scénaristes et réalisateurs ont décidé de nous montrer des humains engoncés dans un environnement qui les dépasse, un peu à la manière des tragédies de l’antiquité. L’internaute qui m’a donné la référence du film trouve que les femmes y sont encore dépeintes comme des victimes. Il a un peu raison. Cependant, ces femmes là sont loin d’être parfaites. Leurs défauts sont montrés. Elles font le mal et elles font mal à certains moments comme lorsque Melody réplique à Emily : « Qu’est-ce que vous croyiez, que vous alliez tomber sur une fille épanouie et bien dans sa peau. Il faut juste être tarée pour faire ça » (en parlant de la GPA).

Emily tombe le masque

 

L’absence d’hommes

Les hommes sont les grands absents. On les voit en tant que professionnels, en tant qu’employés à l’écoute, mais jamais ils n’interviennent dans la vie sentimentale de ces dames. Ils ne sont pas caricaturés en oppresseurs, et c’est déjà ça, ils ne viennent pas sauver la veuve et l’orphelin, on ne leur a rien demandé. Ils brillent par leur absence, tout comme c’est le cas de plus en plus dans notre monde occidental. Un monde de filles-mères pitoyables, qui n’est même plus certain de pouvoir aimer ses enfants. Ainsi le film Melody fait preuve de réalisme. Il nous montre de vrais gens, de vrais situations, et par sa particularité même, il nous indique la direction que nous sommes en train de prendre collectivement. Nos désirs personnels et la société que nous avons (dé)construite nous ont menés à une forme d’inhumanité dont il sera réellement difficile de nous départir. Seules de « véritables preuves d’amour » pourront nous sauver. Qui sait si cette princesse Melody « libéréeeee-délivréeee » ne pourra y arriver en se mariant à un homme sain ? La suite de l’histoire dans 40 ans.

 

Melody ré apprend la maternité

Un synopsis est disponible ici. Si vous avez un peu d’argent, n’oubliez pas de payer pour vous procurer le film !

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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