Objectivement, il n’y a plus aucune raison humaine de faire entendre notre voix :

• Nos représentants politiques nous ont méprisés.
• Ils ont méprisé nos institutions en nous refusant un débat contradictoire.
• Notre mouvement a commencé à se déchirer pour des questions stratégiques. Les initiatives originales et intéressantes ont été jugées incompatibles avec un mouvement de masse (!)
• Nous nous sommes faits insulter de fascistes ou d’intégristes, parfois même par les membres de notre propre camp bien que les actions menées soient toujours restées pacifiques.
• La loi est passée.
• La droite qui pourrait reprendre nos revendications, celle-la est divisée.
• Notre mouvement veut bien intégrer l’extrême gauche comme gage de bonne conduite mais refuse de donner la parole à « l’extrême droite ». Nous légitimons ainsi le discours des pharisiens (les bien-pensants).
• Nous n’avons aucune perspective de sortie politique. Le combat tel qu’il a été mené ces derniers temps, a perdu tout son sens. Nous avons été pris pour des cons. Nos dirigeants ont accepté que nous soyons traités comme tel.
• Le mépris des députés et des sénateurs PS s’est doublé du mépris des journaux officiels à notre égard ou qui ont été bien bâillonnés.

Alors pourquoi aller manifester ?

Pour l’honneur.

Une telle loi ne peut passer sans que nous allions crier notre désapprobation. Il n’est pas possible d’être méprisés à ce point et de rester silencieux s’il nous reste un tant soit peu de dignité. 1 400 000 manifestants ne peuvent être ignorés tandis que la moindre manifestation de 100 personnes, si elle convient idéologiquement à ces messieurs dames de la presse ou du gouvernement, est automatiquement relayée.

Pour la France.

Plus encore, nous ne pouvons laisser passer 40 ans d’erreurs en matière de politique familiale sans aller le leur dire. Dans deux mois, ils se donneraient raison avec des sondages truqués et des mensonges répétés qui finiraient par s’inscrire dans nos livres d’histoire à force d’insistance. Puis ils nous persuaderaient de « l’évolution » parce que déshumanisés, nous n’aurions plus du tout la force de réagir.

Pour l’avenir.

Bien entendu, durant la manifestation, il ne se passera rien, nous n’irons pas prendre l’Elysée bien que l’envie ne nous manque pas : peuple pacifié, nous sortons d’une école féminisée, fabrique à impuissants retords, vicieux et amoraux. Nous exprimerons certainement une colère sourde, molle et gentille, à l’image du type de sentiments qui semble agiter notre président. Mais que ce gouvernement se méfie pourtant. Après cette énième manifestation inutile, nous n’oublierons pas le dédain dont il a fait preuve à notre égard, ni la sombre flatulence de tous ceux qui se sont couchés devant l’ogre médiatique, ni ceux qui ont trahi les enfants de cette nation, en les privant pour certains d’un père et d’une mère. Et nous continuerons le combat, d’une autre manière, mais nous le continuerons.

Ceux qui ne manifestent que pour défendre leurs petits intérêts ne nous comprennent pas, eh bien, nous les remplacerons, et nous mettrons des personnes plus morales à la tête de notre Etat. Ils pensent peut-être que nous sommes animés par des motivations politiques ? Il faut que je souffle à l’oreille de ceux-là une petite phrase qu’ils vont avoir du mal à entendre : il existe encore des gens qui se battent pour les autres, qui ont une conscience collective, au-delà de leurs intérêts personnels ! Incroyable !

Après des décennies de consumérisme, vous n’avez pas réussi à attaquer notre Foi, en rien.

Pour les enfants.

Oui, nous ne voulons pas nous coucher ! Nous refusons votre monde sans altérité, ou un père se confond avec une mère, un homme avec une femme, un adulte avec un enfant. Nous dénonçons cette société qui est une fabrique à pédophiles, qui ne s’interroge pas sur ses modèles familiaux, et qui voudrait nous donner des leçons à nous, réactionnaires, en termes de progrès ! Vous, vos divorces, vos avortements, vos PMA, vos GPA, vous, tortionnaires d’enfants, nous vous dénonçons enfin. Nous avons trop attendu mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Pour notre bonne santé psychique.

Vous voulez faire passer le refus d’altérité comme normal, la confusion comme souhaitable et la déviance ne vous semble pas si terrible que ça, tant que vous n’en êtes pas victime. Nous refusons vos raisonnements, votre logique, votre progrès. Il y a des limites à tout, sauf chez les fous, et il n’est pas certain que notre société toute entière n’ait pas déjà sombré dans la folie. Avant qu’il ne soit trop tard, nous irons manifester pour faire de ce monde, un monde plus beau, un monde moins fou.

Pour Dieu.

Et nous, croyants, malgré nos désaccords, notre incompréhension, nos soupçons, nous prierons pour Frigide Barjot, nous l’aimerons de toute notre âme, nous la soutiendrons autant que nous le pourrons, et même si elle veut nous couvrir de mépris, nous continuerons à marcher, car, en dernier lieu, ce n’est pas de Frigide ou de nous que nous tenons la vie, mais d’un autre, qui porte nos pas vers Lui. Le 26 mai, marchons vers Dieu, amenons nos enfants avec nous, et montrons-leur ce qu’est le courage d’un catholique.