Dans « on n’est pas couché », l’émission de Laurent Ruquier d’actu-humour du samedi soir sur France 2, les chroniqueurs Eric Zemmour et Naulleau, l’un tendance droite et l’autre de gauche, ont été remplacés il y a plus d’un an, pour les mêmes motifs de représentation politique, respectivement par Natacha Polony et Aymeric Caron. Et ce dernier, gauchiste, écologiste dans ce qu’il y a de plus caricatural (végétarien), est bien entendu, également, féministe. Tout le progrès dans un seul et même homme. La perfection diraient certains. D’ailleurs il le porte sur lui : propret, sec comme la justice, raide sur son derrière, l’oeil pétillant, le poil lustré, beau et superficiel, quand je tombe sur lui à la télévision, il me semble que le réalisme soviétique n’a pas connu de fin, si ce n’est qu’il est barbu. Et cet homme féministe comme tous ces hommes féministes, ne manque pas de mettre en pratique ses belles leçons, en direct. A l’image d’un Vincent Cespédès (1), ce monsieur coupe la parole systématiquement à son alter égo féminin sur le plateau de télévision, et ne lui laisse jamais finir un développement. A coup sûr, ce doit être sa conception de l’égalité qui m’échappe. Certainement que les femmes ont droit à un égal mépris de sa part que s’il avait à faire à un homme.
Et comme il méprise l’humanité entière, celle qui n’est pas de gôche entendons-nous bien, ses mauvaises manières doivent en être la conséquence. La politesse, la galanterie, des concepts réactionnaires…
Une envolée qui laisse encore Natacha dubitative.
Aymeric Caron, phallocrate féministe.
Cependant, je ne suis pas si certain que ses mauvaises manières envers Natacha Polony n’aient pas quelque chose à voir avec une forme de phallocratie, typique de ces hommes féministes. Ceux là sont souvent féministes, jusqu’à découvrir qu’une femme peut non seulement les dépasser, et de loin, mais aussi les écraser. Ici, il est évident que Natacha Polony le dépasse intellectuellement même si elle est restée très gentille avec lui, et qu’elle n’a été obligée de lui répondre sèchement qu’après de nombreuses provocations. Ses raccourcis flagrants, ses préjugés intellectuels, les mauvaises habitudes de toute une vie, le ramènent systématiquement à une forme d’impuissance quand il débat face à Natacha Polony, impuissance qu’il est bien incapable de gérer sans avoir recours à des moyens déloyaux. Comme s’il ne pouvait supporter que quelqu’un le contredise, en particulier une femme. Un homme est féministe jusqu’à ce qu’il accepte que les autres femmes ne se résument pas à l’image de sa mère. Espérons que Natacha Polony réussisse à l’éduquer sur ce point, même si ce n’est pas son rôle. Cependant sans sacrifice, rien n’est obtenu, et si Natacha ne s’en occupe pas, Aymeric Caron risque de ne pas beaucoup progresser dans l’échelle de l’évolution. Il continuera alors à refuser de manger de la viande tout en déployant une agressivité sans fin, il se dira féministe en piétinant les femmes de son entourage, il votera à gauche sans assumer son côté sodomite, il se dira tolérant, en ne tolérant rien, typique du petit garçon que son père n’a pas ouvert au monde et qui ne souffre pas le moindre côté irréprochable en lui, et chez les autres.
Natacha Polony, par pitié, déniaisez-le !
1 Vincent Cespédès dans Ce soir ou jamais en 2012.
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