On ne pourra pas m’accuser d’utiliser des enquêtes sur mesure. Celle-là a été commandée par « Femmes actuelles » auprès d’Ipsos pour faire le panégyrique de ces « Maman solos » (1). Seulement en analysant un peu plus finement les résultats de l’enquête et en en dégageant les traits principaux, c’est une toute autre image de ces « Mamans solos » qui se dessine.
Des femmes qui pensent réussir aussi bien que des familles avec 2 parents :
Alors qu’elles échouent beaucoup plus avec leurs enfants que les familles normales (5, voir le paragraphe « les conséquences des divorces sur les enfants »), elles ne le vivent pas du tout comme cela. Elles pensent pouvoir faire aussi bien qu’un père ou une mère unis. D’ailleurs, elles jugent que leurs enfants seront aussi stables que d’autres, voire plus équilibrés :
Des femmes persuadées que leur situation personnelle n’a pas d’incidence sur leurs enfants ou que la monoparentalité est positive.
Ces enfants qui compensent les manques affectifs de la mère isolée, lui donnent l’apparence d’être plus autonomes et adultes que les autres. Cependant comme l’explique Catherine Ternynck (6), ces enfants payent la dette plus tard. Leur vie d’enfant qui leur a été volée, fait d’eux des adultes à tendance immature. Inconscientes du handicape que cette situation engendre chez leurs enfants, ces filles-mères ont choisi majoritairement de vivre leur monoparentalité :
Des femmes qui ont choisi la monoparentalité.
Libres de vivre comme elles l’entendent, elles se disent plus heureuses que la moyenne des Français :
Des femmes plus heureuses que la moyenne des Français.
Diagrammes obtenus en comparant l’étude Ipsos (1) à l’article de Financespourtous.com (2)
Des femmes heureuses mais qui ont des plaintes contradictoires et matérialistes
Financièrement, elles semblent connaître à peu près les mêmes difficultés que la moyenne des Français :
Cependant, elles ont un objectif prioritaire en tête : obtenir plus d’argent.
Elles sont « seules » pour élever leurs enfants, sont subventionnées pour cela, mais manquent moins de temps, et moins d’affection que d’argent ! Les « pourquoi » étant parfois des « parce que », la seule explication plausible à leur absence de besoin affectif est ici que leurs enfants compensent.
Dans 80% des cas, elles décident de la séparation, mais :
Alors qu’elles ont choisi cette vie monoparentale et qu’elle se déclare heureuse ainsi :
Une nouvelle vie de couple pourrait leur permettre de régler ces problèmes très difficiles qu’elles disent rencontrer, mais :
Expliquez moi maintenant comment on peut se juger à :
Et en même temps à
Des femmes qui sont tellement organisées qu’elles sont débordées….
A moins qu’elle aient une vie prenante ? Sauf qu’elles déclarent seulement à 17% en principal manquer de temps. (voir un peu plus haut)
Des femmes qui se donnent une bonne image d’elles-mêmes.
mais :
Conclusion :
Officiellement, elles disent réussir avec leurs enfants, mais être en manque d’argent et dans une situation matérielle difficile. Or elles vivent tout à l’inverse de l’image qu’elles veulent bien nous donner : financièrement autonomes, proches du Français moyen, elles sont heureuses dans leur vie tout en entravant leurs enfants.
Mais il y a beaucoup plus inquiétant dans ce sondage : le reste de la population, si elle est plus sceptique quant aux compétences de ces filles-mères, n’en reste pas moins en accord d’idées avec elles, ceci expliquant cela. Le reste de la population française n’a pas du tout conscience des conséquences de ces situations pour les enfants. Elle les légitime.
Depuis les années 80, la mode des familles sans papa ne s’est pas éteinte. Ces « années folles » continuent même de plus belle. On comprend mieux dès lors pourquoi tout le système s’effondre : la population française juge qu’un père est inutile à peu de choses près. Dans l’inconscient collectif, il suffit de subventionner des femmes pour qu’elles fassent naître des enfants ce qui rendra la société sera riche et heureuse. Quand les « mamans solos » vivent seules c’est parce que l’homme qu’elles ont rencontré n’a pas été au niveau. La société n’imagine même pas que ces femmes puissent vivre de leurs rentes familiales de manière volontaire et faire le malheur de leurs enfants de manière plus ou moins consciente. Malheureusement, ce genre de famille a pour corolaire statistique la délinquance, les maladies mentales et l’échec scolaire de ses enfants (5). Le constat en est évident. Mais notre société se refuse à l’admettre, comme si une partie non négligeable d’entre elle vivait de ce mirage. Dans les songes de celle-là, l’échec des couples repose sur des hommes qui ne seraient pas à la hauteur. A l’opposé, elle fait passer le message insidieux qu’il peut être du choix de la mère de s’en passer et donc, que la famille n’en a pas réellement besoin. En fait, notre société démocratique ne veut pas reconnaître dans sa majorité le besoin vital qu’elle a des pères au sein du couple familial. Cette erreur là, la renverrait à une forme de dégénérescence sociale qu’elle ne veut pas analyser car elle a pris la place du père. A un niveau général, étatique et social, nous nous sommes crus supérieurs aux anciens et aux sociétés traditionnelles en terme « d’évolution », et la pilule de notre déshumanisation est difficile à avaler. Oui, il nous est difficile d’admettre que le dogme de la liberté individuelle totale est en train d’aboutir à une forme de dégénérescence sociale et humaine qui s’impose naturellement et qui chasse même d’autres modèles qui lui étaient supérieurs en terme de survie collective.
Une richesse matérielle qui a masqué notre échec social.
La manne du pétrole dont nous ne sommes responsables en rien, nous a favorisé dans l’idée que nous réussissions tandis que notre société échouait. Nous avons pu ignorer la situation réelle de notre pays grâce à l’argent qui coulait à flots. Irresponsables nous avons cru que notre irresponsabilité était la raison même de notre réussite alors que nous la devions à d’autres (l’éducation de nos ancêtres, le pétrole). Malgré 50 ans de régression, nous vivons encore de l’idée que tout est possible, qu’il n’y a pas de limites matérielles ou morales réelles dans l’humanité et que le bon émerge d’une société comme par magie si les conditions sont remplies pour cela. Plus nous tarderons à prendre conscience de nos erreurs, plus la facture sera lourde à payer. Or en France, nous avons été plus loin que tout autre pays dans la déstructuration sociale. Nous nous sommes gaussés des Allemands qui faisaient moins d’enfants que nous, alors que nous pondions de petits névrosés. Aujourd’hui nous ne sommes plus certains que nous disposerons à l’avenir d’une génération sociable, employable, et à peu près équilibrée. Au contraire, tout montre que notre société est en train d’imploser de partout en oppressant de plus en plus d’exclus (7). Le développement du phénomène des filles-mères est la marque d’une société oppressive qui donne tout à ses poules pondeuses, quitte à détruire le système qui les nourrit. Ces femmes complètement irresponsables vivent d’autant mieux leur situation qu’elles parasitent leurs enfants, que personne n’y trouve rien à redire, et qu’elles sont même encouragées à le faire.
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Leurs enfants, à jamais enfermés dans l’amour de leur mère, ne reviendront que rarement sur leur vécu, ou bien quand il sera trop tard pour eux. Le serpent se mord la queue. L’inconséquence et l’irresponsabilité nourrissent d’autant plus les échecs personnels que les morts ne parlent pas (8).
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1 Enquête Ipsos de septembre 2012, « Les mamans solos »
2 Finance pour tous.com, décembre 2013, « Près d’un Français sur 2 estime pouvoir basculer dans la pauvreté. »
3 Le Figaro, septembre 2012, « Un Français sur cinq est à découvert à la fin du mois. »
4 Le Figaro du 30 décembre 2013, « Les Français se disent plutôt heureux. »
5 Aimeles du 24/05/2013, « De la catastrophe du divorce de masse au mariage pour tous ».
6 Aimeles du 14/12/2014, « L’homme de sable de Cathrine Ternynck, extraits ».
7 Aimeles du 26/09/2012, « Depuis 1968, explosion des suicides, des viols, des dépressions, des divorces. »
8 Aimeles du 23/04/2013, « Les morts ne parlent pas ».
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