(Mythologie féministe) La famille bourgeoise du 19ème siècle

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Un des mécanismes fondamental de la religion féministe, c’est de vouloir faire croire à ses contemporains que les époques passées étaient plus barbares envers les femmes que l’époque présente. Ce type de raisonnement justifie toute mesure progressiste qui saura consolider le contrôle des femmes sur la société. Les croyants sincères de la religion féministe peuvent ainsi se dire qu’ils ont bien de la chance de vivre dans un monde qui défend les femmes plus que jamais. Orgueilleux, ils méprisent ces hommes du passé qui décidément, n’y connaissaient rien quant à la gente féminine. Ce faisant, ils donnent à leur soumission la teinte d’un libre arbitre exercé pour le bien de l’humanité et de la civilisation. Flattés d’être des libérateurs, ils ignorent tout de leur domestication.

Exemples historiques.

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Notre jolie petite Louis XIV enfant

L’homme de la Renaissance s’est gaussé du barbare médiéval qui croyait pourtant servir les femmes en se comportant comme le parfait chevalier servant des romans de son époque. L’entrée dans la Renaissance est marqué par le premier livre dit moderne « Don Quichotte », qui est un brûlot anti-chevalier. Cela n’empêchera pas ces mêmes hommes de la Renaissance de rendre un culte à la féminité par un retour à la période antique. Le guerrier brutal est alors jugé vulgaire. Il n’est plus perçu comme le défenseur de ces dames mais comme un rustre ignorant tout de la civilisation car déconnecté de la réalité féminine. L’amour courtois, distant, ne peut plus convenir à une âme noble. Il faut désormais exalter le corps féminin, voir la nature (féminine) de ses pleins yeux, et savoir l’admirer. martinrenaissance3
A l’époque médiévale, l’homme est domestiqué par ses fantasmes, désormais il le sera par le corps.  Cette culture des apparences efféminées atteindra son apogée sous l’Ancien régime au moment même où les révolutionnaires la dénonceront et se feront fi de la dépasser. Ce sursaut de virilité n’aura pas pour but d’assurer une domination masculine qui n’a jamais existé, mais là encore, de servir toujours plus ces dames. Les révolutionnaires autorisent ainsi le divorce, ils réfléchissent à étendre le droit de vote aux femmes, mais ils doivent plier bien vite face à la réalité. Le divorce sème la confusion en particulier dans une société plus pauvre que la nôtre. Le droit de vote accordé aux femmes fragiliserait une république naissante et qui se veut anti-catholique. Ainsi notre système n’accordera le droit de vote aux femmes qu’à partir du moment où l’influence de la religion dans la société civile aura été suffisamment amoindrie pour pouvoir l’envisager (1944). Idem pour le divorce voté en 1884 en pleine fièvre républicaine, et qui ne se massifiera qu’à partir du moment où les femmes auront pleinement avantage à le pratiquer. Le combat pour la République en France peut donc aussi être compris comme une guerre d’influence pour obtenir l’assentiment des femmes. La république française s’instituera comme un système concurrent de la religion catholique auquel elle cherchera à enlever toute prérogative pour asseoir sa légitimité auprès de ces dames. Soit dit en passant, si l’Ancien Régime a trop souvent vu avec horreur l’arrivée de la République, il ne faut pas sous-estimer à quel point l’avènement de la démocratie a été retardé par le sentiment anti-catholique des révolutionnaires. Or ce système conflictuel n’a jamais permis que d’assurer un pouvoir supérieur aux femmes.

 

Notre image du 19ème siècle.

Aujourd’hui, nous percevons la société civile et politique du 19ème siècle comme esclavagiste envers le « sexe faible ». Nous aurions libéré nos faibles femmes de l’époque précédente, comme tous nos ancêtres ont cru le faire avant nous. Pourtant, cette société aliénée aux besoins des femmes, n’était pas si différente de la nôtre, comme elle n’était pas si différente de toutes celles qui l’ont précédée. Il y a une impermanence du pouvoir des femmes. Pour le prouver, il suffit de se plonger dans un cas concret, prendre une famille de cette époque et étudier son environnement réel. Je vais le faire pour une famille catholique de la petite bourgeoisie de province et nous allons voir combien les clichés dont nous avons hérité des féministes sont bien loin de la réalité. Vous en déduirez aisément combien ces images faussées de l’histoire servent à une oppression bien présente elle mais en direction des personnes saines d’esprit.

 

Pourquoi choisir l’exemple d’une famille catholique ?

Selon nos féministes, la religion aurait été et serait le cadre oppressif privilégié des femmes (par exemple vidéo osez le féminisme).

 

Pourquoi « bourgeoise » ?

J’étudierai une famille paysanne une autre fois. Mais dores et déjà, je peux affirmer que dans notre imaginaire collectif, la bourgeoise du 19ème représente un summum en termes « d’oppression », tandis que la paysanne bénéficie encore d’une image de femme forte parce qu’il en subsiste de cette espèce dans notre entourage.

 

Pourquoi « de province » ?

 

La France est essentiellement provinciale à cette époque, et la province est encore très liée à la campagne, également très majoritaire par rapport aux grands centres urbains.

 

 

Le choix de Zélie et de Louis Martin.

 

Je dois préciser que ce couple va bientôt être canonisé par notre Eglise catholique. Cela n’enlève rien à l’analyse que je vais faire puisque je me servirai plutôt de la pléthore de documents qui ont été rassemblés sur eux et sur leur mode de vie, plutôt que sur leur foi. Je me propose donc d’exposer un travail plus sociologique que théologique. Le choix de cette famille a un autre avantage : tout le monde pourra vérifier sur internet et de lui-même que les informations que je vais donner sont ici exactes. Et comme je l’ai précisé juste avant, nous verrons bien si la société dite « catholique » de l’époque était « oppressive » en particulier pour les femmes.

 

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Louis Martin autour de 60 ans

Environnement social et vie de Louis Martin (1823 Bordeaux-1894+ Lisieux).

Une société où il est naturel de se déplacer pour travailler.

Tout d’abord, ce qui surprend, et loin des images de société sclérosée dont nous avons hérité, c’est la mobilité géographique de Louis Martin durant sa jeunesse. Il est vrai que ce petit bourgeois est né d’un père militaire. Encore que cela n’explique pas tous ses nombreux voyages en Bretagne, à Strasbourg pour son apprentissage, ou dans les Alpes suisses pour prier. Ce mode de vie nous rappelle que de nombreux ouvriers, pas seulement des petits bourgeois, devaient quitter leur région pour trouver un maître artisan, mais aussi que les nombreux pèlerinages et couvents ont été l’occasion de mouvements de population importants aussi bien chez les prolétaires que chez les bourgeois. Sans parler des guerres de la république française qui sortaient le paysan de sa propriété contre sa volonté pour aller le faire mourir dans des conflits auxquels il n’adhérait pas forcément…

 

Une société bourgeoise peut-être plus cultivée que la nôtre.

La vie de Louis Martin, ce sont aussi les arts et les savoirs. Loin de l’image d’une époque obscurantiste où le manque d’école aurait gravement nuit à la culture, Louis Martin qui n’est qu’un simple horloger, possède des connaissances de base (langues étrangères, dessin, littérature) que la quasi-totalité de nos étudiants contemporains du supérieur ne maîtrisent plus : « Louis a des facilités en français, il cite aisément les classiques de la littérature et recopie dans des carnets ses passages préférés. Il est également très bon dessinateur. Lors de son apprentissage à Strasbourg, il apprend l’allemand » (2).

 

Le mariage : ce jeune homme n’en voit pas l’urgence.

Si la mariage est le cadre de domination patriarcal par excellence selon nos féministes, Louis Martin n’est pas du tout pressé d’accéder à ce statut, au contraire. Il cherche plutôt à lui échapper en se faisant moine. Cependant, cette vocation ne doit pas être la sienne puisque les hommes du monastère lui interdisent l’accès à la vie religieuse tant qu’il n’aura pas appris le latin/grec et qu’au bout d’un an, il choisit de se consacrer à son métier dans la vie civile plutôt que de continuer. Par la suite au lieu de se venger sur la première femme venue et d’exercer ses impitoyables prérogatives de mâle sur le beau sexe, il prospère tranquillement dans son métier de maître horloger, habitant de ci de là avec l’assentiment de toute sa famille, dont sa grand-mère qui l’héberge durant ses études tardives et qui ne voit rien à redire à son chaste célibat.

 

Un petit patron doux et heureux.

Comme dans « L’ami Fritz », ce bienheureux exploiteur préfère passer du bon temps en compagnie de ses amis, et même aller à la pêche, plutôt que d’écraser ses ouvriers. Contrairement à notre époque de grand progrès où les bourgeois de gauche veulent faire travailler le prolétariat même le dimanche, le catholique Louis Martin refuse d’ouvrir son magasin le jour du Seigneur, au risque de perdre la plus grande partie de son bénéfice puisque c’est le seul intermède de la semaine qui voit les ruraux investir la ville. Quoiqu’on en dise, l’époque devait être plus douce que la nôtre, puisque vivre selon ses convictions ne l’empêche pas de prospérer. Cependant dans cette société dite « catholique », son confesseur le presse d’agir tout autrement. Mais Louis Martin refuse. De toute évidence, l’avidité et la compromission n’ayant pas d’âge, notre ministre du culte relais de la domination patriarcale selon nos féministes, était bien plus prompt à soutenir les appétits de luxe des femmes de son milieu social que les attentes spirituelles de l’honnête travailleur homme. Sans rancune…

 

Le mariage voulu par les femmes de sa famille.

A 35 ans, c’est un bon parti d’Alençon, mais il ne cherche pas spécialement une épouse : « Le travail, la prière, les bonnes œuvres, les saines distractions et les graves lectures suffisent à peupler son existence » (2). Par contre, sa mère est autrement plus pressée que lui de le voir exploiter la gente féminine. Elle a repéré la petite Zélie Guérin et va arranger l’affaire. Son bienheureux fils cède à ses obligations filiales et épouse la belle. Et je vous vois venir de loin cher lecteur scrupuleux « Léonidas, c’est bien beau une image d’homme heureux, installé, mais cela nous dit rien ou peu de choses sur la femme de cette époque certainement exploitée par l’affreux patriarcat ». Eh bien sachez fidèle lecteur que l’image de Zélie correspond encore moins à celle que nous nous faisons des femmes de cette époque, par rapport à Louis et à l’image des hommes de son époque.

 

martinzelieEnvironnement social et vie de Zélie Guérin (1831 Gandelain dans l’Orne – 1877+ Alençon)

 

Zélie Guérin, une femme libérée issue d’une société de femmes libérées.

Maman tient un café, Papa ancien militaire devenu menuisier ne ramène que peu de revenus au sein du foyer. Ainsi pas d’empêchement pour la femme de travailler à son propre compte, bien au contraire. Pire, filialement, Zélie Guérin entretient une relation affectueuse avec son père, elle qui n’est pourtant qu’une pauvre représentante du sexe féminin. Et par contre, sa mère, qui devrait agir par solidarité féminine dans ce monde de brutes, n’est pas très tendre avec ses filles… vous m’expliquerez le concept d’oppression patriarcale dans ce cadre.
Alors que l’école de la république n’existe pas encore, les bonnes sœurs de Picpus se chargent de son éducation. Elle y est tellement maltraitée qu’elle rêve de devenir religieuse.

 

A 20 ans, le couvent ne veut pas de Zélie Guérin.

Bien que très pratiquante, très croyante, l’Église juge que ce n’est pas sa vocation de devenir religieuse. Comment cela ? Une Eglise qui refuserait d’exploiter de serviables brebis ? Ah non, vous devez vous tromper. L’Église est un instrument d’exploitation des masses. Eh bien non, je ne me trompe pas. L’Église dit que la vocation de Zélie n’est pas d’entrer en noviciat, elle n’y entrera pas. Et pire, il semble que l’Église ait eu raison, car Zélie Martin est animée d’un puissant désir de maternité qu’elle va réaliser avec Louis. Mais il va falloir attendre…

 

Zélie Guérin se lance dans l’industrie à 22 ans.

point d'alençon
Point d’Alençon

Les bonnes sœurs lui ont appris la broderie, elle va finir de se former dans des ateliers de la ville d’Alençon puis engager des ouvrières et ouvrir sa propre production de dentelles dans la maison familiale. Ses parents trouvent évident de soutenir leur fille dans ce projet. Elle se forme sur le tas, travaille de manière acharnée, connaît des galères infinies mais finit par faire beaucoup de fric. Sa soeur assure la partie commerciale sur Paris. Quand celle-ci les quitte pour le couvent, Zélie Guérin se retrouve sous la coupe d’un vendeur de la capitale. Elle a 25 ans. Heureusement, son mariage va lui permettre de se libérer progressivement de l’emprise de son patron. A 27 ans, elle reçoit une médaille d’argent de la ville d’Alençon pour son travail de brodeuse juste avant de se marier. Et à 31 ans, unie à Louis depuis 5 ans, elle peut reprendre la production à son propre compte. Même si les affaires de son mari restent juteuses, tout le monde trouve normal qu’elle fasse prospérer sa petite industrie à côté de celle de son mari. Pas d’oppression de la femme bourgeoise apparemment. Rien. A moins que ce genre d’us et coutumes n’aient cours que chez les catholiques pratiquants ? Il faudrait que nos progressistes nous expliquent cela. Il faudrait aussi qu’ils nous expliquent le concept d’« entreprise paternaliste » appliqué à une femme, puisque Zélie Gérin se soucie grandement du sort de ses ouvrières, de leurs conditions de travail, mais va aussi les visiter quand elles sont malades malgré la charge accablante de travail qui la tient. Un tel « paternalisme », on en rêverait aujourd’hui…

 

Ouvrières de la dentelle

 

Vie et environnement sociale de Louis et Zélie Martin.

Le mariage, une libération.

Louis et Zélie Martin en couple
Le couple Martin

Pourquoi une femme indépendante, avançant en âge, célibataire, souhaiterait se marier et entrer dans ce carcan moral du 19ème siècle tel qu’il est décrit par les féministes de notre époque ? Et pourtant entre Zélie et Louis, c’est bien Zélie qui est animée du plus fort désir de fonder famille. Leur rencontre est arrangée certes, mais par des femmes qui se fréquentent entre elles (la mère de Louis qui travaille chez Zélie). Loin d’être les victimes d’un système patriarcal, les deux membres de ce couple partagent des valeurs identiques, s’aiment au premier regard, et décident en toute conscience de se marier seulement quelques mois après leur rencontre. Là encore, qu’est-ce que les féministes ont à nous dire sur la liberté d’engagement d’une femme de cette époque. Ce capitaine d’industrie, ce tempérament fort, cette ardente personnalité se serait laissée convaincre par on ne sait qui, pour on ne sait quoi ? En vérité, comme à toutes époques, le célibat est une malédiction, non pour les hommes qui s’en accommodent trop bien, mais pour les femmes qui risquent de perdre le sens de leur existence. Cette malédiction quasi universelle est très bien décrite dans le film de Tommy Lee Jones « Homesman ». Le célibat pour l’homme, c’est la déchéance, et pour la femme, le suicide. Telle est la condition universelle de l’être humain et peut-être même animale. Il n’y a pas de vocation au célibat, seulement une croix dont on se charge volontairement ou pas. Que les féministes aient pu prendre cela pour une libération et en faire la promotion, en dit long sur leur superficialité. Jamais un intellectuel n’en saura aussi long sur la vie qu’un couple marié avec enfants, quand bien même cet intellectuel serait un ponte en matière de pédagogie, et que ce couple serait maltraitant pour sa progéniture.

 

Vie de couple

La sœur en charge des archives du Carmel de Lisieux écrit avec malice :

« Il règne une grande considération entre les deux époux. Zélie respecte l’autorité de son mari, et quand elle ne partage pas son avis mais pense avoir raison, elle sait en douceur l’amener à changer ses vues. » (2)

Je ne pense pas que Zélie ait toujours eu raison dans ce couple. Chère sœur, je voudrais d’ailleurs vous dire que les femmes n’ont pas toujours raison, for heureusement. Louis est surtout d’une sagesse et d’une foi extraordinaire, sans parler de sa tempérance naturelle. Il pleure doucement en tenant sa fille contre son coeur quand elle lui fait part de sa décision d’entrer au Carmel et lui assène des conseils d’une grande sagesse. Mais plus encore, il soutient sa femme dans son activité. Ce notable finit même par abandonner son propre travail afin de poursuivre cet objectif. Oui, nous sommes bien au 19ème siècle au sein d’une société dite patriarcale. Quant à Zélie, que dire de la compagne idéale ? Cultivée, artiste, attentive, croyante, dévouée, travailleuse, engagée, charitable, pudique, belle, intelligente, espiègle. Si on ne croit pas en la sainteté, force est de reconnaître qu’une époque d’absolu oppression morale n’aurait pu accoucher de tels êtres.

 

Louis et Zélie Martin, l’idéal féministe du 21ème siècle.

A la limite, ce couple catholique dans leur environnement social du 19ème siècle, est l’idéal absolu féministe réalisé sur terre : l’homme arrête son activité pour soutenir sa femme et participer à l’éducation des enfants; l’épouse est entrepreneure, indépendante, prend la décision de se marier à un âge bien avancé; leurs choix ne semblent pas remis en cause par la société ; pas de pression sociale mais une aide bienveillante pour s’épanouir, en particulier à l’égard des filles; mobilité géographique pour suivre les femmes (déménagement du couple d’Alençon à Lisieux); rien ni personne n’y trouve à redire, tout semble aller de soi, sans heurts ni conflits, sauf avec l’ecclésiaste confesseur qui voudrait que Louis Martin rende à Cléopâtre ce qui ne lui appartient pas ; en observant cette peinture sociale réaliste et significative, il est presque à se demander si les féministes ne militent pas pour conquérir ce qu’elles se sont acharnées à détruire.

 

 

Conclusion : La Sainteté versus le féminisme.

Pour d’autres raisons que celles que j’ai exposées, Louis et Zélie vont être déclarés saints. Comme mon Eglise, je le sens, je le souhaite, je le veux. Ce couple sera un modèle pour notre époque en perdition. En parallèle aux attitudes que j’ai décrites, l’accueil des pauvres chez soi, la diligence envers eux, la charité, l’abnégation, la fermeté et la tendresse dans l’éducation, la complémentarité des rôles, ne sont pas des concepts qui se comprennent dans celui de « domination patriarcale ». Quand bien même on ne serait catholique, il est facile de comprendre que ces pratiques sociales généralisées ne peuvent pas trouver leur place dans un cadre matérialiste. La bonté ne s’explique pas, elle se décide. Et seul Un plus grand que nous peut nous aider à la vivre, au milieu des difficultés de notre temps. Dans une histoire humaine, le féminisme n’a pas sa place. Il est antéchrist, il est antichrist. Mais plus encore pour les gens qui me lisent et qui ne seraient pas croyant : il est anti-scientifique. Il dénature une histoire auquel on ne peut plus rien comprendre. De ce fait, l’existence entre hommes et femmes en devient plus difficile, en particulier pour ceux qui veulent vivre en humanité.

Zélie et Louis Martin sont le fruit d’une époque et d’une Eglise par trop caricaturées. L’amour, le respect, la complémentarité entre hommes et femmes, ont existé, et ils tendent à disparaître surtout depuis que des êtres humains se disant féministes ont décidé de faire mieux. Car rien de grand ne s’érige avec la raison seule qui ne peut être bénéfique qu’en soutien d’une vraie foi qui vient d’ailleurs. « L’oppression patriarcale » au 19ème siècle et celle d’aujourd’hui n’ont jamais existé, pas plus que la « domination masculine ». Ces concepts sont inopérants à englober une réalité sociale complexe faite de complémentarité, mais aussi de supériorité objective des femmes dans bien des domaines, qu’ils soient familiaux comme nous le rappelle François Mauriac pour le pire dans « Le nœud de vipères », ou sociaux comme ce genre de cas pratique l’illustre bien. Les femmes à de nombreuses époques ont tenu des auberges, des lupanars, des exploitations agricoles ou même les rênes du pouvoir politique quand elles ont jugé avec plus ou moins d’à propos, qu’il était de leur intérêt de payer le prix pour y accéder (1). Durant la période industrielle, leur culture du vêtement les a fait se lancer dans de petites unités de production, et on les a laissées agir autant qu’elles le désiraient, c’est à dire autant qu’elles en avaient les compétences et la volonté. Le monde ne s’est jamais porté mieux que lorsque ces revendications de réussite publique n’ont pas été plaquées sur toutes en réponse à une jalousie de quelques unes à l’égard des hommes. La société politique brouille la société civile quand elle veut s’occuper de religion, tout comme la société religieuse brouille la société civile dès qu’elle veut ignorer la réalité. Aujourd’hui, l’histoire travestie de nos ancêtres ne nous permet pas de revenir sur cette brouille organisée par la société politique féministe. Il serait temps que les fauteurs de troubles sortent de nos livres d’histoire. Ils sont responsables de beaucoup de malheurs parmi ceux qui les ont cru, en particulier chez les pauvres, eux qui disent les défendre. La bourgeoise du 19ème siècle n’était pas plus exploitée que la paysanne de cette époque, comme je m’évertuerai à le montrer un peu plus tard par un autre exemple d’environnement social rural signifiant.

 

1 Références historiques, dates sur les femmes de pouvoir, aimeles.fr.
2 « Le couple Martin » Archives du Carmel de Lisieux.

22 réponses à “(Mythologie féministe) La famille bourgeoise du 19ème siècle”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    "Marie Curie: la foule se presse à son premier cours à la Sorbonne en 1906" Figaro du 04/11/2020.

    C'est ça l'affreuse discrimination de toute une société contre les femmes ?


  2. Avatar de Léonidas Durandal

    "La fin du Moyen Âge. Joël Blanchard : « L’histoire des Valois méritait d’être réhabilitée, relue en profondeur »" Breizh du 30/01/2020.

    "que l’on pense à Christine de Pizan, autrice d’un nombre considérable d’ouvrages poétiques mais aussi politiques, qui rivalisent avec ceux des clercs, des théologiens de l’Université ; dans le domaine de théologie, n’oublions pas non plus le cas de Marguerite Porete. "

    Ô mince alors, personne n'a censuré ces femmes. Elles pouvaient donc s'exprimer librement ! On m'aurait donc menti ?


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