Sur vos troupeaux, il prélèvera la dîme, et vous-mêmes deviendrez ses esclaves.
Ce jour-là, vous pousserez des cris à cause du roi que vous aurez choisi, mais, ce jour-là, le Seigneur ne vous répondra pas ! »
Le peuple refusa d’écouter Samuel et dit : « Non ! il nous faut un roi ! Nous serons, nous aussi, comme toutes les nations ; notre roi nous gouvernera, il marchera à notre tête et combattra avec nous. » Samuel écouta toutes les paroles du peuple et les répéta aux oreilles du Seigneur. Et le Seigneur lui dit : « Écoute-les, et qu’un roi règne sur eux ! »
Livre premier de Samuel 8 10-22
Napoléon 1er est le prototype de personnage qui remplit nos livres d’histoire. L’état, trop content de flatter sa puissance, nous donne à contempler dans ses écoles, de ces dirigeants pour qui l’état a été tout, jusqu’à s’être confondus avec lui. Et pourtant, lorsque nous creusons les récits lénifiants dont nous avons été abreuvés durant notre enfance, le vernis du brillant de telles statues s’écaille vite. Les historiens, l’Histoire elle-même sait se venger, à travers la plume de Tacites ou les récits de Suétones, quand la réalité ne vient pas ramener tous les idolâtres à la raison, dans un bain de sang effroyable.
Passée au tamis de la réussite, l’Histoire ne laisse de lauriers qu’à de rares princes qui ont su allier finesse politique, engagement combattant et respect des peuples. Autant le dire haut et fort, tout de suite, Napoléon 1er est loin d’être l’un de ceux là. Son œuvre ressemble plus à celle d’un chef de tribu type Attila, certes célèbre, certes vainqueur sur les champs de bataille, mais qui a semé le malheur sur son passage.
Les Allemands peuvent lui dire merci, les Italiens ou les Polonais aussi. Cependant, il a fait leur bonheur malgré lui. En voulant les dominer, il a fini par les libérer. Comme si tout l’or qu’il eût touché, dût se transformer en plomb. Par la même occasion, il a lâché des forces terribles contre la france, qui n’a cessé d’en souffrir par la suite. Son descendant, Napoléon 3, édifia économiquement notre pays, avant de le faire sombrer le jour où il eut les mêmes prétentions militaires que son aïeul, contre un pays dont Napoléon 1er avait permis la terrible unité : l’allemagne. La guerre de sedan serait suivie de bien d’autres bains de sang. L’europe telle qu’elle se construit actuellement, est un des derniers chancres de cet état d’esprit méprisant envers les peuples et surtout, envers les personnes, qui s’est perpétué jusqu’à nous, et qui donnera des résultats identiques à la fin.
Car personne n’insulte les lois de la création impunément. Une sorte de malédiction règne au-dessus de la tête d’agents privés qui permettent au diable d’asseoir toute son emprise. Très peu d’observateurs peuvent le comprendre, surtout lorsqu’ils sacralisent la réussite sociale. La plupart des esprits raisonnables sont incapables de s’avouer un trait d’observation qu’ils pourraient assimiler à de la superstition. Pourtant celui qui défie les lois de Dieu est impitoyablement puni, jusqu’au ridicule le plus extrême, Napoléon le reconnaîtra pour lui-même après sa retraite de russie.
Tout ce que ce genre d’homme de pouvoir construit, s’écroule immanquablement, alors même que la gloire la plus absolue semblait l’accompagner durant un temps, faisant tourner toutes les têtes des imbéciles. Cette gloire, nous ne la connaissons même plus en ce moment en france, mais ô combien nous subissons le ridicule de ceux qui nous représentent, parce que nous avons abandonné l’essentiel : Dieu.
Napoléon 1er a tout raté. Il a saigné la france, peut-être comme jamais auparavant et comme jamais cela ne s’est fait depuis, 1ère guerre mondiale incluse. Il a sacrifié sa lignée à son orgueil. Pourtant, restait en moi un questionnement. Avait-il agi sous la pression des circonstances, ou bien, devait-on lui en faire en assumer l’entière responsabilité ?
Je viens d’avoir la réponse en lisant les mémoire de son ministre de la police, Fouché. « Police » est un terme inexact, propre à une époque où ces institutions acquéraient leur tour moderne. « Renseignements généraux » serait plus adéquate pour le comprendre en des termes actuels. Révolutionnaire qui a mangé dans toutes les gamelles sous caution de faire avancer ce qu’il imaginait des idées de la révolution, et qu’il soit bien placé, la réponse de Fouché est sans ambages : Napoléon 1er est entièrement responsable de sa débâcle personnelle et de celle du pays. Non seulement Napoléon est responsable, quel homme puissant ne le serait pas, mais en plus il a persisté dans son aveuglement quand il n’était plus du tout temps. Le parallèle avec Adolf Hitler est saisissant, tentatives d’assassinat incluses.
Sans coup férir, il a sacrifié des 100aines de milliers d’hommes à son ambition personnelle, uniquement personnelle (« Un homme comme moi se moque de la vie d’un million d’hommes » Napoléon cité par S Zweig). Il se souciait comme d’une guigne des idées de la révolution. Son but réel était l’établissement d’une monarchie universelle, d’un gouvernement mondial sous son égide dirait-on de nos jours, qui n’avait ni pour ambition de sauver 1789, ni pour ambition de sauver son peuple, mentant de manière éhontée pour se donner les apparences du bon droit. Il a augmenté ses conquêtes pour augmenter ses conquêtes, la conquête étant une fin en soi pour lui, un mode de vie exaltant qui l’enivrait. D’un tempérament insatisfait, il se moquait des circonstances jusqu’à ce qu’il les eût toutes contre lui. Alors la terreur le saisit et il mourut d’anxiété à l’âge de 51 ans des suites d’un ulcère, incapable de surmonter les épreuves communes que nous devons tous traverser (échec, complexité du monde surpassant les forces humaines). Velléitaire, son autocratie fit le lit des révoltes dont notre pays allait subir les conséquences, en hollande, en espagne, en italie. Maintes fois, il eut l’occasion de pacifier son empire. Il ne le fit pas parce qu’à la vérité, toute concurrence, toute concession, lui était insupportable, simplement pour ça, car il manquait de magnanimité. Il cherchait la grandeur dans l’apparence, singeant les rois du passé pour mieux usurper leur place, persuadé de pouvoir faire coïncider la pompe et la gloire grâce à ses emportements.
Cette absence de limite ne se retrouve pas seulement dans sa conception du pouvoir. Elle se retrouve dans son intimité. Un homme ça s’empêche dirait un auteur plus moderne. A l’opposé, Napoléon était bien l’image exacte de ce tribal féminisé mené par son avidité infantile, aussi bien dans ses conquêtes terrestres que féminine. Il coucha régulièrement avec sa sœur Pauline. Et il ne commit pas ce genre d’inceste avec une seule personne. Il coucha aussi avec la fille de Joséphine, sa fille adoptive, pour en avoir un enfant. Puis il la maria à un de ses frères pour cacher son forfait. Double inceste précise Fouché.
A ce point de mon article, il me faut interroger la sincérité de ce ministre. Or comment en douter puisque celui-là n’avait plus aucun intérêt à cacher la vérité, qu’il était dans tous les petits papiers du pouvoir, que sa famille elle-même s’opposa à la publication de ses mémoires qui la mettaient en défaut, et que celles-ci ne furent jamais contestées par les principaux mis en cause. Fouché est souvent celui qui prévient Napoléon de ses turpitudes, preuves qu’il présente dans le livre, au moment même où toute la cours des flatteurs l’empêche d’avoir une vue exacte de la situation en france. Ses propos sont corroborés par d’autres sources, notamment quand il évoque les monceaux d’argent détournés par Napoléon grâce au blocus continental. Enfin Stefan Zweig qui fait la critique de ses mémoires, en reprend exactement le contenu, à une exception près : M Fouché avoue dans ses mémoires avoir permis l’arrestation de Baboeuf et son exécution. Il va donc plus loin que S Zweig qui n’a jamais réussi à se mettre entièrement dans la peau de M Fouché.
Car Napoléon 1er faisait tellement passer son ambition avant son pays, qu’il prélevait de l’argent sur les mesures qui empêchaient son peuple de prospérer. Sa rapacité s’étendait à ce point. Et s’il a été reproché à Fouché la sienne, elle n’était rien en comparaison de celle de son chef (Fouché exige de se faire payer ses émoluments d’administrateur de Rome au moment où Napoléon 1er connaît ses premiers graves revers militaires, au hauteur de 100 000 pièces de l’époque. Le trésor de Napoléon était de plusieurs 100aines de millions de ces mêmes pièces… )
Certains m’objecteront que nous avons hérité du droit napoléonien, et qu’il sera difficile de lui enlever cela. Vu le fonctionnement autocratique de notre justice, je me demande si justement, le problème ne vient pas de là. A travers sa détestation de l’angleterre, Napoléon 1er détestait le droit et la Justice qui étaient un frein à sa conception du pouvoir. Tel un enfant, il était vexé de la liberté de ton des journaux anglais et avait généralisé la censure dans notre pays. Il faisait arrêter qui bon lui semblait, même des ambassadeurs étrangers parce qu’ils avaient froissé son ego ! Le droit napoléonien est un droit écrit qui tend à régir tous les agissements, au lieu de tout autoriser par défaut. Si la france s’est fait le hérault mondial de la censure sur internet, ce n’est peut-être pas sans raison non plus.
Napoléon 1er aura dit-on, propagé les idées révolutionnaires. Pour quels résultats vous me direz : la guerre et l’asservissement à une oligarchie d’argent. Lui-même se défiait de ces idées démagogiques qu’il combattait en pratique de toutes ses forces. Les institutions lui étaient dévouées et il ne fit que rétablir une monarchie vile, à son propre compte, sous l’apparence de la permanence révolutionnaire. Le ministre Fouché exprime un seul vrai regret dans ses mémoires : avoir voté la mort de Louis XVI. Effectivement, fallait-il se débarrasser d’un bon roi pour mettre sur le trône un tel monstre ? Etait-ce sur cela que devait déboucher la révolution ? Le ministre Fouché en fera la remarque acerbe à Napoléon 1er qui lui en faisait reproche : « C’est le premier service que j’ai eu le bonheur de rendre à votre majesté. »
Il est aussi dit que Napoléon 1er a favorisé l’arrivée aux commandes, de personnes compétentes. En vérité, celles qu’il a promues mais ont été disgrâciées, ont prospéré, Fouché ou Bernadotte en étant deux exemples criant. Par contre, celles qui lui ont été fidèles, l’ont payé cher car il les a sacrifiées, notamment toute sa famille qui a été placée en hollande, à naples ou en espagne. Ils n’étaient que les marrionettes de son ambition. Même son fils a été placé sur le trône quand il fut trop tard, car ce Kronos espérait encore vaincre.
Parmi les personnes promues, combien de flatteurs auprès de ce caractériel qui ne supportait pas la contradiction ? Napoléon 1er ne savait pas se tenir. De nombreux propos célèbres qui nous ont été rapportés, autre que de Fouché, nous le prouve. Il se croyait tout permis, l’incorrection en particulier.
Napoléon 1er aurait sauvé la révolution paraît-il. Il l’a surtout enterrée avec son régime de monarchie absolue sans droit divin. Plus tard, la république a pris tous les défauts de cette monarchie sans en prendre les qualités. Ridicule révolutionnaire, il était avide des formes de la monarchie, s’entourant d’une cours sans laquelle dit Fouché, il n’aurait pas eu l’impression de pouvoir régner.
Il ne croyait pas plus en Dieu que le pire des mécréants, plaçant la couronne sur sa tête au moment de l’établissement de l’empire, puis emprisonnant le Pape, rien de moins, après lui avoir volé ses terres. S’il s’était mis seulement à dos notre pauvre Pie, nous pourrions arguer d’un problème d’incompatibilité caractérielle. Or Napoléon 1er s’est fâché avec toute l’europe. Ni seulement l’angleterre, ni seulement la russie dont le dirigeant était réputé comme doux, mais contre toute l’europe, exception faite de quelques Saxons par exemple. Jamais personnage politique n’a été si incompétent en matière politique. Le ministre Fouché lui reconnaît son génie militaire. Certainement un fin tacticien. Mais Napoléon 1er n’a même pas été un bon stratège. La campagne de russie en est le triste exemple, ou le genre de phrase comme « la logistique suivra », la logitique qui est tout en termes d’organisation, pas simplement dans l’armée.
La réelle qualité de Napoléon 1er, est d’avoir su faire rêver les soldats en parlant bien, et en les corrompant par des postes valeureux, ou en les anoblissant, en inventant par exemple la légion d’honneur, dont le ridicule nous apparaît clairement de nos jours. Il a voulu se faire dieu, de type moloch. Ses phrases grandiloquentes font vibrer l’âme. C’est vrai. Voilà la réelle qualité de Napoléon 1er qui a la fin du livre de Fouché, affirme qu’il se concevait lui-même comme un magicien dont il ne fallait pas dissiper l’apparence du pouvoir. Il a su faire voir des chimères à tout un peuple qui le paye cher, encore de nos jours, quand il place ses espérances dans une époque royale qui n’est plus, faute d’esprit chrétien.
Napoléon 1er, c’est le chef qui nous empêche de devoir faire face à nos responsabilités, qui nous soulage d’avoir à prendre nos décisions, l’autocrate dont les Français finissent par payer avec intérêts, tous les abus. Il faut bien parler de « viol » de la part de ce genre de personnages qui sont l’esprit même de la féminisation qui débouche toujours sur la tyrannie, de ces hommes qui ne voient que par l’abus sur les peuples, et sur les personnes, ou ce qu’ils appellent « ambition », qui ne construisent rien parce qu’ils ne sont capables de prospérer qu’en détruisant. Il n’était pas un génial tacticien militaire pour rien : il aimait l’état de guerre, et devenait paranoïaque en temps de paix, jusqu’à provoquer de nouveaux conflits.
Beaucoup de livres ont été écrits sur Napoléon 1er, mais finalement sa vie se résume à bien peu. Elle ressemble à celle des tyrans anciens qui ont dévasté les steppes et que nous avons presque oubliés. Un autre parallèle saisissant avec le mafieux Toto Riina ne manquerait pas de justesse : de la gloire à la déchéance absolue pour avoir voulu outrepasser les règles de son milieu, finissant ainsi par détruire le monde de ses pères. Homme sans tabou, il assassina, viola en se servant des outils de l‘état, et en croyant ainsi assurer l’avenir de sa dynastie. Il laissa libre cours à ce que la nature masculine a de plus odieux et de plus grégaire. Tout ce qu’il toucha, pourrit, les enfants qu’il eut dans l’inceste ou pas, inclus.
Toute cette littérature moderne hagiographique de Napoléon 1er, et ses nouveaux adorateurs sur internet, ont seulement pour but d’entretenir le miroir aux alouettes de la réussite sociale et de la dévotion à l’état, sans lesquels, beaucoup de gens seraient vides. Triste dieux impuissants, fabriqués par nos chimères, qu’il va bien falloir apprendre à rejeter loin de nous, pour grandir un peu.
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"6 avril 1814, un « Brumaire à l’envers » : l’Empereur part pour l’île d’Elbe après un suicide raté" BV du 05/04/2024.
Il aura même raté son suicide.
(Chanson) Yves Duteil - "Ça n'est pas c'qu'on fait qui compte "
"Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 1 – Exclusif]" Breizh info
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 2 – Exclusif]
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Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 8 – Exclusif]
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 9 – Exclusif]
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 10 – Exclusif]
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 11 – Exclusif]
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Partie 12 – Exclusif]
Argentine. Le regard d’Olier Mordrel, nationaliste breton, sur le Péronisme [Dernière partie – Exclusif]