(Microfiction) Caroline a bien préparé son viol

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Comme 25 % des Françaises, Caroline fantasme de se faire violer. Et en femme indépendante de gauche, elle est bien décidée à vivre son fantasme sans en être empêchée par l’horrible domination patriarcale.

Ce soir là, elle a pris sa petite robe de pute qui lui sert le cul et s’élargit un peu au niveau des cuisses où elle s’arrête, ses petites chaussures de pute qui galbe son fin mollet, son grand décolleté de pute qui soulève sa poitrine rative, et elle n’a pas oublié de jouer sur sa blonde raideur en la faisant contraster avec le noir de ses vêtements, en particulier un bas résille qui claque dans les coins sombres et mal odorants.

Peinturlurée d’un rouge à lèvre outrageant et pour le reste, d’un maquillage des plus anecdotiques, elle se regarde dans la glace, fière. Sa jeunesse en fin de vie et l’habitude d’attirer le regard des hommes la rend sûre de son pouvoir, prête à être consommée sans retard. Une dernière fois, elle passe ses deux mains sur ses seins pour les relever brusquement et les faire dodeliner au gré du mouvement qu’elle leur imprime. Puis elle se dirige vers la sortie de son petit appartement parisien placoplâtre, bourré de bibelots orientaux avec un ordinateur qui lui sert à tout, enfile négligemment son sac au passage et sort bien droite en n’oubliant pas de cadenasser la serrure trois points derrière elle.

Il faut prendre son temps. Pas question cette fois-ci de descendre les vieux escaliers décatis pour s’entretenir. L’ascenseur grillagé lui donnera un avant goût des chaînes dont elle veut se repaître. Le mouvement de balancier du moteur électrique brasse son sang et le fait remonter toujours plus haut, à des endroits qui lui remue les sens, alors même que le trajet est très court. Le crissement du fer à l’ouverture lui hérisse le poil sans que son oreille n’en soit effarouchée, au contraire. Mais elle ne peut s’arrêter là. Elle doit mener son plan à terme et poursuivre le trajet exact qui va la mener à réaliser son office.

Caroline sait ce qu’elle veut et où elle va pouvoir se faire méchamment amocher. Elle n’a pas voté socialiste pour des prunes. Ses relais lui ont préparé plusieurs jolis camps de migrants bien pourris, où les nègres végètent dans un climat de dénuement complet, avides de participer à la richesse d’un monde fantasmé qu’ils ont sous les yeux, devant leurs smartphones à 700 euros, mais auquel ils ne pourront jamais accéder. La nuit, ils font parfois de petits feux de camp d’où la drogue n’est pas toujours absente. Mais Caroline sait bien qu’elle ne trouvera pas le client idéal ici là. Les camps de migrants désabusés, c’est pour les vieilles salopes gauchistes qui ont la cinquantaine et qui font de l’humanitaire en se payant de temps en temps sur la bête. Pour elle, ce sera un camp de jeunes nègres fraîchement arrivés, de ceux qui sont encore bercés de leurs illusions sur les putes occidentales, toutes faciles d’accès, l’eldorado de la baise, de filles dont ils s’imaginent qu’elles se font toutes filmer sur youporn par lubricité et qu’ils regardent en se demandant s’ils doivent se branler maintenant ou attendre d’engager la conversation avec n’importe laquelle de celles-là un peu plus tard. 

Caroline, en bonne raciste encore fraîche de sa peau, ce n’est pas qu’elle ne pourrait pas se faire ramoner aujourd’hui par du babtou riche et bien inséré professionnellement, mais le fantasme qu’elle veut assouvir porte sur de la grosse bite sombre venue d’ailleurs, qui ne l’engagera à rien, qui la désirera follement, aveuglément, sans se préoccuper d’avoir ou non à payer une pension alimentaire après avoir lâché la purée. Et puis peut-être qui sait, trouvera-t-elle l’amour au milieu des décombres ? quelqu’un qui lui devra tout, avec qui elle pourra canaliser les soubresauts de sa bonne conscience en jouant les assistantes sociales ? Elle le sent d’ailleurs, en se rapprochant de sa cible, elle est là pour assouvir un vrai désir d’amour, pas seulement pour se faire violemment baiser.

Traverser directement le camp, ce serait absurde. Il faut susciter l’envie dans le regard de l’homme en jouant d’ambiguïté, tourner en rond, se rapprocher sans en avoir l’air, n’être là que par accident, faussement pressée, et surtout fuir le regard qui vous désire. Pour bien faire, il faut prendre intérieurement son temps. Du coup, Caroline, marche un peu au hasard, l’air sûr et hautain tout en mastiquant honnêtement du popotin.

J’oubliais de dire qu’il fait nuit, car un bon viol, il faut que cela respecte certains clichés et que Caroline est dans le cliché même si elle s’en défendrait. Les leds des lampadaires donnent un ton glauque à la scène, irréelle, qui sied bien au fantasme.

Plus âme qui vive depuis au moins 500 m, elle n’est plus si rassurée, et cela la rend d’autant plus attirante. D’ailleurs Moussa vient de tourner dans sa direction tandis qu’elle passe près d’un petit bosquet. Le premier pourrait être le bon. De son côté, il ne sait pas pourquoi il a voulu marcher, s’éloigner un peu de sa tente Quecha, certainement parce que toute sa vie bat dans ses veines sans pouvoir trouver une porte de sortie à l’énergie dont il est rempli sous sa toile. Son manque exhale de son regard étincelant. Et quand il croise les yeux en biais de Caroline, il n’hésite pas une seconde. Il tente de l’aborder : – « Ma’mselle, pas trop peur de se promener comme ça la nuit. »

Exprès, Caroline fait semblant de ne pas l’avoir écouté. Moussa s’accroche donc. : « Eh oh, je t’ai parlé, tu pourrais répondre ». Il s’est retourné et la fixe désormais avec une ferme agressivité, si bien qu’elle se sent obligée de lui faire face : « Je ne vous ai rien demandé. » Moussa ne l’entend pas de cette oreille. Il se rapproche de Caroline et lui assène : « Tu vas me parler un peu plus correctement. » « Laissez-moi tranquille ou je crie ! » Moussa éructe. Cette femme ose jouer les pimbêches alors qu’elle est habillée comme une pute. Il sort le couteau qu’il a dans la poche et lui colle devant le nez. « Tu vas me suivre », lui dit-il sourdement en lui indiquant le bosquet.

Caroline sent qu’il ne joue plus, et elle-même ne sait plus bien ce qu’elle veut, pourquoi elle s’est mise dans un tel pétrin. Malgré elle, sa conscience se défend. Son corps tremble de tout son long, et ne réagit plus qu’aux ordres et à la violence. Le fantasme est loin. Pour ainsi dire, il lui échappe au fur et à mesure qu’elle perd le contrôle de la situation. Près de l’arbre, il commence à passer ses doigts noueux sur tous son corps et il finit par la retourner comme une poupée tandis qu’elle s’accroche au tronc. Il soulève sa jupe, descend son bas en même temps que sa culotte blanche, puis la pénètre prestement avec son bon gros membre tendu qui satisfait à toutes les caricatures sur la race noire.

Quand il la sent aussi humide, il se dit qu’elle s’est bien fichue de sa gueule et redouble d’efforts en poussant d’autant plus sur son cul laiteux proportionné jusqu’à jouir par saccades. Une jolie partition de tam tam.  Le travail terminé, il remet l’arsenal dans le hangar, puis lui ordonne : « Espèce de salope, si tu parles, je te fais ta fête. »

En larmes, Caroline se remet tant bien que mal de son « fantasme ». Elle essaie de se redonner une contenance, mais elle sent bien que le coeur n’y est plus. Son maquillage a coulé. Elle l’essuie d’un revers de main et sort du bosquet pour se diriger vers le commissariat le plus proche.

Plus elle marche, plus elle s’en convainc. Il n’aurait pas dû, pas ainsi, pas sans un minimum de consentement. Devant les policiers, elle trouve la présence rassurante qu’elle était venue chercher. L’officier de garde a dû rappeler plusieurs de ses collègues pour qu’ils prennent les dépositions, l’emmène à l’hôpital et fassent les prélèvements. Il a beau être chaleureux, Caroline n’est pas la première à se présenter ainsi, avec le même récit, la même attitude éplorée, le même habillement provocant. Il ne peut s’empêcher d’éprouver à son égard une pointe de dédain. Il y a quelques années, il aurait pu lui mettre un bon coup de pied au cul et la raccompagner à son appartement. Mais depuis que les ligues de vertus féministes se déchaînent et que les collègues féminines ont envahi la place, il ne peut plus guère agir ainsi. Il va falloir le traiter ce putain de dossier qui va faire chier tout le monde, et mettre en œuvre une orgie de moyens judiciaires pour rien.

Le voilà donc qui exécute son boulot machinalement, politesse incluse, tandis qu’il voit la mijaurée se récrier quant aux questions qui lui sont posées et aux analyses de sperme qui lui sont demandées. La garce, elle voudrait qu’on ne l’interroge pas sur son habillement. Elle ne voudrait pas qu’on lui demande ce qu’elle faisait là à 23h30 si loin de son appartement. Elle ne voudrait pas qu’on lui pose la question de son consentement. Pourtant, il lui faut bien remplir le dossier avant de mettre en carafe le type. C’est son métier jusqu’à preuve du contraire et quoiqu’en disent les représentantes des femmes, on peut pas enfermer n’importe qui sur une simple affirmation quand même.

Les poulets ne mettent pas longtemps à attraper Moussa. 2 ou 3 jours de mémoire.  D’après la description de Caroline, ils vont d’abord chercher dans le fichier des clandos ayant déposé une demande d’asile et ils y retrouvent rapidement le candidat à l’intégration. Bon, il n’en est pas à sa première exaction, mais là aussi, qu’est-ce que ça change ? Ce n’est pas non plus le premier à essayer d’échapper par tous les moyens à son ennui en France. La juge va statuer mollement, eu égard aux conditions de vie de ce pauv’ migrants, et au lieu de l’expulser, l’administration française tentera de le dégoûter, jusqu’à ce qu’il les soulage de prendre une décision virile.

C’est bien d’ailleurs ce qui se passe. Moussa se fait défendre par un avocat pro migrant qui ne manque pas de jouer du violon : “M Moussa, il comprend pas les codes, il a failli mourir pour venir dans notre pays, toute sa famille compte sur lui, il est en attente de décision de l’administration, il n’a pas eu la possibilité de s’intégrer, il a cru que Mme Caroline voulait vu comment elle était habillé quelle heure il était la taille de sa jupe, dans son pays c’est pas comme ça, il faut lui laisser sa chance, il reconnaît ses torts, il ne recommencera pas, il aime la France…”

Ouaih, il aime tant la France qu’il s’est payé une bonne tranche de jambon beurre plutôt consentante, mais qui ne l’aimerait pas dans ce cas là ?  Caroline tait ses motivations profondes, elle les a oubliées, elles les contesteraient avec force si elles lui étaient exposées crûment, elle appellerait à l’indignation contre une posture intellectuelle qui pointerait du doigt sa responsabilité. Cependant nous n’en sommes plus là car les procureurs font carpette. Ils ont intégré leur leçon. Les arguments juridiques ne doivent plus avoir aucun poids face à la propagande féministe. Les femmes françaises sont d’éternelles mineures. Acte.

Mme la juge, c’est pas tout à fait pareil. Celle-là, elle aime trop les nègres, elle se sent trop appartenir à un système qui aime les nègres, pour les sanctionner avec équité. Elle préfère les voir se faire exploiter par des illusions au profit de sa cause de bourgeoise de gauche. Elle donne donc au pseudo coupable une petite peine qu’il n’exécutera jamais.

Pourquoi tant de haine ?

La juge se sent Caroline. Caroline se sent la juge. Baiser toute une population blanche, sur le dos d’une population nègre, le summum du plaisir pour madame la béké. Autant les médias de droite crient au scandale, autant cela renforce sa conviction : les institutions blanches peuvent bien souffrir quelques exactions sur notre territoire étant donné tout le passé coupable de certains de nos ancêtres, dans certaines de nos anciennes colonies, à certains moments de notre histoire, et dans certaines circonstances qui ont fini par pousser certains êtres humains, à croire aveuglément en certains dirigeants socialistes d’un pays étrangers, à croire indirectement en elle, madame le juge. 

Epilogue 

Pour éviter de donner prise aux zextrémistes, Caroline pardonnera publiquement son agresseur, affirmant que la haine ne doit pas vaincre. Car beaucoup de gens auront parlé de son procès qui aura été médiatisé avec excès par une extrême droite croyant pouvoir y faire son beurre, alors que, fait exceptionnel, les associations féministes se seront tues (l’agresseur ne cochait pas les bonnes cases par rapport à leurs théories). La droite analysera la réaction ex-post de Caroline comme une sorte de syndrome de Stockholm sans s’imaginer à quel point son action politique la réduit à l’état de dinde qui se farcit le cul elle-même par sa volonté d’agir noblement et avec galanterie. 

Cependant, dans l’ensemble, il faudra bien admettre que chacun aura eu sa juste part. Caroline aura assouvi son fantasme, en plus d’une forme de médiatisation sur laquelle il était difficile de cracher. Elle et son string le valaient bien. Elle aura quand même compris pour l’occasion, qu’elle doit se donner certaines limites si elle ne veut pas finir sa vie prématurément. Moussa se sera fait la pute de ses rêves, dans le pays putassier de ses rêves, malgré un petit passage par la case prison, qui le valait bien. La gauche aura fait preuve de mansuétude envers tous les protagonistes de l’affaire, alimentant pour l’occasion son système répressif qui est une onction à sa bonne conscience. Et la droite sera cocue, comme toujours en France. Cocue et, contente.

Tout est bien qui finit bien. 

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